samedi 14 novembre 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Révoltons-nous pour la vie et la démocratie


«Le révolté exige sans doute une certaine liberté pour lui-même; mais en aucun cas, s’il est conséquent, le droit de détruire l’être et la liberté de l’autre. Il n’humilie personne. La liberté qu’il réclame, il la revendique pour tous; celle qu’il refuse, il l’interdit à tous. Il n’est pas seulement esclave contre maitre, mais aussi homme contre le monde du maître et de l’esclave. (…) La passion nihiliste, ajoutant à l’injustice et au mensonge, détruit dans sa rage son exigence ancienne et s’enlève ainsi les raisons les plus claires de sa révolte. Elle tue, folle de sentir que ce monde est livré à la mort. La conséquence de la révolte, au contraire, est de refuser sa légitimation au meurtre puisque, dans son principe, elle est protestation contre la mort.»
(Albert Camus / L’homme révolté)


Les assassins qui viennent à nouveau d’ensanglanter Paris, la France, l’Europe et le monde entier comme ils le firent le 11 septembre 2001 en attaquant New York et les Etats-Unis, comme ils le firent ensuite en Espagne à Madrid en 2004 et en Grande Bretagne à Londres en 2005, comme ils le font tous les jours de Syrie au Nigéria en passant par l’Egypte, ont encore frappé la vie et la démocratie républicaine.
Ce n’est pas une surprise: ces salauds détestent la vie et ses plaisirs, vénèrent la mort.
Ils honnissent la démocratie républicaine, recherchent l’esclavage de l’humanité en l’enchaînant à leur idéologie de destruction.
Mais ces criminels, ce ne sont pas seulement les salauds qui ont tué des gens, en majorité des jeunes, qui n’avaient rien fait, qui n’étaient responsables de rien.
Ces imbéciles sont instrumentalisés par leurs maitres fanatiques qui sont encore plus brutaux, haineux et féroces que ces tueurs qui ne sont que leurs stupides bras armés.
Nous devons crier notre abomination et notre répulsion de leur misanthropie répugnante.
Surtout, face à cela nous devons dire oui à la vie et la célébrer.
Face à cela nous devons défendre la démocratie républicaine et ses valeurs.
Le dire c’est rappeler que la liberté n’est pas gratuite et face à ses ennemis  nombreux depuis toujours, il faut se battre pour la défendre.
La preuve vient à nouveau, malheureusement, de nous en être donnée.
Encore une fois les centristes doivent être à l’avant-garde face à cette guerre qui nous est déclarée parce qu’ils défendent des valeurs humanistes, parce qu’ils sont intransigeants quand on attaque la démocratie républicaine.
Mais il ne faut pas que le dire, il faut agir, tous, comme nous le pouvons.
Nous devons nous révolter comme nous le demandait Albert Camus face à la barbarie que portent ces individus qui s’excluent d’eux-mêmes du genre humain.
Nous devons résister comme le firent les partisans face au nazisme en ne concédant rien à ces brutes dans notre manière de vivre, dans notre liberté.
Et nous devons soutenir tous ceux qui nous protègent pour que nous puissions vivre dans une société libre.
Car, sans sécurité pas de liberté.
Nous le devons à tous ceux qui ont été abattus par des monstres d’une lâcheté sans nom puisqu’ils sont descendus dans la rue avec des mitraillettes pour tirer sur des gens qui n’avaient aucune chance de pouvoir se défendre.
Nous le devons à nos enfants et à tous les enfants du monde qui doivent pouvoir vivre libres dans un monde en paix.