vendredi 12 avril 2019

Européennes 2019. Sondage (Ifop) – LREM-MoDem en tête à 22% (↘), UDI à 2% (↘); centristes à 24% (↘)

Selon la vague de ce vendredi 12 avril 2019 du sondage quotidien euro-rolling de l’IFOP pour Paris Match, CNews et Sud radio, la liste Renaissance (LREM-MoDem), en baisse de 0,5 point, demeure en tête des intentions de vote pour les élections européennes de mai avec une marge extrêmement rétrécie (0,5 point) face à la liste RN qui est stable.
A noter que la liste Les Européens (UDI) est en baisse à 2% (-0,5 point), retrouvant ses niveaux de la semaine dernière.
Le Centre est à 24% des intentions de vote.
Ce sondage vient en contradiction avec celui publié hier par BVA qui donnait la liste Renaissance à 24% (stable) et la liste RN en baisse à 19%, ce qui donnait à la liste centriste 5 points d’avance sur la liste d’extrême-droite, soit dix fois plus que ce que donne l’Ifop…

► Les intentions de vote par liste selon les scores (du plus haut au plus bas):
- LREM-MoDem (La république en marche, Mouvement démocrate, Agir, Mouvement radical & divers; centre): 22% (-0,5)
- RN (Rassemblement national; extrême-droite populiste): 21,5% (=)
- LR (Les Républicains; droite & droite radicale): 13% (-0,5).
- LFI (La France insoumise; extrême-gauche populiste): 8,5% (=)
- EELV (Europe-écologie-les-verts; écologie): 7,5% (+0,5)
- PS (Parti socialiste; gauche): 5,5% (=)
- DLF (Debout la France; droite radicale populiste): 5% (+0,5)
- PC (Parti communiste; extrême-gauche): 3,5% (+0,5)
- Génération.s (gauche radicale): 3% (=)
- Gilets jaunes (populiste): 3% (=)
- UDI (Union des démocrates et indépendants; centre): 2% (-0,5)
- LP (Les Patriotes; extrême-droite): 1,5% (=)
- Autre liste (1% (=)
- UPR (Union pour la république; droite radicale populiste): 1% (=)
- LO (Lutte ouvrière; extrême-gauche): 1% (=)
- Résistons (droite radicale, populiste): 1% (=)
- NPA (Nouveau parti anticapitaliste; extrême-gauche: 0,0% (=)

► Les listes centristes obtiennent 24% des intentions de vote (=), avec une baisse pour la liste Renaissance (LREM-MoDem) ainsi que pour la liste Les Européens (UDI).

Rappelons que le seuil de remboursement de campagne est à 3% et le seuil d’élection de députés est à 5%.

(Sondage IFOP réalisé par internet tous les jours depuis le 8 mars 2019 auprès d’un échantillon quotidien de 500 personnes (40.000 personnes sur la période totale du sondage) représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points)


Européennes 2019. Sondage des sondages (Politico) – Centristes à 96 députés (=) dont 23 LREM et 0 UDI

Voici, au vendredi 12 avril 2019, les résultats en sièges des différents groupes du Parlement européen selon le sondage des sondages quotidien réalisé par le site Politico Europe pour les élections européennes.
Rappelons les deux changements majeurs opérés par Politico:
1) Les députés LREM (et éventuels UDI) sont désormais compter dans le décompte de l’ALDE;
2) Le Brexit ayant lieu désormais en octobre, Politico a inclus les eurodéputés britanniques dans sa projection (sans préciser d’où viennent les chiffres retenus pour la Grande Bretagne).
Il n’y a donc plus 701 députés mais 751 comptabilisés par le site sans savoir si les 50 députés britanniques seront jamais élus (il est possible que le Brexit puisse intervenir avant le 23 mai date du premier jour des européennes / élection le 26 en France).
- Alliance des Libéraux et démocrates pour l’Europe (ALDE, centre): 96 (=) dont 23 LREM et 0 UDI
- Alliance progressiste des socialistes et démocrate (S&D, gauche): 158 (-1)
- Conservateurs et réformistes européens (CRE, droite radicale): 74 (=)
- Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD, populiste de droite): 32 (=)
- Europe des nations et des libertés (ENL, extrême-droite): 63 (=)
- Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL, extrême-gauche): 47 (=)
- Groupe des Verts/Alliance libre européenne (The Greens/EFA, écologiste): 49 (=)
- Parti populaire européen (PPE, droite): 175 (+1)
- Non-inscrit: 7 (=)
- Nouveau (partis créés depuis la dernière élection au Parlement européenne de 2014): 50 (=)
Score des centristes: 96 (=)


Vues du Centre. Giscard centriste ni de cœur, ni de raison, ni de conviction mais d’opportunité

Par Jean François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Affiche de campagne, 1974
L’ancien président de la république a «ouvert» au Figaro magazine sa bibliothèque où il parle de ses auteurs et de ses livres favoris.
Et l’on est agréablement surpris par ses choix: Confucius (dont Alexandre Vatimbella nous a montré que pensée était un centrisme avant l’heure (1)), Tocqueville (que tout libéral «avancé» se doit d’avoir sur ses étagères) et Tolstoï dont le christianisme avait cette force de vouloir libérer les humains et de les faire coopérer entre eux.
Problème: quand Giscard parle d’eux c’est presque toujours à contre sens de ce qu’ils ont été et du message qu’ils voulaient faire passer et avec le poids de toutes les idées reçues les concernant.
Ainsi, il parle du Confucius «officiel» celui instrumentalisé tant par les empereurs du pays du milieu que par les empereurs rouges du PCCC.
Et il reprend sans ciller la propagande éhontée du maître de la Chine, Xi Jinping, qui voudrait que son régime soit l’héritier du confucianisme originel ce que tous les spécialistes de la Chine contestent avec véhémence.
Quand il parle d’Alexis de Tocqueville c’est pour défendre une vision conservatrice de ses écrits et de ses combats et non le penseur visionnaire qui avait compris, malgré les dangers, que le régime démocratique était l’avenir des sociétés européennes et était le présent de celle des Etats-Unis.
Quand il admire Tolstoï, c’est du comte oisif et irresponsable qu’il parle et non de ce révolutionnaire de l’amour qui voulait que l’on en vienne, dans les pays chrétiens, à la vraie mise en place du message de Jésus, un combat qu’a porté la partie la plus éclairée de démocratie chrétienne française originelle.
Dommage ou, plutôt, c’est normal.
Car Valéry Giscard d’Estaing n’a jamais été un vrai centriste, c'est-à-dire un centriste de cœur, de conviction voire de raison.
Non, son centrisme est d’opportunité (non d’opportunisme toutefois).
C’est qu’il a senti l’air du temps et que ses convictions libérales (réelles celles là), l’ont amené à proposer une vision politique à laquelle les centristes pouvaient, sinon souscrire en totalité, en tout cas soutenir.
Ses avancées, ô combien nécessaires, en matière sociétale (majorité à dix-huit ans, IVG, etc.) doivent surtout à une volonté de modernisation du pays.
En réalité, Giscard été un homme de droite moderne qui avait compris que la société de la deuxième partie du XX° siècle se devait d’être réformée dans un sens libéral pour progresser.
Mais le poids de ses préjugés, de ses alliances et, surtout, de son hubris bien connue ont été les fossoyeurs d’une entreprise qui manquait d’une vraie pensée politique à long terme et profonde, et qui ressortait plutôt d’une analyse trop superficielle des rapports de force politiques et de ce qu’était réellement l’état de la société française en 1981 quand il fut battu, à la surprise générale mais surtout à la sienne, par François Mitterrand.
Par comparaisons et rapprochements, les centristes ont fait de l’ancien président de la république un des leurs mais, même si cela n’est pas outrageusement scandaleux, cette volonté a plutôt brouillé le message centriste qu’autre chose.

Jean-François Borrou

(1) Le Centre et le Centrisme, de la Révolution à Macron, Editions du CREC, 2017


Européennes 2019. Propos centristes: Brexit, Climat, libre circulation, économie sociale de marché…

Sélection des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux à propos de l’Europe et des élections au Parlement européen du 26 mai.

Emmanuel Macron (Président de la République)
- Brexit : nous avons décidé d’accorder une extension jusqu’au 31 octobre. Pourquoi? Pour nous assurer que lorsque la prochaine Commission européenne prendra ses fonctions, nous aurons traité le sujet.
Il appartient maintenant aux Britanniques d’être clairs avec eux-mêmes et avec leur peuple.
- Comme depuis le début des négociations sur le Brexit, nous avons préservé l’unité des 27.
- Nous défendons une Europe exemplaire pour le climat. La France s’oppose au lancement d'une négociation commerciale avec les Etats-Unis qui se placent en dehors de l’Accord de Paris. Ce combat, la France ne le porte pas seule mais elle doit faire entendre sa voix dans un moment de vérité. C’est le projet européen à long terme qui est en jeu.
- La France continuera à porter haut son engagement climatique, avec des propositions concrètes : diminution des pesticides, neutralité carbone en 2050, sécurité alimentaire.

Nathalie Loiseau (LREM, tête de la liste Renaissance aux élections européennes)
- Les exigences de toujours moins de social, vous ne me trouverez jamais pour les défendre : le modèle européen c’est un modèle d’économie sociale de marché, ce n’est pas un modèle où il faut aller vers les salaires les plus bas.
- Je veux une politique féministe européenne : que sur l’équilibre des temps de vie, l’égalité salariale, les violences faites aux femmes, etc., on aligne vers le haut la réglementation de chaque pays sur celle qui fonctionne le mieux.
- On ne peut combattre efficacement les lobbys qu’au niveau européen : regardez les GAFA. La CNIL a condamné Google : 50 millions d’euros d’amende. L’amende de l’Europe c’est 13 milliards d’euros, c’est tout à fait autre chose !
- Il nous faut une force de protection sanitaire européenne pour assurer notre sécurité alimentaire.
- Nous voulons diviser par deux l’usage des pesticides d’ici 2025. Nous voulons financer par la recherche une manière de sortir de ces produits chimiques. Les agences européennes doivent être également plus transparentes.
- Sur les travailleurs détachés, nous avons gagné une première bataille. Maintenant il faut qu’à travail égal, on puisse avoir coût égal pour l’employeur et que les cotisations sociales qui sont versées soient celles du pays le plus généreux.
- Une Europe qui protège, ce n’est pas un slogan, ce sont des solutions : nous voulons un SMIC partout en Europe.

Stanislas Guerini (LREM, délégué général)
- Notre ambition c'est que la voix de la France porte à nouveau en Europe. Le 26 mai, allez voter, ne laissez pas les autres décider pour vous!
- Je suis favorable à la libre circulation, mais cela ne peut fonctionner qu'à deux conditions. 1. Défendre les frontières de l'Europe en renforçant Frontex. 2. Les membres de Schengen doivent jouer le jeu, par l'accueil de demandeurs d'asile ou en contribuant financièrement.
- Si nous voulons trouver des solutions pour la transition écologique, c’est au niveau européen que nous pourrons être les plus efficaces, en mobilisant les capitaux pour investir. Nous proposons de créer une banque européenne pour le climat.

François Bayrou (MoDem, président)
- Le nouvel accord sur le Brexit est choquant. Cette situation est une dérive.
- Je suis content que le Président de la République ait montré sa résistance à cet accord. C'est pour l'Europe une chance.
- Monsieur Trump veut que l'Europe explose et s’éparpille de toutes parts. Monsieur Poutine veut que l'Europe explose. La Chine quoi qu'en mettant les formes, rêve que l'Europe explose.
- Le non généralisé montre qu'il est impossible de sortir de l'UE, qui n'est pas que constituée par la politique mais par la vie (...) On a entendu les mensonges qui disaient «c'est facile, on va reprendre notre liberté».
- C'est choquant, pantalonesque, parce que les britanniques qui ont demandé à partir, sont sur le point de sortir, risquent de venir à l’intérieur des institutions européennes.

Jean-Christophe Lagarde (UDI, président, tête de la liste Renaissance aux élections européennes)
- Nous avons besoin d'un outil et d'une stratégie européenne commune. Google investit 27 milliards d'euros par an en R&D. Les 27 pays de l'Union 8 milliards. Comment voulez-vous développer un nouvel Airbus ou une fusée Ariane dans ces conditions?
- On entend souvent que l'Europe a permis l'entrée des migrants sur nos territoires. Mais l'Europe n'a aucune compétence en matière de migration! Nous voulons créer une police des frontières et des garde-côtes européens.
-  [Brexit] DSK a parfaitement raison. Les dirigeants européens sont devenus fous en se laissant balader, Macron a évité le pire mais n’a pas pu obtenir le meilleur.
- Il faut en Europe un Airbus du médicament et un espace commun des vaccinations.