dimanche 27 mai 2018

Actualités du Centre. Espagne – Les centristes en tête des sondages sur fond de crise politique

Alberto Rivera, leader du parti centriste Ciudadanos
Si des élections législatives avaient lieu demain en Espagne – comme cela est de plus en plus plausible avec le scandale de corruption qui touche le Parti populaire –, ce sont les centristes de Ciudadanos qui les remporteraient avec presque 30% des voix selon les deux derniers sondages en date (29,1% et 29,6% contre 19,5% et 20,9% pour le Parti populaire, 19% et 20,1% pour le Parti socialiste et 17,2% et 19,8% pour Podemos) qui confirment la tendance depuis le début de l’année où la quasi-totalité des enquêtes d’opinion les placent en tête avec des pourcentages au-dessus de 25%.
La situation politique espagnole est de plus en plus proche de la crise de nerf.
Rappelons que le gouvernement de droite emmené par le Parti populaire et son leader, le Premier ministre, Mariano Rajoy, gouverne le pays sans réelle majorité grâce aux voix des centristes de Ciudadanos, de celles des nationalistes basques et l’abstention volontaire des socialistes de PSOE, tout cela après que les dernières élections législatives ont montré que le pays était ingouvernable avec une majorité stable.
Or, une nouvelle crise politique vient de survenir avec la condamnation par la justice de plusieurs membres du Parti populaire pour corruption à des peines très lourdes suite à une affaire qui est instruite et jugée depuis des années avec constitution de caisse noire et passe-droits pour des entreprises.
Du coup, le PSOE, qui a reçu l’appui de l’extrême-gauche populiste de Podemos, a décidé de déposer une motion de censure pour faire tomber Rajoy et le remplacer par son propre leader, Pedro Sanchez.
Mais, pour parvenir à ses fins, les socialistes doivent avoir le soutien des centristes qui ne veulent pas entendre parler d’un gouvernement dirigé par les socialistes, surtout dans une alliance avec Podemos dont ils sont les principaux adversaires.
En revanche, Ciudadanos, dont le fond de commerce s’est constitué sur les affaires de corruption ayant touché la droite et la gauche espagnoles ces dernières décennies, n’est pas contre des élections anticipées, au contraire, le parti centriste les réclame et demande au PSOE une entente sur l’organisation immédiate de celles-ci.
En réponse, le PSOE affirme que s’il a le pouvoir, il organisera ces élections dans «quelques mois», ce dont ne veut pas entendre parler le leader centriste, Alberto Rivera.
La situation est donc à l’heure actuelle bloquée même si le Parti populaire commence à promettre, lui aussi, des législatives dans quelques mois et, peut-être, sans Rajoy qui avait toujours nié la corruption en affirmant que la justice ne pourrait jamais rien prouver.


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