mardi 19 novembre 2024

La quotidienne centriste du 19 novembre 2024. 1.000 jours d’agression russe contre l’Ukraine


Mille jours qu’un potentat en manque de gloire et de puissance a décidé d’envahir un pays et d’y semer le chaos, la ruine et la mort.

Il est toujours difficile de savoir comment l’Histoire parlera de Poutine, les exemples de tyrans et d’assassins devenus des héros nationaux voire mondiaux sont trop nombreux pour se risquer à un pronostic.

La résistance ukrainienne restera, elle, comme un emblème en ce début de troisième millénaire d’une volonté de vivre libre.

Mais, nous, qui vivons l’instant présente avec ces images de désolation et de cadavres, nous savons ce qui est en jeu.

D’abord la liberté pour le peuple ukrainien.

Et la résistance ukrainienne restera, elle, comme un emblème en ce début de troisième millénaire de cette volonté de vivre libre.

Mais ce qui est en jeu est aussi la liberté pour les peuples européens qui, face à une défaite de l’Ukraine, pourraient être à leur tout menacés par ce régime en place à Moscou qui rêve de dominer le vieux continent et prendre sa revanche sur sa déchéance et décrépitude dont il rend responsable les Occidentaux alors qu’il ne les doit qu’à lui-même et aux criminels qui depuis cent ans gouvernent le pays de Lénine à Poutine en passant par Staline.

En ce triste jour qui n’est qu’une étape dans cette agression sans fin, il est bon de rappeler qu’aucun vrai démocrate, et donc centriste, ne peut concevoir une victoire de la Russie poutinienne parce que celle donnerait des aile aux ennemis de la démocratie tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Et la récente victoire de Trump aux États-Unis demande que les Européens soient encore plus unis face à cette menace alors que le populiste extrémiste pourrait les laisser tomber en rase campagne.

Encore un mot sur les traitres au sein de l’UE, qui ont nom la Hongrie d’Orban et la Slovaquie de Fico qui viennent de critiquer l’autorisation donnée par États-Unis à Kiev d’utiliser des missiles de longue portée qu’ils lui ont livrés après que Poutine ait lancé une attaque massive contre l’Ukraine et alors même que des soldats nord-coréens se battent sur le sol européen pour aider ce dictateur.

Oui, le mot traître est, en l’occurrence, bien adapté.

Il y a aussi celui de «collaborateurs» que nous connaissons si bien en France.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 

Propos centristes. France – 1.000 jours d’invasion de l’Ukraine par Poutine / Un ordre mondial dysfonctionnel / Crise de l’agriculture / Baisse des atteintes à la laïcité dans les écoles / Pas de matraquage fiscal…


Voici une sélection, ce 18 novembre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Mille jours que l'Ukraine oppose une résistance courageuse à une guerre d’agression illégale et injustifiable. Mille jours que la Russie poursuit son dessein impérialiste et brutal, en ciblant les populations civiles et en violant les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies. Mille jours que nous nous tenons résolument aux côtés de l'Ukraine et de son peuple, pour faire triompher la liberté, la paix et la justice. Notre soutien ne faiblira pas.

> Nous sommes confrontés à un très grand défi, c'est que d'abord cet ordre mondial ne fonctionne pas tout à fait bien. Nous n'avons pas démontré ces dernières années notre capacité à prévenir ces conflits ou à les régler, nous avons un dysfonctionnement parce que les garants en dernier ressort de ce système ne s'entendent plus.
Alors, on se retrouve autour des tables, on fait toujours des communiqués. Je crois que la lucidité doit nous conduire à dire qu'assez peu de gens les lisent. La réalité, c'est qu'un citoyen normalement constitué ne peut pas penser, quand on revient au pays, qu'on a formidablement fait fonctionner la gouvernance mondiale.

> Poursuite de nos échanges avec le Président XI Jinping après sa visite d’État en France au printemps dernier. Au Sommet du G20, notre dialogue contribue à surmonter ensemble les grands défis de notre temps.

> Lutter contre les inégalités et contre le réchauffement climatique, en même temps. C’est le message que je porte au G20

> J’ai toujours protégé nos agriculteurs. Sur l’accord UE-Mercosur, nous sommes fermes et clairs : nous avons une agriculture de qualité qui a fait beaucoup d’efforts. Comme beaucoup d’autres Européens, nous souhaitons la préserver. (…)
La France n'est pas isolée dans son opposition en l'état au Mercosur.
Ce texte (…), parce qu'il est engagé depuis plusieurs dizaines d'années, repose sur des préalables qui sont caducs. (…)
Il faut repenser la relation avec cette sous-région, soit le Mercosur, soit peut-être le Brésil, parce que je comprends que l'Argentine n'a peut-être pas envie de le faire dans un cadre régional. J’ai proposé au président Lula d'engager des travaux nouveaux pour essayer de développer un cadre d'investissement conjoint, mais qui protège l'agriculture française et européenne. (…)
On veut à cet égard véritablement ne pas importer des produits agricoles qui ne respectent pas les règles que nous nous sommes imposées à nous-mêmes en matière environnementale et sanitaire.

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais quatre d’entre eux sont des personnalités qui se revendiquent depuis toujours de droite – Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Guillaume Kasbarian et Benjamin Haddad – dont nous ne reportons donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus centriste mais essentiellement droitiste]

Anne Genetet (ministre de l’Education nationale)
> [Education sexuelle à l'école] J'espère que ce programme permettra de faire reculer la quantité de consommation d'images pornographiques parce que c'est comme ça que nos jeunes s'informent à l'âge de 11 ans.

> [Sanctions pour avoir menacé de mort le proviseur du lycée Ravel] Il faut reconnaître qu'aujourd'hui, nous avons une pression islamiste partout en France et nous ne devons pas baisser les bras.

> [Montrer des caricatures de figures sacrées] Le délit de blasphème n'existe pas.

> [Atteinte à la laïcité] En un an le port de signe ostensible religieux s'est effondré, on est passé de 800 cas à moins de 100 cas.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Pour la liberté. Pour le respect du droit international. Pour la paix en Ukraine et en Europe. 1 000 jours que le peuple ukrainien souffre et résiste avec ardeur et courage à l’agresseur russe. La France et l’Europe continuent de le soutenir.

> Depuis 1000 jours, l’Ukraine résiste à l’agresseur russe. Au Conseil des affaires étrangères, nous continuons à la soutenir, en Européens :
- soutien et formation militaire,
- utilisation des intérêts des avoirs russes gelés,
- nouveau paquet de sanctions contre la Russie.

> En Ukraine, rappelons-nous que le combat des Ukrainiens, c’est aussi le nôtre. Et, de ces mille jours, il ressort d’abord l’échec de la Russie à atteindre ses buts de guerre. Il ressort également la résilience et le courage des Ukrainiens, qui ont payé un tribut colossal à la défense de leur territoire, mais aussi à la défense du continent européen. Plus de 10.000 morts parmi les civils, plus de 20.000 blessés, des enfants ukrainiens arrachés à leur famille, déportés vers la Russie, ce qui vaut d’ailleurs à Vladimir Poutine un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. Dans ce contexte, la responsabilité des amis, des alliés de l’Ukraine, c’est évidemment de lui permettre, le moment venu, dans les conditions qu’elle jugera pertinentes, d’entrer dans des négociations de paix, en position de force. Et pour cela, nous avons des leviers qu’il nous faut activer : le levier de l’aide financière, le levier de la formation et de l’équipement et le levier des sanctions.
Sur le plan de l’aide financière, il faut que les 50 milliards d’euros tirés des actifs russes gelés, agréés au niveau du G7, puissent parvenir le plus rapidement possible aux Ukrainiens.
Sur le plan de la formation, les 2.300 soldats ukrainiens de la brigade Anne de Kyiv, qui viennent d’être formés en France et équipés en France vont, dans quelques jours, regagner l’Ukraine pour pouvoir se déployer sur le front. Il faut continuer avec ces initiatives qui sont soutenues par l’Europe au travers de l’opération EUMAM. 
Sur le plan des sanctions, nous allons décider aujourd’hui d’un nouveau train de sanctions ciblant des entités, des individus qui soutiennent l’effort de guerre russe. Les sanctions doivent nous permettre d’assécher les ressources que la Russie engloutit dans cette guerre, depuis deux ans et demi maintenant.

> Un mot du Proche et du Moyen-Orient où la situation est catastrophique. Au Liban d’abord, je veux avoir un mot pour la militaire française du contingent français de la FINUL, qui est tombée dans l’exercice de sa mission. Une pensée pour elle, pour ses proches et sa famille, et puis pour ses camarades de ce contingent français en saluant leur courage et leur professionnalisme. La situation au Liban est connue, la violence et la guerre créent des tensions extrêmement fortes qui menacent de précipiter le pays dans le chaos. Dans ce contexte, notre responsabilité, celle des Amis du Liban, au premier rang desquels la France, c’est bien évidemment de soutenir les institutions du Liban et en particulier les forces armées libanaises. C’est ce que nous avons fait le 24 octobre dernier à Paris. Nous avons réuni une conférence internationale qui a permis de lever 1 milliard de dollars, dont 200 millions de dollars au profit des forces armées libanaises. Et puis, à Gaza et en Cisjordanie, la situation est catastrophique. Les canons doivent se taire, le feu doit cesser, les otages doivent être libérés et l’aide humanitaire doit pouvoir être acheminée massivement dans l’enclave à Gaza. La colonisation agressive des territoires de Cisjordanie doit cesser également. La seule perspective durable pour une paix juste dans la région, c’est celle qui repose sur deux États, l’État d’Israël et de Palestine, vivant en paix et en sécurité côte à côte avec des reconnaissances mutuelles et des garanties de sécurité. C’est ce que je vais plaider aujourd’hui et c’est la position que l’Union européenne doit tenir.

> Sur le Mercosur qui, comme l’a exprimé le président de la République hier, comme le Premier ministre l’a exprimé à la Présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen jeudi dernier, est inacceptable en l’état. Pour des raisons démocratiques, nous voulons que le mandat du Conseil, celui d’un accord d’association soumis à l’approbation des États membres, soumis à la ratification des parlements nationaux, soit respecté. Pour des raisons de cohérence, nous devons faire en sorte que nos politiques commerciales et nos politiques environnementales soient cohérentes. Il est impensable qu’alors que nous imposons à nos producteurs, qu’ils soient agricoles ou industriels, en Europe des contraintes, des exigences particulièrement fortes, que nous ne demandions pas à nos partenaires commerciaux de respecter ces mêmes exigences, que ce soit le respect de l’accord de Paris ou un certain nombre de règles environnementales et sanitaires.

> C’est à Paris, un mois après le 7 octobre 2023, et ce massacre antisémite qui est le plus terrible de notre histoire depuis la Shoah, c’est à Paris qu’a été organisée la première conférence internationale de soutien à Gaza qui a permis de lever un milliard d’euros. Je voudrais également rappeler que c’est la France, c’est aussi l’Union Européenne, qui soutiennent aujourd’hui l’autorité palestinienne financièrement. Et je veux saluer les progrès récents pour que cette nouvelle tranche de financement européen puisse parvenir rapidement à l’autorité palestinienne. Je veux aussi rappeler que, s’agissant de la colonisation, mais ça concerne d’abord la Cisjordanie avant Gaza, l’Union Européenne a, à deux reprises, pris des mesures de sanction à l’encontre d’entités ou d’individus s’étant rendus coupables ou complices de faits de colonisation violente. Nous travaillons actuellement un troisième paquet de sanctions. Je crois qu’il faut que nous puissions avancer. D’autres pays l’ont fait avant nous, y compris les États-Unis, dont le soutien à Israël ne fait aucun doute. Il appartient à l’Union Européenne, tout en restant attaché, bien évidemment, à la sécurité d’Israël pour aujourd’hui et pour demain, de pouvoir envoyer un signal fort que dans l’intérêt d’Israël, la colonisation agressive en Cisjordanie doit cesser.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques)
> Bien sûr qu’il faut accompagner les agriculteurs. Ils sont, je veux le rappeler, les premières victimes du dérèglement climatique. Et ils sont largement engagés pour répondre aux enjeux actuels : nourrir la population, lutter contre le dérèglement climatique et réduire leur propre empreinte environnementale.

> Nous devons être aux côtés des maires et des élus locaux face au dérèglement climatique. La Mission Adaptation au changement climatique que je lance aujourd’hui au Salon des maires leur apportera de l’ingénierie et un appui technique adapté à leurs enjeux. Ce n’est pas la même chose d’adapter son territoire à Calais ou à Boulogne-sur-Mer que dans les Pyrénées-Orientales !

> La France est opposée à la réouverture du règlement européen sur la déforestation. Nous avons décidé, à 27, d’un report d'un an. Sans modifier une ligne du texte. L’enjeu est de protéger l’environnement, mais aussi nos entreprises et nos agriculteurs face à la concurrence déloyale d’autres pays. Il est donc urgent de clore ce débat.

 

Antoine Armand (ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie)
> À Rio, avec le président de la République, pour porter la voix de la France lors du Sommet G20. Face aux risques de fracturation du monde, unissons nos efforts pour bâtir une fiscalité internationale plus juste, lutter contre la pauvreté et protéger la planète.

 

Geneviève Darrieussecq (ministre de la Santé et de l’Accès aux soins)
> Les difficultés rencontrées par la France en matière d’accès aux soins sont liées à une raison majeure : nous n’avons pas suffisamment de médecins et cela ne date pas d’hier. La prospective, pour ce qui est de la formation des médecins et plus généralement des soignants, n’a pas été le fort de notre pays depuis trente ans. C’est une réalité ! Il nous faut donc attendre que la formation des actuels étudiants en médecine s’achève.
À toute crise, nous trouvons des solutions innovantes. Alors que se tient le congrès des maires, je veux saluer les élus locaux qui travaillent de concert avec tous les professionnels de santé des territoires, au sein des communautés professionnelles territoriales de santé et des contrats locaux de santé, pour construire des solutions.
Dans une localité rurale, la solution n’est pas la même qu’à Paris ou en banlieue parisienne !
Nous avons donc besoin d’agilité, d’innovation et d’ingénierie territoriale, et nous y parvenons ! Les CPTS, les services d’accès aux soins, le renforcement des liens entre l’hôpital et les médecins libéraux.
Des solutions se construisent à l’échelle de chaque territoire. Ce matin, je me suis rendu au Salon des maires où j’ai pu voir un médicobus qui est employé en Lozère ; c’est une solution innovante et formidable.

> Notre hôpital connaît des difficultés dans certains secteurs – personne ne le niera –, mais je peux tout de même dire que nous sommes fiers de nos hôpitaux. Nous sommes fiers des soignants qui y travaillent, des soins qui y sont prodigués aux Français : si n’importe lequel d’entre nous est hospitalisé pour n’importe quelle maladie, il est pris en charge, et bien pris en charge. Il faut donc arrêter de dire que notre hôpital est à la dérive et ne va pas bien !
Oui, il y a des difficultés dans certains services, les urgences notamment, car elles accueillent tous les soins non programmés, mais nous sommes en train de travailler pour que ces soins soient dirigés vers d’autres praticiens quand ce ne sont pas des urgences. Oui, il y a des secteurs en difficulté que nous devons soutenir, par exemple la gériatrie, parce que nous manquons de gériatres malgré les revalorisations salariales intervenues dans le cadre du Ségur de la santé.
En 2023, 4 900 lits ont disparu, soit une baisse de 1,3 %, mais ce n’est pas parce qu’il y a moins de soignants ! Si le nombre de lits a diminué, c’est parce que l’on soigne différemment dans les hôpitaux, puisque le nombre de places d’hospitalisation sans nuitée a, lui, augmenté de 4,1 %, du fait de l’accroissement de l’ambulatoire – qui se pratique en chirurgie mais aussi, désormais, en médecine – et du déploiement de l’hospitalisation à domicile.
Il y a moins de places d’hébergement mais plus de places pour soigner les personnes, et je crois que c’est ce qui importe. Nous travaillerons dans cette direction.

 

Laurent Saint-Martin (ministre auprès du Premier ministre, chargé du Budget et des Comptes publics)
> Un budget qui a enfin le courage de passer d'abord par la réduction de la dépense publique (...) Ce que nous proposons est un effort qui n'a jamais été fait dans notre pays.

> Après avoir protégé nos entreprises face aux crises, nous leur demandons de contribuer à la réduction du déficit public de la France. Trouvons un équilibre juste, ensemble, pour réduire le déficit en responsabilité tout en protégeant leur activité et l’emploi.

> L’objectif du gouvernement n’est pas le matraquage fiscal. Le gouvernement a au contraire le courage de présenter un budget prévoyant – enfin ! – une réduction de la dépense publique. Il n’est pas aisé de réduire la dépense publique dans notre pays ; c’est pourtant ce que nous proposons, à hauteur de 20 milliards d’euros pour l’État, de 15 milliards pour la sécurité sociale et de 5 milliards pour les collectivités territoriales. Il s’agit d’un effort inédit. Si des députés de votre groupe ont des propositions complémentaires à nous soumettre, je les invite à les formuler, car, pour l’instant, nous n’en avons pas eu connaissance.
Vous évoquez plusieurs sujets liés au quotidien soit de nos concitoyens, soit des entreprises. S’agissant de l’augmentation du ticket modérateur, Mme la ministre de la santé, Geneviève Darrieussecq, a eu l’occasion de préciser les choses ; cette mesure relève de l’Ondam et figurait dans le texte initial, elle n’a pas été ajoutée.
Vous évoquez ensuite deux leviers de fiscalité affectés aux collectivités territoriales. Je vous demande de faire preuve de cohérence sur ce point. On ne peut vouloir protéger les recettes de nos départements, dont on souligne à juste titre la diminution, notamment de celles provenant des droits de mutation à titre onéreux, d’ailleurs concomitante d’une hausse de leurs dépenses sociales, tout en refusant d’accéder à leur demande unanime de pouvoir, au terme d’une délibération et non d’une décision de l’État, augmenter ces droits de 0,5 point.
Il en va de même de la réévaluation du versement mobilité : demandée par l’ensemble des présidents de nos régions, il ne s’agit en aucun cas d’une mesure imposée par l’État, mais d’une possibilité laissée à ces collectivités afin de leur donner de l’oxygène pour financer leur fonctionnement et leurs investissements.

> Au Sénat pour examiner le Budget 2025.Je tiens à saluer l'esprit de responsabilité qui a guidé les travaux de la commission des Affaires sociales du Sénat. Ensemble, travaillons de façon constructive pour trouver le chemin d'un rééquilibrage progressif des comptes sociaux.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Relations avec le Parlement, présidente du Parti radical)
> [Mercosur] En concertation avec l’Assemblée nationale et pour répondre aux échéances européennes, le débat est inscrit le 26 novembre. C’est un débat impérieux et nécessaire que nous devons avoir avec l’ensemble de la représentation nationale qui sera amenée à voter à cette occasion.

 

Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> Si le NFP vote avec le RN, une censure est adoptée. Michel Barnier et le gouvernement ont accepté le défi en toute connaissance de cause.

> L'assurance maladie reste le meilleur système au monde, qui rembourse le mieux toutes dépenses confondues. Le remboursement intégral des soins est un mensonge.

> [Mercosur] La France continue et continuera à tenir un bras de fer avec Ursula von der Leyen autant que nécessaire. Cet accord constitue une concurrence déloyale inacceptable.

> [Colère des agriculteurs] C'est une colère que l'on comprend. Il y a des attentes extrêmement fortes. Notre volonté, est que les manifestations se passent calmement.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé de l’Industrie)
> [Multiplication des plans sociaux dans l’automobile, les équipementiers, la chimie, la métallurgie, le spatial] Ces filières subissent une compétition internationale extrêmement féroce et pour laquelle il peut se poser des problèmes de compétitivité. Ces problèmes résultent parfois du fait que les concurrents, notamment chinois, américains, ou indiens, bénéficient de soutiens publics extrêmement massifs. C’est particulièrement le cas pour l’acier ou l’automobile avec les véhicules électriques. Cette concurrence est déloyale. Les entreprises industrielles françaises peuvent gagner dans la compétition internationale si elles jouent à armes égales. Il faut donc rendre cette compétition plus équitable, et c’est ce que nous allons faire.
Nous allons faire évoluer la politique industrielle européenne dans le sens de la défense de ses intérêts, et en particulier ceux de nos industriels en France. Il faut qu’ils bénéficient d’un soutien budgétaire, d’une démarche de simplification réglementaire et de mesures de protection. Au niveau européen, nous ferons dans les prochaines semaines des propositions pour une politique industrielle qui affirme le soutien à la demande et aux investissements, pour une politique de la concurrence qui permette ce soutien à nos entreprises et à nos industriels, et pour une politique commerciale qui soit plus ferme vis-à-vis des concurrents qui ne respectent pas les règles.

> Avec le plan "France 2030" nous investissons déjà énormément pour la décarbonation de l’industrie, et nous continuons de le faire. Le 13 novembre dernier, nous avons annoncé une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard d’euros pour favoriser la décarbonation de grands sites industriels par exemple. Cela va permettre à la fois d’émettre moins de CO2, donc de payer moins de quotas d’émissions de CO2, mais aussi de gagner en compétitivité dans les processus de production.
La fin du moteur thermique en 2035 doit être conservée. Ce cap est important car il a permis de mettre tous les acteurs en mouvement. Il les a incités à investir. Néanmoins, il y a le cap et les modalités pour y arriver. Ce qui nous préoccupe en effet, c’est qu’au 1er janvier 2025, en l’état actuel de la législation européenne, les constructeurs automobiles vont devoir payer des amendes dès lors que les émissions moyennes des véhicules qu’ils vendent excèdent certains seuils. Et ça, c’est difficile à accepter, alors qu’ils ont fait de lourds investissements et qu’ils font face à une demande de véhicules électriques qui est aujourd’hui déprimée. Nous devons donc soutenir la demande de véhicules électriques en maintenant des dispositifs comme le bonus et le leasing, mais aussi en appuyant sur d’autres leviers… On peut citer le verdissement des flottes professionnelles. Les véhicules d’entreprises représentent une vente de véhicule électrique sur deux. Nous comptons donc mettre des contraintes un peu plus fortes sur les entreprises pour les inciter à se tourner vers l’électrique.

> Je considère que mon ministère est un ministère de combat. Quand on se bat, qu’on maintient le cap de la réindustrialisation et d’une politique de l’offre favorable aux entreprises, eh bien on peut rendre l’industrie française très compétitive. Pour ça, le soutien budgétaire est bien sûr important. Je rappelle à ce sujet que nous avons maintenu un certain nombre de dispositifs… Je peux citer le plan France 2030 de 54 milliards d’euros, et dont 35 milliards ont déjà été engagés, ou encore du crédit Impôt recherche qui va être très largement préservé et qui représente près de 8 milliards d’euros pour financer l’innovation. Il y a également eu un certain nombre de baisses d’impôts ces dernières années, comme celle des impôts de production qui depuis 2021 a diminué de 15 milliards d’euros.

> les plans sociaux, il y en a de manière continue dans notre vie économique. Notre rôle, c’est de faire en sorte que le solde entre les usines qui ouvrent et les usines qui ferment soit positif, et au moment où je vous parle, il est toujours positif. Notre rôle, c’est de faire en sorte que le solde entre les emplois qui se créent et les emplois qui disparaissent soit positif, et au moment où je vous parle, on continue à créer de l’emploi industriel en France. Mon rôle, c’est de me battre tous les jours sur chaque dossier, et qu’à la fin, la réindustrialisation se poursuive dans notre pays.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> 1000 jours de guerre en Ukraine. 1000 jours de souffrance et de résistance farouche face aux attaques brutales et aveugles de la Russie. Jamais nous n'abandonnerons le peuple ukrainien. La France défend la liberté, la souveraineté, et le chemin européen de notre allié, l'Ukraine.

> Je ne commenterai pas les réquisitions contre Marine Le Pen. Je rappellerai simplement que les Français exigent des élus exemplaires et qu’il s’agit de la stricte application des mesures votées en 2016 et renforcées en 2017.

> Chacun a agi dans l’irresponsabilité lors du débat budgétaire à l’Assemblée. J'ai été déçue. L’Assemblée nationale est la dernière expression du peuple. Cela nous oblige. Il faut se ressaisir.

> Dès septembre, j’ai demandé que la loi d’orientation agricole soit mise rapidement à l’agenda. Pour nos agriculteurs et pour notre agriculture, examinons-la sans tarder.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Mille jours. Mille jours de guerre. Mille jours d'une résistance ukrainienne héroïque. Mille jours d'une bravoure qui force l'admiration. Mille jours de soutien indéfectible et déterminé. En Français et en Européens.

 

Elisabeth Borne (députée, ancienne Première ministre)
> Mille jours que l’Ukraine résiste avec courage face à l’agression injustifiable de la Russie. La France reste aux côtés du peuple ukrainien pour défendre liberté, paix et justice. Notre soutien est indéfectible.

 

Sylvain Maillard (député) 
> La survie de nos entreprises, c’est la trésorerie ! Trop de TPE et PME sont confrontées à des impayés. On estime à 60 milliards d’euros le montant de ces créances. Je présente, au siège du Medef, devant les commissaires de justice, la proposition de loi que j’ai déposé pour limiter l’ampleur des factures impayées grâce à une procédure amiable réduisant le délai de paiement à un mois.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> Cela fait 1000 jours depuis l'invasion brutale et illégale de l'Ukraine par la Russie. 1000 jours de barbarie et de souffrance. 1000 jours de résistance héroïque du peuple ukrainien. Plus que jamais il nous faut soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire.

 

● MoDem 
Bruno Millienne (porte-parole)
> Il y a eu une dissolution depuis les promesses du précédent gouvernement. Mais il faut accélérer sur les mesures promises aux agriculteurs notamment sur les normes. Sur les contrôles, il faut un changement d’attitude. Les agriculteurs ne sont pas des voyous. On peut aller contrôler dans les fermes de manière respectueuse.

> Si la France arrive à rallier quelques pays, il est encore possible de faire basculer les choses et ne pas signer l’accord du Mercosur en l’état. Moi, les closes miroirs me dérangent, car elles ne sont pas appliquées à 100 %. L’Europe n’a pas forcément les moyens de tout contrôler. De plus, faire circuler des steaks hachés au-dessus de l’Atlantique n’a aucun sens. Chacun doit produire pour son territoire. En France, nous avons l’agriculture la plus saine du monde. Il faut commencer par avoir des normes communes dans l’Union européenne.

 

Frédéric Petit (député)
> 1000 jours de destructions, de crimes et de vies arrachées. Poutine pensait mettre les Ukrainiens à genoux en 3 jours, cela fait 1000 jours qu’ils résistent héroïquement. Plus que jamais, nous devons renforcer notre soutien. Slava Ukraïni !

> Ce que Scholz n’a pas dit à Poutine est plus important que ce qu’il lui a dit. Depuis 1000 jours la Russie bombarde les infrastructures civiles et énergétiques de l’Ukraine, acceptera-t-il de payer les réparations ? Lui a-t-il dit que nous ne reculerons pas ?

> Honteux ! Ces images d’arrestations violentes et d’agressions de manifestants et de journalistes à Tbilissi sont inacceptables. Le pouvoir en place compte sur la lassitude des Européens, ne détournons pas le regard, ce qu’il se passe en Géorgie nous concerne !

> [Géorgie] J’y ai vu plus d’espoir que de désespoir. Il faut continuer à soutenir la société civile, c’est notre seule vraie réponse à la guerre hybride que mène la Russie dans le pays. C’est un combat, et l’on est mené à la mi-temps.  On a du mal à le comprendre, en France, mais la guerre hybride est théorisée et organisée méthodiquement. Il faut aider la Géorgie à faire sa route vers l’Union européenne [UE]. Sinon elle sera écrasée politiquement et culturellement par le « monde russe », et aura, un jour, un gouverneur nommé à Moscou au lieu d’un Parlement. (…)
Je pense que les élections législatives n’étaient ni libres ni démocratiques, mais je ne suis pas un membre de l’exécutif… Cela étant dit, s’il faut voter la non-reconnaissance du vote au Parlement français pour faire avancer les choses, je le ferai, mais il ne faut pas se contenter de ce geste symbolique.
L’opposition géorgienne est trop divisée, avec des ego à gérer. Elle doit s’organiser sur le long terme, et ne pas se contenter de slogans.
Il manque aussi un leader visible. Mon collègue polonais faisait la remarque : « En Pologne, on a connu la même situation, mais on avait Lech Walesa [leader du syndicat Solidarnosc devenu président en 1990] ». (…)
Stratégiquement, cela ne sert à rien d’être frontal et de fermer la porte. On peut ne pas reconnaître le scrutin et rester dans un entre-deux en affirmant que cette élection n’a pas été à la hauteur, et que l’on attend la suite.
Je plaide pour ne pas donner d’ordres, et que l’on ne s’impose pas. Il ne faut pas de geste de rupture, d’agression ou de mépris, mais rester présents au côté des Géorgiens.(...)
Revoter ne servira à rien. La présidente l’a reconnu elle-même lors de notre échange avec elle : si le scrutin se déroule dans les mêmes conditions, des gens revoteront pour Rêve géorgien, et peut-être qu’il gagnera à nouveau. C’est tout le système qu’il faut critiquer, pas seulement cette élection-là.
Des élections municipales auront lieu dans un an.
La manière la plus efficace d’œuvrer est d’anticiper et de travailler, notamment, pour que la commission électorale, qui prend ses ordres du parti au pouvoir, soit plus neutre. Aujourd’hui, les Russes ont marqué un but, mais il n’est pas trop tard.

 

● Parti radical 
> À l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, le Parti radical tient à attirer l’attention sur les inégalités persistantes dans l’accès à l’emploi pour les personnes en situation de handicap. Malgré les progrès réalisés ces dernières années, les chiffres demeurent alarmants : le taux de chômage des personnes handicapées est près du double de la moyenne nationale. Ce constat met en lumière les obstacles encore considérables auxquels ces citoyens sont confrontés, entre discrimination, précarité et exclusion.
Des parcours de vie marqués par la difficulté et l’injustice. Les chiffres ne sont pas qu’une abstraction statistique. Ils reflètent des vies marquées par des obstacles systématiques, tant dans le parcours scolaire que professionnel. Trop souvent, les personnes en situation de handicap sont confrontées à des discriminations, à un manque d’opportunités et à une invisibilité dans de nombreux secteurs d’activité. Ce constat est d’autant plus désolant lorsqu’on sait que ces personnes sont porteuses de compétences, d’une forte volonté d’intégration et d’une véritable richesse pour le monde du travail.
Une nouvelle loi, un espoir à concrétiser. Le Parti radical se félicite de la récente loi pour le plein emploi, promulguée le 18 novembre 2023, qui a introduit des mesures importantes en faveur de l’inclusion professionnelle des personnes handicapées. Toutefois, le parti souligne que l’application effective de cette loi demeure un enjeu crucial. Les promesses d’une meilleure prise en compte des personnes handicapées dans le monde du travail doivent se traduire par des actions concrètes et mesurables.
Poursuivre l’effort pour une véritable inclusion. Le Parti radical appelle à une mise en œuvre rigoureuse et ambitieuse des mesures prévues par la loi. Parmi les actions à privilégier, la simplification administrative, le mentorat, la formation continue, l’aménagement des postes de travail et l’accessibilité numérique doivent devenir des leviers clés pour garantir une réelle égalité des chances. Le Parti Radical plaide également pour une évolution des mentalités et une prise de conscience collective pour permettre aux personnes handicapées de trouver leur place dans le monde professionnel, dans le respect de leurs compétences et de leurs aspirations.
Un engagement à long terme. L’inclusion professionnelle des personnes handicapées ne se limite pas à des actions ponctuelles : elle nécessite un engagement durable, porté par l’ensemble de la société, et soutenu par une politique publique ambitieuse. Le Parti radical s’engage à poursuivre ses actions en faveur de l’inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail et à défendre toutes les initiatives permettant de réduire les inégalités qui persistent dans ce domaine.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée ,présidente)
> 1 000 jours de combat des Ukrainiens pour leur liberté. 1 000 jours de soutien uni des Européens. 1 000 jours à ne rien céder pour que vive la démocratie et que vive la paix. Et aussi longtemps qu’il le faudra. As long as it takes. Стільки, скільки потрібно.

> Monsieur le président Zelenski, Mille jours déjà que votre peuple résiste à l’invasion russe en Ukraine. Jusqu’à la victoire, vous pourrez compter sur votre famille Renew Europe. Sur tous les Européens qui croient en la paix, en la justice, en la liberté. Slava Ukraini.

 

Bernard Guetta (député)
> [Opinion : «L’affirmation de l’Union est plus probable que son délitement»]
Serons-nous à la hauteur ? C’est loin d’être impossible. C’est même loin d’être improbable mais tous ceux qui vont disant, en si grand nombre, que nous ne saurons pas faire face à Donald Trump et que l’Europe se défera bientôt sous ses coups de boutoir ne manquent hélas pas d’arguments.
Le fait est, d’abord, que ces pessimistes ont raison de dire que jamais l’Union européenne n’avait autant manqué de dirigeants à même de la maintenir à flot. Ce n’est pas que l’intelligences fasse défaut mais jamais les deux premières puissances européennes, l’Allemagne et la France, n’avaient en même temps traversé de telles crises intérieures, économiques et politiques. Ces paralysies simultanées laissent l’Union sans pilotes alors qu’à Washington les nominations s’enchainent, toutes plus effarantes les unes que les autres.
Jamais, en deuxième lieu, les extrêmes-droites n’avaient été en situation d’offrir à la droite européenne, au Parti populaire, une majorité alternative à celle qu’il forme avec les centristes et la social-démocratie. A plusieurs reprises, la droite a ainsi pu s’appuyer ces dernières semaines sur les extrêmes-droites pour imposer des politiques ou des nominations dont ses alliés de gauche et du centre ne voulaient pas. La méfiance et les tensions ne cessent ainsi plus de grandir entre les forces qui constituent la majorité censée diriger l’Union et à laquelle Ursula von der Leyen doit sa reconduction à la tête de la Commission.
Jamais, en troisième lieu, les finances européennes n’auront été en si piteux état car l’économie allemande est en panne structurelle alors même que les dettes française et italienne atteignent des sommets. Plus aucun des plus grands Etats de l’Union ne dispose ainsi des fonds nécessaires aux investissements civils et militaires auxquels l’Europe devrait massivement procéder d’urgence pour ne pas perdre pied face à la Chine et aux Etats-Unis
Jamais, en quatrième lieu, les scènes politiques des 27 Etats de l’Union n’auront paru aussi incertaines puisque les droites et les gauches sont toutes en crise d’identité, que les extrême-droites europhobes ou eurosceptiques progressent à peu près partout et qu’il est toujours plus difficile de former des coalitions gouvernementales cohérentes et stables.
Jamais enfin, depuis huit décennies, les pays européens n’auront été confrontés à une aussi grande insécurité puisqu’ils doivent, en même temps, faire face à une guerre d’agression à l’Est, à un chaos montant au Sud et, à l’Ouest, à un retrait des Etats-Unis qui les laisse virtuellement sans Défense.
Le pessimisme n’est pas infondé mais plutôt qu’à la fin de l’Union c’est pourtant à son affirmation politique qu’on pourrait assister.
Dès le premier mandat de Donald Trump, les Etats européens avaient si bien compris que le parapluie américain se refermait que le tabou qui pesait jusqu’alors sur l’idée même d’une Défense commune était tombé. L’entrée des troupes russes en Ukraine a ensuite si bien précipité cette évolution que la prochaine Commission comprendra un Commissaire à la Défense, notamment chargé de jeter les bases d’industries militaires pan-européennes sans lesquelles il ne peut y avoir de Défense autonome de l’Union.
Or il ne s’agit pas là que de mots. Non seulement les pays sortis du bloc soviétique sont maintenant à l’avant-garde de la bataille pour la Défense commune mais on s’interroge aujourd’hui à Bruxelles sur la possibilité de rediriger vers la Défense d’importants fonds civils encore inemployés et de voir la dissuasion française remplacer le parapluie américain.
Il y a une telle crainte que Donald Trump ne veuille ouvrir une guerre commerciale avec l’Union et ne s’entende avec Vladimir Poutine sur le dos des Ukrainiens et de l’ensemble des Européens qu’un rapprochement se cherche entre la Grande-Bretagne et l’Union ; que la Pologne appelle à serrer les rangs européens pour parer l’éloignement américain et, qu’affaiblissement de la France ou pas, ce sont aujourd’hui les vues françaises sur l’impératif d’une Défense commune et d’une autonomie stratégique qui dominent dans l’Union.
L’Allemagne, en troisième lieu, a un tel besoin d’investissements que sa droite semble prête à rompre avec les interdits pesant sur l’endettement de la République fédérale. Après les législatives anticipées de février prochain, la première économie européenne devrait donc être dirigée par un démocrate-chrétien, Friedrich Merz, qui souhaite que Berlin emprunte, investisse et compense, par des armes allemandes de longue portée, la probable diminution du soutien américain à l’Ukraine.

Si l’Allemagne s’ouvre à l’endettement, il est permis de penser qu’elle pourrait également s’ouvrir à des emprunts européens qui favoriseraient des politiques industrielles communes et permettraient des investissements dans la Défense européenne et le développement de l’aide militaire commune à l’Ukraine.

Les terrains sur lesquels la force d’entrainement franco-allemande pourrait se reconstituer et s’élargir à la Pologne sont déjà largement esquissés. Tant au Conseil européen qu’au Parlement et à la Commission, les rangs de la gauche, de la droite, des Verts et du centre en seront resserrés au détriment des extrêmes-droites. L’épouvantail trumpiste peut bien plus probablement affirmer l’Union que la déliter car, en politique, nécessité fait loi.

 

Pascal Canfin (député)
> Après 1000 jours de guerre, nous sommes unis avec l’Ukraine pour défendre la paix, la liberté, la stabilité et la sécurité.

> Quand l’ensemble du Parlement européen applaudit le président ukrainien, les rares députés d’extrême droite présents restent les bras croisés. Quelle honte de ne même pas être capable d’applaudir un président qui se bat avec son peuple pour sa liberté et sa souveraineté !