vendredi 17 juillet 2015

L’Humeur du Centriste. Jean-Christophe Lagarde, de centriste indépendant à vassal des Républicains

Avant de devenir président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde estimait que l’UDI devait élaborer un projet politique, qu’il devait devenir, à l’instar des grands partis, une «machine de guerre électorale» avec des «militants formés et disciplinés» pour faire en sorte que le Centre deviennent un courant fort et puisse ainsi être en capacité de gouverner la France face à l’échec dans ce domaine de la Droite et de la Gauche depuis 1981 et la défaite de Valéry Giscard d’Estaing.
A l’époque, Lagarde disait se positionner à équidistance politique des échecs de la Droite et de la Gauche en pariant sur un développement du Centre et des ses idées dans l’opinion publique pour le rendre enfin crédible comme courant de pensée majeur et permettre aux partis qui le représente d’accéder au pouvoir.
Sans oublier ce volontarisme de bâtir une formation politique structurée et centralisée avec de la «discipline», seule façon, selon lui, de porter efficacement les idées centristes, conviction qui est issu directement de ses combats en Seine-Saint-Denis contre le Parti communiste, parti ô combien «machine de guerre» en la matière qui, selon ses proches, l’a toujours fasciné.
Malheureusement, il n’a pas fallu longtemps pour s’apercevoir que, comme la rhétorique communiste, celle de Lagarde ne s’embarrassait d’aucune mauvaise foi.
Le plus triste est que ces déclarations et ces velléités affirmées ont moins d’un an…
Car, depuis son accession à la présidence du parti centriste, on l’a surtout vu faire de l’opposition systématique à François Hollande et Manuel Valls, tenant souvent des propos plus à droite que les Républicains et proposer peu.
En revanche, il n’a pas hésité à vassaliser l’UDI lors de ses négociations avec Nicolas Sarkozy pour les régionales où ce dernier a fait nombre de concessions mineures dans une élection sans grande importance pour s’attacher le parti de centre-droit en vue de la primaire de la Droite et de la présidentielle.
Aujourd’hui, l’UDI est une alliée indéfectible de LR venant de conclure un accord électoral particulièrement intégrateur, positionnée au centre-droit et tiraillée, si ce n’est en multiples courants, en un nombre de chapelles pratiquement aussi nombreuses que le nombre de ses militants.
C’est aussi une formation politique d’appoint sans projet politique, une sorte de Nouveau centre bis, bien loin des espoirs et des ambitions d’un Jean-Louis Borloo.
Vraiment pas de quoi se réjouir si on est centriste.
Y aura-t-il un sursaut?

Centristement votre.

Le Centriste