lundi 30 novembre 2009

Actualités – France – Le député du Tarn, Philippe Folliot rejoint l’Alliance centriste et devient son porte-parole


Philippe Folliot, député du Tarn et jusqu’à présent apparenté au groupe Nouveau Centre de l’Assemblée nationale mais jamais membre de ce parti (comme il avait été apparenté UDF jusqu’en 2007) vient de, rejoindre l'Alliance Centriste selon un communiqué de ce parti. Dans la foulée, il en devient son porte-parole. A noter, tout de même, que le député demeure apparenté au groupe Nouveau Centre de l’Assemblée nationale dont il est également le porte-parole sur les questions de défense nationale. En outre, il demeure le leader du mouvement qu’il a créé, Agir pour Demain. Cette multi-appartenance semble être dans la logique de l’Alliance centriste dont les sénateurs, par exemple, sont membres également de l’Union centriste en compagnie des sénateurs du Mouvement démocrate.

Toujours selon le communiqué de presse de l’Alliance centriste, la raison du ralliement de Philippe Folliot viendrait de «la personnalité de Jean Arthuis, sa rigueur intellectuelle et son intégrité morale» qui «permettront de conduire le nécessaire rassemblement des centristes en évitant les écueils si fréquents en politique de l'ambition personnelle ou de la soumission au pouvoir en place».

A noter que l’Alliance centriste avait déjà un député, Thierry Benoît élu d'Ille-et-Vilaine et secrétaire général du parti. A noter que lui aussi est apparenté au groupe Nouveau Centre de l’Assemblée nationale depuis 2008.

dimanche 29 novembre 2009

Actualités – France – Le président du Nouveau Centre satisfait de l’accord pour les régionales avec l’UMP

Pour Hervé Morin, l’accord signé entre le Nouveau Centre et l’UMP pour des listes d’union de la Majorité présidentielle lors des prochaines élections régionales de mars 2010 est «satisfaisant». Rappelons que selon cet accord, le parti centriste n’a obtenu que deux têtes de listes régionales ( Valérie Létard dans le Nord-Pas-de-Calais et François Sauvadet en Bourgogne), loin des cinq têtes de liste réclamées initialement par le président du Nouveau Centre. Il faut dire que les sondages qui donnent 2% des intentions de vote au Nouveau Centre ne lui ont pas permis de peser comme il l’espérait sur ces négociations et encore moins de pouvoir présenter des listes autonomes. A noter que de nombreuses voix à l’intérieur même du parti ont milité pour des listes Nouveau Centre pour les régionales, une éventualité que Nicolas Sarkozy ne voulait absolument pas.

Editorial d'Alexandre Vatimbella: Quel leader pour le centre?

Y a-t-il un leader naturel et charismatique du Centre? La réponse est non. Et parmi les chefs de partis se réclamant du centre, François Bayrou, Hervé Morin et Jean Arthuis, lequel pourrait prétendre remplir ce rôle? Aucun. François Bayrou aurait pu être l’élu, lui qui a réussi à obtenir un score de 18,57% aux dernières élections présidentielles en tant que candidat de l’UDF. Mais il l’a dit lui-même, il n’est pas centriste et son désormais positionnement à gauche avec le Mouvement démocrate le disqualifie pour être un rassembleur de la famille centriste. Son dauphin d’alors à l’UDF, Hervé Morin tente de se placer pour occuper le siège mais la dépendance quasi-totale vis-à-vis de l’UMP de son parti, le Nouveau Centre, et son propre positionnement au centre-droit (il est plus un libéral qu’un centriste) n’en fait pas actuellement un postulant sérieux. Quant à Jean Arthuis, il répète partout qu’il n’est pas candidat au poste de leader de quoi que ce soit mais il se veut uniquement un réunificateur de la famille centriste. Le parti qu’il a créé, l’Alliance centriste, a d’ailleurs comme slogan le fait de «rassembler les centristes» mais pas de mener une politique centriste. Et puis, n’oublions pas que ses prises de positions en matière économique et financière sont plus proches des thèses d’Alternative libérale, le groupuscule néolibéral, que du MRP et de son centrisme social. De plus, aucun des trois que l’on vient de citer n’a un charisme propre à enflammer les foules…

Peut-il y avoir un leader caché ou, en tout cas, un qui monte et qui va s’imposer dans les années qui viennent? Si l’on passe en revue les noms des possibles candidats, on s’aperçoit qu’ils sont très peu nombreux au jour d’aujourd’hui. Tout juste pourrait-on citer Jean-Christophe Lagarde, le député du Nouveau Centre de Seine-Saint-Denis et président exécutif du Nouveau Centre ou Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical. Mais pour qu’ils remplissent le rôle encore faudrait-il qu’ils fassent preuve d’une indépendance politique et qu’ils bâtissent un discours centriste clair ce qui n’est pas encore le cas.

Devant cette absence de figure charismatique, le Centre se trouve peu à même de se réunifier. Evidemment, tout va très vite en politique et il se peut très bien qu’une ou plusieurs personnalités se révèlent d’ici à l’élection présidentielle, Jean-Christophe Lagarde ou Jean-Louis Borloo pouvant en être (et même Hervé Morin), afin de porter une candidature unique du Centre qui soit autre chose qu’un simple témoignage ou qu’une simple volonté d’occuper un espace politique pour récupérer des voix. Si ce n’est pas le cas, les présidentielles de 2012 pourrait bien être une bérézina centriste.

Peut-on, par ailleurs, dresser une sorte de portrait-robot d’un leader qui serait capable, à la fois, de réunir la famille centriste et de porter une réelle espérance politique auprès de la population. Au-delà des caractéristiques communes à tout chef charismatique, qu’il soit de Gauche, de Droite ou du Centre, celui-ci devra être capable de réaliser un délicat compromis entre les différences tendances centristes afin de bien positionner le parti ou la confédération de parti dont il serait le dirigeant au centre de l’échiquier politique. Reste que la tâche la plus importante sera de présenter un programme afin de réconcilier la France avec elle-même mais aussi avec l’Europe et la mondialisation.

Réconcilier la France avec elle-même c’est la mettre en face de la réalité pour qu’elle avance et non la laisser dans ses chimères pour qu’elle recule. Et pas seulement sur le plan économique ou diplomatique. Une société qui se réfugie dans l’idéalisation d’un passé n’est plus capable de se prendre en charge et de porter un projet d’avenir aux plans économique, social et sociétal. Réconcilier la France avec elle-même, c’est refonder la démocratie autour des vraies valeurs que sont la liberté, la solidarité et la tolérance dans des institutions rénovées parce que représentatives de l’ensemble de la population. C’est également refonder l’économie autour d’une économie entrepreneuriale de la connaissance dont la finalité innovatrice est de créer les nouveaux produits, seule façon de s’insérer positivement dans une mondialisation et de la cogérer au lieu de la subir. Cette refondation doit s’accompagner d’une véritable pédagogie et d’une indispensable légitimation par l’ensemble de la population. Sinon, elle sera encore vécue comme une agression quel que soit sont bien-fondé.

Cette tâche est immense. Elle va bien au-delà des échéances électorales. Cette réconciliation ne se fera pas en cent jours, ni en 110 propositions… Mais elle se fera avec – et non pas sans ou, pire, contre – toutes les Françaises et tous les Français qui veulent – comme dans d’autres pays démocratiques – participer à leur présent et à l’avenir qui se construit pour leurs enfants. C’est la première chose que doit comprendre le prochain leader légitime du Centre. Il devra être porteur d’un vrai projet pour le pays. Et il devra avoir le courage de gouverner en expliquant la réalité de la situation de la France mais aussi les formidables potentialités qu’elle possède et qui ne demandent qu’à s’exprimer.

Un tel programme doit s’inspirer de ce juste équilibre indispensable pour construire cette société du respect, de la solidarité et de la tolérance que tous les grands leaders centristes ont porté et que le Centrisme de ce nouveau millénaire doit incarner absolument tel qu’un Barack Obama, par exemple, essaye de le faire aux Etats-Unis. Un tel leader existe-t-il aujourd’hui en France?

samedi 28 novembre 2009

Une semaine en Centrisme: La drôle de stratégie de monsieur Arthuis

Monsieur Jean Arthuis a créé un parti au mois de juin, l’Alliance centriste. Son but, «rassembler les centristes». Pendant six mois il s’est tu jusqu’au lendemain des accords du Nouveau Centre avec l’UMP et la désignation des têtes de liste du Mouvement démocrate pour les élections régionales, où le voilà qui propose des listes d’union entre son parti et les deux autres pour cette même consultation électorale!

On peut s’interroger sur la pertinence de la stratégie de monsieur Arthuis. Trois possibilités nous sont offertes. Soit le président de l’Alliance centriste est un stratège extraordinaire qui pense que lancer un appel à l’union, alors que ceux à qui on la propose ont déjà décidé de ne pas y participer, va créer un mouvement de fond dans l’univers centriste qui va tout balayer et faire naître un nouveau paysage où l’union sera la règle. Soit il a tout fait pour que cet appel soit un flop sachant que personne ne voulait entendre parler d’union mais qu’il fallait en lancer un pour tenter d’exister et justifier de la création de l’Alliance centriste. Soit, pire, il a compris que son parti ne servait à rien et il tente de le saborder.

Nous éliminerons la première possibilité. Pour qu’elle marche, il faudrait que l’Alliance centriste soit un parti qui a une puissance électorale ou que Jean Arthuis soit un leader du Centre incontournable. Ce n’est pas le cas.

La deuxième possibilité apparaît comme la plus vraisemblable. L’Alliance centriste est actuellement un parti sans programme, sans prise de position, sans communication et sans leadership. Dans le parti même, une large frange de ceux qui l’on rejoint sont inquiets de cet immobilisme. Dès lors, il fallait faire un geste. Ce qui a été fait avec cet appel complètement décalé à l’union.

Néanmoins, on ne peut exclure la troisième possibilité. Jean Arthuis a créé un parti alors que tout porte à croire qu’il n’a pas l’envie, et sans doute pas la stature, d’en diriger un. Brillant spécialiste des finances publiques au Sénat, il a ses hobbies sur le déficit des comptes publics ou la TVA sociale. Il est reconnu dans ses interventions dans ce domaine ce qui, avec ses mandats locaux et son statut d’ancien ministre, le contente assurément. Sa longue hésitation avant de claquer la porte de l’UDF et le fait que l’Alliance centriste soit restée longtemps une simple association Rassembler les Centristes avant de se transformer, presque à contrecœur, en parti politique militent pour cette thèse d’un sabordage soft.

Bien sûr, ce qui viendrait infirmer tout ce que l’on vient de dire serait que dans les jours qui viennent les états majors du Nouveau Centre et du Mouvement démocrate donnent leur accord pour de telles listes ou que les militants de ces partis obligent leurs directions à agir comme tel... D’ailleurs, on aurait pu suggérer à monsieur Arthuis de plutôt lancer une pétition à l’union auprès des militants et sympathisants centristes au lieu d’un appel à l’union dans le vide qui, malheureusement, risque de la faire plus régresser que progresser.


Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

jeudi 26 novembre 2009

Actualités – France - Jean Arthuis (Alliance centriste) lance un appel tardif pour des listes d’unions des centristes aux régionales

Alors que le Nouveau Centre vient de conclure une alliance électorale avec l’UMP pour les régionales et que le Mouvement démocrate est en train de désigner ses têtes de listes, Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste vient de lancer un appel tardif à des listes d’union des centristes pour les régionales de mars 2010.

Etonnamment absent médiatiquement depuis qu’il a formé son parti en juin dernier, refusant de prendre des positions politiques et ne mentionnant sa fonction de président de l’Alliance centriste que très occasionnellement, Jean Arthuis semble être dans un total contretemps politique une fois de plus. Car comment imaginer que le Nouveau Centre puisse défaire ses accords avec l’UMP dont l’encre qui a servi à les signer n’est pas encore sèche? Comment imaginer que François Bayrou qui lorgne du côté des écologistes et des socialistes puissent trouver stratégiquement intéressant de s’allier tout d’un coup avec une formation dont l’existence est confidentielle et qui lui propose de conclure un accord avec le Nouveau centre? On peut également se poser la question sur les motifs de cet appel après que ses éventuels destinataires aient déjà défini leur stratégie. Jean Arthuis a-t-il attendu pour être sûr que son appel puisse logiquement ne recevoir aucune réponse positive? Toujours est-il que le président de l’Alliance centriste pense à se présenter dans sa région des Pays de la Loire à la tête d’une liste «centriste» et non Alliance centriste.