dimanche 5 juin 2022

Propos centristes. France – Les 5 objectifs du quinquennat / Conseil national de la refondation / Pouvoir d’achat et inflation / Croissance économique / Plein emploi / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Election législatives…

Voici une sélection, ce 5 juin 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
>J’ai porté cinq objectifs pendant la campagne : l’indépendance (industrielle, militaire, alimentaire…), le plein emploi, la neutralité carbone, les services publics pour l’égalité des chances et la renaissance démocratique avec la réforme institutionnelle.
Pour les atteindre, je veux réunir un Conseil national de la refondation, avec les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et de citoyens tirés au sort.
Il faut rassembler la Nation autour de ces priorités. Ce Conseil, que je lancerai moi-même, sera enclenché dès après les législatives. Je souhaite que la Première ministre et son gouvernement puissent le faire vivre.
Il y aura une première séquence de plusieurs jours puis des rendez-vous réguliers. Ce sera l’instance dans laquelle nous ferons vivre nos réformes. La première sera le pouvoir d’achat. Nous allons apporter des réponses aux fonctionnaires avec le point d’indice, aux retraités…
Dès cet été seront votés la loi pouvoir d’achat et un texte de simplification et d’urgence pour les projets d’énergie. Ensuite, nous entamerons les grands chantiers : production, écologie, services publics.
Quant au travail sur la réforme des retraites, qui est indispensable au financement de nos transformations, il commencera après ce Conseil et la réforme entrera en vigueur dès l’été 2023.

> Nous sommes dans une ère historique qui impose de changer profondément de modèle et puis la guerre est là. Dans le cadre de ce Conseil national de la refondation, je veux que, sur l’école et la santé, soient définis nos objectifs et les moyens. Puis, dès septembre, je souhaite que des discussions aient lieu sur le terrain, dans les 1.200 bassins de vie, auxquelles seront associées toutes les parties prenantes. Pour la santé, par exemple, les médecins, les paramédicaux, les élus et nos associations de patients.
On va se donner plusieurs mois pour identifier les besoins et bâtir des projets. En sortira une feuille de route et des moyens chiffrés. Idem pour l’école. On mettra ensemble personnels éducatifs, parents d’élèves, personnel périscolaire, élus et lycéens. Cette révolution culturelle part du terrain et associe tous les acteurs. Nous mettrons les moyens correspondants.
Les Français sont fatigués des réformes qui viennent d’en haut. Ils ont plus de bon sens que les circulaires. Paris doit être au service du terrain.

> Il faut distinguer agir vite et fort et la précipitation. La guerre en Europe aura des conséquences directes sur nos vies. Le temps des crises durera. J’ai utilisé les premières semaines de ce mandat pour demander au gouvernement un texte sur le pouvoir d’achat (pour les salariés, les fonctionnaires, pour les jeunes, pour les bénéficiaires de minimas sociaux, sur l’alimentation, etc.). Ces dernières semaines ont aussi été consacrées au soutien à l’Ukraine. Puis, il y a eu le temps des investitures et de la formation du gouvernement.

> Une réélection n’est pas une élection. En 1988 et en 2002, y avait-il eu un état de grâce? Nous vivons une période historique et exceptionnelle. Il n’y a pas de semaines folles ou des mois heureux.

> Il faut répondre en profondeur au mal. Nous devons revaloriser la profession d’enseignant, réexpliquer qu’il s’agit d’un métier essentiel. Il faut aussi revaloriser les salaires, donner de la liberté pédagogique et accompagner les premières années, y compris pour que les jeunes enseignants puissent se loger. Et permettre aux directrices et directeurs d’établissement de donner leur avis sur le recrutement. Cela permet de s’assurer que la personne recrutée adhère au projet pédagogique.
> Le chèque alimentaire doit être simple. L’idée est plutôt qu’il soit versé en une fois. Ensuite, il faudra aller vers des dispositifs plus ciblés comme sur l’essence, avec un dispositif pour les gros rouleurs dès cet automne.
La bonne réponse au pouvoir d’achat, c’est-à-dire en agissant à la racine, est double. La première, c’est continuer notre investissement pour que plus de gens aient un travail et que le travail paye mieux. Dès cet été, la réforme France Travail, pour ramener le plus possible de chômeurs vers l’emploi, va être engagée. La seconde réponse est d’accélérer la sortie de nos dépendances au gaz et au pétrole.

> [Excès de vitesse de moins de 5km/h sans retrait de points] Un travail est en cours. Cette philosophie qui consiste à garder notre exigence en matière de sécurité routière et avoir du bon sens est une bonne philosophie.

> [Crise à l’hôpirtal] Notre pays considère que tout problème a forcément une solution heureuse dans l’argent public. Ce n’est pas vrai. Nous avons revalorisé deux millions de soignants, avec des revalorisations qui vont de 184 à plus de 400 euros par mois ! On a investi 19 milliards qui vont petit à petit arriver. Les personnels hospitaliers ont le sentiment d’un tunnel dont ils ne sortent jamais. Il faut regarder où il y a des besoins service d’urgence par service d’urgence, Samu par Samu, territoire par territoire. Dès juillet, on va prendre des décisions d’urgence indépendamment du conseil de refondation pour permettre une réponse adaptée à la centaine de situations identifiées. 

> Il ne faut pas confondre les difficultés de nos hôpitaux avec la suspension des personnels de santé non vaccinés. On parle de personnels qui ont fait le choix en conscience, contestable sur le plan déontologique, de ne pas protéger les autres. Lorsque les autorités sanitaires nous diront qu’on est revenu dans une situation qu’on appelle endémique, qu’il n’y a plus de risque, à ce moment-là, un travail de réintégration se fera. Mais pour toutes ces personnes qui sont suspendues, je rappelle qu’un accompagnement social, dans les Antilles en particulier, a été proposé.

> Un bon système de santé fonctionne quand la prévention est là. C’est une de nos faiblesses structurelle. Et quand je parle de prévention, c’est aussi la vaccination. Se vacciner contre la grippe, contre les virus connus est un élément important d’une politique de prévention.

> [Nucléaire] Nous avons des standards de sécurité qui ont beaucoup monté depuis dix ans et grâce auxquels nous avons un nucléaire sûr dans notre pays. Dès qu’il y a le moindre défaut, tout de suite on suspend pour le comprendre et corriger. La feuille de route est énorme, c’est pour ça que j’ai souhaité mettre en place un vrai ministère de l’énergie indépendant.
On va accélérer nos investissements sur le parc existant, sur le nouveau parc et sur les innovations pour aller vers des réacteurs modulables et de petite taille, de même que sur les énergies renouvelables. (…)
Je veux vous rassurer : il n’y a aucun risque de coupure [d’électrivité] parce que quand il y a des besoins, on s’approvisionne sur le marché européen. Quand j’entends à l’extrême-gauche ou à l’extrême- droite des propositions consistant à dire qu’il faut sortir du marché énergétique européen, c’est une absurdité ! Ce que proposent M. Mélenchon comme Mme Le Pen, c’est le black-out, un risque de coupure !
Aujourd’hui, il y a des semaines où ne produit pas assez et EDF achète l’énergie chez les voisins. A l’inverse, il y a des semaines où l’on produit plus que ce dont on a besoin et on vend notre énergie aux voisins.

> J’ai fait le choix de mettre l’écologie au cœur du gouvernement. Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, la Première ministre est chargée de la planification écologique. C’est dans son titre, et ça va tout irriguer. C’était une demande des écologistes et des scientifiques, qui préfèrent avoir une bonne organisation à la tête de l’Etat plutôt qu’une personnalité qui ne prend pas les bonnes décisions et n’a pas les moyens d’agir. Et nous allons commencer dès cet été avec la loi pour faciliter les projets d’énergie et dès la rentrée en engageant le déploiement de capteurs de qualité de l’air dans les écoles.

> [Constitution du gouvernement] Les choix que j’ai faits, à la fois de la Première ministre et pour le gouvernement, traduisent à la fois la continuité, la solidité et le renouvellement.

> Pap Ndiaye incarne l’égalité des chances et le parcours républicain. Avec des sensibilités certes différentes de Jean-Michel Blanquer, mais dans une continuité, parce que la politique qui sera appliquée est celle dans laquelle je m’engage devant les Françaises et les Français.
Pap Ndiaye n’est pas de celles et ceux qui remettent en cause l’universalisme républicain comme j’ai pu l’entendre. Je l’ai également choisi, enfin, parce que nous avons des réformes essentielles à engager.
Il faudra déployer l’évaluation des savoir fondamentaux en CM2 et mener des transformations inédites au collège, notamment au niveau de la 6e , qui est une classe bascule, comme l’est le CP.

> Nous avons aidé et accompagné la libération de la parole face aux violences que subissent les femmes. C’est un combat que j’ai mis au cœur de ce quinquennat, l’égalité femme-homme restant la grande cause. La protection de la présomption d’innocence est importante aussi. Damien Abad y a droit comme tout citoyen. Je souhaite qu’il puisse mener à bien son travail.

> [Pagaille au Stade de France] J’ai été comme nous tous indigné par le désordre sous toutes ses formes et par ce que nous avons vu. Je suis attaché à l’ordre et au calme. J’ai une pensée pour les familles qui ont été bousculées, qui n’ont pas pu accéder aux places qu’elles avaient payées. C’est pour cela que je souhaite qu’on puisse les indemniser le plus vite possible.
Je veux aussi la transparence. J’ai demandé au gouvernement de clarifier ce qui s’est passé, de déterminer les responsabilités et de les expliquer dans les moindres détails à nos compatriotes, aux Britanniques et aux Espagnols.

> Il y a un problème de violence. Il faut avoir une grande exigence à l’égard des forces de l’ordre. J’ai toujours été très exigeant là-dessus, mais je ne connais aucun policier ou gendarme qui s’engage pour autre chose que pour protéger ses compatriotes. Le problème, c’est que la violence est de plus en plus désinhibée dans l’espace public. Il y a aussi un immense chantier à mener sur les réseaux sociaux.

> Il y a une jolie formule de Sylvain Tesson qui dit que « la France est peuplée de gens qui vivent au paradis mais croient être en enfer »… Notre démocratie vit une crise comme toutes les démocraties. C'est pour cela aussi que je veux prendre cette nouvelle méthode. Nos compatriotes veulent être associés aux décisions.
Je mettrai en place la commission transpartisane promise durant la campagne dès cet automne. Notre système est imparfait. Mais je vois dans le projet de Jean-Luc Mélenchon ou de madame Le Pen un projet de désordre et de soumission. Ils expliquent qu’il faut sortir de nos alliances, de l'Europe, et bâtir des alliances stratégiques avec la Russie. C’est la soumission à la Russie.
J'ai lu le programme de la Nupes. Ils y citent 20 fois le mot taxation et 30 fois le mot interdiction, ce qui donne une idée assez claire de l’esprit du programme. C'est un projet de liberté sans doute ? Cela ne va pas rendre les gens fous, ça ?

> Je souhaite que, dans la continuité de l’élection présidentielle, les Français fassent le choix de la solidité : d’une majorité stable et sérieuse pour les protéger face aux crises et pour agir pour l’avenir. Après, Il y a une Constitution. Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas. Le Président choisit la personne qu'il nomme Premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au Président.

> [Abstention] Toutes les démocraties sont concernées. Je vois un paradoxe dans nos sociétés où la volonté de s'exprimer est très forte mais avec une désaffection pour les élections. Il faut redonner de la vitalité à notre débat démocratique. C’est pour cela que je veux ouvrir la question de la proportionnelle. Je souhaite lancer cette réforme à l’automne et avoir les conclusions, dès 2023.

Je suis allé à Kiev en février pour tenter d’éviter la guerre. Aujourd’hui, je n’exclus rien. Nous venons de prendre une décision historique avec le sixième paquet de sanctions avec un embargo sur 90% du pétrole russe. Nous voulons accroître le soutien financier et militaire à l’Ukraine. Et enfin, tout faire pour sortir les céréales d’Ukraine. Les Ukrainiennes et les Ukrainiens se battent avec courage, ils méritent notre soutien et notre respect. Les livraisons d’armes à l’Ukraine se poursuivent.

> J’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements. Il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La situation est préoccupante, c’est vrai. C’est pour ça que j’y ai mis tant de temps et d’énergie. Je ne compte plus les conversations que j’ai eues avec Vladimir Poutine depuis décembre. En tout une centaine d’heures en transparence et à la demande de Volodymyr Zelensky. Il ne faut pas humilier la Russie pour que le jour où les combat cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques. Je suis convaincu que c’est le rôle de la France d’être puissance médiatrice.

> Je pense quez Vladimir Poutine, et je lui ai dit, qu’il a fait une erreur historique et fondamentale pour son peuple, pour lui-même et pour l’Histoire. La Russie n’en demeure pas moins un grand peuple. Je pense qu’il s’est isolé. S’enfermer dans l’isolement est une chose, savoir en sortir est un chemin difficile.

> [Pénuries à cause de la guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il n’y aucun risque. Mais quand il y a une pénurie parfois, c’est lié à des comportements de stockage car justement les gens en ont peur.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Je suis sidéré de voir cette France des scrogneugneux, qui, à chaque fois que nous faisons une proposition, vous tombe dessus à bras raccourcis.

> [Inflation et pouvoir d’achat] Notre première responsabilité est de protéger les Français. La France est le pays qui gère le mieux cette inflation. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Thierry Breton, le commissaire européen chargé du marché Intérieur.
Pourquoi ? Parce qu'avec le président de la République, nous avons anticipé cette inflation. On a bien vu que la reprise était très forte. Donc, il y allait avoir des tensions sur l'offre de produits. Puis, il y a eu la crise ukrainienne qui s'est rajoutée début 2022. Et tout cela a provoqué la flambée des prix.
Mais j'ose espérer que les chaînes de valeur se remettront en ordre dans le courant 2023. (…) L'inflation  retournera à un niveau raisonnable dès l'année prochaine. Mais cette inflation raisonnable restera plus élevée que ce à quoi nous étions habitués avant.
> La transition écologique coûte très cher et tire les prix vers le haut. Et, la régionalisation des chaînes de valeur, le fait qu'on se remettre à produire chez nous.

> Nous aurons une croissance positive en 2022. L'économie française est solide. Elle a su faire face à la crise du Covid19. Elle a été relancée plus vite que toutes les autres et à retrouvé son niveau d'avant crise. C'est bien la preuve qu'elle a du ressort.

> Nous gardons un taux de chômage qui reste encore trop élevé. Le premier objectif du quinquennat est le plein emploi, ensuite nous ferons en sorte que nous n'ayons pas le taux le plus faible de personnes de plus de 55 ans qui travaillent dans les pays développés, c'est l'objectif de la réforme des retraites.

> Ceux qui proposent la retraite à 60 ans, mentent aux Français.

> Des discussions sont déjà engagées avec les Émirats arabes unis, il faut que nous trouvions une alternative au pétrole russe.

> [Pagaille au Stade de France] La vie de la nation ne se résume pas à un événement infiniment regrettable qui s'est passé au Stade de France.

> [Pap Ndiaye] C'est un homme qui m'inspire du respect et de la fierté.

> [Mélenchon] Je le caractérise par trois choses : par son autoritarisme, regardez son projet, il est plein d'obligations et de contraintes, par la collectivisation des moyens de production, le refus du travail et par un projet communautariste dans lequel la nation n'est plus une nation universelle et unie.

> [Nupes] fait partie de ces formations politiques qui veulent faire le bonheur des gens à leur place, je m'en suis toujours méfié.

> [Marine Le Pen] Elle est dans les mains de Vladimir Poutine, si elle veut continuer à apporter 800 millions de dollars par jour à V. Poutine, c'est son droit.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> Pour la première fois depuis vingt ans, 65 départements ont connu en même temps une vigilance orange. Ces intempéries ont causé un décès et quinze blessés dont deux graves. Je veux avoir une pensée pour les victimes et leurs familles.
Je veux remercier l’ensemble des services de l’Etat et des collectivités locales qui sont intervenus pour faire face aux intempéries. Plus de 2 500 sapeurs-pompiers et effectifs de la
Sécurité civile qui, face à ces fortes intempéries, ont réalisé plus de 3.500 interventions.

> Merci aux policiers qui ont interpellé à la gare Montparnasse un homme qui transportait un fusil d'assaut et un pistolet automatique. Leur action quotidienne pour protéger nos concitoyens est essentielle.

 

Catherine Colonna (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Déjà 100 jours de guerre en Ukraine [3 juin]. Aujourd'hui je pense aux millions de réfugiés et déplacés et à toutes les victimes de cette agression.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Aux marins, femmes et hommes, engagés à bord du sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, admis aujourd’hui au service actif, je suis venu à Brest leur exprimer la reconnaissance de la Nation. Ils participent à notre protection avec professionnalisme et détermination.

> Le premier sous-marin nucléaire d’attaque de nouvelle génération, le Suffren, sera admis au service actif ce vendredi. C’est une étape importante dans l’ambition stratégique qu’a le chef de l’État pour nos armées depuis 2017. Quelques jours après ma nomination en tant que ministre des Armées, je tenais à partager cette étape importante avec les marins du bord et une partie de l’état-major de la Marine.

> [Les cotoyens] doivent interroger les programmes des candidats aux élections législatives. Attention à bien regarder les propositions des candidats. Ceux de la Nupes ne soutiennent pas, voire, souhaitent démanteler et remettre en cause profondément ce qu’est la dissuasion aujourd’hui, pourtant essentielle pour la France et le tissu économique de votre région. Il faut une majorité au Président pour continuer les programmes en cours. C’est le moment de la clarté et de la stabilité et en matière de Défense, je ne vois pas l’intérêt d’imposer une cohabitation.

> Nous sommes engagés dans des coopérations industrielles importantes notamment avec les Allemands, pour réfléchir à des systèmes de combat aérien du futur. Ce sont des sujets dont le prochain Parlement aura à connaître, à travers les choix et les moyens à allouer. Ce n’est pas le président de la République qui ouvre les crédits budgétaires, c’est l’Assemblée nationale et le Sénat. Et à ce sujet, je rappelle que Jean-Luc Mélenchon a voté contre la loi de programmation militaire actuelle et que Marine Le Pen s’est abstenue, ce qui aussi est un coup dur pour Brest.

> [Programme de modernisation des sous-marins lanceurs d’engins] Ce sera aussi, comme la question du deuxième porte-avions, au prochain Parlement de décider des moyens à allouer. Les réflexions et les dynamiques sont en cours. Ce qui a été fait pour la classe Barracuda bénéficiera technologiquement aux SNLE de troisième génération.

> L’Ukraine demande énormément d’attention  mais pas seulement, le Mali aussi. Le combat contre le terrorisme n’est pas terminé, ce que nous faisons dans cette région de l’Afrique est tout aussi déterminant pour la sécurité des Françaises et des Français.

 

Marc Fesneau (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> > [Agression de Jean-Michel Blanquer] La démocratie par nature c’est la non violence. Sinon c’est le totalitarisme qui s’impose. La loi du plus violent et du plus fort.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Fonction publique)
>
Le Conseil national de la refondation «sera l’instance dans laquelle nous ferons vivre nos réformes. La première sera le pouvoir d’achat». Notre feuille de retour est claire : agir pour les Français, avec une nouvelle méthode, fondée sur la concertation.

> > [Agression de Jean-Michel Blanquer] La violence n'a pas sa place dans le débat démocratique. Se soumettre au suffrage de nos concitoyens est ce qu'il y a de plus noble dans la vie politique et je sais que rien ne te détournera de cela.

 

Yaël Braun-Pivet (ministre des Outre-mer)
>
Faire travailler les hommes et les femmes, ensemble, pour construire des politiques qui amélioreront la vie des Français, de la circonscription, à la commission des lois : c’est la vision que je porte au quotidien et qui m’a fait rejoindre Emmanuel Macron!

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)

> [Agression de Jean-Michel Blanquer] S’attaquer à un candidat, c’est s’attaquer au cœur de notre démocratie. Nous pouvons toujours débattre, confronter des idées, ne pas être d’accord. Mais la violence, elle, est inacceptable.

> Journée mondiale de l‘environnement : en ce 5 juin, rappelons-nous que ce combat doit être mené chaque jour, chaque instant, car nous n’avons qu’une seule Terre.

 

Amélie Oudéa-Castéra (ministre des Sports et des Jeux olympiques)
>
La France recevra, en 2024, les premiers Jeux Olympiques et Paralympiques alignés sur l’Accord de Paris sur le climat. Le sport apportera toute sa contribution pour que, tous ensembles, nous puissions relever le grand défi écologique ?

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur)
> [Agression de Jean-Michel Blanquer]
La violence est l’ennemie du débat d’idées. La démocratie mérite mieux que ces comportements inacceptables.

> La France a besoin du projet que porte Emmanuel Macron.

> La réponse au pouvoir d’achat :
- continuer notre investissement pour que plus de gens aient un travail et que le travail paye mieux, avec la réforme France Travail dès cet été;
- accélérer la sortie de nos dépendances au gaz et au pétrole.

 

Olivia Grégoire (Porte-parole du gouvernement)
>
Écologie, pouvoir d’achat, plein emploi, indépendance, égalité des chances et institutions : à défis exceptionnels, méthode exceptionnelle !

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé de l’Europe)
> [Législatives]
Un combat essentiel. Pour faire avancer notre pays et non le bloquer dans la revanche. Pour l’écologie et l’Europe, pas les slogans et l’isolement. Pour le respect et la République, contre les invectives et l’extrémisme.

 

Partis politiques

● LaREM (futur Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Nous sommes engagés sur les sujets prioritaires pour les Français : pouvoir d’achat avec une loi d’urgence qui sera notre premier texte, environnement, santé, école. C’est aussi cela, l’enjeu des législatives : porter ces projets et ce travail avec une majorité à l’assemblée.

> Pouvoir d’achat, santé, écologie, éducation : pour répondre à ces défis, Emmanuel Macron dessine une nouvelle méthode. Avec le Conseil National de la Refondation, nous y associerons toutes et tous : les parlementaires y prendront toute leur part !

> [Conseil national de la refondation] Il ne s'agit pas de substituer le Parlement, ni le Conseil économique, social et environnemental. L'idée c'est d'associer tout le monde.

> [Désengagement des Français vis-à-vis de la vie politique] Je pense qu'on a un vrai problème sur ce sujet-là. C'est pour ça que la proposition du Conseil national de la refondation, c'est de dire : on ne peut pas continuer comme cela.

> [Trois objectifs de la  réforme des retraites] Remonter la pension minimum à 1.100 euros, mettre un terme aux régimes spéciaux, et pour cela il faut travailler plus, pour financer les retraites mais pas seulement.

> Les promesses de la Nupes sont belles. Mais leur prix, c’est un déficit jusqu'à 350 milliards. Cela équivaut à une famille qui dépense 6000€/mois quand elle en gagne 3000. La seule égalité que Mélenchon créera entre les Français, c’est qu’ils paieront tous plus d’impôts.

> Faire campagne, ça se passe sur le terrain, pas dans les conférences de presse parisiennes de Mélenchon. Nous sommes candidats à la députation, pas à faire du stand up.

> [Pagaille au Stade de France] Les images et les faits sont graves. Je souhaite que la transparence soit faite sur l'ensemble des dysfonctionnements et que nous les corrigions.

> [Violences sexistes et sexuelles] S'il y a une plainte, je souhaite que pour un ministre comme pour n'importe quel citoyen, il y ait non seulement de la transparence, mais aussi de la diligence.

> Nous devons être intraitables sur les violences faites aux femmes, en particulier dans le monde politique. Je suis aussi intraitable avec le fait qu'il appartient à la justice de dire le droit et de sanctionner.

> Je fais confiance aux responsables de l'Education nationale pour recruter les contractuels. Mais il ne s'agit pas de supprimer le statut des enseignants.

> Pour former des professionnels de santé il faut du temps, évidemment que ce quinquennat sera tendu. Pour les infirmières et aides-soignantes dans les EHPAD, on a besoin de recruter 50.000 personnes supplémentaires.

> Il y a une atonie générale sur la campagne, qui n'est pas une surprise. Les élections législatives qui suivent la présidentielle, c'est toujours un moment de faux plat sur le terrain.

> [Violences vis-à-vis des politiques et des élus] On voit ces derniers temps une violence qui monte et qui se banalise. La folie des réseaux sociaux y contribue très fortement. C'est insupportable, nous devons collectivement la condamner.

 

● MoDem
> [Tribune:« Le chèque alimentaire doit cibler les produits sains »]
Actuellement en campagne, nous sommes chaque jour interpellés dans nos circonscriptions par des Français qui voient flamber les prix dans leurs supermarchés. Selon les dernières estimations, l’inflation pourrait atteindre près de 10 % sur les produits alimentaires d’ici à la fin de l’année, soit une hausse moyenne de 500 euros par foyer du panier alimentaire annuel. Les plus touchés sont bien entendu les familles modestes dont la part de l’alimentation est la plus importante dans le budget mensuel. Le « chèque alimentaire » proposé par le président de la République nous semble donc être une mesure utile et concrète pour permettre aux Français les plus modestes de se nourrir dans ce contexte inflationniste sans précédent, au même titre que le bouclier énergétique déjà mis en place sur les prix de l’énergie et de l’essence.
Mais la création de ce chèque alimentaire peut être l’occasion historique de le mettre en place au service d’une politique de santé publique et de préservation de l’environnement. L’Inserm souligne qu’une augmentation de 10 % de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire est associée à une augmentation équivalente des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier. Or, ce sont les personnes les plus modestes qui consomment le plus de malbouffe (pizzas surgelées, nuggets, barres chocolatées, pâtes à tartiner) concentrant souvent au moins une dizaine d’additifs différents.
Par exemple, une famille « modeste  » achète deux fois plus de charcuterie en libre service qu’une famille « aisée ». Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces produits sont aujourd’hui responsables de 4 300 cas de cancer colorectal et de l’estomac en raison de la présence d’additifs nitrés, utilisés par les industriels pour allonger leur durée de conservation.
Le chèque alimentaire représente une opportunité inédite de renforcer les filières agricoles et alimentaires de qualité, celles qui offrent des produits sains, qui payent le juste prix aux producteurs et proposent des tarifs acceptés par les consommateurs. Afin de donner un coup de pouce à des acteurs vertueux de la chaîne alimentaire, nous nous battrons pour réserver le bénéfice du chèque alimentaire aux produits sains et non cancérigènes. Avec un tel dispositif, nous pouvons inciter les industriels – qui ne voudront pas se passer d’un surcroît de chiffre d’affaires représentant plusieurs milliards d’euros – à investir plus fortement dans des chaînes de production et des processus de fabrication plus durables, prenant en compte les alertes des scientifiques sur l’utilisation d’additifs et de produits phytosanitaires cancérigènes.
Le chèque alimentaire pourrait ainsi avoir une triple vertu : donner du pouvoir d’achat à court terme aux Français victimes de précarité alimentaire, baisser les prix des produits de qualité afin qu’ils deviennent accessibles au plus grand nombre et structurer définitivement des filières agricoles et alimentaires durables. C’est dans cet esprit que nous aborderons les débats parlementaires sur la mise en place du chèque alimentaire dans les semaines et les mois qui viennent.
(Signataires : Les députés Richard Ramos, Patrick Mignola, Erwan Balanant, Géraldine Bannier, Jean-Noël Barrot, Philippe Berta, Christophe Blanchet, Philippe Bolo, Jean-Louis Bourlanges, Blandine Brocard, Vincent Bru, Pascale Cesar, Yolaine de Courson, Michèle Crouzet, Jean-Pierre Cubertafon, Geneviève Darrieussecq, Marguerite Deprez-Audebert, Bruno Duvergé, Sarah El Haïry, Nadia Essayan, Isabelle Florennes, Pascale Fontenel-Personne, Bruno Fuchs, Maud Gatel, Luc Geismar, Perrine Goulet, Brahim Hammouche, Cyrille Isaac-Sibille, Elodie Jacquier-Laforge, Christophe Jerretie, Bruno Joncour, Sandrine Josso, Jean-Luc Lagleize, Fabien Lainé, Mohamed Laqhila, Florence Lasserre, Philippe Latombe, Aude Luquet, Max Mathiasin, Jean-Paul Mattei, Sophie Mette, Philippe Michel-Kleisbauer, Bruno Millienne, Jimmy Pahun, Frédéric Petit, Maud Petit, Josy Poueyto, François Pupponi, Sabine Thillaye, Frédérique Tuffnell, Nicolas Turquois, Michèle de Vaucouleurs, Laurence Vichnievsky, Philippe Vigier, Sylvain Waserman]

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> S’associer à Jeremy Corbyn, le symbole de l’antisémitisme et de la compromission avec Bachar El Assad, c’est cela, les alliances de la Nupes? Non merci.

> En ce 4 juin, date anniversaire du massacre de Tiananmen, écoutez un instant comment Jean-Luc Mélenchon se contorsionne, depuis des années, pour défendre le régime de Pékin et dénigrer ceux qui en dénoncent les violences.
Enfin sur les Ouïghours Jean-Luc
Mélenchon soutient le négationniste Maxime Vivas, qui conteste toute persécution au Xinjiang. Il faut dire que l’amitié entre Vivas et le chef des Insoumis est ancienne et constante.
À ceux qui défendent les droits humains et luttent contre les dictatures mais croient pouvoir appeler à voter pour la
Nupes, j’ai vraiment envie de dire de se réveiller.

> Le 4 juin 1989, la Chine réprimait dans le sang les manifestations de la Place Tiananmen. 33 ans plus tard, Pékin empêche quiconque de commémorer ces massacres et de rendre hommage aux victimes. Nous qui sommes libres, honorons ceux qui sont tombés pour la liberté.

 

Pascal Canfin
> [Tribune:« A entendre certaines grandes entreprises, l’action climatique, c’est bien… mais surtout pour les autres»]
Nous votons en plénière du Parlement européen, les 7 et 8 juin, des textes-clés du paquet climat européen qui doit nous permettre d’atteindre la neutralité carbone en 2050. C’est un vote historique, car, aux mêmes dates, nous changeons les règles sur le marché du carbone, nous mettons en place la « taxe carbone aux frontières », nous mettons fin à la vente de voitures non « zéro émission » de CO2 en 2035, etc. Ces textes décisifs pour le Pacte vert [Green Deal] européen et pour notre avenir font l’objet d’un lobbying intense des entreprises. Et je constate que, derrière des discours très favorables à l’action climatique, quand il faut entrer dans le dur des changements de règles du jeu, certaines entreprises – pas toutes, j’insiste sur ce point – lancent une offensive anticlimat.
Par exemple, l’association Eurofer, qui regroupe les 34 principaux producteurs d’acier en Europe, dont ArcelorMittal, demande aux députés européens de ne pas soutenir la proposition de la Commission européenne consistant à annuler les crédits carbone qui sont aujourd’hui trop nombreux sur le marché du carbone (le « rebasing », en jargon technique). Or, la Commission a montré que, sans cette mesure, nous n’avions aucune chance de tenir les engagements de réduction de CO2 de l’industrie européenne et de les aligner avec l’accord de Paris. Autre exemple, BMW essaie de torpiller la règle de 100 % de voitures neuves zéro émission de CO2 en 2035 et veut instaurer un système d’achat de crédits carbone qui permettrait de continuer à mettre des véhicules thermiques sur le marché. Un véritable « permis de polluer », alors que nous avons d’ores et déjà une technologie zéro émission de CO2 pour les batteries.
A entendre ces entreprises, l’action climatique, c’est bien… mais surtout pour les autres. Et si nous additionnons toutes les demandes de ces lobbys, nous n’avons aucune chance d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé dans la loi « climat » européenne, à savoir réduire nos émissions d’au moins 55 % d’ici à 2030. Or, il est de notre responsabilité d’élus européens de voter les moyens nécessaires à l’atteinte de cet objectif. Sinon, nous nous payons de mots.
Heureusement, ce lobbying anticlimat est contrebalancé par celui, plus rare mais bienvenu, de certaines entreprises en faveur de dispositions ambitieuses. A titre d’exemple, citons Tesla, Volvo, Ford et Volkswagen, qui soutiennent la fin de la vente des véhicules thermiques en 2035 au plus tard. Ou encore les énergéticiens décarbonés comme le portugais EDP, l’espagnol Iberdrola ou le français EDF, qui soutiennent une réforme du marché du carbone européen encore plus ambitieuse que ce que propose la Commission européenne.
Je porte, depuis le Parlement européen, une transition écologique juste et attentive aux enjeux industriels et de compétitivité. C’est d’ailleurs pour cela que nous nous sommes battus – et avons gagné – pour la mise en place d’une taxe carbone aux frontières. Mais, nous le savons tous, lutter contre le dérèglement climatique implique de changer nos modèles économiques rapidement. C’est pourquoi, lorsqu’une entreprise fait un lobbying intense contre une mesure proclimat, elle devrait s’obliger à faire une autre proposition qui atteint le même objectif de réduction de CO2. Nous aurions alors un débat légitime sur les meilleurs moyens pour arriver à nos fins, et non un lobbying conservateur qui, mis bout à bout, ruine nos efforts pour préserver un monde à moins de 2 degrés de réchauffement.
Dans la dernière ligne droite avant les votes historiques des 7 et 8 juin au Parlement européen, j’invite chaque grand patron à demander à ses équipes de mettre fin à tout lobbying anticlimat si son entreprise n’est pas capable de proposer une solution équivalente en matière d’ambition de réduction de CO2. Défendre les intérêts de son entreprise est légitime. Mais le faire tout en sachant que cela revient à mettre le Green Deal et notre avenir en danger est irresponsable.

 

 

Une Semaine en Centrisme. Gouvernance «avec» le peuple: une «méthode Macron» qui pose question

Emmanuel Macron

Les différentes crises de ces dernières années auraient donc été un révélateur sur la nécessité de changer la gouvernance du pays et d’y associer le plus possible les citoyens par des conventions citoyennes et autres événements de ce genre, et bientôt une sorte de Parlement bis, le «Conseil national d la refondation» ou par le biais de représentants sociaux, économiques ou culturels.

A moins que la montée de l’autonomie individuelle et d’un fractionnement de plus en plus grand au sein de la société nécessitent de trouver de nouvelles formes de consensus que les élections politiques ne parviendraient plus à créer autour de leurs vainqueurs.

Toujours est-il que la grande nouveauté, une «révolution» annoncée par Emmanuel Macron, devrait être que la démocratie, lors de son nouveau quinquennat – et si Ensemble remporte les élections législatives – ne serait plus seulement le gouvernement du peuple (élection) par le peuple (représentation) et pour le peuple mais également avec (participation, délibération et décision) le peuple.

Le président de la république a maintes fois évoqué le sujet mais écoutons-le dans les propos qu’il a tenu lors de se dernière interview, celle pour les quotidiens de la presse régionale:

«Pour atteindre [les cinq priorités du nouveau quinquennat], je veux réunir un Conseil national de la refondation, avec les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et de citoyens tirés au sort. Il faut rassembler la nation autour de ces priorités. Ce conseil, que je lancerai moi-même, sera enclenché dès après les législatives. Je souhaite que la Première ministre et son gouvernement puissent le faire vivre. Il y aura une première séquence de plusieurs jours puis des rendez-vous réguliers. Ce sera l’instance dans laquelle nous ferons vivre nos réformes.»

Et de poursuivre:

«Nous sommes dans une ère historique qui impose de changer profondément de modèle. (…) Dès septembre, je souhaite que des discussions aient lieu sur le terrain, dans les 1.200 bassins de vie, auxquelles seront associées toutes les parties prenantes. (…) Cette révolution culturelle part du terrain et associe tous les acteurs. Nous mettrons les moyens correspondants.

Puis de lâcher la sentence définitive et quelque peu populiste:
«Les Français sont fatigués des réformes qui viennent d’en haut. Ils ont plus de bon sens que les circulaires. Paris doit être au service du terrain.»

Ce «avec» le peuple explicité par Emmanuel Macron pose néanmoins trois grandes questions.

La première, d’abord, ce que cela signifie concrètement.

La deuxième, ensuite, si cela est possible.

La troisième, enfin, si cela est souhaitable.

Associer le peuple autrement que par les élections n’est pas nouveau et il existe des procédures participatives pour cela, la plus emblématique étant évidemment le référendum où le pouvoir politique demande à celui-ci de décider lui-même à partir d’une question qu’il lui pose.

Mais, évidemment, un référendum ne peut être organisé tous les jours et la technicité de certaines questions à régler ne peut passer par une question simple, voire simpliste, posée à une population ignorante du sujet.

Ajoutons que le référendum d’initiative populaire sur le modèle des «votations» suisse que demandent certains n’est pas souhaitable ici ni ailleurs parce que cela transforme la gouvernance en une campagne électorale sans fin où, dans un pays comme la France, celle deviendra inévitablement un affrontement, notamment sur la légitimité du pouvoir en place, et non un échange civilisé d’arguments.

D’autant qu’une telle mécanique remet également en question la légitimité d’élections qui pourraient être contredites constamment par des décisions «populaires» qui iraient à l’encontre de leurs résultats.

En revanche, vouloir associer quotidiennement le peuple dans la gouvernance du pays serait une nouveauté.

Lui demander ce qu’il veut dans nombre de domaines et sur des réformes prévues alors même que les élections ont tranché entre différents programmes serait une forme de démocratie directe sur une grande partie du pouvoir de décision qui lui serait donc remis.

Savoir si c’est possible, c’est se demander si cette gouvernance avec le peuple peut «accompagner», voire se substituer à celle du pouvoir politique élu démocratiquement sur un programme précis.

Mettre en place de tels mécanismes ne pose pas de problèmes véritablement insolubles et les Conventions citoyennes ainsi que le fonctionnement du Conseil économique, social et écologique le démontre aisément.

On a vu avec les conventions que ses participants pouvaient remettre une feuille de route plus ou moins précise au pouvoir politique et que les débats du conseil peuvent accoucher de résolutions de qualité.

Au niveau pratique, c’est plutôt dans la durée qu’il faut se demander comment pourrait fonctionner correctement cette «association» mais rien ne dit que ce ne soit pas, et possible, et réaliser avec succès.

Savoir, maintenant, si c’est souhaitable, c’est se demander si cette gouvernance avec le peuple qui va «accompagner», voire se substituer dans certains cas à celle du pouvoir politique élu démocratiquement sur un programme précis est une bonne chose.

La première réponse intuitive serait de dire que demander son avis au peuple est une bonne idée puisque la démocratie est à son service.

On n’entrera pas ici dans les débats fondamentaux de ce qu’est le «peuple», s’il existe vraiment et la relation entre majorité et minorité.

On se bornera à dire que demander son avis, ses recommandations et ses desideratas à la population, dans le principe, ne peut pas faire de mal à la démocratie.

Ayant dit cela, on ne peut non plus évacuer tous les problèmes que cela pose et qui instaure une sorte de voie alternative à la décision politique que celle prévue par la Constitution et par les règles de la démocratie représentative.

Bien entendu, ces instances de démocratie directe ou participative, comme on veut, ne pourront rien décider puisque, in fine, leurs conclusions devront être traduites en lois par l’Assemblée nationale et mises en œuvre par le gouvernement.

Mais enclencher ce processus est peut-être mettre en route une machine qui peut produire l’effet inverse de ce qui est souhaité par Emmanuel Macron et déraper en clivant plus qu’en unissant.

Car son projet recouvre nombre de dangers extrémistes, populistes et démagogiques si sa méthode est réellement appliquée avec toutes les paralysies que celle-ci recèle dans son fonctionnement et si elle n’est qu’un gadget avec tous les risques de défiance qui seraient alimenté par tous les discours et actes d’aventuriers et de groupes séditieux.

La démocratie républicaine libérale représentative défendue par le Centre et le Centrisme, fonctionne mal aujourd’hui et peut être nettement améliorée notamment par de plus grands pouvoirs à l’Assemblée nationale dont les députés seraient élus à la proportionnelle, comme le réclame nombre de centristes, avec donc une représentation politique du pays plus équitable.

Mais si elle est devenue le mode de gouvernance de tout pays libre, ce n’est pas par hasard, c’est parce qu’elle est la seule qui permette de prendre en compte la volonté du peuple tout en assurant une gestion stable du pays et une décision politique de représentants qui ont dédié une partie de leur temps et de leur existence à être au service de la population dans une nécessaire répartition des tâches dans une démocratie moderne où il ne suffit plus de se rendre à l’agora et de lever la main pour la diriger.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC