mardi 26 juin 2018

Actualités du Centre. Macron ne croit pas au clientélisme et pense que le déséquilibre fait avancer la société

Emmanuel Macron & le pape François
Lors de sa conférence de presse après sa rencontre avec le pape François au Vatican, Emmanuel Macron a rappelé un certain nombre de principes de sa politique.
Lorsqu’on lui a demandé s’il était venu pour caresser dans le sens du poil l’électorat catholique français, le Président de la république a indiqué qu’il ne croyait pas au clientélisme en politique, comme tout centriste.
Il a ajouté qu’il ne croyait pas en un «vote catholique» estimant que si la religion entrait en ligne de compte pour se forger une opinion, elle n’était jamais le seul paramètre utilisé par un électeur.
Concernant les questions de société comme la PMA pour les couples homosexuels ou l’avortement, tout en défendant la liberté de choisir pour le dernier et expliquant que les décisions seraient prises à l’automne pour la première, il a indiqué que les avancées dans ce domaine se faisaient souvent dans un déséquilibre qui permet par la suite de retrouver un équilibre, une vision centriste.
Quant à la laïcité, il a estimé que le débat n’avait pas lieu d’être rouvert, mais qu’elle n’était pas une religion mais un état de la société qui permettait de croire en ce que l’on veut, de croire en le disant ou non, en pratiquant comme on veut avec comme seule limite les lois de la république.
En matière de migration, il a rappelé une nouvelle fois que l’Europe ne pouvait être une terre d’accueil pour tout le monde et qu’elle n’était pas l’eldorado dont rêvent beaucoup de ceux qui tentent de la rejoindre aux périls de leur vie.
Selon lui, elle restera, en revanche, toujours une terre d’asile pour les réfugiés politiques mais qu’il fallait mettre en place des solutions pour les jeunes qui quittent le continent africain afin de trouver un emploi dans les pays européens en estimant qu’il fallait de plus en plus mettre en place des coopérations avec les Etats d’où ils partent.
Concernant les racines chrétiennes de la France, il a rappelé qu'il avait toujours dit que celles-ci existaient au même titre que d'autres racines mais que toutes ces racines ne valaient que si on les dépassait pour construire l'avenir.
Parlant de son entretien avec le pape, il a dit s’être trouvé face à un homme d’écoute qui ne voulait pas utiliser le rapport de force pour convaincre et que leur discussion avait essentiellement philosophique.


Actualités du Centre. LREM et le MoDem ne semblent pas savoir le projet qu’ils proposent aux Français!

N’y a-t-il pas une politique identifiable du pouvoir?
Sur quel projet donc aurait été élu le Président de la république et les députés en 2017?
C’est la question que l’on peut se poser quand on voit que La république en marche et le MoDem cherchent à définir la politique de la majorité…
Voilà qui n’est guère commun pour des partis exerçant le pouvoir !
Ainsi, les responsables de LREM veulent définir ce qu’est le macronisme plus d’un an (sic!) après l’élection de leur héraut, ses multiples discours avant et après l’élection et la publication de son livre-programme, «Révolution».
Le délégué général du mouvement a pu ainsi déclarer de manière étonnante dans Le Monde, «Il y a une pensée à structurer car nous sommes partis d'un projet politique qui est devenu un programme d'action mais n'est pas toujours une doctrine globale».
Et de préciser: «nous ne partons pas de rien car nous avons une vision claire sur de nombreux sujets. Sur certains, il nous faut affiner mais le plus -souvent, il nous reste à mettre en mots cette doctrine.»
Citons également trois députés LREM:
«Nous devons travailler sur notre corpus idéologique» (Hugues Renson, député de Paris et vice-président de l'Assemblée nationale); «Nous avons besoin d'avoir une identité politique plus affirmée» (Aurélien Taché, député du Val-d'Oise); «Nous devons disposer d'un corpus idéologique au niveau national» (Pierre Person, député de Paris).
Et voilà que François Bayrou s’y met aussi.
Si l’on écoute les derniers propos du centriste sur CNews, on se rend compte que du côté du MoDem on est aussi à la recherche d’une ligne politique claire:
«Nous en sommes à un moment absolument clé où l'élection de 2017 -- qui a été une formidable aventure – a fait que ce que j'appelle les deux ‘tours jumelles’ (ndlr: LR et le PS mais cette analogie manque de décence si l’on se rappelle que plus de 2500 innocents sont morts dans l’attentat des deux tours du World trade centrer le 11 septembre 2001…) se sont écroulées. Maintenant il faut reconstruire, et il appartient à ceux qui ont la responsabilité du grand courant central, c'est à dire En Marche et le MoDem de donner aux Français un avenir lisible. Que l'on sache dans quel sens va la politique, pas seulement économique, mais la manière de vivre ensemble, les principes auxquels on va obéir, la solidarité qu'il va y avoir entre nous, l'aspect moral des choses, et au fond les liens que nous créons entre les citoyens c'est aussi important.»
Est-ce la réalité?
Comme nous l’avons dit pour les macronistes (lire l’article ici), ceux-ci ne veulent pas que l’on puisse caractériser la politique de leur mouvement puisqu’ils ont été élus sur un «ailleurs» chimérique qui permet à chacun, de la gauche à la droite, de s’y identifier personnellement alors même qu’Emmanuel Macron et LREM proposent une politique essentiellement centriste.
Les propos de François Bayrou semblent plus étonnants sauf si l’on se rappelle que l’homme est toujours en train de balancer entre être le leader «officiel» du Centre et un politique qui transcende les courants idéologiques.
Et que la critique sur l’absence de direction est avant tout faite à ses «amis» et «alliés» de LREM et au chef de l’Etat…
Reste que cette stratégie comporte des risques car, in fine, les citoyens aiment bien savoir qui les gouvernent.
Surtout que ceux qui les gouvernent sachent qui ils sont eux-mêmes!