mercredi 22 juin 2016

Présidentielle 2017. Sondage: Le trou d’air se confirme pour Bayrou, entre 9,5% et 12%

La deuxième vague du sondage Elabe pour Les Echos et Radio classique en vue de la présidentielle 2017, confirme le trou d’air dans les intentions de vote en faveur de François Bayrou.
Le président du Mouvement démocrate obtient, selon les scénarios, entre 9,5% et 12%.
Il obtient son plus haut score (12%) si le candidat LR est Bruno Le Maire.
Dans cette configuration, il se retrouve en quatrième position, derrière Marine Le Pen (30%), Bruno Le Maire (22%), François Hollande (15%) et devant Jean-Luc Mélenchon (11%).
Il obtient son plus bas score (9,5%) en cas de candidature de François Fillon pour LR et de Nicolas Hulot pour les écologistes.
Dans cette configuration il se retrouve en sixième position derrière Marine Le Pen (27%), François Fillon (23%), François Hollande (13%), Jean-Luc Mélenchon (11%) et Nicolas Hulot (10%).
En cas de candidature de Nicolas Sarkozy pour LR, il obtient 11,5% (sans Hulot) et 10% (avec Hulot) des intentions de vote, loin derrière Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et à distance respectable de François Hollande.
Comme il avait été remarqué dans des sondages antérieurs, les électeurs mécontents de François Hollande vont plutôt vers Jean-Luc Mélenchon que vers le leader du MoDem.
De même, ce dernier semble perdre des électeurs au profit de Nicolas Sarkozy (entre 13% et 14% des électeurs de François Bayrou en 2012, voteraient au premier tour pour Nicolas Sarkozy).
En outre, une candidature de Nicolas Hulot empiète manifestement sur son score puisque c’est dans cette configuration qu’il obtient ses plus mauvais résultats.
Une autre preuve vient de ce que 12% des électeurs de François Bayrou en 2012 voteraient pour Nicolas Hulot au cas où le président du MoDem ne serait pas candidat (contre 60% qui choisiraient Alain Juppé et 9%, chiffre élevé, qui choisiraient Marine Le Pen).
De son côté, Alain Juppé demeure largement en tête avec 39% des intentions de vote (37% en cas de candidature de Nicolas Hulot), soit 13 points devant Marine Le Pen.
A noter que l’institut Elabe a posé une question supplémentaire (comme il le fera lors de chaque vague), celle-ci portant, cette fois-ci, sur la crédibilité pour défendre les intérêts de la France en Europe et à l’international.
Sur une liste de dix personnalités, Alain Juppé se classe en tête avec 39%.
François Bayrou se classe en dernière position, à égalité avec Manuel Valls, avec 11%.
Une autre personnalité de l’axe central se trouve dans cette liste, Emmanuel Macron, qui arrive en quatrième position avec 19%.
(Sondage Elabe réalisé les 20 et 21 juin 2016 par internet auprès d’un échantillon de 926 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella
  


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Présidentielle USA 2016. Clinton: «Cette élection en dira beaucoup sur ce que nous sommes en tant que peuple»

Mettre en place le rêve américain du XXI° siècle, voilà l’objectif qu’Hillary Clinton s’est assignée si elle est élue présidente des Etats-Unis le 8 novembre prochain, lors d’un discours à Columbus (Ohio).
Ainsi, chacun doit pouvoir construire et atteindre son rêve, pas en «détruisant» ceux des autres comme elle a accusé Donald Trump de le faire depuis qu’il est dans les affaires mais en collaborant à l’édification de ceux tous les autres.
Son nouveau message c’est donc «stronger together» (plus forts ensemble).
Dans son intervention, elle a dévoilé les grandes lignes de son programme économique qu’elle devrait détailler dans les semaines à venir.
Elle a répété qu’elle voulait une économie plus juste qui bénéficie à tous et pas seulement aux plus riches, avec des salaires plus élevés.
Elle a rappelé qu’elle s’était toujours battue dans sa vie et son parcours politique pour la justice sociale.
Et pour elle, une des missions qu’elle aura, une fois élue présidente des Etats-Unis, sera de faire en sorte que de nombreux emplois payés à un juste salaire soient créés, notamment pour les familles les plus défavorisées.
Elle a également annoncé qu’il y aurait de nouveaux impôts pour les super-riches et les entreprises, notamment celles du secteur de la finance, qui font d’énormes bénéfices, bénéfices qu’elle veut que les entreprises partagent en partie avec leurs salariés.
Elle a indiquée qu’elle lutterait pour étendre l’assurance santé à tous, expliquant qu’un enfant supplémentaire qui en bénéficiait était sûrement un détail à Washington mais que cela faisait une énorme différence pour sa famille.
Elle veut en outre augmenter les dépenses dans les infrastructures dont beaucoup sont en piteux état, voire inexistantes, mais aussi aider les entreprises à la pointe de la technologie ainsi que celles dans le secteur de l’énergie propre, sans oublier les petites et moyennes entreprises pourvoyeuses de la majorité des emplois.
Elle compte également s’attaquer aux dettes des étudiants qui résultent de l’obligation qu’ils ont de prendre des crédits pour être capables de financer leurs études et qui grèvent ensuite pendant des décennies leurs budgets afin de tenter de les rembourser.
Dans le même temps, elle souhaite pouvoir permettre à de nombreux Américains qui n’en ont pas les moyens d’aller à l’université.
Elle a, par ailleurs, déclaré qu’elle serait très attentive aux bonnes règles du commerce international afin d’éviter des accords de libre-échange qui ne seraient pas justes pour les Américains, tout en parlant des pratiques discutables de la Chine en matière de libre concurrence avec le dumping en faveur de ses propres entreprises et les barrières injustifiées à l’entrée de produits étrangers.
Quant Donald Trump attaque son propre pays en prétendant que c’est un «pays de perdants (loosers)» et que le monde entier se moque des Américains, elle a indiqué ne pas partager sa vision négative de ses compatriotes parce qu’elle croyait dans leur capacité à l’innover et à fabriquer des produits attractifs pour les 95% de consommateurs qui ne vivent pas aux Etats-Unis et qui envient ses habitants comme elle a pu le constater en visitant cent-douze pays lorsqu’elle était la secrétaire d’Etat de Barack Obama.
Elle a ajouté que Trump voyait les Américains comme des gens qui ont peur, qui n’ont pas confiance en eux et qui préfèrent la division à l’unité, la construction de murs plutôt que de ponts.
Pour lui, a-t-elle continué, la meilleure façon d’aller de l’avant c’est de retourner en arrière en glorifiant les instincts les plus mauvais du peuple américain.
A l’inverse, elle s’est prononcée pour une Amérique unie qui regarde toujours vers le futur pour créer une société plus juste et plus moderne qui bénéficie à tous.
Une bonne partie de son discours a été de mettre en garde contre le projet économique et social de Donald Trump qui, dit-elle, est condamné par les «liberals» et les conservateurs, les démocrates et de très nombreux républicains ainsi que par des experts de tous bords qui pointent son inconséquence et son irresponsabilité qui pourrait conduire le pays dans une crise sans précédent.
La centriste a à nouveau pointé les graves incompétences de Donald Trump pour gouverner le pays en prenant en exemple, outre ses propositions, ses comportements répétés de voyou dans les affaires et vis-à-vis des gens qui travaillent ou ont travaillé avec lui.
Elle a rappelé qu’il avait mis exprès ses entreprises en faillite quatre fois après avoir accumulé des «montagnes de dettes» (elle l’a d’ailleurs baptisé le «roi de la dette»), mettant au chômage des centaines de personnes alors que lui s’en sortait sans dommage.
D’ailleurs, Trump a toujours revendiqué clairement ces pratiques qui jouent avec la loi sans véritablement la violer.
Selon elle, Trump serait encore plus «dangereux» pour l’économie des Etats-Unis qu’il ne l’a été pour ses nombreuses entreprises qui ont du fermer leurs portes.
Ses mesures creuseraient les déficits en centaines de milliards de dollars comme des experts indépendants l’ont calculé et le pays serait conduit à coup sûr à la faillite.
Elles feraient en sorte que le pays ne serait plus crédible et capable de travailler avec les autres pays dans le monde.
A l’intérieur, l’inflation serait énorme et le chômage augmenterait très fortement, le tout impactant d’abord les classes moyennes et les plus défavorisées pendant que son programme de baisse des impôts pour les plus riches creuseraient encore les inégalités au profit notamment des financiers de Wall Street.
Elle n’a pas oublié, non plus, de lui demander d’enfin publier sa feuille d’impôts comme tous les candidats à la présidentielle l’ont fait et le font depuis quarante ans, ce qu’il refuse de faire pour l’instant, entretenant la suspicion sur sa fortune et ses affirmations.
En effet, de forts doutes existent sur le montant qu’il a payé qui signifierait qu’il n’est peut-être pas aussi riche qu’il le prétend ou qu’il n’aurait pas donné autant d’argent qu’il l’affirme aux associations d’aide aux personnes en difficultés ou qu’il n’aurait pas payé d’impôt, voire les trois à la fois!
Une publicité politique d’Elisabeth Warren, la sénatrice démocrate du Massachussetts, a ainsi rappelé que la dernière fois que Trump l’avait publiée, il avait payé… zéro dollar d’impôt.
La stratégie de la candidate démocrate est désormais bien cernée.
Etre celle qui va faire barrage à Donald Trump à tous prix est en effet la posture qu’elle a décidé d’endosser en se présentant, non comme la favorite et la candidate de l’establishment, mais bien comme la challenger qui doit affronter l’homme à abattre parce qu’il embobine les électeurs avec ses mensonges, ses fausses promesses et ses logorrhées xénophobes, racistes et globalement contre tous ceux qui ne pensent pas comme lui.
Cette stratégie présente pour elle que des avantages en l’état actuel de la campagne.
Elle permet, en mettant en scène Trump comme l’élément central de l’élection, d’en faire le repoussoir en utilisant ses propos et ses actes présents et passés afin de montrer sa dangerosité pour le futur.
Elle permet aussi à Clinton de ne pas être catalogué comme la candidate à abattre.
Elle lui permet également de se présenter comme une sorte de nouvelle Hillary où son passé est bien moins important que son présent et son avenir face à un Trump qui a tellement plus de boulets aux pieds qu’elle.
Elle a terminé son discours en affirmant que Trump ne pouvait pas être élu président des Etats-Unis et qu’elle avait confiance dans les Américains pour lui barrer la route et l’empêcher de détruire leurs rêves au profit unique du sien:
«Nous ne pouvons pas mettre une personne comme lui avec toutes ses promesses vides dans une position de pouvoir vis-à-vis de nos existences; nous ne pouvons le laisser mettre en faillite l’Amérique comme si elle était l’un de ses casinos qui ont déposé leurs bilans; nous ne pouvons le laisser jouer l’avenir de nos enfants aux dés.»
Pendant ce temps, le promoteur newyorkais a envoyé de multiples tweets, répondant aux attaques factuelles de Clinton qui s’appuyaient sur des réalités avérées, par des grossièretés sur la personnalité d’Hilary Clinton et des insinuations sur de soi-disant pratiques frauduleuses sans la moindre preuve.
Comme d’habitude depuis le début de sa campagne face à tous ses adversaires…
Enfin, Hillary Clinton a déclaré avec emphase que «Cette élection en dira beaucoup sur ce que nous sommes en tant que peuple», signifiant l’importance du vote de novembre prochain pour l’avenir du pays.
Cette affirmation, elle l’avait déjà faite lors d’un discours précédent où elle avait expliqué que «Cette campagne est différente des autres, elle concerne ce que nous sommes en tant qu’Américains et qui nous sommes».

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

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Actualités du Centre. Espagne. Législatives: pas de percée des centristes dans les sondages

Alberto Rivera, président de Ciudadanos
Alors qu’ils s’étaient vus en faiseurs de roi lors des dernières législatives de décembre 2015 avant d’enregistrer des résultats bons mais décevants par rapport à leurs ambitions, les centristes de Ciudadanos présidés par Alberto Rivera plafonnent aujourd’hui dans les sondages à un niveau tout juste au-dessus de celui qu’ils avaient obtenus alors, se retrouvant à la même quatrième position, loin des trois premiers le PP (Parti populaire), Podemos (devenu Unidos Podemos depuis son alliance avec des députés communistes à la chambre des députés) et le PSOE (Parti socialiste), dans l’ordre.
Mais selon certaines projections, avec des résultats en haut de la fourchette, le PP et Ciudadanos pourraient avoir le nombre députés requis pour former une coalition de centre-droit.
Néanmoins, si c’est Podemos et le PSOE qui obtiennent ces bons résultats en haut de la fourchette, c’est eux qui pourraient avoir la majorité.
Le seul hic, c’est que Ciudadanos ne veut pas d’une alliance avec le PP et que le PSOE n’en veut pas avec Unidos Podemos…
Selon certains observateurs, ces élections qui se déroulent parce qu’aucun accord de gouvernement n’a été possible entre les quatre grands partis après le résultat des législatives de décembre pourraient ne rien changer du tout et aboutir au même blocage politique.
Une chose semble sûre, du côte du Centre, c’est qu’il ne fera pas une percée qui lui permettrait d’être en mesure de dicter ses conditions.
A noter que le premier ministre de droite sortant, Mariano Rajoy (PP), qui gouverne sans majorité depuis décembre comme le prévoit la Constitution, a fait un appel aux électeurs modérés pour qu’ils votent pour sa formation afin de distancer nettement Unidos Podemos.
Un appel qui, s’il était entendu, pourrait faire du tort à Ciudadanos.
L’élection aura lieu dimanche 26 juin mais il n’est plus possible de publier des sondages, la loi électorale les interdisant une semaine avant le scrutin.
Les derniers ont donné les projections suivantes:
- Parti populaire (Droite), autour de 30% des intentions de vote et entre 116 et 134 députés;
- Ciudadanos (Centre), entre 14% et 15% des intentions de vote et entre 34 et 50 députés;
- Parti socialiste ouvrier espagnol (Gauche), autour de 20% des intentions de vote et entre 65 et 85 députés;
- Unidos Podemos (extrême-gauche), entre 24 et 25% des intentions de vote et entre 76 et 94 députés.
Rappelons qu’en décembre 2015, le PP avait obtenu 28,7% des voix et 123 députés, le PSOE, 22% des voix et 90 députés, Unidos Podemos, 20,7% des voix et 69 députés, Ciudadanos, 13,9% et 40 députés.