► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Compétitivité de l’UE] Ce qui est décrit dans le
rapport Draghi, c'est qu'on a un
modèle de croissance qui, depuis maintenant près de 30 ans, crée moins de
richesse par tête que les États-Unis d'Amérique. Et les chiffres sont là et le
montrent, et c'est un problème, parce qu'en plus, nous avons un modèle social
beaucoup plus généreux et que nous sommes un continent qui vieillit, bon. Et
donc, si on en reste là, on a un décrochage qui a commencé et qui va s'accroître.
Il y a plusieurs éléments qui justifient cela, mais de manière très claire, il
y a eu plus d'innovations faites sur le continent américain, enfin, aux
États-Unis d'Amérique, et cette innovation s'est diffusée beaucoup plus
rapidement dans le reste de l'économie que chez nous. C'est quand même le grand
élément explicatif de tout cela. Et quand on regarde, je crois que ces
dernières années, on a plutôt pris des décisions dans les bonnes directions,
mais sans doute avons-nous fait un peu trop tard, en tout cas, on ne le fait
pas assez vite et encore assez à la bonne échelle.
Mais si on regarde l'Europe, pour le dire de manière très simple, on
sous-investit, public et privé, et surtout, en matière privée sur les éléments
de recherche qui sont différenciants. On surrégule ; on a plutôt accru cette
surrégulation par rapport aux Américains. On protège trop peu, et c'est ce
qu'on essaie de pousser depuis 7 ans avec cet agenda d'autonomie stratégique.
Mais au fond, on s'est toujours comportés comme si notre marché était un
élément de régulation, mais on ne le protège pas. Les Américains et les Chinois
protègent leur marché. Et, dernier point, on a beaucoup sacrifié notre demande
intérieure. C'est un débat qui est peut-être moins présent dans notre
conversation européenne, mais on a, en fait, fait des arbitrages de politiques
macroéconomiques de manière plus générale qui ont favorisé des modèles tirés
par l'export, là où les Américains ont beaucoup plus protégé leur marché
intérieur et sa composante de demande.
Ce qui fait que nous, quand l'export s'enraye, c'est encore plus dur. Est-ce
que l'élection de Donald Trump vient corriger un de ces points ? Est-ce qu'on
peut penser que, de manière naturelle, les États-Unis d'Amérique vont
reconverger vers nous sur ces différents points qui expliquent ce différentiel
? Tout le contraire. Ils vont les accroître, puisqu'il y a plutôt les points de
direction, ce qu'on connaît de ce qu'il a déjà fait, ce qu'il a dit en campagne
et l'idéologie qui sous-tend son action, c'est plutôt qu'ils vont continuer à
investir massivement, Et les chiffres sont là pour le montrer d'ailleurs : la
place des capitalisations boursières américaines, la volonté du Gouvernement,
la politique pro-innovation. Deuxièmement, il ne va pas surréguler. En tout
cas, ce n'est pas prévu au programme. Et c'est plutôt une administration qui va
déréguler, elle a commencé, les annonces d'ailleurs des dernières heures
semblent indiquer que c'est ça, dans un agenda d'ailleurs totalement désinhibé
de connexion entre la dérégulation et le business, d'ailleurs avec des règles
de gouvernance qui ne seraient pas possibles chez nous, pour le dire
pudiquement. Troisièmement, est-ce qu'ils vont moins protéger ? Non. Et ils
vont même rentrer, et ça c'est tout ce qu'il faut voir, dans une tension
tarifaire qui sera supérieure.
Maintenant, je ne dramatise pas cela, c'est bipartisan cette approche. Et je
rappelle que ces dernières années, l'administration Biden avait suspendu les
tarifs que nous avions eus, mais elle ne les avait pas annulés. Et que si on
prend l'Inflation Reduction Act, c'est sans doute un des paquets les plus
protectionnistes qu'on ait connus ces dernières décennies pour les cleantechs,
et qui était y compris très agressif à l'égard des chaînes de valeur
européennes. Et donc on a une administration qui va continuer de protéger très
fort le marché, au risque d'ailleurs de démanteler les chaînes de valeur entre
les Européens et les Américains. Et l'un des points qu'évoquait Mario en creux,
qui est pour moi très important, c'est de savoir aussi comment on va être pris
dans la guerre commerciale avec la Chine. Parce que l'une des choses, ça peut
être : tarif pour tout le monde. L'autre, ça peut être de forcer les Européens,
au fond, à se séparer plus vite des Chinois. Et à dire, nous, on met des tarifs
très forts sur la Chine, mais si vous, vous êtes plus complaisants, on vous
mettra les tarifs. Et c'est à ce moment-là qu'il y aura un risque de division
chez les Européens selon les intérêts sectoriels et des différents pays. Les
uns étant très exposés au marché chinois, disant : ça me fait un peu peur de
sortir trop vite de ce marché, les autres qui seront plus dépendants au marché
américain céderont plus vite à la pression que le gouvernement fédéral
américain pourra mettre. Mais on rentre dans un univers très clairement de
guerre de tarifs. Et moi, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, mais à mes
yeux, depuis l'Inflation Reduction Act, je considère que les deux grandes
économies ont décidé de ne plus respecter les règles de l'Organisation mondiale
du commerce. C'est un état de fait donc il ne faut pas qu'on soit naïfs.
Donc, dans ce contexte-là, pour moi, l'élection américaine ne vient pas changer
le constat en profondeur qui est fait par le rapport Draghi, que je partage,
que j'évoquais à la Sorbonne il y a quelques mois, qui est au cœur de ce qu'on
a poussé ces dernières années avec Thierry, la commission sortante et les
ministres qui sont là et qui ont porté cet agenda. Simplement, c'est un moment
d'accélération, et je pense que plus on attend, plus, en fait, on aura des
dilemmes impossibles à solutionner, parce que l'écart continue de se creuser.
Et donc, nous n'avons d'autre choix que d'être encore plus unis, mais que de
mettre en œuvre de la manière la plus rapide possible des grands choix sur le
marché unique, sur les financements, sur quelques politiques industrielles et
d'innovation, et sur une politique commerciale comme on a commencé de le faire,
comme la Commission a commencé de le faire avec les véhicules électriques. (…)
On veut toujours aller plus vite, et on doit aller beaucoup plus vite, le
risque étant de sous-estimer la valeur de l'unité. D'abord, ce qui fait la
force de notre Europe, c’est son marché unique. Et le marché unique, ce n'est
pas qu'une alliance de consommateurs, ça doit devenir maintenant le cœur d'une
politique industrielle. Et si on ne le valorise pas comme ça, il y a peu de
chances qu'on réussisse. Et c'est ce qu'on a commencé à faire ces dernières
années. Donc moi, je ne vois pas de fatalité. Simplement, si on se divise, on
perd cet avantage-là. Et le risque, si dans les 2 ans qui viennent, on n'a pas
des résultats concrets, c'est que certains pays soient tentés par des aventures
singulières, en effet, avec les États-Unis d'Amérique. Donc, je pense que la
préférence doit aller à l'action collective parce que c'est ça qui permet
d'avoir une action efficace.
D'abord parce que qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut protéger notre marché,
je le disais. Ce n'est pas du protectionnisme, mais quand on a des économies
comme la Chine qui, depuis 10 ans, sur-subventionne certains segments de son
économie et arrive à un niveau, dans beaucoup de segments de surcapacité, elle
déverse sur notre continent ses surcapacités. Si on ne protège pas notre
marché, pas pour faire des distorsions par rapport à l'OMC, mais simplement
pour restaurer des règles de juste concurrence, on n'a aucune chance d'avoir
une politique industrielle. Et si on n'est pas unis, on n'a aucune chance de
résister à une politique tarifaire injuste qui viendrait des États-Unis. Donc,
la politique commerciale défensive, elle se fait au niveau du marché unique.
Ça, c'est le premier point.
En défensif, c'est très important. Et on commence à l'assumer avec cette
fameuse question des véhicules électriques chinois. Mais ce n'est que le début.
Parce que la vraie question, si on prend les véhicules électriques, c'est le
contenu européen. Ce n'est pas simplement le véhicule lui-même. Et là, on va
rentrer dans une phase où, très rapidement, il faut qu'on définisse quel est le
contenu européen, comment on le mesure, comment on le protège. Sinon, très
vite, d'ici six mois, nos constructeurs iront sourcer des équipementiers
chinois et auront contourné les règles qu'on aura mises nous-mêmes. Ça, c'est
une vraie politique qui est d'ailleurs très comparable à ce que les États-Unis
d'Amérique font avec l'ALENA et définissent un contenu régional et, entre guillemets,
ils le protègent. Donc, il faut qu'on ait des règles homogènes avec les autres
et elles seront effectives si elles se font au niveau du marché unique,
c'est-à-dire des 27. Parce que là, si on le fait à quelques-uns, ça ne marche
pas, puisqu'on fonctionne sur ces services à 27.
Le deuxième élément, c'est le marché unique lui-même. C'est qu'une des
explications très bien décrites dans le rapport de Mario, de notre insuffisante
compétitivité, c'est qu'on n'a pas été au bout de ce marché unique et qu'au
fond, on n'en fait pas un vrai marché domestique qui permet à une entreprise
qui se crée en Europe d'avoir tout de suite un marché domestique de 430
millions de consommateurs et de ne pas avoir à gérer 27 règles. Et donc, on
doit rentrer dans un agenda qui est en même temps un agenda de simplification,
qui est de dire comment on intègre mieux les grands secteurs sur lesquels on a
décidé de jouer ensemble. Et puis, comment on ne rentre pas dans la logique du
marché unique sur des secteurs qu'on avait tenus à l'écart jusque-là. Je pense
à deux grands secteurs, que sont l'énergie et les télécommunications. Et
d'ailleurs, c'est sans doute l'une des explications de nos dysfonctionnements
et manque de compétitivité actuelles, parce qu'on avait tenu l'énergie à part
du marché unique, ce qui fait qu'on a des modèles très nationaux et on a des
interconnexions très déficientes, ce qui est une des raisons du fait qu'on paye
aujourd'hui l'énergie trop chère, en tout cas qu'on a un marché qui a largement
dysfonctionné. Et quand on regarde, on a aujourd'hui un marché de
télécommunication qui n'est pas vraiment intégré au niveau européen, du coup
qui a une capacité à investir bien moins grande qu'aux États-Unis
d'Amérique.
Et quand vous regardez l'innovation des 30 dernières années, elle a d'abord été
impulsée par les grands Telcos, parce que simplement, il y avait autant de
Telcos aux États-Unis d'Amérique qu'il y en a en France. Donc, il y a quelque
chose qui ne marchait pas. Donc ça, le marché unique, c'est un point qui est
important parce qu'il redonne de la capacité à investir. Dans ce contexte-là,
l'un des points qu'on doit faire à 27 et qui, s'il ne marche pas, peut se faire
à quelques-uns, c'est le secteur financier. Et l'union des marchés de capitaux
est un point clé. On y reviendra sans doute dans la discussion et je pense que
c'est un des points sur lesquels on peut avancer très vite. Et si à horizon de
18 mois, on n'a pas des résultats à 27, on peut dire qu'à ce moment-là, on fait
ce qu'on appelle une « coopération renforcée » parce que ça, on ne peut pas
retarder. Il y a une aberration européenne sur ce sujet. On est le continent
qui épargne le plus et on est le continent qui investit... Enfin, si je prends
les 3 plaques : Chine, États-Unis, nous, on a le plus d'épargne et on est ceux
qui investissons le moins dans l'innovation, le risque, plus largement le
capital. Ça, c'est une aberration qui est liée au fait qu'on n'a pas un vrai
marché de capitaux intégré et surtout qu'on a des règles aujourd'hui qui sont
devenues inadaptées pour ce faire.
Après, il y a toute la politique industrielle. On peut aller très vite et
d'innovation. On l'a fait ces dernières années avec les fameux Projets
d'Intérêts Communautaires, les PIEC, sur lesquels, sur l'hydrogène, sur les
batteries, on a eu des vrais projets européens, sur les semi-conducteurs, pour
n'en citer que quelques-uns, on a décidé des grands projets européens, on met
de l'argent et on y va. Et ça, je crois que maintenant, sur le quantique, sur
les cleantechs, sur l'intelligence artificielle, sur les grands projets de
défense, c'est cette approche qu'il faut avoir. Alors après, les Britanniques,
dans cette affaire, tout ce qui touche au marché unique, j'ai envie de dire,
par nature, on ne peut pas le leur donner. Sinon, soyez le bienvenu au club.
Mais il faut faire très attention à ne pas donner des droits de passager
clandestin, parce que sinon, le coup de la sortie de l'Union européenne
n'existe plus, et on va se retrouver avec des Brexits en série. Donc, il faut
de la cohérence. En matière de recherche, par contre, on peut avoir des
politiques plus intégrées, il faut simplement des éléments de réciprocité
clairs. Mais là aussi, je pense qu'il faut aller beaucoup plus fort et beaucoup
plus loin. Donc voilà, en hiérarchisant les choses, je pense quand même qu'il y
a une grande incitation à être unis, et donc il y a un agenda à scander avec la
Commission européenne, mais ça suppose d'avoir un Conseil qui donne des
orientations, des calendriers beaucoup plus stricts.
Et deux choses, Mario parlait de la majorité qualifiée. Moi, je suis aussi un
grand promoteur. En vrai, sur tous ces sujets, on est déjà la majorité
qualifiée. Le vrai problème, c'est que nous avons un biais qui existe depuis
des années, c'est celui du retour géographique. Parce que dès qu'il y a la
majorité qualifiée et qui existe, tous les pays, et parfois les plus grands,
l'ont montré ces dernières années, ils ramènent les choses au Conseil européen,
au niveau des chefs d'État et de gouvernement, pour revenir de fait à
l'unanimité. Donc, nous avons, par notre gouvernance, tué nous-mêmes l'esprit
des traités. Ce qui ne fonctionne pas sur les grands projets de recherche,
d'innovation et les choix industriels que vous avez évoqués, qu'on continue
d'évoquer avec Mario, c'est qu'il n'y aura pas 27 champions et qu'il n'y aura
pas, sur les grands choix qu'on fera, un retour géographique dans chaque pays,
je dirais même à hauteur de la quote-part qu'on met. Et le vrai malentendu est
là. Et donc, nous devons aussi accepter d'avoir une approche au fond du
meilleur athlète, pour faire une mauvaise traduction d'une formule
anglo-saxonne, ou en tout cas d'assumer qu'on dit qu'on veut un ou deux
champions en européen, par exemple dans le quantique ou dans l'IA, par exemple
sur la question du cyber. Il y a une agence européenne qui sélectionne
peut-être 10 projets de manière indépendante avec les meilleurs experts
académiques, etc., et on assume qu'on aura peut-être un taux d'attrition
important et qu'il y aura un champion qui survivra, qui sera un très grand
champion européen. Et il sera peut-être en Pologne, et ce ne sera pas grave
pour la France et pour l'Allemagne. Mais cette approche-là, aujourd'hui,
n'existe pas. Parce qu'aujourd'hui, dès que nous mettons de l'argent dans un, y
compris dans un projet dit fédéral ou européen, nous regardons notre retour
géographique. Et donc, dans la compétition internationale, nous tuons notre
compétitivité. C'est toute la difficulté qu'on a eue avec Ariane, pour comparer
Ariane avec SpaceX. On avait beaucoup d'avance. Simplement, nous, on fait des
fusées, mais c'est pareil pour les missiles, etc., en faisant passer les
composantes 6 à 10 fois les frontières pour être sûrs qu'il y a tant d'heures
de travail en Allemagne, tant en Espagne, tant en France, tant en Italie, etc.
quand de l'autre côté, vous avez quelqu'un qui vous dit, je disrupte tous les
modèles de production, et là où il fallait des très grandes usines à 4 endroits
différents, je le fais dans un garage comme on ne sait même pas produire des
voitures. Donc, il faut réussir à adapter notre gouvernance et nos choix
politiques profonds à cette réalité.
> [Marché des capitaux dans l’UE] Notre modèle de financement de l'économie de l'Europe continentale, c'est l'exact inverse de celui des économies anglo-saxonnes ; c'est-à-dire 70 % environ, en effet, du financement de notre économie va à travers des institutions, les banques et les assurances, 30 % seulement à travers les marchés de capitaux. Et donc on était très dépendants de ces intermédiaires qui étaient les banques et les assurances quand, par des produits ou directement, ils allaient sur les marchés de capitaux.
À l'inverse, les
anglo-saxons sont des acteurs directs de marché parce qu'il y a les fonds de
pension, entre autres, qui permettent d'avoir, justement, ces capitaux qui vont
directement sur des opérateurs de marchés de capitaux. Et donc 70 % de leur
économie passe par là. La crise financière a une conséquence simple. On en est
sortis avec des régulations pour réduire le risque. Le double paradoxe de cette
régulation, c'est qu'elle a plus touché les opérateurs que les acteurs des
marchés de capitaux. Donc cette régulation a été surtout une régulation des
banques et des assurances, les fameux Basel et Solvency, et qu'en fait, elle a
surtout été appliquée par les Européens, mais pas par les autres. Et donc, nous
sortons de cette crise avec Solvency II et Basel III, qui surrégulent, enfin,
en tout cas, qui a régulé et qui a mis plus de risque systémique, mais qui a
mis beaucoup de contraintes à nos banquiers et à nos assureurs, et qui a fait
qu'on les a fait sortir de l'économie de fonds propres. Et donc, tout notre
épargne, qui est, par structure, chez nous, dans des produits d'assurance-vie,
dans des produits bancaires, dans des produits assurantiels, elle est ensuite
allouée par le bilan de ses intermédiaires de marché, non plus du tout sur des
produits qui existaient avant, de financement de Private Equity, de marché,
etc., qui permettaient d'aller dans l'innovation, d'aller dans nos entreprises
et autres. On l'a complètement chassée de ça. Elle va massivement vers des
produits qui sont plutôt les obligations, c'est-à-dire elle achète notre dette,
et devinez quoi, la dette américaine. Et donc le paradoxe, c'est que l'épargne
européenne, bien plus abondante que l'épargne américaine, est utilisée à
essentiellement financer de l'endettement européen et américain, et comme c'est
beaucoup moins rentable, les chiffres d'enrichissement des ménages donnés par
Mario le montrent, et bien, elle est divertie vers des acteurs de marché
américains parce qu'ils sont plus profitables.
Donc, stupidité au carré de notre affaire. C'est-à-dire que notre épargne, on
l'utilise mal, on la laisse partir vers d'autres, et en plus, elle ne finance
pas ce qui est bon pour nous. Parce qu'il y a eu une forme aussi, il faut bien
le dire, il y a un doute culturel, il y a une moins grande sympathie à l'égard
de ce qu'on appelle là, nous joliment, marché de capitaux, mais qui est la
bourse, qui est les marchés, etc. Et si demain, dans le débat public, Mario a
fait l'éloge du modèle suédois, j'y souscris. Enfin, si je vous dis, formidable
le modèle suédois, qu'on trouve tout sympathique, qu'il y a des fonds de
pension, c'est super, on va le faire en France. Même moi, je suis prudent, donc
ce n'est pas ce que je dis. Mais tout ça pour dire que c'est un des facteurs
explicatifs, et on le paye sur le long terme.
Donc qu'est-ce qu'il nous faut faire ? D'abord, il faut peut-être réadapter les
choses. Et donc, la titrisation, c'est un peu croquignole, c'est shadokien
comme affaire. C'est comme on a empêché les acteurs eux-mêmes d'investir leur
bilan dedans, on leur crée des grands tuyaux, c'est comme dans les shadoks, des
grands tuyaux qui vont contourner la chose pour pouvoir revenir en fonds
propres. Donc ça, c'est le tuyau shadokien de la titrisation. C'est-à-dire, on
dit, comme vous n'avez plus le droit d'aller en fonds propres directs, on va
créer des mécanismes qui vous permettront quand même d'aller emmener cette
épargne vers les fonds propres avec direct. Donc ça, on peut le faire à 27. Il
y a des premières consultations qui ont été faites. C'est une bonne chose.
Ensuite, il faut qu'on simplifie, qu'il faut qu'on ait des opérateurs de
marché, et on a là-dessus cette force en Europe, on a des grands opérateurs, il
faut les développer, il faut aller vers l'opérateur le plus unique possible
pour simplifier les choses et avoir une plateforme de titrisation aussi
commune. Et ensuite, moi, je pense qu'il faut, dans la synchronisation qu'on
doit faire avec les Américains, synchroniser aussi nos régulations. On a une
double synchronisation à faire si on veut être compétitif par rapport aux
Américains. C'est qu'on doit essayer de pousser les réglementations qui vont
trop vite dans certains domaines et essayer de se remettre un peu à la même
échelle. Mais il faut regarder s'ils décident et confirment qu'ils n'appliqueront
pas les règles prudentielles sur leurs opérateurs, de se dire : on se donne un
peu de temps, un peu de flexibilité pour qu'en tout cas, nous, on puisse
réinvestir sur des fonds propres. Donc ça, c'est les points prioritaires. C'est
pour ça qu'en effet, la titrisation est si importante, c'est qu'elle permet
d'allouer cette partie. Et ensuite, il y a l'idée d'aller vers un système de
supervision unique et tout ce qui compose un marché unique des capitaux,
c'est-à-dire permettre de bâtir des opérateurs de marché, d'un marché des
capitaux unique en Europe, ce qui va permettre de prendre justement cette
épargne et de l'investir de manière productive dans le risque européen, dans
l'innovation européenne, dans les startups, dans les entreprises de taille
intermédiaire, et de financer cette croissance. Parce que pourquoi on a besoin
de ça ? Quand on prend deux pas de recul, on a beaucoup moins financé. C'est
notre système privé qui finance beaucoup moins les fonds propres en comparaison
avec ce que font les Américains. Mais le rapport Draghi, pardon de le dire
comme ça, Mario, devant toi, mais qui est conforme à cet égard avec tous les
rapports, dit : « on a un besoin de financement d'environ 800 milliards d'euros
par an. » Et on peut se dire : c'est moitié privé, moitié public. Ce n'est pas
complètement aberrant de le faire. Et au fond, ces métriques sont atteignables
si, justement, on sait mobiliser notre épargne et qu'on sait l'investir en
fonds propres, parce qu'on a largement de quoi faire 400 à 500 milliards d'euros
par an d'investissement en fonds propres dans notre économie, que ce soit
l'innovation ou la croissance de nos startups.
> [Marché unique européenne, concurrence et politique
industrielle] Quel est notre objectif ?
On veut créer le maximum de richesses pour le travailleur, l'investisseur et le
consommateur. Cet équilibre que cherche en permanence à atteindre une bonne
politique de concurrence qui s'articule avec une politique d'innovation et de
politique industrielle. Mais en plus, on a deux termes qu'on veut rajouter de
contraintes à notre équation. On veut décarboner cette économie, ce qui est
critique et qu'il faut ajouter et prendre en compte. Et on veut préserver notre
souveraineté, notre autonomie stratégique européenne. On veut réduire nos
dépendances, il faut l'intégrer si on veut regarder nos politiques de
concurrences autres. Ce qui fait qu'on sait depuis plusieurs années maintenant
que notre politique de concurrence, qui est, je crois, un élément solide du
fonctionnement de notre Europe, elle doit mieux intégrer l'évolution des
marchés pertinents et des grands compétiteurs. Et donc, les évolutions
technologiques changent parfois les marchés pertinents.
Quand on regarde tel ou tel marché qui est bousculé par une innovation d'usage
ou une innovation industrielle profonde, il y a peut-être des compétiteurs qui
apparaissent et qui sont en situation très monopolistique dans d'autres
géographies. Si on regarde un marché pertinent sur la base de vieilles
technologies, on va se tromper. En tout cas, on va sanctionner inutilement un
acteur industriel européen. Et quand on voit la capacité, en effet, qu'ont les
acteurs chinois ou américains à devenir gros, on peut, dans la compétition
internationale, mettre des freins parfois par nos politiques de concurrence à
la constitution de grands acteurs européens.
Donc ça, c'est le premier point sur lequel on voit bien qu'il faut ajuster les
choses. Mais cette politique, elle n'est compatible que si on va beaucoup plus
vite sur l'intégration du marché unique. Je ne vais pas répéter ce que je
disais tout à l'heure, Mario l'a dit, c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'en fait,
notre marché unique, c'est une régulation commune, mais en plus des 27
régulations existantes, on est très peu efficace. Et on n'a pas un vrai marché
unique domestique et on n'a pas la capacité à aller à la bonne vitesse. Et donc
vraiment, c'est un agenda au fond de simplification et d'homogénéisation. Mais
ça revient à la même chose que ce que je disais tout à l'heure en prenant
l'exemple de l'innovation. Ça veut dire retrouver l'essence même du projet
européen. C'est qu'on ne va peut-être pas tout gagner à chaque étape, mais le
gain collectif qu'on tirera d'une telle politique est bon pour chacun d'entre
nous. Et à l'échelle aujourd'hui de la compétition planétaire, c'est clé. Et
donc en effet, ça c'est un élément clé, le marché unique plus intégré, la
simplification, c'est la base, si je puis dire, d'une bonne politique
industrielle qui préserve notre capacité à être concurrent en plus d'une bonne
définition du marché pertinent. En plus de ça, j'ajouterai qu'il faut en effet
avoir une politique sur quelques secteurs où on assume d'avoir une politique
d'innovation et une politique industrielle. Ce qu'on a fait sur les
semi-conducteurs, l'hydrogène, les batteries, il faut qu'on le fasse
vraisemblablement sur le quantique, sur les clean tech, sur santé et défense.
Santé, on l'avait un peu fait post-Covid. Mais sur ces volets-là, on sait qu'il
faut de l'investissement commun, l'équivalent de nos PIIEC.
Mais simplement, il faut faire beaucoup, vite, avec les procédures de
gouvernance que j'évoquais tout à l'heure, pour avoir une politique
d'innovation efficace et qui permette, sur les secteurs clés, d'avoir des
projets qui sont les plus disruptifs, qui avancent, en lien d'ailleurs avec des
écosystèmes d'innovation, comme ça a été dit par Mario. Et puis le dernier
point, si on veut une politique efficace en la matière, il faut qu'on soit
beaucoup plus dans nos régulations, dans la capacité à donner des horizons, des
incitations au marché, mais en étant sur la neutralité technologique. Et je
voudrais insister sur ce point parce que je pense que c'est un des vrais
dysfonctionnements européens, en particulier, qu'on a eus, toujours avec les
meilleures volontés du monde, ces dernières années. On a fait 3 ou 4
régulations sur l'hydrogène ces dernières années. Formidable. On s'est dit, on
va y aller à fond. On a fait des PIIEC hydrogène qui ont marché. On a dit, on
va faire des grands projets, on va développer nos propres électrolyseurs chez
nous, on va développer des projets d'innovation de rupture sur les différentes
techniques. Et puis on a fait des tas de directives pour définir. Et comme le
sous-jacent, c'est votre modèle énergétique, ces directives ont été négociées
sur la fragmentation du marché énergétique des différentes nations. Et donc on
a créé un marché de l'hydrogène qui n'existait pas européen. Mais on a dit : on
n'a pas le droit de produire tant de pourcentages d'hydrogène venant du
nucléaire à telle heure du jour ou de la nuit, tant venant de… Et donc, on a
nativement construit un marché de l'hydrogène totalement fragmenté et biaisé
parce qu'on a été prescriptif sur le plan de la technologie. Et moi, je me
fiche de savoir que l'électron qui m'aide à faire l'électrolyse pour produire
de l'hydrogène vert soit un électron qui est fait à base d'éoliens offshore au
Danemark, de solaire en Espagne ou de nucléaire en France. Ce que je veux,
c'est que ce soit de l'hydrogène européenne compétitive décarbonée.
Et bien, ce n’est pas comme ça qu'on procède. Et ça, c'est une vraie bêtise.
Parce que si on procédait comme ça, on est très compétitifs par rapport aux
Américains ou aux Chinois parce que personne n'a notre capacité à aller aussi
vite. Et donc on doit être beaucoup plus sur de la neutralité technologique. Je
pourrais prendre l'exemple de la voiture avec à peu près la même démonstration.
Et donc on doit être sur des politiques industrielles qui font de l'aide
sectorielle, qui donnent des signaux de marché beaucoup plus clairs, mais qui
sont sur de la neutralité technologique beaucoup plus assumée.
> [Innovation dans l’UE] Plus vite, on arrivera à raccrocher le décalage avec les États-Unis
d'Amérique, plus vite, on aura un modèle aussi d'innovation et de recherche qui
pourra être compétitif, parce qu'on paye aujourd'hui dans le différentiel ce
qu'on a perdu il y a 20 ans. Et en vérité, je vais revenir après à la recherche
fondamentale et la recherche de rupture, mais la difficulté qu'on a, Mario a
redonné les chiffres, quand on regarde le financement de recherche
Europe-États-Unis, le gros différentiel, il est sur la partie privée, parce
qu'on a une spécialisation sectorielle qui s'est déformée. Et que, aujourd'hui,
le grand driver du financement de l'innovation et de la recherche privée en
Europe, c'est l'automobile, comme le rapport le montre bien, parce qu'on a ce
cœur industriel qui est resté. Et nous, nous parlons d'un pays qui a plutôt
plus désindustrialisé que les voisins et qui, donc, a encore plus de biais
sectoriels et, du coup, a moins de R&D privé. Mais là où, côté américain,
ce sont en effet les industries technologiques, parce qu'elles ont pris le
train, justement, de la transformation technologique, qu'elles avaient des
telcos qui ont investi dans les innovations de rupture, qu'elles ont pris
ensuite le train de l'Internet, de ces plateformes numériques qui investissent
beaucoup plus.
Et donc si aujourd'hui, on ne prend pas le train de l'innovation, on ne sait
pas créer des acteurs de taille intermédiaire et des champions dans les
nouvelles technologies, on va continuer à déformer en quelque sorte notre tissu
productif et à avoir en moyenne des industriels qui innovent moins ou qui
innoveront sur des secteurs qui sont moins en rupture. Je dis ça pour dire
qu'il y a un effet de génération, si je puis dire, qui fait que, s'il y a
besoin été de le démontrer, on doit aller très vite, très fort, et peut-être
qu'en la matière, pour continuer les anglicismes, le leapfrogging est possible.
Et donc, si on va très vite aujourd'hui sur de l'IA, sur des clean techs, sur
des industries de rupture, on peut essayer de retrouver justement ce retard. Donc,
nous, on a ce problème privé. Après, côté public, il y a eu de très bonnes
initiatives, et merci de les citer ici, et moi, je crois beaucoup aussi à cette
approche par l'évaluation académique. Mais qu'est-ce qui fonctionne ? C'est
quand on décide, vous l'avez dit, d'avoir des jurys indépendants qui
concentrent les moyens, qui suivent les résultats et qui évaluent et de
conserver ça, et de savoir fermer les dispositifs qui, eux, ne produisent pas
les résultats. Bon, nous, on a un modèle sur lequel on a fait ces dernières
années, je parle de la France, on a réinvesti, mais c'est, je dirai, un
rattrapage, parce qu'on avait sous-investi sur le plan de la recherche
publique, et je pense qu'il faut continuer ce travail. Pour moi, on n'est pas
au bout et je le dis ici parce qu'on parle beaucoup depuis tout à l'heure
d'innovation, de recherche technologique, tout ça n'est possible que si la
nation investit dans la recherche fondamentale. Et celle-ci n'est évidemment
pas toujours finalisée, elle n'est pas toujours sur des points de rupture. Moi,
je pense qu'il faut aussi se dire qu'on sait le contexte de finances publiques
qui existe partout en Europe, que nous avons chez nous, mais l'investissement
dans la recherche fondamentale, c'est une des bases absolument indispensables
pour pouvoir avoir le reste et le faire avec des règles académiques
d'indépendance. Je le dis aussi parce que si on se compare aux États-Unis
d'Amérique, c'est un point sur lequel le modèle français et européen sont sans
doute à envier. Mais continuer à avoir une recherche académique qui est
financée, une recherche fondamentale qui est dûment financée, continuer, nous,
à investir, et on doit le faire, préserver les règles de l'indépendance de
cette recherche académique, ce n'est, je le crois, un élément, pas simplement
de santé économique, mais démocratique. Et à un moment donné, les deux se
tiennent. Donc ça, c'est un jalon.
Ensuite, il faut en effet avoir des programmes dûment évalués sur la recherche
de ruptures. Et donc là, les LabEx, il y a différentes initiatives qui ont
été prises ces dernières décennies. Et en effet, depuis 2007-2008, les IHU, ce
qui a été fait avec les générations successives, mais ça ne vient pas se
substituer à l'autre en concurrence. Et nos universités, avec nos organismes de
recherche, souvent aidés par ces programmes, ont su créer ces dernières années
des vrais clusters d'enseignement et de recherche et je lis volontairement les
deux, qui sont, je crois, vraiment un levier de notre compétitivité et qu'il
faut continuer à encourager. Et puis sur cette base, on doit avoir, en effet,
la capacité à donner les bons signaux et à inciter à la recherche finalisée,
technologique, par ce lien public-privé. Là-dessus, au niveau européen, Mario
l'a dit, je pense que pour passer à une étape d'après, c'est ce que propose le
rapport par rapport à l'ERC, c'est d'avoir, au niveau européen, une gouvernance
pleinement indépendante, des moyens beaucoup plus massifs et d'avoir la
capacité à assumer des projets à l'échelle européenne sur des règles qui sont
strictement scientifiques et, comme je l'ai dit tout à l'heure, sans regarder
le retour géographique, mais en regardant simplement l'excellence des projets
qui sont proposés et en acceptant ensuite une évaluation dans la durée. C'est à
ce prix qu'on pourra avoir véritablement aussi des projets très innovants, de
la recherche de rupture qui soit financée à l'échelle européenne.
Et je voulais remercier tout particulièrement Mario Draghi pour au moins trois
raisons. La première c'est d'avoir accepté de prendre les responsabilités qui
ont été les siennes dans un moment délicat de la vie politique et économique de
l'Italie et d'avoir été un formidable compagnon de route pour la France. La
deuxième, c'est d'avoir accepté de faire ce rapport quand la présidente von der
Leyen lui a demandé. La troisième, c'est d'être maintenant au fond pleinement
engagé dans sa mise en œuvre, puisqu'il était avec nous à Budapest il y a
quelques jours et il nous fait l'amitié de venir ici au Collège de France. Et
donc vraiment, Mario, un immense merci pour tout cela et cette contribution. Et
moi, je vais peut-être finir sur une note quand même optimiste, parce que je
voudrais qu'on ait tous conscience, le rapport le dit aussi, il faut agir vite,
mais on a les talents en Europe. On les forme, ils sont là. On a de l'épargne,
on a donc du capital. On a de l'énergie décarbonée qu'on produit de plus en
plus, mais entre le renouvelable et le nucléaire, on a cet élément, il est clé.
Et on a un modèle social et démocratique qui est là, qui tient et qui est
beaucoup plus exigeant que dans la plupart des régions du monde. Si on sait
prendre au bon moment, c'est-à-dire maintenant, sans tarder, les bonnes
décisions avec la gravité, la rapidité, l'engagement collectif et qu'on sait le
faire à 27, nous avons normalement tous les ingrédients sur la table. Donc il y
a toutes les raisons d'être raisonnablement optimistes si nous sommes lucides,
volontaires et déterminés, ce que, je crois, nous sommes l'un et l'autre.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des
membres centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti
Renaissance compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais
quatre d’entre eux sont des personnalités qui se revendiquent depuis toujours
de droite – Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Guillaume Kasbarian et Benjamin
Haddad – dont nous ne reportons donc pas les propos puisque la ligne politique
de ce gouvernement n’est plus centriste mais essentiellement droitiste]
Anne Genetet (ministre de l’Education nationale)
> Ce que j’observe depuis plusieurs années, c’est que notre école ne
tient plus sa promesse républicaine. Elle ne répond pas aux besoins de tous nos
élèves, la réussite est au contraire réservée à quelques-uns. C’est
inacceptable. Les mesures que j’ai présentées hier, comme celles qu’a prises
l’an dernier mon prédécesseur Gabriel Attal, sont fidèles à la vision défendue
depuis 2017 par le président de la République. Par exemple, comment pouvez-vous
[la Gauche] renoncer à un accompagnement sur mesure, personnalisé,
individualisé ? Pourquoi vous opposer à un brevet qui donne envie à nos
élèves de réussir, leur permet de se projeter et donne à tous la possibilité de
réussir plutôt que d’en laisser quelques-uns, de façon inacceptable, sur le
bord de la route – car telle est bien la situation que vous avez laissée
en 2017 ?
Par ailleurs, au lycée, une épreuve anticipée de mathématiques permettra en
effet à tous nos élèves de disposer d’un tronc commun, solide, dans cette
matière. Oui, je suis favorable à un collègue unique, à une éducation qui
bénéficie d’un cadre et à des programmes clairs – ce que vous ne trouverez
pas dans bien des pays déclinistes et complotistes.
> Notre école se trouve à un tournant. Douze millions d’élèves
attendent : soit il y aura un sursaut, soit nous irons vers le déclin. Je
suis certaine que tous ici vous partagez ma conviction : en cas de succès
de l’école, c’est toute la République qui triomphe. Nous avons besoin de la
réussite de l’école. Face aux déclinistes, aux complotistes, aux séparatistes,
l’école n’est jamais le problème mais toujours la solution.
Est-ce à dire que l’école se porte bien partout ? Non, vous avez rappelé
les points sur lesquels nous avons encore des marges importantes de
progression. Certains élèves stagnent au collège. C’est inacceptable ! La
réussite ne doit pas être un privilège. J’ai voulu cet acte II du choc des
savoirs afin qu’aucun élève ne reste au bord du chemin. Je me suis engagée pour
l’école afin de relancer l’ascenseur scolaire.
Quelles sont les mesures phares de ce plan ? En premier lieu, continuer le
soutien sur mesure de tous les collégiens, des élèves de primaire et de
maternelle ; puis, réformer le brevet afin de le transformer en un diplôme
qui donne aux élèves l’envie de réussir et de se projeter. Il deviendra
obligatoire pour l’entrée en seconde des élèves aujourd’hui en classe de
cinquième, les premiers qui auront bénéficié des groupes de besoin mis en place
par mon prédécesseur Gabriel Attal l’an dernier.
Il s’agit d’un plan de reconquête. Puisque nous sommes capables d’emmener toute
une génération vers une épreuve commune anticipée de français en classe de
première, pourquoi ne pourrions-nous pas faire de même en mathématiques ?
Rien ne s’y oppose.
La bosse des maths n’existe pas ! Tout le monde est capable d’atteindre un
niveau commun en maths en fin de première.
Enfin, je travaillerai pour assurer un climat scolaire serein et apaisé aux
élèves grâce au renforcement des effectifs, notamment en vie scolaire. Quand la
République répond présente, l’école est capable de renverser toutes les
fatalités !
> [Propos de Sarkozy sur les enseignants] Je ne suis pas
d’accord avec les propos que vous avez évoqués, dans lesquels je ne me
reconnais pas. J’arpente le terrain depuis quelque temps et je n’ai rencontré
que des professeurs très engagés, très passionnés, qui ne ménagent ni leur
temps ni leur peine pour soutenir nos élèves et les accompagner sur le chemin
de la réussite.
Je suis convaincue qu’une école forte rendra la France tout entière bien plus
forte encore. Mon seul objectif est d’élever le niveau. J’ai annoncé un
ensemble de mesures ambitieuses, destinées à accompagner chacun de nos élèves
sur la voie d’un succès qui – je veux le redire en toute clarté – ne
peut être l’apanage de quelques-uns.
Le budget de notre école s’élève à 63 milliards d’euros, soit
834 millions de plus que l’année dernière – voilà déjà une première
victoire.
Concernant l’attractivité du métier de professeur. L’améliorer constitue un
véritable défi. Pour le relever, nous avons commencé par augmenter le salaire
des professeurs. Nous devons à présent travailler sur les milieux de carrière
mais également sur les difficiles conditions d’exercice de ce métier. Je
lancerai un chantier relatif au respect dont nos professeurs doivent faire
l’objet et à leur autorité. Je souhaite que la nation tout entière les
respecte. Nous avons à cet égard bien du travail à accomplir.
En outre, l’agenda social de mon ministère sera rouvert, afin de discuter plus
largement de l’ensemble des conditions d’exercice du métier.
Je souhaite que l’école soit ce lieu où l’on puisse briser les inégalités de
destin. Encore une fois, la réussite ne doit pas être le privilège de
quelques-uns. Notre école doit donner à tous l’occasion de réussir.
> 750 postes supplémentaires de CPE et surveillants dans nos écoles pour apaiser le climat scolaire. Protéger les professeurs, apaiser le climat scolaire, responsabiliser les élèves et les parents.
> Plus juste pour les classes populaires : la pratique sportive à l’école est désormais renforcée et ciblée sur les établissements d’éducation prioritaire, là où les élèves pratiquent le moins de sport faute de moyens. Nous soutenons ceux qui en ont le plus besoin, pour faire bouger chaque jour plus de jeunes dans nos cours, nos gymnases, nos piscines et nos stades.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Les termes « réindustrialisation » et défense de la
« souveraineté alimentaire » correspondent aux objectifs de la
politique menée par la France depuis sept ans au sein des institutions
européennes. La position de la France sur l’accord en négociation avec les pays
du Mercosur est claire et constante : cet accord n’est pas acceptable en
l’état. Le président de la République l’a rappelé à maintes reprises, le
premier ministre est aujourd’hui à Bruxelles pour le redire à Ursula
von der Leyen et plus de 600 parlementaires l’ont exprimé tout
dernièrement dans une tribune.
Les garanties que nous exigeons depuis 2019 ne sont pas réunies aujourd’hui.
Ainsi, le respect de l’accord de Paris doit constituer un élément essentiel de
l’accord avec le Mercosur, ce qui signifie que ce dernier doit pouvoir être
suspendu en cas de violation de l’accord de Paris. Comme vous l’avez rappelé,
le traité avec le Mercosur doit aussi comprendre des clauses de sauvegarde et
des mécanismes de sanction en cas de non-respect.
Enfin, il doit respecter les règles environnementales en vigueur et il ne doit
accorder aucune dérogation en la matière, notamment s’agissant de la
déforestation.
Nous devons garantir que nos partenaires commerciaux respectent en tous points
les contraintes que nous imposons à nos producteurs, c’est une question de
cohérence et de justice.
Toutefois, si nous refusons l’accord en l’état, c’est aussi parce que nous
refusons que la Commission européenne s’écarte du mandat que lui a confié le
Conseil de l’Union européenne et qui consiste à négocier un accord
d’association nécessitant l’unanimité des États membres et une ratification par
les parlements nationaux. C’est une question de démocratie.
Avec la ministre de l’agriculture et sous l’autorité du premier ministre, nous
sommes mobilisés sur tous les fronts, avec les parlementaires, pour garantir
que cet accord, s’il devait être signé un jour, préserve les intérêts de nos
agriculteurs, de nos industriels, de nos entreprises et de nos emplois.
> La France a pris connaissance des allégations de
France 24 relatives à l’utilisation, dans la répression des manifestations
en Iran, de douilles de fusil de chasse et de tir sportif produites par le
fabricant franco-italien Cheddite. Nous rappelons un principe simple : en
stricte conformité avec les sanctions et embargo existants, notamment au niveau
de l’Union européenne, la France n’autorise l’exportation vers l’Iran d’aucun
produit explosif ou arme à feu, ni, plus généralement, d’aucun matériel de guerre.
Tout porte à croire que ces cartouches se seraient retrouvées en Iran à la
suite d’un détournement, très probablement depuis la Turquie. La France n’a en
tout état de cause jamais autorisé ces exportations.
Nous avons mené avec les autorités italiennes une démarche conjointe pour
déterminer si ces exportations vers la Turquie ont été réalisées par la partie
italienne de l’entreprise Cheddite. Au cours de l’enquête, l’entreprise a
indiqué qu’elle n’avait jamais exporté de matériel vers les entreprises turques
mentionnées dans l’article de France 24. Elle a par ailleurs été
auditionnée par la Chambre des députés italienne, ce qui aurait permis
d’écarter sa responsabilité et d’accroître la rigueur de sa lutte contre le
détournement des sanctions.
> Depuis 2 ans, l’Europe a permis la formation de 60 000 soldats ukrainiens. Dans le Grand-Est, nos armées forment une brigade entière. Avec Sébatstien Lecornu, nous sommes allés rencontrer ces hommes et ces femmes, près de 1 000 jours après le début de l’agression russe en Ukraine.
Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition
écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques)
> Très fière d’annoncer aujourd’hui une avancée majeure pour la
biodiversité : j’ai signé les textes entérinant, en France, la mise en œuvre
des crédits biodiversité. Ils seront publiés dans les prochains jours. Une
première en Europe et un mécanisme mis à l’honneur à la COP16. Les acteurs
économiques pourront désormais, à grande échelle et avec l’encadrement de
l’État, prendre part aux opérations de renaturation et de restauration de la
faune et de la flore.
> L’écosystème de l’économie circulaire, et notamment celui du réemploi, est une pépite française, que je compte bien préserver et encourager ! BackMarket, Murfy, Volt’R, Vesto, Underdog, Okamac et tant d’autres entreprises qui réparent et reconditionnent nos appareils électriques et électroniques. Et qui donnent de la visibilité à un enjeu majeur ! Ils ont souhaité la nomination d’un ministre représentant leur secteur : je les recevrai le 5 décembre prochain pour établir notre feuille de route.
> Les propos tenus contre la France et l’Europe par le président Aliev à l’occasion de l’ouverture de la COP29 sont inacceptables. Les attaques directes contre notre pays, ses institutions et ses territoires, sont injustifiables. L’Azerbaïdjan instrumentalise la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne. Ces attaques constituent une violation flagrante du code de conduite de la CCNUCC. Elles ne resteront pas sans réponse. Après échange et en accord avec le président de la République et le Premier ministre, je ne me rendrai pas à Bakou la semaine prochaine. Les équipes de négociations françaises ne ménageront pas leurs efforts, avec mon appui à distance et en lien avec nos partenaires européens, pour protéger la planète et nos populations. Nous continuerons à plaider pour le plus haut niveau d’ambition dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris, dont nous sommes les gardiens, 10 ans après son obtention.
> La décarbonation de l’industrie est une brique majeure de l’atteinte de nos objectifs climatiques. Nous déposons, au nom du Gouvernement, un amendement visant à soutenir cette décarbonation à hauteur de 1,55 milliard d’euros. Ces nouveaux financements, qui donnent de la visibilité aux industriels, s’inscrivent dans la planification écologique que nous portons. Le travail entamé avec Roland Lescure pour accompagner les industriels dans notre transition écologique est plus que jamais poursuivi. Je le redis : la lutte contre le dérèglement climatique est aussi une bataille économique, pour l’emploi en France et le pouvoir d’achat.
Antoine Armand (ministre de l’Economie, des Finances et
de l’Industrie)
> Dans son usage au quotidien, l’intelligence artificielle se révélera
un outil puissant au service de notre économie et de nos entreprises. Et la
France a les atouts pour en devenir une grande nation.
> À Fos-sur-Mer, cent dirigeants s'engagent à décarboner massivement la zone industrialo-portuaire de la ville aux côtés de France 2030. Résultat : 20Mds€ investis et 10 000 emplois créés d'ici dix ans. Un tournant majeur. Preuve que nous pouvons réindustrialiser notre pays, tout en protégeant l'environnement. C'est pourquoi nous agissons de concert pour accélérer la réduction des émissions des 50 sites les plus émetteurs de notre pays. En 2025, 1,6Mds€ d'euros sont fléchés pour renforcer cette dynamique et accompagner les industriels qui se mobilisent comme ici dans les Bouches-du-Rhône.
Geneviève Darrieussecq (ministre de la Santé et de l’Accès
aux soins)
> Changements démographiques ; augmentation des maladies chroniques
et de longue durée, renforcement des soins lourds Pour faire face à ces
évolutions, une seule solution : notre système de santé doit s'adapter et
évoluer !
> En France, plus de 4,2 millions de personnes vivent avec le diabète. En cette journée mondiale contre le diabète, je veux rappeler nos priorités : renforcer la prévention, le dépistage et la prise en charge précoce, dans une approche globale centrée sur le patient.
> Face au cancer, première cause de mortalité en France, votre action est essentielle. Continuons à mener cette lutte ensemble autour de la prévention, de l'innovation, de l'égalité territoriale et de l'accompagnement des malades et des aidants.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du Premier
ministre, chargée des Relations avec le Parlement, présidente du Parti radical)
> [Examen du projet de loi de finances au Sénat] La méthode Barnier
c’est remettre au centre des institutions le parlementarisme, le bicamérisme.
Ne plus être dans l’hyper présidentialisation.
> [Budget des collectivités territoriales] Nous aurons des annonces au congrès des maires et surtout des réalisations concrètes dans les avancées du budget. Michel Barnier a bien compris la charge sur les départements.
> Pour Michel Barnier, oui c’est prématuré [de supprimer un jour férié]. Il y a l'augmentation du temps de travail qui est une possibilité. Pour l’instant, ce n’est pas une proposition du gouvernement.
> [Utilisation du 49-3] Les Français attendent du gouvernement et des parlementaires qu’ils trouvent un compromis. Notre mission première, c’est de doter la France d’un budget.
Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> Le débat budgétaire a permis de clarifier les intentions réelles des
uns et des autres. Les mêmes députés LFI qui se prétendent aux côtés de
salariés sur les piquets de grève votent ensuite des taxes qui mettront leurs
entreprises à terre.
> Arrêtons de faire croire aux français que seul le RN contrôlerait le résultat des motions de censure. Les socialistes ont une responsabilité immense. En refusant cette culture de la censure dictée par LFI, ils retireraient au groupe de Madame Le Pen ce pouvoir de bascule.
> [Accord assurance chômage] Ça démontre que la méthode qui est celle du Premier ministre du gouvernement de laisser la place au dialogue social, de prendre le temps d'échanger, de prendre le temps de négocier. Ce n'est pas facile, mais ça porte ses fruits.
> Face à la recrudescence de l'antisémitisme, le gouvernement ne mettra pas un genou à terre.
> [Guerre au Proche-Orient] La France insoumise a fait de l'antisémitisme une stratégie électorale (...), c'est extrêmement choquant, profondément révoltant.
> [Accord UE-Mercosur] Cet accord est inacceptable en l'état (...), il constituerait une concurrence absolument déloyale.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie,
des Finances et de l’Industrie, chargé de l’Industrie)
> Je salue l’accord entre Rio Tinto et GravitHy, qui démontre
l’attractivité du site de production France pour l’industrie décarbonée. Le
projet de GravitHy est clé pour la souveraineté industrielle de la France en
production d’acier bas carbone, et a été sélectionné comme l’un des premiers Projets
d’Intérêt National Majeur de la loi Industrie Verte.
> L’industrie fait face à un défi majeur : le recrutement. En 2022, 67 % des entreprises déclaraient rencontrer des difficultés de recrutement, et il faudrait 1,3 million de nouveaux talents d’ici 2034 pour répondre aux besoins. Avec cette Semaine de l’industrie, nous voulons inverser la tendance et offrir aux jeunes une vision dynamique et innovante des métiers industriels.
> Je me suis entretenu avec Sylvain Waserman, président de l’Ademe pour renforcer notre partenariat en faveur de la transition énergétique, en particulier la décarbonation de notre industrie et l'industrie circulaire. Ensemble, nous travaillons pour accompagner les entreprises industrielles dans leur transition, en créant durablement des emplois dans les territoires.
Marina Ferrari (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Economie chargée de l’Economie du tourisme)
> Premières séances de travail au G7 de Florence. Nous avons pu partager
ce matin nos expériences et des pistes de coopération autour de :
- la transition vers un tourisme durable et inclusif
- l'IA et ses usages dans le tourisme.
Olga Givernet (ministre déléguée auprès de la ministre de
la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des
risques, chargée de l’Energie)
> La France de l’énergie est prête
pour l’hiver ! Les gestionnaires de réseau me le confirment :
- les perspectives de production de notre parc nucléaire sont bonnes
- les stocks de gaz sont pleins
- les réserves hydrauliques et le parc renouvelable.
Nous avons assez d’électricité et de gaz.
> Nous avons assez de gaz et d'électricité pour affronter l'hiver ! Notre action pour garantir notre sécurité énergétique porte ses fruits. Je tiens à saluer les acteurs du secteur pour leur mobilisation et nos efforts collectifs de sobriété. Les sites de stockage de gaz, comme celui de Lussagnet dans les Landes, sont essentiels à cette sécurité.
> La France est prête pour aborder cette période hivernale. Nos réserves de gaz sont bien remplies et nous sommes sereins quant à notre capacité à produire de l’électricité grâce à notre production nucléaire et hydraulique. Nous avons constitué les stocks nécessaires en gaz pour assurer notre besoin pour l’hiver, et même venir en soutien à nos voisins européens si le besoin s’en ressentait, bien évidemment.
> Nos centrales sont bien en position de produire et elles ont effectué avant l’hiver leur programme de maintenance. Je veux remercier l’ensemble des agents impliqués dans ce travail de préparation de l’hiver.
> [Charbon] Notre objectif est de sortir de cette énergie en 2027, et nous le tiendrons. Le redémarrage de cette centrale n’est pas une demande du gestionnaire du réseau de transport. Nous produisons suffisamment d’électricité pour répondre à la demande. C’est une initiative de l’exploitant du site pour vendre de l’énergie sur le marché européen. Je le redis, la production décarbonée tourne à plein pour assurer la fourniture d’électricité en France.
[Baisse du prix de l’électricité de 9 %] Suite au rejet par les députés du Budget, c’est la copie du gouvernement qui sera examinée au Sénat, avec une baisse de 9 % pour les ménages bénéficiant du tarif réglementé. Grâce au dispositif qui est proposé, à savoir une partie fixe de la taxe et une partie variable (qui va s’ajuster en fonction du prix du marché), nous pourrons assurer cette baisse (jusqu’à 9 %) pour les Français qui sont au tarif réglementé de vente d’électricité et pour ceux qui sont indexés sur ce tarif.
> Nous avons encore
de nombreux sites industriels qui utilisent des énergies fossiles. Une
enveloppe supplémentaire (à hauteur de 1,55 milliard d’euros) va être
consacrée à leur décarbonation. C’est aussi une très bonne nouvelle pour le
secteur énergétique, qui pourra vendre son énergie décarbonée. Un accord entre
EDF et l’État est en vigueur.
Nous ferons le point sur la mise en œuvre de cet accord, pour nous assurer
qu’on propose des contrats sur le moyen et long terme aux entreprises de
manière à leur permettre de prévoir leurs coûts énergétiques.
> Nous sommes très vigilants sur les événements géopolitiques. Nous avons
une programmation en cours de concertation pour assurer notre indépendance et
notre souveraineté. Nous avons organisé des systèmes d’approvisionnement. Nous
sommes sereins pour passer l’hiver et même pour exporter si besoin.
> Pour faire de la
France une Grande Nation de l’Énergie, nous devons agir sur 3 fronts :
- Maîtriser les prix
- Maîtriser notre consommation
- Maîtriser notre production.
> Pour faire de la France une grande nation de l’énergie, nous devons relancer le nucléaire. La sûreté est essentielle. Ce sera le rôle de l’ASNR nouvellement constituée au 1er janvier 2025.
> 1,6 milliard
d’euros pour décarboner notre industrie, c’est 1,6 milliard pour :
- Réduire les émissions des 50 sites industriels les plus émetteurs de CO₂
- Renforcer notre souveraineté énergétique
- Moderniser nos usines et créer de l’emploi
À Fos-sur-Mer pour des annonces concrètes en faveur de la réindustrialisation
et de la décarbonation de notre industrie.
► Partis
politiques
● MoDem
Frédéric Petit (député)
> L'élection de Donald Trump à la Maison Blanche fait bouger les
lignes en Europe. Remettre en cause l'orthodoxie budgétaire allemande n'est
plus tabou. Il faudra espérer que cette discussion sera abordée par la
coalition allemande qui sortira des élections du 23 février. L'UE doit opérer,
elle aussi, un virage stratégique. C'est vital et urgent.
Laurent Croizier (député)
Un ancien président de la République ne devrait pas dire ça ! Prétendre
que les enseignants du premier degré ne travaillent que six mois par an et nier
le travail de préparation requis pour donner cours aux élèves de maternelle,
voilà qui témoigne d’une méconnaissance profonde.
Alors que l’éducation nationale connaît une crise des vocations, mesurez la
violence de ces paroles, déconnectées de la réalité du métier de
professeur !
Les enseignants méritent que nous les respections ; ils méritent que nous
les soutenions. Au nom du groupe Démocrates, je tiens à assurer de notre
confiance l’ensemble des professeurs du pays. Je dis à ceux qui doutent de leur
engagement : allez enseigner, ne serait-ce qu’une semaine, dans une école
maternelle ; vous comprendrez à quel point ce métier est exigeant.
Les enseignants sont les piliers de notre République, les gardiens de sa
promesse d’émancipation, ceux qui combattent en première ligne contre
l’assignation sociale ! Ils forment un rempart contre les
obscurantismes ! On ne relèvera aucun des grands défis de ce siècle sans
eux !
Notre combat pour préserver les 4 000 postes d’enseignants dont le
projet de loi de finances pour 2025 prévoit la suppression n’est pas seulement
d’ordre budgétaire. Nous nous battons pour offrir aux professeurs de bonnes
conditions d’enseignement et aux élèves de bonnes conditions d’apprentissage,
pour garantir que devant chaque élève se trouvera un professeur, en faisant de
la baisse de la démographie une occasion à saisir, pour préserver enfin les
classes et les écoles, en particulier dans les communes rurales.
Placer l’école au cœur de la République, élever son niveau et son exigence,
restaurer l’autorité des professeurs et le respect qui leur est dû est au cœur
de notre engagement commun.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée ,présidente)
> La loi qui prévoit l’inéligibilité pour détournement de fonds publics
a été votée par les élus du peuple. Tous les Français sont égaux devant la loi.
L’indépendance de la justice est un pilier de l’état de droit. Auncun démocrate
ne peut remettre en cause ces principes.
> Une part de notre destinée s’est jouée la nuit du 5 novembre outre-Atlantique. Cette situation n’est plus possible. Il est temps pour l’Europe de rejoindre l’arène des puissances souveraines.
Bernard Guetta (député)
> C'est aujourd'hui une des plus grandes flottes du monde. Elle n'a ni
propriétaire connu ni assurance: c'est la flotte « fantôme » qu'a constitué la
Russie pour contourner les sanctions frappant ses exportations de pétrole et
financer sa guerre contre l'Ukraine. Il était temps de dénoncer cette situation
et d'appeler la Commission et les 27 gouvernements européens à agir. C'est le
message approuvé aujourd'hui par une très large majorité des députés européens.
Stéphanie Yon-Courtin (député)
> Face aux manœuvres financières opaques et aux ingérences malveillantes du
Kremlin, nous devons agir avec fermeté. Ce n’est pas seulement une question de
sécurité financière, c’est une question de souveraineté et de justice. Mettons
fin aux fonds illicites qui polluent nos économies, arrêtons le financement des
réseaux criminels aux portes de notre Union. Protégeons nos citoyens, défendons
l’intégrité de notre système financier et montrons que l’Europe n’est ni
complice, ni impuissante. L’UE ne sera jamais un refuge pour l’argent sale de
Poutine.