samedi 10 septembre 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Ne pas se tromper sur ce qu’est le progrès pour l’Humanité

Créer une machine n’est pas un progrès c’est une simple avancée technologique; créer une machine qui améliore, dans toutes les dimensions que signifie ce verbe, la vie des gens est un progrès au sens d’avancée sociétale.

Une nouveauté, une invention, une idée ou une pratique nouvelle, un droit nouveau, une découverte scientifique ou technologique ne sont pas en soi un progrès.

Pour qu’ils le soient, il faut qu’ils apportent du mieux.

Du mieux et avec lui, pas sans lui, éventuellement du plus.

Dans le progrès le qualitatif doit primer sur le quantitatif mais les deux associés sont évidemment souhaitables.

Si l’on réduit le progrès à toute avancée quelle qu’elle soit, on passe à côté de l’essentiel qui est l’amélioration du bien-être de l’humain, surtout, on permet à tous les conservateurs au sens littéral du terme, ceux qui veulent conserver l’ordre ancien pour de multiples raisons qu’elles soient de classe, corporatiste, idéologique, etc. de bloquer le cheminement positif de nos civilisations.

Par ce raccourci, il est ainsi facile de démontrer et parfois avec raison que, souvent, une nouvelle technique, une nouvelle organisation dans tel secteur ou dans l’entière société, voire un nouveau comportement, une nouvelle pensée dominante ou qui devient hégémonique possèdent plus d’effets négatifs que positifs.

Le progrès ne peut être négatif sinon il n’est que son contraire, la régression.

Et il ne peut être découpé en tranche, c’est-à-dire être un «progrès» scientifique, par exemple, tout en étant une régression sociale.

Réduire le progrès au nouveau est un raccourci dévastateur pour l’amélioration du bien être des individus.

Quand un scientifique chinois modifie des embryons humains, cette avancée scientifique – une nouveauté – est une totale régression pour l’Humanité, un recul humaniste.

L’utilisation d’une avancée ou d’une nouveauté dans quelque domaine que ce soit peut également mener à la régression alors que celles-ci auraient pu participer au progrès.

On le voit bien dans certaines études universitaires qui partent d’un socle sérieux et sont détournées pour de simples motifs politiciens afin de servir la propagande d’idéologies dangereuses.

Comment qualifier également la capacité de plus en plus destructrice des armes, un progrès?

Evidement non, une avancée technologique terrifiante qui nous a fait passer de conflits «artisanaux» et des guerres mondiales «industrielles».

Nous avons besoin du progrès pour améliorer voire changer radicalement en mieux notre existence.

Les nouveaux médicaments, les règles d’hygiène, les technologies agricoles qui ont permis d’éliminer la famine peuvent être considérer comme des progrès.

Mais aussi les législations qui protègent les enfants, les travailleurs ou les consommateurs.

De même que tout ce qui permettra dans les années à venir à lutter contre la pollution et les problèmes liés au changement climatique.

C’est pourquoi ceux qui fustigent le progrès, le vrai, en utilisant les artifices du mélange des genres sont la plupart du temps de simples réactionnaires à la vision archaïque du monde et de l’Humanité qui utilisent le fameux argument du retour à un âge d’or ou de sa préservation alors même qu’il n’a jamais existé.