dimanche 27 mai 2018

Le Centrisme: Une Semaine en Centrisme. Une étude faussement sci...

Le Centrisme: Une Semaine en Centrisme. Une étude faussement sci...: Sticker de la campagne présidentielle de Macron Un politologue anglais, David Adler, vient de sortir une étude de son cru intitul...

Une Semaine en Centrisme. Une étude faussement scientifique prétend que les centristes sont les moins démocrates

Sticker de la campagne présidentielle de Macron
Un politologue anglais, David Adler, vient de sortir une étude de son cru intitulée «The centrist paradox» (à lire ici) dans laquelle il prétend que ce sont les centristes qui sont le moins attachés à la démocratie et non les extrémistes de gauche et de droite.
Cette étude aux énormes biais ne prêterait pas une discussion si elle n’avait été présentée dans le New York Times par l’auteur lui-même et reprise par plusieurs médias dont des français.
Pour la réaliser, ce dernier a utilisé prioritairement les données du projet international d’enquêtes prénommé «World values survey» fondé en 1981, basé à Vienne et sensé regrouper un certain nombre de chercheurs du monde entier.
Quand aux données elles-mêmes, elles datent d’une étude qui a eu lieu entre 2010 et 2014 soit entre huit et quatre années en arrière (à noter qu’il a également utilisé une étude de l’European values survey datant de… 2008!), ce qui laisse supposer, déjà, que des changements ont eu lieu dans les opinions publiques, au-delà même des biais dont nous parlions plus haut.
D’ailleurs, une nouvelle étude a été mise en route en 2017 avec déjà des résultats dont ce politologue ne nous donne aucun aperçu.
De plus, cette étude du World values survey et sa méthodologie (la manière dont elle est menée et dont les données sont interprétées) ont suscité des critiques universitaires, notamment celles donc de biais par l’introduction de certaines questions et les présupposés de celui qui la dirige, le politologue américain, Ronald Inglehart.
Ainsi, des personnes professant des idées ultralibérales et ultraconservatrices à la fois (comme, par exemple, être en faveur de taxer fortement les hauts revenus et, en même temps, pour reconduire immédiatement à la frontière tous les immigrés illégaux puis de fermer la frontière) seront considérées plus «modérées» que ceux qui professent des idées moins extrêmes (comme être pour les unions civiles entre homosexuels mais contre le mariage gay et, en même, temps, être pour une baisse des impôts pour tout le monde grâce à la baisse des dépenses publiques)…
On le voit, la manière de définir le soi-disant «modéré» qui sera très vite baptisé «centriste» peut prêter à discussion, voire à contestation.
De même, il est une évidence semble-t-il oublié par monsieur Adler, c’est qu’il ne suffit pas de s’autoproclamer «centriste» pour en être un (Marine Le Pen en est un bon exemple…) ou encore plus «modéré» d’autant que les personnes utilisant ce terme pour ce définir le sont souvent peu ou pas comme on peut le voir dans la définition de ce qu’est un «independent» aux Etats-Unis, souvent traduit par des politologues comme des centristes alors même qu’une grande partie d’entre eux qui ne se reconnaissent pas dans les partis démocrate et républicain, se positionnent, en réalité et respectivement, à la gauche et à la droite de ceux-ci.
En outre, les résultats de World values survey sont contredits largement, en ce qui concerne la France, par ceux effectués par les instituts de sondage traditionnels depuis de nombreuses années.
Comme nous en rendons compte à chaque nouvelle enquête, ce sont généralement les centristes et tous ceux qui se positionnent sur le désormais bien connu axe central qui sont les plus grands défenseurs de la démocratie et non les extrêmes selon les affirmations du politologue britannique.
Ainsi, plusieurs sondages sortis ces dernières années montrent que les principes et les valeurs démocratiques sont principalement défendus par les sympathisants des partis se situant sur l’axe central, celui où se retrouvent les humanistes progressistes de gauche, de droite et du Centre.
C’est également eux qui estiment que la démocratie malgré ses dysfonctionnements regrettables mais aussi les attaques dont elle fait l’objet dans le monde et par les populismes et les extrémismes, se porte plutôt bien.
Par exemple, un récent sondage Ipsos (réalisé du 27 au 30 juin 2017) pour le Cevipof (Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po Paris) et Le Monde montre que si 53% des Français répondent par l’affirmative à la question «diriez-vous qu’en France, la démocratie fonctionne bien? Les différences sont grandes selon les appartenances partisanes.
Parmi ceux qui répondent par l’affirmative on trouve les sympathisants de La République en marche (à 88%), ceux du PS (à 76%), ceux du Mouvement démocrate (à 72%), ceux de l’UDI (à 68%), ceux de EELV (à 62%) et ceux de LR (à 59%).
Quant à ceux qui répondent par la négative, on trouve les sympathisants du FN et de Debout la France (à 77%), ceux du PC (à 63%), ceux de la France insoumise (à 62%), ceux d’extrême-gauche (61%) et, enfin, ceux qui ne se reconnaissent dans aucun parti (54%).
Quant à être de bons citoyens, les sympathisants centristes tiennent le haut du pavé sur ces questions selon un sondage Ifop (réalisé les 2 et 3 janvier 2018) pour le quotidien Ouest France.
Ainsi pour 97% des Français, c’est «respecter les règles de vie commune dans les lieux publics», pour 95% c’est «préserver l’environnement», pour 91% c’est «respecter les autres, quelles que soient leurs origines», pour 90% c’est «s’informer sur ce qui se passe dans son pays», pour 87% c’est voter, pour 82% c’est payer ses impôts, pour 67% c’est «se tenir au courant de la vie politique locale», pour 55% c’est «se mobiliser sur un problème local, participer à une manifestation d’intérêt local».
En revanche, sont en-dessous de 50%, «participer aux activités d’une association» (34%), «appartenir à un syndicat» (13%) et «militer dans un parti politique» (7%).
Pour ce qui est des sympathisants centristes les résultats sont les suivants:
100% des sympathisants LREM, 95% des sympathisants du MoDem et 98% des électeurs de Macron estiment que c’est «respecter les règles de vie commune dans les lieux publics».
98% des sympathisants LREM, 100% des sympathisants du MoDem et 97% des électeurs de Macron estiment que c’est «préserver l’environnement».
97% des sympathisants LREM, 95% des sympathisants du MoDem et 95% des électeurs de Macron estiment que c’est respecter les autres, quelles que soient leurs origines».
97% des sympathisants LREM, 100% des sympathisants du MoDem et 95% des électeurs de Macron estiment que c’est «s’informer sur ce qui se passe dans son pays».
97% des sympathisants LREM, 100% des sympathisants du MoDem et 95% des électeurs de Macron estiment que c’est voter.
97% des sympathisants LREM, 98% des sympathisants du MoDem et 93% des électeurs de Macron estiment que c’est payer ses impôts.
Une dernière chose, David Adler, plutôt intéressé jusqu’à présent par des travaux sur l’habitat des défavorisés que sur les questions politiques, écrit habituellement pour des médias classés à gauche, voire très à gauche, ceci expliquant peut-être cela quand on connait l’agressivité de cette partie de l’échiquier partisan pour tout ce qui vient du Centre...

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


Actualités du Centre. Espagne – Les centristes en tête des sondages sur fond de crise politique

Alberto Rivera, leader du parti centriste Ciudadanos
Si des élections législatives avaient lieu demain en Espagne – comme cela est de plus en plus plausible avec le scandale de corruption qui touche le Parti populaire –, ce sont les centristes de Ciudadanos qui les remporteraient avec presque 30% des voix selon les deux derniers sondages en date (29,1% et 29,6% contre 19,5% et 20,9% pour le Parti populaire, 19% et 20,1% pour le Parti socialiste et 17,2% et 19,8% pour Podemos) qui confirment la tendance depuis le début de l’année où la quasi-totalité des enquêtes d’opinion les placent en tête avec des pourcentages au-dessus de 25%.
La situation politique espagnole est de plus en plus proche de la crise de nerf.
Rappelons que le gouvernement de droite emmené par le Parti populaire et son leader, le Premier ministre, Mariano Rajoy, gouverne le pays sans réelle majorité grâce aux voix des centristes de Ciudadanos, de celles des nationalistes basques et l’abstention volontaire des socialistes de PSOE, tout cela après que les dernières élections législatives ont montré que le pays était ingouvernable avec une majorité stable.
Or, une nouvelle crise politique vient de survenir avec la condamnation par la justice de plusieurs membres du Parti populaire pour corruption à des peines très lourdes suite à une affaire qui est instruite et jugée depuis des années avec constitution de caisse noire et passe-droits pour des entreprises.
Du coup, le PSOE, qui a reçu l’appui de l’extrême-gauche populiste de Podemos, a décidé de déposer une motion de censure pour faire tomber Rajoy et le remplacer par son propre leader, Pedro Sanchez.
Mais, pour parvenir à ses fins, les socialistes doivent avoir le soutien des centristes qui ne veulent pas entendre parler d’un gouvernement dirigé par les socialistes, surtout dans une alliance avec Podemos dont ils sont les principaux adversaires.
En revanche, Ciudadanos, dont le fond de commerce s’est constitué sur les affaires de corruption ayant touché la droite et la gauche espagnoles ces dernières décennies, n’est pas contre des élections anticipées, au contraire, le parti centriste les réclame et demande au PSOE une entente sur l’organisation immédiate de celles-ci.
En réponse, le PSOE affirme que s’il a le pouvoir, il organisera ces élections dans «quelques mois», ce dont ne veut pas entendre parler le leader centriste, Alberto Rivera.
La situation est donc à l’heure actuelle bloquée même si le Parti populaire commence à promettre, lui aussi, des législatives dans quelques mois et, peut-être, sans Rajoy qui avait toujours nié la corruption en affirmant que la justice ne pourrait jamais rien prouver.