jeudi 30 septembre 2021

La quotidienne centriste du 30 septembre 2021. Nicolas Sarkozy en prison? / Edouard Philippe, l’héritier?

► Nicolas Sarkozy est-il un délinquant?

En tout cas, la justice répond oui.

Le voilà condamné une deuxième fois – son avocat a affirmé qu’il ne l’avait jamais été, ce qui est juste, juridiquement parlant, puisqu’ayant fait appel de sa première condamnation, comme de celle-ci, d’ailleurs, il est toujours présumé innocent jusqu’à ce que la Cour d’Appel et éventuellement la Cour de cassation statuent l’une sur le fond, l’autre sur la forme sur ces deux affaires.

Et pas à une peine symbolique: un an de prison ferme dans l’affaire dite «Bygmalion» sur le trucage de ses comptes de campagne lors de la présidentielle de 2012..

Dans l’affaire précédente, celle où des écoutes téléphoniques ont montré sa volonté de corrompre un magistrat, il a pris trois ans de prison dont un an ferme également.

Et les rendez-vous judiciaires de l’ancien président de la république ne sont pas terminés puisqu’il est poursuivi pour dans d’autres affaires comme celui du financement de sa campagne 2007 par le dictateur libyen Kadhafi.

Sur le cas Sarkozy, il est indéniable que celui-ci a été aveuglé par son ambition démesurée et son refus de la défaite ainsi que son amour du pouvoir qui l’ont amené à franchir la ligne rouge et à se croire, non seulement, tout permis, mais au-dessus des lois.

N’oublions pas, néanmoins, qu’il avait devant lui les – mauvais – exemples de personnalités politiques qui ont jonglé avec la loi sans jamais se faire prendre, au premier rang desquels on trouve son mentor en politique, Jacques Chirac.

Et il en était de même avec François Mitterrand.

Sarkozy n’a pas vu que l’époque avait changé ou l’ensemble du monde politique n’a pas réalisé qu’un changement s’était opéré en silence et en secret avec une justice qui ne voulait plus regarder ailleurs quand il s’agit d’infractions commises par le monde politique.

Enfin, l’ancien président paye sans doute aussi ses rapports exécrables avec les juges du fait de son comportement et ses propos à leurs égards.

Plus généralement, la condamnation d’un ancien chef de l’Etat montre malgré tout que la démocratie fonctionne dans notre pays et cela est une bonne chose.

Encore faut-il que les juges ne développent pas un hubris et se rappellent toujours qu’en matière politique stricto sensu, ce sont les citoyens, tous les citoyens, notamment lors des élections, qui ont le dernier mot.

Les récentes mises en examen de ministres pour leur action politique sont ainsi toutes différentes dans le fond par rapport aux ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy et, là, la ligne rouge a été franchie par ces mêmes juges.

Pour terminer, les deux condamnations de Sarkozy ne le conduiront pas – encore – en prison puisqu’il a fait appel comme nous le disions plus haut.

Cependant, il n’est pas impossible que ces sanctions soient confirmées en appel et que d’autres s’y ajoutent.

A ce moment-là, oui, il pourrait être incarcéré mais nous n’en sommes pas encore à ce stade.

► Il paraitrait que François Bayrou n’aime pas trop Edouard Philippe.

Il le considèrerait même comme un concurrent pour l’Elysée en 2027.

Rappelons que le président du MoDem n’a pas abandonné son ambition présidentielle et qu’il compte bien succéder à Emmanuel Macron si celui-ci est réélu l’année prochaine et, de toute façon, se présenter dans six ans.

Edouard Philippe nourrit sans doute la même ambition et part avec des atouts que n’a pas Bayrou.

D’abord, il est l’héritier de Macron alors que le centriste est celui qui n’a pas réussi à gagner et a du passer le flambeau, forcé et contraint, à l’actuel président de la république.

Ensuite, Philippe est jeune alors que Bayrou aura 77 ans en 2027, l’âge de Biden quand il a été élu à la Maison blanche, aime-t-il à rappeler pour dire qu’il n’est pas «has been».

Enfin, Edouard Philippe est également l’héritier de tout le courant de la droite libérale et progressiste, celle que voulait incarner en 2017 son mentor en politique, Alain Juppé, celui que Bayrou soutenait lors des primaires de la Droite…

Il est donc légitime, et du côté du Centre, et du côté de la Droite, surtout du côté de l’axe central d’être le candidat de l’actuelle majorité présidentielle en 2027.

François Bayrou le sait et, pour lui, la solution est de créer cette structure hybride réunissant les partis soutenant l’action de Macron et d’en prendre la tête à un moment ou un autre.

Pour l’instant rien n’est écrit mais le favori sur une ligne de départ encore virtuelle est bien Edouard Philippe.

 

 [Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

Présidentielle 2022. Sondage (Opinionway) – Macron, entre 24% ou 28% au premier tour, 58% au second

Selon la 1e vague du sondage présidentiel Présitrack de l’Institut Opinonway pour Les Echos, Radio classique et CNews, Emmanuel Macron obtiendrait au premier tour 24% (hypothèse (Bertrand & Zemmour), 25% (hypothèse Bertrand), 26% (hypothèse Pécresse), 28% (hypothèse Barnier) des intentions de vote tandis que Marine Le Pen serait, respectivement 20%, 25%, 25% et 26%.

Au second tour, Macron l’emporterait face à la candidate d’extrême-droite avec 58% contre 42%.

A noter que l’autre candidat centriste, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, n’a pas été testé.

Scores des autres personnalités testées:
- Nathalie Artaud (LO): 1%
- Philippe Poutou (NPA): 1%
- Fabien Roussel (PC): 3%:
- Jean-Luc Mélenchon (LFI): 7% (Bertrand et Pécresse) ou 8% (Bertrand & Zemmour, Barnier)
- Arnaud Montebourg (gauche): 2% (Bertrand et Pécresse) ou 3% (Barnier)
- Yannick Jadot (EELV): 7% (Bertrand & Zemmour) ou 8%
- Anne Hidalgo (PS): 6% (Bertrand & Zemmour) ou 7%
- Candidat Droite / LR - Xavier Bertrand, 15% (Zemmour) ou 16% ou Valérie Pécresse, 15% ou Michel Barnier, 9%
- Nicolas Dupont-Aignan (DF): 2% (Bertrand & Zemmour) ou 5% (Bertrand et Pécresse) ou 6% (Barnier)
- Eric Zemmour (extrême-droite): 10% (testé uniquement avec Bertrand)

(Sondage réalisé par internet entre les 22 et 23 septembre 2021 auprès d’un échantillon de 980 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur entre 1,5 et 3 points selon l’institut)

 

 

La quotidienne centriste du 29 septembre 2021. La Grèce remplace l’Australie / Brexit / Afghanistan, erreur stratégique?

Comme on pouvait s’y attendre, le Brexit et les mensonges sur lequel il s’est bâti, sont la cause de nombre de problèmes que connait actuellement le Royaume-Uni.

En revanche, pour l’instant, il n’a pas eu les conséquences négatives que quelques cassandres prédisaient à l’Union européenne.

Sauf bien sûr, le non-respect des accords signés par le gouvernement du populiste Boris Johnson.

Mais pouvait-on s’attendre à un autre comportement de la part de celui qui a menti effrontément à son peuple pour sortir son pays de l’UE afin de devenir Premier ministre au risque d’affaiblir son pays?

En réalité, le Brexit a permis ce qui aurait sans doute était impossible si les Britanniques étaient restés dans l’Union, le plan de relance européen.

Grâce à celui-ci, de nombreux pays, dont la France en particulier, n’ont pas connu de grave crise économique et sociale due à la crise sanitaire de la covid19.

Nous faisons partie, comme beaucoup de centristes, qui estiment que le départ du Royaume Uni est une chance pour la construction européenne même s’il demeure au sein de l’UE des régimes eurosceptiques et qui se servent d’elle comme le faisaient les Britanniques, tels ceux en place en Hongrie et en Pologne mais aussi en Slovaquie et en République tchèque.

Il est à espérer que dans les mois qui viennent, notamment lors de la présidence française qui débute en janvier prochain, l’Union européenne avance vers une plus grande intégration.

Une intégration, par exemple, en matière de défense commune où l’Europe doit absolument être en capacité de se défendre contre les périls extérieurs qui n’ont fait que progresser depuis le début de ce troisième millénaire.

D’autant qu’il semble se confirmer que le continent européen n’est plus la priorité de l’allié américain comme l’a prouvé l’affaire des sous-marins où les Etats-Unis n’ont pas hésité une seconde à créer une crise diplomatique avec leur soi-disant «plus vieil allié», la France, pour vendre leurs submersibles à la place des nôtres et à faire une alliance Indo-Pacifique d’où l’Europe est exclue.

Le retrait américain d’Afghanistan en est un autre exemple puisqu’il s’est fait de manière unilatérale.

Désormais les autorités étasuniennes expliquent qu’il y a eu une «erreur stratégique» avec une estimation totalement erronée de la capacité de combat de l’armée afghane…

Reste que la décision du centriste Biden de quitter le pays a du sens parce qu’une guerre éternelle n’est pas possible surtout quand ceux que vous aidez ne s’aident pas eux-mêmes.

Bien sûr, demeure la question d’une résurgence du terrorisme à partir de l’Afghanistan où la vigilance est de mise.

En parlant de défense européenne, on ne peut que se féliciter du nouveau contrat entre la France et la Grèce avec l’achat par cette dernière de trois frégates construites à Lorient.

Après l’acquisition d’avions Rafale, les Grecs montrent que l’on peut avoir une réelle coopération dans l’Union européenne au niveau des armements comme le démontre également le projet d’avion de combat entre la France, l’Allemagne et l’Espagne.

 

 [Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]