lundi 17 septembre 2018

Actualités du Centre. Critiques de Macron: Bayrou tente, une nouvelle fois, de mettre de l’eau dans son vin

Amis?
C’est devenu une habitude qui durera ce qu’elle pourra.
François Bayrou, dans un premier temps, se tait et ronge son frein contre un président (Macron) et un parti majoritaire (LREM) qui ne vont pas dans le sens qu’il veut et qui ne respectent pas assez sa personne et son parti, le MoDem.
Dans un deuxième temps, incapable de se contrôler, il rue dans les brancards avec des mots durs et des phrases assassines.
Et puis, dans un troisième temps, il essaye de déminer ses attaques en mettant de l’eau dans son vin.
Quand la carafe d’eau sera vide, personne ne le sait exactement et sans doute pas Bayrou lui-même…
Toujours est-il qu’après sa sortie agressive dans Le Figaro sur un président et une majorité qui n’écoutent personne, il a repris ces thèmes lors de son passage au 20 heures de TF1 mais avec plus de nuances et de volonté d’apaisement.

Extraits de l’interview sur TF1:

Est-ce que, comme le dit Marine Le Pen, Emmanuel Macron a raté sa rentrée?
Non, je ne suis pas du tout d'accord avec cette phrase. Cette phrase est destinée à créer la guerre électorale.
Elle n'est pas la seule a le dire...
C'est vrai, c'est la guerre électorale qui se joue en cette rentrée et qui est absolument cruciale. Le Président de la république a été élu non pas par hasard comme certains le disent, mais parce que l'on était devant des impasses de tous les côtés. On avait des partis politiques qui alternativement exerçaient le pouvoir et qui ne résolvaient aucune question. Il a été choisi pour cela sur des intuitions fortes et justes. Aujourd'hui, la question est le lien de ce Président de la république et de ce projet avec l'opinion. Parce que l'élection présidentielle est un contrat signé à deux: le Président de la république d'un côté, les Français de l'autre.
Est-ce que je peux vous citer, Monsieur Bayrou, vous avez dit il y a quelques jours: «Les Français ne voient plus bien où conduisent les réformes.» Qu'est-ce que ça veut dire concrètement et qu'est-ce que vous dites au Président?
C'est exactement le risque dans lequel nous sommes. Il ne peut pas y avoir d'adhésion des français –  comme citoyens, ou dans leurs familles, ou dans leur entourage proche – il ne peut pas y avoir de soutien de la part des Français si l'on a pas le soin ou le soucis d'expliquer et de réexpliquer, et de constamment dire dans quelle direction on va. Les réformes, on savait qu'elles étaient nécessaires, encore faut-il les réunir dans cette explication-là.
Laquelle avez-vous en tête?
Il y en a beaucoup, je vais prendre l'essentiel: les réformes qui touchent au déficit public, à la dette, aux économies nécessaires. Il faut les replacer dans un ensemble qui est très simple: si jamais nous ne réussissons pas à faire des économies, notre pays va devenir un pays paralysé, un pays faible, il n'aura plus d'ailleurs accès au crédit, c'est l'un des thèmes que j'ai défendu dès 2007.
On va d'ailleurs vous montrer quelques chiffres. Entre 2007 et aujourd'hui, la dette a doublé. Elle atteint plus de deux-cent deux mille milliards d'euros, 98% du PIB. Emmanuel Macron ne fait pas ce qu'il faut, clairement?
Si, il fait ce qu'il faut, mais il faut que l'on comprenne une chose simple: il n'y aura pas d'économies, il n'y aura pas d'équilibre des dépenses publiques, s'il n'y a pas de réforme de l'Etat. C'est l'Etat à la française, qui comme vous savez s'occupe de tout, et en réalité de l'argent qui est mal placé, qui est mal dépensé. Et vous voyez bien que de ce point de vue-là, c'est aux Français qu'il faut s'adresser. C'est avec eux qu'il faut parler pour que ce soutien se crée et se renforce. De la même manière: deuxième question – et vous savez bien qu'elle est essentielle – c'est la question de l'Europe.
Alexandre Benalla va devoir se rendre devant la commission d'enquête du Sénat, ce qui a provoqué la colère de l'exécutif et notamment de Christophe Castaner qui dit que les sénateurs sont une menace eux-mêmes pour la République et qu'ils outrepassent leur pouvoir. Est-ce que vous êtes d'accord avec cela et que vous inspire cette opposition entre les parlementaires et l'exécutif ?
Je pense que cette opposition est un danger, est un risque. Je pense qu'il n'y a rien à craindre de l'audition que le Sénat va organiser. Le rôle du Président est parfaitement clair, défini dans la Constitution, «il assure par son arbitrage le fonctionnement régulier des pouvoirs publics.» Cela veut dire que tout le monde est à sa place. Le Président est à sa place, il est le garant. Le Président de la République, particulièrement celui-là qui a été élu pour ça, est le garant d'une démocratie nouvelle. Dans cette démocratie-là, c'est normal que le Parlement joue son rôle. Il ne faut pas naturellement qu'il sorte de ce rôle et qu'il essaie d'instrumentaliser, mais je n'en vois pas de raisons: il y a eu plusieurs auditions des collaborateurs du Président de la république au Sénat, on a vu ce qu'était cette affaire – c'est à dire pour moi absolument clair: c'est un homme jeune qui se trouve porté à des responsabilités d'organisation auprès du Président de la République et qui se met à jouer les «cow-boys» en allant se heurter avec des manifestants. C'est naturellement répréhensible, mais ça n'est évidemment pas un crime contre l'Humanité devant lequel on se trouve donc! Il faut relativiser et rééquilibrer.