lundi 26 août 2013

Une Semaine en Centrisme. La rentrée politique vérité du Centre

Après la déculottée des élections 2012 et avant les prochaines échéances de 2014, la rentrée politique 2013 des partis centristes sera éminemment importante pour leur avenir et leur capacité à séduire les électeurs.
Pour être de nouveau crédibles, ceux-ci ont encore du chemin à faire si l’on se réfère à leur situation actuelle.
D’un côté, on a un Mouvement démocrate sans grande troupe qui ne tient que par son chef, François Bayrou. De l’autre, on a une Union des démocrates et indépendants dont le chef ne tien absolument pas ses troupes néanmoins plus nombreuses, comme il l’a d’ailleurs lui-même reconnu dans un courrier récent adressé aux fondateurs de la confédération.
Au niveau sondagier, si les deux chefs ont quelques raisons d’être satisfaits par leur classement dans les baromètres des personnalités préférées des Français, leurs partis n’en tirent pratiquement aucune bénéfice, plafonnant à des scores très décevants, pour ne pas dire plus.
Quant à la ligne politique des deux partis, elles sont plus que floues, ce qui est peut-être la raison des mauvais sondages que nous venons d’évoquer.
Bien sûr, on sait que l’UDI est au centre-droit puisque tous ses dirigeants le répètent à toutes les sauces sauf qu’il a pu accueillir en son sein pendant un an un parti, le CNI, plus proche de l’extrême-droite que du Centre.
Bien sûr, on sait que le MoDem est au centre puisque François Bayrou l’affirme sns cesse sauf que de dire du bien un jour du gouvernement et du mal le lendemain dans une sorte d’équilibrisme du ni-ni ne fait pas de ces allers-retours une politique vraiment centriste.
Tout cela va devoir changer et vite car les municipales puis les européennes arrivent à grands pas.
De nouveaux échecs seraient catastrophiques pour les partis centristes. Or, aujourd’hui, c’est plutôt ce à quoi l’on s’attend.
Evidemment, il reste encore un peu temps pour corriger le tir. Le peuvent-ils?
Du côté de l’UDI, l’incapacité de Jean-Louis Borloo à être un chef qui va au combat et accepte de prendre les coups a toujours été connue de ses alliés bien avant la création du parti.
Que le débat à l’UDI soit toujours aussi animé sur le sujet n’est guère rassurant.
En même temps, sa volonté de tout contrôler sans trop se mouiller paralyse l’action du parti.
Sans oublier la dimension confédération de l’UDI. Les leaders des formations centristes de l’UDI n’ont jamais souhaité fondre celles-ci totalement dans celle-là et y semblent encore moins disposés qu’auparavant…
Quant à l’autocratisme bien connu de François Bayrou, il a déjà tant coûté d’abord à l’UDF puis au Mouvement démocrate que l’on se demande si ce dernier n’est pas amené à ne pouvoir faire que de la pâle figuration – comme cela a été le cas depuis sa création – lors des échéances électorales comme celles qui se profilent en 2014, en dehors, évidemment des présidentielles.
Pour autant, on veut croire que les partis centristes ont la capacité de rebondir. Mais, pour cela, il leur faut se battre sur les valeurs et les grandes thématiques du Centrisme pour enfin démontrer qu’ils ne sont pas simplement des réunions de politiciens, réservoirs de voix pour la Droite et la Gauche.
Pour cela, il leur faut descendre dans l’arène politique et défendre les idées et les politiques du Centre, en démontrant en quoi elles ont, non seulement, une utilité, mais surtout sont la solution aux problèmes du pays.
Tout cela en démontrant que les partis centristes, s’ils ont besoin d’alliance avec d’autres partis, sont indépendants et ont leurs propres projets, responsables et crédibles, pour le présent et l’avenir de la France.
Personne ne dit que ce sera facile et gagné d’avance.
D’autant que la tâche s’annonce titanesque.
Mais y a-t-il une autre solution?
Ceux qui penseront qu’ils ont déjà lu quelque chose de ce genre ici ont raison… malheureusement.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC