mardi 29 novembre 2016

Actualités du Centre. Morin et le Nouveau centre quittent l’UDI

Hervé Morin
Depuis le temps qu’on l’annonçait, Hervé Morin a enfin décidé de quitter l’UDI avec son parti le Nouveau centre afin de bâtir, selon lui, une nouvelle formation politique de centre-droit qui sera un pilier de la nouvelle majorité du futur président François Fillon, si celui-ci évidemment gagne la présidentielle de 2017.
Dans un communiqué publié dans le soirée, il écrit: «Nous (le comité exécutif du Nouveau centre) appelons les adhérents du Nouveau Centre et des Bâtisseurs de l’UDI à faire massivement le choix de la création d’un nouvelle force politique centrale pour rebâtir enfin un centre fort, artisan de l’alternance dont notre pays a tant besoin».
Cette décision ne surprendra guère d’autant qu’après le deuxième tour de la primaire LR où Morin avait soutenu Fillon, il avait lancé une violente offensive contre Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI.
La décision de quitter l’UDI et non de tenter d’y prendre le pouvoir comme certains pensaient qu’il allait le faire montre qu’entre Hervé Morin et la confédération centriste, la mayonnaise n’a jamais prise.
Lors de la création de l’UDI par Jean-Louis Borloo, secondé par Laurent Hénart et Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin avait, dans un premier temps, refusé de la rejoindre, entretenant de mauvaises relations avec les trois hommes qui ne l’appréciaient guère en retour malgré ce que Morin a voulu faire croire en parlant toujours d’une relation amicale avec Borloo qui n’a jamais existé.
Ce sont les dirigeants du Nouveau centre, Philippe Vigier en tête, qui ont obligé Morin a intégré l’UDI en lui posant un ultimatum dont la teneur était que, de leurs côté, ils la rejoindraient avec ou sans lui.
Après le départ de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin a tenté de prendre le contrôle de l’UDI et surtout d’éviter que son ennemi intime, Jean-Christophe Lagarde en devienne le président et qu’il soit sous ses ordres.
L’inimitié entre Morin et Lagarde remonte au temps du Nouveau centre où tous les deux étaient dirigeants du parti, président et président exécutif.
Le premier accusait le second de conspiration contre lui alors que le second estimait que le premier avait trahi un accord sur la gouvernance du parti.
Lorsqu’Hervé Morin fut battu pour la présidence de l’UDI par Jean-Christophe Lagarde, il accusa ce dernier de fraudes, notamment dans le département de Seine-Saint-Denis, mais ne put le prouver formellement.
Dans son esprit cette défaite qu’il n’a jamais digérée devait, à terme, se conclure par son départ.
Mais il fallait le bon moment.
Et ce sont les primaires de LR qu’il a choisies pour rompre avec l’UDI.
Ainsi, dans le communiqué, il affirme que «cette décision est marquée par la volonté de rebâtir un centre fort, audible et uni derrière François Fillon. Ce congrès extraordinaire doit être le moment où notre famille centriste pleine de convictions et respectueuse de ses militants renoue avec ses valeurs et ses partenaires naturels. Oui, le centre, doit être un pilier loyal et incontournable de la future majorité présidentielle. Oui, notre rassemblement autour de François Fillon est indispensable si nous voulons, collectivement, faire gagner la France et redonner confiance et espoir aux Français».
A priori, le départ de Morin et du Nouveau centre qui doit être décidé le 11 décembre, date du congrès extraordinaire, ne devrait pas faire imploser l’UDI, tout au moins dans un premier temps.



L’Humeur du Centriste. Trump affirme que son élection était truquée!

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La démocratie peut produire des clowns qui, à force, de dire n’importe quoi, se ridiculisent.
Le pire, en l’occurrence, est que celui dont on parle n’est autre que Donald Trump et qu’il a récemment été élu président de la plus grande puissance mondiale.
Certains pensaient que le populiste démagogue prendrait la dimension de la fonction et qu’il pourrait être à la hauteur de la tâche qui l’attend.
Les premières nominations de personnalités d’extrême-droite à la Maison blanche ainsi que des déclarations à l’emporte-pièce et contradictoires sur ce qu’il ferait une fois en fonction, en janvier 2017, ont fait déchanter ceux qui se bercent d’illusions constamment et sont souvent encore plus dangereux dans leur niaiserie et leur crédulité que ceux qui les manipulent avec tant de facilité.
Mais on n’a peut-être encore rien vu.
Car, voilà que le bouffon a envoyé plusieurs tweets pour affirmer que son élection était… truquée!
Alors qu’Hillary Clinton a reçu plus de deux millions deux cent mille votes que lui, faisant d’elle l’incontestable vainqueur du vote populaire, il prétend, sans évidemment aucune preuve à l’appui, que des «millions de personnes ont voté illégalement».
Faut-il en déduire qu’il veut une nouvelle élection?!
D’autant qu’en 2012, il avait affirmé dans un autre tweet que «le collège électoral est un désastre pour la démocratie» alors même qu’il n’a remporté la présidentielle que grâce à un nombre supérieur de grands électeurs…
Ajoutons, pour être complet sur les délires et les imbécilités du personnage, qu’en 2004, il avait essayé de prouver que l’on pouvait voter plusieurs fois et que donc le système électoral était corrompu sauf qu’il s’était fait refoulé de tous les bureaux de vote où il avait tenté, en vain, de glisser un bulletin dans l’urne frauduleusement.
En réalité, Donald Trump essayait dans son délire des millions de votes illégaux de contre-attaquer devant le recomptage des bulletins de vote dans plusieurs Etats initié pour l’instant par la candidate écologiste Jill Stein dans le Wisconsin et la Pennsylvanie, après que des experts aient affirmé que des machines électroniques avaient pu être piratées ou mal fonctionner car les résultats étaient plus ou moins anormaux.
Au lieu de demeurer silencieux devant une procédure qui n’a malheureusement que peu de chance d’aboutir ou de déclarer qu’il faisait confiance dans la démocratie américaine dont le système qu’il dénonçait lui a permis de gagner, Trump a rué dans les brancards, démontrant une nouvelle fois son inaptitude à la fonction de président des Etats-Unis.
Une fois que l’on a ri à ce spectacle burlesque et ubuesque où, pour la première fois, le gagnant d’une élection prétend que celle-ci n’était pas honnête, il nous faut, centristes et donc défenseurs de la démocratie républicaine humaniste et responsable, commencer à pleurer mais surtout à ne jamais accepter qu’un Donald Trump puisse se retrouver à la Maison blanche et faire en sorte que, dès que ce sera possible, il soit mis là où il devrait être, les poubelles de l’histoire.

Centristement votre

Le Centriste


Présidentielle 2017. La défaite de Juppé est aussi celle des partis centristes

A part quelques devins ou proches de Fillon comme le président du groupe Union centriste au Sénat, le Mayennais François Zocchetto, voisin pendant longtemps de l’ex-Sarthois devenu Parisien, peu de centristes avaient parié sur une victoire du désormais candidat LR à la présidentielle.
On ne parle évidemment pas des ralliements qu’il a pu y avoir entre les deux tours quand sa victoire semblait inéluctable.
On rappellera ainsi à Hervé Morin et ses amis, nouveaux groupies fillonistes à l’indécence grotesque dans leur règlement de compte avec Jean-Christophe Lagarde, ancien soutien de Juppé, qu’ils avaient choisi au premier tour Bruno Le Maire qui a réalisé 2,4% des voix…
Dès lors, la défaite d’Alain Juppé défendu par la grande majorité de l’UDI et par le Mouvement démocrate est aussi celle, terrible, des partis centristes.
Terrible parce qu’obligés de choisir une personnalité de droite comme leur représentant à la présidentielle du fait de leur incapacité d’en désigner un eux-mêmes de leur camp, ils ont été laminés comme l’a été le maire de Bordeaux qui était, certes le seul réel centro-compatible parmi les candidats de la primaire de LR, mais un homme qui n’a jamais été l’ami des centristes.
Et cette rouste va laisser des traces dans leur capacité à être crédible face aux Français, à défendre les idées et les valeurs du Centre – s’ils ont jamais eu envie de le faire – et à ramasser autre chose que des miettes pour l’après-présidentielle.
De même, l’UDI est en train d’imploser et, si ce n’est pas le cas dans un avenir proche, de n’être qu’une confédération de petits chefs se détestant à la recherche de postes, ressemblant comme deux gouttes d’eau à la caricature des centristes faite par leurs adversaires, alors que le Mouvement démocrate, sans candidat à la présidentielle, n’avait déjà plus beaucoup de raison d’être sauf de permettre à Bayrou de jouer un rôle majeur sous une présidence Juppé…
D’autant que, pendant ce temps là, Emmanuel Macron investissait l’espace central avec un discours centro-compatible.
Terrible également parce que, dans les réactions des leaders des partis centristes, on a vu toute leur faiblesse, leur opportunisme et leur vacuité.
François Bayrou dont on attendait une déclaration de candidature a publié un communiqué sibyllin dans lequel il affirme que si le programme de François Fillon «pose en réalité de nombreuses questions aux citoyens et à notre société», il va «travailler (…) avec tous ceux qui ont besoin que soient inventées des réponses nouvelles pour garantir et réussir l’alternance dont la France a besoin» sans que l’on sache si dans ces «tous ceux» se trouve Fillon qui lui a fait un appel du pied en forme de mise en garde ou l’inverse, hier soir, en déclarant qu’ils allaient «se parler» parce qu’«il (Bayrou) sait très bien que la division pourrait conduire à une situation dramatique pour les idées qu'on représente».
Quant à Jean-Christophe Lagarde, de plus en plus dans l’inconséquence, à présent il ouvre bien grand le parapluie en déclarant que Fillon est devenu le candidat «naturel» de la Droite et du Centre, tout comme la Droite est l’alliée «naturelle» du Centre ainsi qu’il l’a toujours affirmé.
Et peu importe qu’il ait déclaré que si Juppé n’était pas le candidat de LR alors l’UDI se réunirait pour savoir si elle soutenait celui qui serait choisi.
Peu importe que le programme de Fillon soit très à droite, qu’il se revendique de la conservatrice ultralibérale Margaret Thatcher, Lagarde voit en lui un tempéré.
Peu importe également que Fillon soit une des raisons pour lesquelles Jean-Louis Borloo a quitté l’UMP avec son Parti radical puis a créé l’UDI.
Peu importe que l’UDI ait été créée pour ne plus soutenir un candidat de droite à la présidentielle comme semblait le dire le second de Lagarde, Laurent Hénart, fidèle de Borloo, il n’y a pas si longtemps que cela avant de rentrer dans le rang.
Quant à Emmanuel Macron duquel il avait fait un possible allié, il est maintenant l’objet de continuelles attaques de la part du président de l’UDI qui prétend désormais qu’il «ne comprend plus la démarche» et que de toute façon, il «n’y croit pas».
Un Emmanuel Macron qui pourrait bien être le grand bénéficiaire de cette farce centriste qui ne fait rire que les adversaires du Centrisme.

Alexandre Vatimbella



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