mardi 13 octobre 2020

Présidentielle USA 2020. Propos centristes – Les énormes enjeux de l’élection; nomination d’une conservatrice réactionnaire à la Cour suprême; assurance santé en danger; violences contre les minorités…


Voici une sélection, ce 13 octobre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux aux Etats-Unis dans le cadre des élections présidentielles du 3 novembre prochain.


● Parti démocrate

Joe Biden (candidat du parti démocrate à la présidentielle, ancien vice-président)

- De Seneca Falls à Selma en passant par Stonewall, nous sommes à notre meilleur lorsque la promesse de l'Amérique est accessible à tous.

- Lors de cette élection, vous avez le pouvoir de choisir l'espoir sur la peur, la vérité sur les mensonges, l'unité sur la division.

- Nous avons besoin d'un président qui unira notre pays et fera ressortir ce qu'il y a de meilleur pas celui qui alimente la division et fait ressortir le pire.

Les soins de santé me sont profondément personnels. Et je vous garantis que si je suis élu président, je protégerai les soins de santé de votre famille comme s'il s'agissait des miens.

- Donald Trump tente de détruire Obamacare depuis des années. Et maintenant, il voit une opportunité de le faire enfin, tout en ignorant la volonté du peuple. Nous ne pouvons pas le laisser faire.

- Je suis prêt à me battre pour vous et pour notre nation. Tous les jours. Sans exception, sans réserve. Et avec un cœur plein et dévoué.

- Une administration Biden-Harris travaillera chaque jour pour restaurer la dignité que nos agriculteurs méritent et les aider à reconstruire mieux qu'auparavant.

- La violence contre les Américains LGBTQ+ est à un niveau record. En tant que président, je renforcerai nos lois sur les crimes haineux et je préciserai que le sectarisme n'a pas sa place en Amérique.

-Plus Donald Trump est président, plus il devient inconscient.

- Je sais que les Américains ne cherchent pas la charité. Ils veulent juste avoir une chance équitable de réussir et je travaillerai tous les jours pour que les gens aient cette chance.

 

Kamala Harris (candidate du parti démocrate à la vice-présidence, sénatrice de Californie)

- Les républicains veulent abroger la loi sur les soins abordables. S'ils réussissent, vous pourriez devoir payer pour des mammographies, des tests de dépistage du cancer et des contraceptifs. Les jeunes adultes ne sont pas assurés d’être sur les plans de leurs parents. Les aînés pourraient payer plus pour les médicaments sur ordonnance. Tout ceci est en jeu.

- Les républicains du Sénat n'ont pas levé le petit doigt pendant 150 jours pour aider les millions d'Américains qui ont du mal à payer leurs factures et à mettre de la nourriture sur la table pendant la pandémie, pourtant ils essaient de se précipiter pour confirmer la nomination à la Cour suprême [de la conservatrice réactionnaire Coney Barrett]. Voyez où se situent leurs priorités.

- Voici les enjeux de la nomination [de la conservatrice réactionnaire Coney Barrett] à la Cour suprême: le droit de vote, les droits des travailleurs, les droits des consommateurs, l’avortement sécurisé et légal. Et bien plus. Nous devons écouter le peuple américain et confirmer une nouvelle justice après que les électeurs ont décidé qui ils veulent à la Maison Blanche.

- C'est grâce à Barack Obama et Joe Biden que plus de 20 millions d'Américains ont obtenu une couverture de soins de santé et que les personnes atteintes de maladies préexistantes sont protégées contre les frais supplémentaires ou le refus de couverture. C’est ce qui est en jeu actuellement.

 

Barack Obama (ancien président des Etats-Unis)

Il y a beaucoup en jeu dans cette élection. De la maîtrise de cette pandémie à la construction d'une économie plus juste, en passant par la lutte contre le changement climatique et la protection de nos soins de santé, votre vote peut faire toute la différence. Inscrivez-vous aujourd'hui et prévoyez de voter tôt.

 

Bill Clinton (ancien président des Etats-Unis)

Faites un plan maintenant pour savoir quand et comment vous voterez. L’avenir de l’Amérique et votre avenir en dépendent.

 

Hillary Clinton (ancienne secrétaire d’Etat)

- Le pays n'est dangereusement pas préparé à une série de menaces, des futures pandémies à une crise climatique croissante et aux défis de la Chine et de la Russie. Sur de nombreux fronts, il est temps de faire un bilan américain et de choisir le renouveau.

- Seulement 33% des adultes disent que c'est un «bon moment» pour être une femme en Amérique. Près de la moitié ne pensent pas que les États-Unis sont un chef de file mondial en matière d'égalité des sexes. Nous devons renverser la vapeur.

- Que se passerait-il si la Cour suprême annulait la loi sur les soins abordables? 133 millions d'Américains pourraient être perdre leur couverture santé en raison de conditions préexistantes. 21 millions de personnes pourraient perdre leur assurance maladie. Et ce ne sera qu’un début.

 

Amy Klobuchar (sénatrice du Minnesota)

Ce n’est pas le pays de Donald Trump. C'est le vôtre. Cela ne devrait pas être le juge de Donald Trump. Cela devrait être le vôtre.

 

Adam Schiff (représentant de Californie)

Le peuple américain mérite d'avoir son mot à dire sur l'avenir de la Cour suprême, et avec elle, sur les soins de santé, le droit de vote et le choix reproductif. Aucune confirmation avant l'inauguration.

 

● Autres

Michael Bloomberg (ancien maire de New York)

Je suis heureux de voir que certains des meilleurs maires américains soutiennent Joe Biden. Joe sera un président qui s'occupe de tous les Américains, pas seulement de lui-même. Et il sera également un président qui valorise les dirigeants locaux.

 

 

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / J-21: Biden à près de 54% et plus de 12,5 points d’avance sur Trump


Voici les résultats au 13 octobre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, toujours en tête de l’élection présidentielle américaine à 21 jours du scrutin (3 novembre).

Son avance augmente encore, étant désormais de 12,68 points sur le président républicain sortant, Donald Trump, auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»).

Une avance qui n’a jamais été haute depuis le 1er septembre et qui est, à la fois due à la hausse de Biden qu’à la baisse de Trump.

Au rayon des estimations «scientifiques», les derniers calculs du magazine The Economist donne 91% de chances à Joe Biden d’être élu contre 9% à Donald Trump avec 347 grands électeurs contre 191.

Toujours selon The Economist, Biden possède 99% de chances de gagner le vote populaire contre 1% à Trump.

De son côté, le site FiveThirtyEight (dont nous publions quotidiennement l’agrégateur de sondages) donne 87% de chances à Biden contre 13% à Trump.

Ces estimations valent ce qu’elles valent puisqu’en 2016, certaines d’entre elles donnaient entre 98% et 99% de chances d’être élue à Hillary Clinton (dont on rappelle néanmoins qu’elle a remporté le vote populaire par près de 3 millions de votes)…

A noter, concernant le deuxième débat qui devait opposait Biden à Trump le 15 octobre et qui devait avoir lieu à Miami en Floride puis qui devait être virtuel, suite à la décision de la Commission électorale, n’aura pas lieu, Trump a refusé officiellement cette solution. Cela pose aussi la question de la tenue du troisième qui devait se tenir le 22 octobre à Nashville dans le Tennessee.

 

► Moyenne de la semaine de Joe Biden (démocrate): 53,97%

► Moyenne de la semaine de Donald Trump (républicain): 41,29%

► Joe Biden en tête avec12,68 points d’avance (+0,62 point par rapport au 12 octobre en incluant le correctif réalisé par USC Dornsife aujourd’hui)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

 

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

- Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +10,4 points (+0,0 point par rapport au 12 octobre)

- Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +10,2 points (+0,4 point par rapport au 12 octobre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)

 

Vues du Centre. La violence à l’égard du macronisme n’a d’égal que la peur qu’il a suscitée au sein de la «vieille politique»

Par Jean François-Borrou 

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.


L’adage selon lequel la vengeance est un plat qui se mange froid n’est pas approprié à propos de celle qui anime la «vieille politique» à l’égard d’Emmanuel Macron et de LaREM.

Parce qu’ici, elle est même consommée à chaud, voire à température bouillante, sans doute au degré auquel elle a saisi les politiques de tous bords qui ont cru leur dernière heure (politique) arrivée lorsque le nouveau venu a commencé à piétiner leurs plates bandes puis s’est approprié leur pré carré et s’est retrouvé à l’Elysée avec ses amis qui ont, telle une vague, se sont emparés de l’Assemblée nationale, le tout, non pas en douce, mais par le suffrage universel, faut il encore le rappeler à ceux qui leur font constamment des procès en illégitimité.

Cette frayeur s’est également propagée dans tous les mouvements populistes qui ont craint que le macronisme ne vienne chasser sur les mêmes terres qu’eux et leur pique leur clientèle parce qu’il adoptait certaines de leurs postures voire de leurs discours et de leurs agirs.

D’où ce déferlement de haine, de violence – pas uniquement verbale, de vulgarité, de mensonges, de procès d’intention qui se déverse sans répit depuis plus de trois ans, d’abord sur le candidat Macron puis sur la majorité en place et le Président de la République, le tout relayé complaisamment par des médias, soit proches des courants idéologiques apeurés, soit à la recherche de cette catégorie de la population toujours gourmande de la mise au pilori des gouvernants quels qu’ils soient (ça ne vous rappelle rien, monsieur Hollande?!)

Et une fois les digues de la retenue démocratique détruites, la boue nauséabonde a tout envahi puis s’est collée et a durci devenant le paysage politique que l’on connait actuellement, modelé dans sa version moderne par ces politiciens de la pire espèce qui sévissent à nouveau aux Etats-Unis depuis l’ère Reagan – ils avaient été également très puissants dans la deuxième partie du XIX° siècle – et qui ont réussi, non seulement, à gangréner leur démocratie (dont Trump est la conséquence et non la cause) mais à exporter leurs combines dans les autres pays démocratiques notamment en Europe avec des succès électoraux comme en Grande Bretagne, en Italie, en Pologne, en Hongrie et ailleurs, sans oublier la montée du populisme radical en France, en Allemagne, en Espagne, entre autres.

Ce qu’il y a de particulier à la France, c’est que cette «vieille politique» s’est emparée de ces techniques pour se venger de Macron d’autant plus que celui-ci avec son «en même temps» a investi la sphère centriste, celle qui, par positionnement, subit logiquement et inévitablement quand elle est au pouvoir, l’encerclement de la Droite et la Gauche alors alliées objectives qui se relayent sans cesse dans leurs offensives contre le Centre ou la centralité.

Pour elles, le Centre est soit leur appendice quand il est faible, soit leur ennemi quand il est fort mais n’est jamais réellement accepté et, surtout, respecté.

Mais cette vengeance est due, non pas à un quelconque complot ou tromperie, seulement à l’échec de cette droite et cette gauche depuis les années 1970.

La responsabilité n’est pas à chercher ailleurs qu’en leur sein, ce qui, évidemment, nécessiterait une honnêteté que les structures partisanes les représentant n’ont pas comme de coutume.

Le plus consternant dans l’affaire est qu’il n’y a pas de «nouvelle politique»!

Emmanuel Macron n’est pas cet alchimiste qui aurait inventé la pierre philosophale, celle qui aurait rabattu les cartes partisanes et créé un nouveau courant idéologique.

Il n’a fait, ce qui est déjà considérable, de donner à l’axe central (si bien identifié et caractérisé ici par Alexandre Vatimbella) la force nécessaire pour gouverner maintenant alors que l’on prévoyait que cette conquête du pouvoir serait bien plus longue.

Du coup, ce déferlement, au-delà de s’attaquer à une mouvance centrale, a surtout été une arme dévastatrice contre la démocratie et la république, qui a fragilisé leurs structures et leurs organisations, qui a insufflé plus qu’un doute sur leurs légitimités et dont ceux qui l’utilisent sans vergogne auront à rendre compte devant l’Histoire.

Notamment ceux qui, au lieu de mener une vendetta indigne contre Macron, devrait le remercier d’avoir empêché l’extrême droite de prendre le pouvoir en 2017.

Mais pour cela, il faudrait avoir, non seulement, le sens de la responsabilité ainsi que du courage et de la dignité, trois choses qui sont trop souvent absentes chez nombre de ceux qui font profession de faire de la politique.

 

Jean François-Borrou