dimanche 5 juin 2022

La quotidienne centriste du 4 juin 2022. L’instrumentalisation consternante de la pagaille au Stade de France

On ne peut être que consterné par l’instrumentalisation éhontée faite par le monde politique et surtout les médias de la pagaille qui a eu lieu lors de la finale de la Ligue des clubs champions de football entre Liverpool et Madrid.

S’il faut évidemment éviter ces débordements et apprendre de ce qui s’est passé, la mise en cause du gouvernement et des pouvoirs publics est souvent scandaleuse.

Pour qui est habitué de ces événements sportifs, en particulier les rencontres de football – sport qui cristallise dans le monde des passions et des comportements extra-sportifs – ce qui s’est passé au Stade France s’est déjà produit un nombre incalculable de fois dans tous les pays du monde avec une intensité plus ou moins grande.

Rappelons que lors de cette finale, des gens n’ont pu assister, en nombre limité, à la rencontre alors qu’ils avaient des billets valables et qu’il y a eu quelques blessés, un bilan très loin de celui de catastrophes qui ont pu avoir lieu dans un passé plus ou moins proche.

Et beaucoup de ces catastrophes, en Europe, ont mis en cause les supporteurs anglais, ce qui est factuel et non une opinion.

Qui a oublié le drame du Heysel en mai 1985 qui a fait 39 morts et plus de 400 blessés à cause du comportement d’une violence extrême des supporter de… Liverpool envers ceux du club de la Juventus de Turin?

Un événement dramatique qui entrainera l’exclusion du club anglais de toute compétition européenne pendant dix ans (peine qui sera ensuite ramenée à six ans).

C’était l’époque longue et désastreuse des hooligans anglais qui provoquaient systématiquement des incidents lors de matchs de football.

Et pour qui s’est promené dans Paris lors de la finale, comme c’est le cas quasi-systématiquement, le comportement d’une partie des supporters britanniques a été scandaleux.

On aimerait ainsi que le gouvernement du Royaume-Uni et la municipalité de Liverpool qui ont demandé des excuses à la France en fassent de même pour les agissements de leurs ressortissants et habitants à la capitale française.

«Oublier» de parler de la violence intrinsèque au football et au comportement souvent belliqueux des supporteurs pour s’en prendre, en période électorale, à la majorité en place est, pour les politiciens qui se sont emparés avec gourmandise de cette pagaille d’une démagogie populiste indigne et pour les médias qui y ont vu un moyen de gonfler leur audience une honte au vu de leur traitement uniquement à charge et sans discontinuer.

La violence et les escroqueries dans le monde du football sont une bien mauvaise tradition que n’importe quel supporteur civilisé a expérimenté un jour ou l’autre.

Se faire gruger par de faux billets ou ne pas aller à un match parce que le danger est trop grand, c’est une triste réalité dont le gouvernement en place n’est en rien responsable.

C’est la société qui a fait que le football devienne une sorte d’exutoire pour les populations de toutes leurs frustrations et qui exaltent des sentiments extrêmes de nationalisme, de haine envers l’autre, de racisme, de xénophobie, etc.

Sans oublier qu’un match international est souvent mis en scène comme une bataille entre deux pays où tout est fait pour mettre en avant le chauvinisme à commencer par des hymnes nationaux joués avant le début de la rencontre.

Certains disent que le football a remplacé la guerre.

C’est vrai en partie et quand on voit ce qui se passe dans les vrais conflits comme en Ukraine, il faut plutôt sans féliciter.

Reste que, plus profondément, cette importance donné à un simple jeu de ballon rond que se dispute deux équipes de onze joueurs n’est pas là pour faire en sorte qu’un match de football soit une fête où l’on vient d’abord pour passer un bon moment et voir du beau jeu.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.