mardi 6 juillet 2021

Propos centristes. France – Refus du Sénat d’un référendum sur le climat; vaccination essentielle contre la covid19; réforme des retraites; Génération égalité; France relance; lutte contre les inégalités; relations franco-italiennes…

Voici une sélection, ce 6 juillet 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
L’Italie et la France sont unies par des liens d’amitié. De fraternité. Renforcés chaque jour par les échanges entre nos citoyens. Pour nos jeunes, autour des valeurs qui nous lient, nous allons créer un service civique franco-italien.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
- [Urgence climatique] Cette majorité prend ses responsabilités et défend une écologie responsable (...) soucieuse d'aider nos concitoyens et non pas de les punir ou de les contraindre (...) nous faisons le choix de l'efficacité.

- [Climat dans la Constitution] Votre Assemblée avait décidé de faire un pas mais cette main tendue n'a pas été pas saisie par le Sénat. Ce vote met un terme au processus constitutionnel qui était indispensable pour notre pays. C'est regrettable.

- Renforcer notre stratégie de prévention, investir dans la recherche et améliorer encore notre offre de soins : voilà les objectifs du comité de pilotage de la stratégie décennale de lutte contre le cancer. Nous nous donnerons tous les moyens de les atteindre.

- Quand les enjeux du handicap progressent, c'est toute la société qui avance. Réuni en comité interministériel, le Gouvernement a réaffirmé son ambition : poursuivre la construction d'une société inclusive plus juste et équitable. La crise ne nous fera pas dévier de nos objectifs.

- Très honoré d’accueillir le Président de la République italienne Sergio Mattarella et de célébrer l’amitié profonde entre nos deux pays. Dans tous les domaines, la coopération entre la France et l’Italie est une force pour la relance et pour l’Europe !

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
- Le Conseil d'État ne dit pas que nous n'agissons pas assez, il nous demande de mettre les moyens pour atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre. (...) Il nous demande d'aller plus vite.

- L'écologie politique est loin de se cantonner aux Verts.

- A l’image de ce qu’ils ont fait avec le projet de loi Climat et résilience, les sénateurs agissent en climato-inactifs vis-à-vis de la Constitution. Pourquoi vouloir empêcher la tenue d’un référendum pouvant mettre la question écologique au cœur de notre texte fondamental ?

- [Évaluation environnementale des politiques publiques] Il y a déjà eu une avancée importante dans la loi Climat et résilience (...) qui va permettre une évaluation complète des lois au titre de leur enjeu environnemental.

- Nous allons devoir investir sur notre mix électrique. Nous avons un parc nucléaire vieillissant, qu'il va falloir remplacer par du nouveau nucléaire, des énergies renouvelables, ou un mix des deux. Dans tous les cas, ça coûte très cher.

- Je suis favorable à une part de proportionnelle dans les élections. Cela peut être un des outils pour lutter contre l'abstention. On doit continuer à réfléchir pour que les citoyens se sentent concernés par la politique.

- [Réforme des retraites] Le sujet est sur la table. Le projet ne serait pas le même que celui qui a été présenté il y a deux ans. Il va y avoir de gros débats dans la majorité.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Construire l’avenir, c’est donner la priorité aux jeunes générations. En France, comme en Europe, l’éducation et la jeunesse sont au cœur de notre action.

- L'école inclusive est une priorité du gouvernement. Depuis 2017, c'est : plus d'accompagnants (+35%), un budget en hausse de 60% : 3,3 milliards d’euros, une mobilisation collective pour assurer une scolarisation de qualité à tous les élèves.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- L'émancipation par le travail est au cœur du projet du président depuis le début du quinquennat.

- Les embauches sont au plus haut, depuis 15 ans, au mois de mai, avec 785.000 déclarations d'embauche.

- Une réforme des retraites est nécessaire pour faire évoluer notre système vers plus d'universalité, d'équité, de soutenabilité (...) nous serons amenés à travailler un peu plus longtemps dans les années qui viennent.

- [Congés paternité allongé à 28 jours] Son objectif est d'encourager davantage les pères à passer du temps avec leur enfant dans les 1000 premiers jours, dont on sait qu'ils sont déterminants.

- [Allongement du congé paternité] Cela permettra un changement de mentalité nécessaire pour permettre aux pères d'oser prendre leurs congés, ce qui est loin d'être le cas quand on sait que 7 pères sur 10 seulement font valoir leurs droits.

- Mobilisés pour poursuivre notre action en faveur des personnes en situation de handicap et de leur insertion dans l'emploi. +71% d’apprentis en situation de handicap en entreprise entre 2019 et 2020. Les résultats sont là, continuons !

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
A ma façon, j'ai peut-être participé à ce que le Front national baisse. (…) C'est un triptyque. Le passé de ce parti, parce qu'on est le fruit de son histoire. Le présent, parce que ça n'a jamais cessé. Il y a toujours des identitaires au FN : serait-ce devenu si anecdotique qu'il ne faille plus le dire? Et leurs propositions. Marine Le Pen dit aujourd'hui qu'elle veut 9.000 magistrats… On en a 9.070!

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)
20 millions de crédits nouveaux ont été dégelés il y a deux jours pour permettre des aides supplémentaires en particulier aux spectacles vivants et aux arts visuels.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
- Les vaccins font chuter le risque de forme grave, y compris avec le variant delta. Vacciné, on se contamine beaucoup moins, on transmet beaucoup moins, et on ne vit plus dans le stress. C'est un défi collectif que d'atteindre l'immunité collective, relevons-le ensemble ! (…) Depuis 5 jours, le virus ne baisse plus, il réaugmente. A cause du variant delta qui est très contagieux. L'exemple anglais montre qu'une vague est possible dès la fin Juillet. Nous pouvons la limiter et en limiter l'impact sanitaire: gestes barrières, vaccin, tester/alerter/protéger

- 60% de soignants vaccinés dans les Ehpad : c'est mieux mais ce n'est pas suffisant. Quatre vaccins sont déjà obligatoires si vous voulez travailler à l'hôpital ou dans un Ehpad.

- « J'ai besoin de l'autre pour être moi-même, et il a besoin de moi pour être lui » Axel Kahn. Un grand médecin, un grand chercheur, un grand humaniste vient de nous quitter. Courageux et engagé, jusqu'à la fin.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
- Grande tristesse suite au décès d'Axel Kahn, scientifique exceptionnel, chercheur engagé au service de la lutte contre le cancer et fervent défenseur de la dignité humaine. Toutes mes pensées vont à sa famille et à ses proches.

- A la rentrée, nous attendons près de 43 000 étudiants en situation de handicap. La mobilisation se poursuit pour un enseignement supérieur plus inclusif.

- La recherche occupera une place essentielle dans notre Stratégie décennale de lutte contre les cancers, avec un budget de 634M€ sur les 5 premières années : un effort historique. C'est par la connaissance que nous ferons reculer le cancer.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- Nous ne nous pourrons pas assurer notre autonomie alimentaire si nous n'avons pas assez de bras dans ces métiers du vivant, qui sont des métiers de passion. Nous avons encore un gros défi sur la rémunération, et passer par la loi.

- Les Français veulent manger local. Et pour ça, on a besoin d'abattoirs. Mais je ne voudrais pas que le comportement de certains jette l'opprobre sur toute une profession.

- Pour consommer local nous avons besoin des abattoirs. Nous devons continuer à les moderniser, à les contrôler et le cas échéant les sanctionner.

- Cette passion qu'est le métier d'agriculteur ne peut occulter la rémunération. C'est un gros défi. Les industriels négocient encore trop les prix sur le dos des agriculteurs.

- Plan abattoirs ambitieux et nécessaire pour accompagner une filière dont nous avons besoin pour une alimentation locale et de qualité : renforcement des contrôles, investissements massifs de plus de 115M€.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Il serait suicidaire et irresponsable de considérer que la réforme des retraites n'est plus un sujet. (…) Il faut réfléchir, il faut poser le sujets à plat (...) pour réussir la relance, il faut être extrêmement mobilisés.

- Je tourne la page des traditionnels "rendez-vous salariaux" et lance avec les organisations syndicales la Conférence sur les perspectives salariales de la fonction publique: point de départ d'un dialogue social de 6 mois pour repenser lesystème de carrières et de rémunérations.

- A travail égal, salaire égal. Inégalités femmes-hommes, entre ministères, entre territoires... Loin d'un saupoudrage avant la présidentielle, je mène une politique cohérente pour lutter contre ces injustices qui rendent notre fonction publique moins attractive.

- Augmenter le point d'indice ne rapporterait que 14€ à un agent public au SMIC. J'ai fait le choix d'une hausse massive pour ces 1,2 millions d'agents en première ligne de la continuité des services publics. Dès 2022, leur salaire augmentera de 40 à 100€/mois.

- Les agents publics paient leur mutuelle alors qu'elle est prise en charge à 50% dans le privé. Je mets fin à cette injustice : dès le 1er janvier 2022, elle sera financée à hauteur de 15€ par mois pour l’État, puis à 50% entre 2024 et 2026 pour tous les agents.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- Il y a un pouvoir en France, c'est le bulletin de vote. Ne le sous-estimez pas.

- La notion d’inégalité est à la racine des enjeux auxquels nos sociétés sont confrontées aujourd’hui. Révélées et aggravées par la pandémie, les inégalités s’accroissent et sont de plus en plus visibles.

- Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins, à un moment de vérité pour notre société. Mis à mal, notre modèle républicain se dissout dans l’inaction. Résorber les inégalités, lutter contre les discriminations, c’est au contraire le faire vivre.

- Lutter contre les inégalités et les discriminations nous permet de conjuguer compétitivité et justice sociale, des enjeux trop longtemps restés opposés.

- Il y a des combats qui doivent être abordés avec gravité. La lutte contre les violences faites aux femmes est de ceux-ci.

- Espaces de liberté, les réseaux sociaux sont aussi des déversoirs de propos haineux dont les blessures ne sont pas virtuelles. Les plateformes doivent tout mettre en œuvre pour les enrayer. Bravo aux associations qui se sont mobilisées [pour obliger Twitter à détailler sa politique contre la haine en ligne].

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- Le plan France relance est massif : jamais la France n’avait déployé autant d'argent dans l'économie depuis 70 ans et en si peu de temps. Il faut donc le faire bien, viser les bons acteurs économiques, les bons projets, et c'est notre défi aujourd'hui.

- Le plan de relance est un succès massif dans l’industrie. 10.000 entreprises en bénéficient pour leurs projets de décarbonation, de (re)localisation d’activité, d'innovation ou de modernisation de leurs lignes de production. France relance c'est 1 entreprise industrielle sur 3 !

- La 5G doit être un des leviers de la reconquête industrielle. Avec la stratégie d'accélération sur la 5G, nous entendons permettre à la France de mieux se positionner sur ces technologies d'avenir, au service de l'industrie 4.0 et de l'usine du futur.

- Réunion du Conseil National de l'Industrie International: un RDV important pour la reconquête industrielle menée sous l'impulsion du Président de la République. Avec France relance, nous faisons de l'export une composante essentielle du rebond de l’économie.

- [Génération égalité] Congé paternité, Charte des jouets non genrés, lutte contre la précarité menstruelle, index de l'égalité salariale, femmes dans les Comex : cette société n'est pas un rêve...nous la construisons depuis 4 ans avec l'aide du Conseil de la Mixité Professionnelle !

- [Covid19] Avec plus de 70M de doses de vaccins déjà livrées en France, l'enjeu n'est plus d'avoir des doses, mais de continuer à convaincre les Français d'aller se faire vacciner, et conserver une diversité de propositions vaccinales pour avoir le plus d'armes possibles contre la covid19.

- Ce que j'attends de nos capitaines d'industrie, ce sont des engagements en matière d'achats, de relations entre donneurs d'ordres et sous-traitants, en matière d'inclusion, de recrutement et de transition écologique.

- Le numérique est une ruse de l'histoire dont on doit pleinement se saisir. Soit on prend la bonne route en investissant massivement et on crée de la croissance, soit on recule et on se retrouve pris en tenaille entre les Etats-Unis et la Chine.

- Il n'y aura pas de salut sans innovation. Et cette innovation doit permettre un meilleur partage de la valeur comme réponse aux inégalités sociales, à travers la création de richesses sur les territoires.

- À un moment où les Français ont découvert avec stupéfaction le retard accumulé par l'Europe en matière industrielle, nous devons nous interroger sur le rôle de l'industrie dans nos sociétés : nous devons en faire la colonne vertébrale de notre économie.

 

Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
Le fonds de solidarité, c'est depuis maintenant plus d'un an le pilier du soutien de l'État aux acteurs économiques de notre pays. Fier d'avoir su l'adapter pour qu'il vienne répondre aux besoins des entrepreneurs et leur permette de tenir.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
Pour redonner envie de démocratie, renouer avec l’esprit de la « grande marche » de 2016-2017: le contact, l’écoute, le terrain, le porte-à-porte, les gens, le collectif. C’est la seule méthode.

 

Sophie Cluzel (secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées 
[Comité interministériel du handicap] Nous avons mobilisé plus de 3 milliards cette année, cela veut dire plus 20% d'élèves scolarisés depuis le début du quinquennat et 35% de plus d'AESH [Accompagnant d'élève en situation de handicap].

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
« La réforme de l’actuelle Union européenne » : le Frexit et la sortie de l’euro sont loin, Marine Le Pen reconnaît la folie de son programme européen d’il y a 4 ans à peine. Sans rien proposer d’autre qu’une « charte », technocratique et vide cohérence.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
Développer les compétences de lecture de nos élèves, c'est un enjeu considérable que nous avons pris à bras-le-corps en faisant de la lecture l'un des fondamentaux du premier degré (...) la lecture est la clé de voûte de tous les apprentissages

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)
Ce que je constate, chez les Républicains, c'est qu'ils parlent assez peu d'environnement et d'écologie. Pourquoi ? Parce qu'il y a une ligne climatosceptique très forte. Vous savez, il y a quelques mois, il y a un député LR à l'Assemblée Nationale, aux Questions au Gouvernement, qui s'exprimait au nom de son groupe, et qui a parlé de «prétendu réchauffement climatique».

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
J’accueille le Président de la République italienne Sergio Mattarella dans le cadre de sa visite d’Etat. Dialogue régulier, excellence des relations ... La crise l'a montré : nous partageons le même idéal d'une Europe solidaire et d’une intégration européenne approfondie.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
Par pur cynisme politicien, la droite sénatoriale empêche les Français de s’exprimer pour renforcer la protection de l’environnement dans la Constitution. Cette droite détourne le regard de l’urgence climatique et rate, encore une fois, un rendez-vous avec l’histoire.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Comme sur d'autres réformes essentielles, les sénateurs ont préféré rester dans une opposition facile et mécanique, dépossédant les Français d'une occasion unique de se saisir des enjeux climatiques à travers le référendum sur le climat. Triste rendez-vous manqué avec l'Histoire.

- Au RN, quand on est en panne de récupération politique après de mauvais scores aux élections, on en vient à espérer un attentat. Tristement révélateur de ce qu'est l'extrême droite et rappel qu'elle ne se nourrit que du pire.

- Avoir une alimentation respectueuse des producteurs, de l'environnement et de notre santé. Cela passe par l'éducation dès le plus jeune âge, mais aussi par l'achat local, les marchés, et la consommation de produits de saisons. Les Français l'ont bien compris !

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député)
En fermant la porte au référendum sur le climat, la droite sénatoriale de Bruno Retailleau et Gérard Larcher a sacrifié l'urgence climatique sur l'autel d'intérêts exclusivement partisans et politiciens. Depuis 4 ans, elle n'aura fait qu'entraver la marche du pays.

 

Gilles Le Gendre (député)
- La séquence électorale pose deux questions stratégiques pour la campagne présidentielle, qui, chacun l'a compris, commence dès maintenant. Emmanuel Macron est populaire, les intentions de vote en sa faveur sont flatteuses, la pandémie est sous contrôle, l'économie redémarre en flèche. Mais les forces politiques qui soutiennent le président sont faibles. Ce paradoxe est-il viable durablement ? La réponse est non. Deuxièmement, nous avons transformé le pays comme il ne l'avait jamais été depuis de longues années, mais la France et les Français, dans l'ensemble, se sentent-ils mieux ? La réponse, hélas ! est encore non. (…) Le second paradoxe tient au fait que nous ne pouvons plus nous contenter d'enchaîner les réformes, aussi courageuses et utiles soient-elles. Ce sont la démocratie et son fonctionnement que nous devons réparer. Il ne s'agit plus simplement de jouer le match, il faut changer les règles du jeu. Sans quoi nous aurons toujours plus de mal à réformer le pays. Les taux d'abstention record s'inscrivent dans une longue série de signaux tout aussi inquiétants. Quant à la fragilité des forces politiques qui soutiennent le président, elle nous impose un objectif obsessionnel : construire l'architecture majoritaire qui non seulement permettra à Emmanuel Macron d'être réélu, mais qui garantira sa liberté d'agir pendant cinq ans. Quand je vois notre majorité tergiverser sur ce sujet, je suis inquiet !

- Nous avons été très efficaces pour « libérer » et pour « protéger ». Mais concernant le troisième pilier du triptyque, « unir », nous n'avons pas réussi à rassembler les Français. Pour gagner en 2022, Emmanuel Macron doit placer cette ambition au-dessus de tout : se poser en rassembleur et non seulement en réformateur. Et le moyen d'y parvenir, c'est de profiter de sa réélection pour passer avec les Français un pacte visant à réparer la démocratie française, comme le Général de Gaulle leur avait proposé de reconstruire la France avec le programme du Conseil national de la Résistance en 1945. Ce pacte contiendrait quatre chapitres : les institutions, la relation entre lÉtat et les territoires, l'efficacité de l'action publique et le contrat social unissant les citoyens à la nation. Quatre domaines dans lesquels notre bilan est trop maigre. (…) Les quatre chantiers seront à conduire de concert et dans l'urgence ! L'épuisement démocratique revêt encore des formes relativement bénignes. Mais si nous ne prenons pas ce sujet à bras-le-corps, nous ne déplorerons plus simplement des abstentions records ou des manifestations de plus en plus violentes. C'est une crise de régime que nous devrons affronter, du type de celle que nous avons évitée – de justesse – avec les « Gilets jaunes ». Cette réinvention de la démocratie, seul Emmanuel Macron est capable de la mener à bien. Plus que le dépassement politique, elle lui permettra de laisser une trace dans l'Histoire. L'enjeu décisif de tout second mandat.

- Laisser les innombrables partis et tendances de la majorité se regarder en chiens de faïence est un danger mortel pour la réussite du second mandat du président, peut-être même pour sa réélection. L'idée la plus ambitieuse, et donc la moins réaliste, consisterait à bâtir un grand parti démocrate, où pourraient respirer de nombreuses sensibilités. Plus raisonnable dans un premier temps, il s'agirait d'instaurer un pilotage beaucoup plus formalisé de la majorité. La réélection du président est-elle un objectif suffisamment mobilisateur pour réussir ce que nous n'avons pas su faire en quatre ans ? (…) La coalition existe, c'est sa gouvernance qui fait cruellement défaut. Et cela risque d'être encore plus compliqué après 2022. L'autre objectif de la « maison commune » est de pouvoir accueillir les très nombreux Français qui veulent qu'Emmanuel Macron soit réélu mais qui ne se retrouvent pas ou plus du tout dans les formations de la majorité. Pour eux, créons dès la rentrée, partout en France, des « comités Macron 2022 ».

- C'est un fait, nous n'avons pas réussi à installer En marche dans le paysage partisan. Nous avons commis l'erreur de croire que les forces de fond ayant provoqué l'effondrement des anciens partis nous épargneraient. Non seulement nous les subissons comme les autres, mais avec deux fragilités supplémentaires : pas d'histoire commune et pas de colonne vertébrale doctrinale. Idées, démocratie interne, mobilisation militante, équipe dirigeante… LaREM devra, le jour venu, se réinventer du sol au plafond (à l'intérieur de la « maison commune » !) Mais à court terme, notre mouvement doit avant tout se mettre au service de la campagne du futur candidat Macron.

- [Nouveau duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle) Ce duel pose l'éventualité d'une réélection d'Emmanuel Macron par défaut. Le scénario à proscrire à tout prix, car il risquerait de le condamner à l'impuissance. La seule façon de l'éviter, même en cas de duel avec Mme Le Pen, est de rassembler les Français autour de ce grand projet de réinvention démocratique. Un second mandat est compliqué, car c'est le dernier. Dès le soir du second tour, des stratégies personnelles vont se déployer, qui limiteront la marge d'action du président réélu. Peut-être même existent-elles déjà dans certaines têtes. Pour conjurer ce risque, nous devons engager la bataille politique sans tarder.

 

● MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Quand vous avez un conseil d’Etat qui fait de la politique, un conseil Constitutionnel qui juge parfois plus sur l’opportunité, des syndicats de magistrats qui déposent plainte contre leur ministre, c'est que notre pays est bien malade et doit se remettre la tête à l’endroit !

- Il ne faut pas que le Sénat, sur le plan des réformes institutionnelles, fasse le même travail que la CGT sur les réformes sociales.

- L’élection présidentielle ne doit pas se faire sur des castings ou des petites phrases, mais sur la vie des gens : la formation, les retraites, la démocratie. Aux élections régionales, on a entendu parler que de sécurité et d’éoliennes. C’était vraiment très nul.

- Chacun doit se positionner dès maintenant sur la question des retraites. Pour la survie de notre système, il faudra une durée de cotisation un peu plus un peu plus large. En contrepartie, il faut des mesures de justice sur les petites retraites et sur la dépendance.

- [Covid19] Nous sommes favorables à ce qu’un texte rapide autorise l’obligation vaccinale des professions les plus exposées. Dans chaque établissement qui reçoit du public, les professionnels doivent être vaccinés et les usagers doivent avoir le pass sanitaire. (…) J'aimerais bien savoir ce qu'est la position des autres groupes politiques au sujet de la vaccination obligatoire. Il faut que le politique assume sa responsabilité face à la pandémie. (…) Il faut dire aux Français que l'on a besoin d'eux, de leur responsabilité, que chacun porte une partie du destin de l'autre sur leurs épaules où ils peuvent se faire vacciner.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- Allons-nous continuer à subir les ingérences étrangères en Europe ? S’organiser au niveau national comme au niveau européen, c’est empêcher le harcèlement dont nos démocraties sont la cible.

- Quand nos institutions européennes sous-estiment les enjeux de sécurité, d’autres en profitent. On ne peut pas continuer à subir ni attendre pour agir contre les ingérences étrangères. Le Parlement européen face au non-dit des ingérences étrangères.

- Parler des Balkans sans mentionner les attentes en matière de bonne gouvernance ou d’Etat de droit, c’est parler aux dirigeants mais ignorer les aspirations des peuples. Ce n’est pas ce qu’on attend de l’Union européenne.

 

Dominique Riquet
Albert Camus disait que la vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent. Alors, investissons ! Dans le ferroviaire, le maritime, les énergies renouvelables ou le numérique, mais investissons ! Le présent et l’avenir l’exigent de nous.

 

● Personnalités centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
Le parti LaREM n'est pas à la hauteur" du candidat. Emmanuel Macron ne peut gagner la présidentielle 2022 que s'il propose une nouvelle organisation d'une nouvelle majorité.

 

 

Vues du Centre. Fausse primaire «de la Droite et du Centre»: chère Droite, assumez votre positionnement et cessez d’instrumentaliser le Centre

Par Jean-François Borrou & Jean-Louis Pommery

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.
Jean-Louis Pommery est le directeur des études du CREC.

Etre de droite est tout à fait légitime et respectable dans une démocratie républicaine libérale où se confrontent les idées et les projets politiques.

L’important pour le débat démocratique est de ne pas avancer masqué pour que les citoyens puissent faire leur choix en toute connaissance de cause.

Or, une fake news est propagée depuis plusieurs années par un des partis de droite, LR (et anciennement UMP) pour ne pas le nommer, qui prétend, un, être le représentant officiel de toute la Droite, ce qu’il n’est pas, mais aussi du Centre en organisant sa primaire afin de désigner son candidat à l’élection présidentielle en l’appelant par l’appellation trompeuse et mensongère de «primaire de la Droite et du Centre» alors qu’elle n’est que la primaire de LR.

Même si l’on ne sait pas encore si cette primaire aura lieu pour la présidentielle qui vient puisque plusieurs candidats de droite refusent d’y participer – dont celui qui est en tête des candidats de droite dans les sondages, Xavier Bertrand –, une campagne médiatique est menée pour qu’elle ait lieu, notamment par ceux qui sont les seconds couteaux, tels Valérie Pécresse et Laurent Wa      uquiez…

Quoi qu’il en soit, que cette primaire se déroule ou non, elle ne peut en aucun cas se prévaloir d’être celle du Centre même si un ou deux candidats s’en réclamant s’y présentaient ce qui n’est pas prévu actuellement.

LR dans sa communication tente, quand ça l’arrange, de démontrer qu’elle est une formation de droite qui n’a rien à voir avec ces centristes mous qu’elle vilipende jusqu’à plus soif.

Mais quand elle a besoin des électeurs du Centre, alors, tout d’un coup, la voilà une formation de rassemblement où les centristes sont les bienvenus… le temps d’un scrutin.

Et pour démontrer qu’on a le bon certificat en la matière on ressort alors de la naphtaline les sempiternels «centristes» de LR comme Leonetti ou Abad qui sont en fait des défroqués qui sont plus à droite qu’Agir, la formation de droite libérale qui fait partie de la majorité présidentielle, sans oublier l’idiot utile Hervé Morin, caution véreuse d’un Centre dont il ne fait plus partie depuis longtemps tout en usurpant le nom pour des raisons opportunistes et électoralistes.

Tous ceux-là ont d’ailleurs soutenus François Fillon lors de la dernière présidentielle dont le programme était plus proche de celui de la famille Le Pen que de celui d’Emmanuel Macron.

François Bayrou et quelques autres ne se sont jamais laissé avoir par ce jeu de dupe même si le président du MoDem avait soutenu Alain Juppé pour la primaire de 2017 mais en tant que personnalité extérieure, et à LR, et à la primaire.

Nous savons bien que LR n’aura pas la décence et la dignité de ne pas instrumentaliser le Centre pour ses visées électoralistes.

Heureusement, les électeurs centristes sont de moins en moins nombreux à tomber dans le panneau.

D’autant que depuis 2017, ils ont un président, un gouvernement et une majorité essentiellement centrale et centriste dont un des adversaires les plus déterminés s’appelle… LR!

Jean-François Borrou & Jean-Louis Pommery