dimanche 25 février 2018

Une Semaine en Centrisme. L’axe central, dernier rempart de la démocratie républicaine

Cela devait arriver et nous l’avions prédit ici même.
Derrière la constitution de fait d’un axe central bien avant l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 suite à la montée des populismes démagogiques et extrémistes, se profilait une recomposition politique de grande ampleur où les formations de droite et de gauche dominants (en l’occurrence LR et le PS) allaient se scinder idéologiquement parlant en deux, avant sans doute des alliances pour chacune d’elles, une première partie se rapprochant des extrêmes de son camp et une deuxième devenant les ailes d’un axe central bien réel et assumé.
Nous y sommes donc avec, pour l’instant, une longueur d’avance prise à droite avec l’élection de Laurent Wauquiez à la présidence de LR et la dérive radicale voire extrémiste de ce dernier dès sa prise de pouvoir avec ses propos sur la «dictature» qui régnerait en France qu’il a tenu devant des étudiants et qu’il a avalisé lors de son passage à la télévision.
Nous y allons tout droit avec l’aile gauche du PS qui partage de plus en plus de points communs avec la France insoumise et ce qui reste du PC.
Que cette recomposition soit plus ou moins rapide, plus ou moins un mouvement de fond selon les politistes qui ne sont pas tous d’accord entre eux, reste qu’elle existe bel et bien et qu’elle a déjà (re)façonné le paysage politique du XXI° siècle.
N’oublions pas, dans ce mouvement de fond, que face aux dérives extrémistes d’une certaine droite et d’une certaine gauche, il y a eu l’appel à une liste commune de l’axe central pour les prochaines élections européennes venant de pratiquement tous les acteurs de l’espace central, d’Alain Juppé à Christophe Castaner, de François Bayrou à Manuel Valls.
Bien entendu, cette recomposition a quelque peu dérouté certains électeurs qui se retrouvent, pour l’instant, en stand by, c’est-à-dire qu’ils hésitent à se positionner exactement et définitivement sur le nouvel axe droite-gauche (dont on rappelle pour la énième fois qu’il structure toujours le choix partisan dans tous les pays démocratiques et qu’il n’est qu’une simple convention permettant de classer les organisations politiques selon leurs corpus idéologiques et de faire apparaitre les originalités de chacune d’entre elles et les oppositions entre elles).
Ce qui devient également de plus en plus évident, c’est que l’axe central est déjà mais le sera encore plus dans le futur, le dernier rempart de la démocratie républicaine à la fois sous les coups de boutoir venus de l’intérieur (Trump, Orban, Wauquiez, Le Pen, Mélenchon, Kaczyński, etc.) mais aussi de ceux venus de l’extérieur (à la fois des organisations terroristes et des Etats autocratiques et dictatoriaux qui partagent objectivement la même haine et la même volonté de détruire la liberté).
Cette mission et historique si l’on veut bien se rappeler qu’un régime démocratique a constamment besoin d’un soutien fort pour exister puisqu’en tant que régime ouvert il est plus à même d’être attaqué par ses adversaires sous couvert de droit à la liberté de parole et d’agir.
Néanmoins, la démocratie républicaine n’est pas incapable de se défendre face à ses nombreux ennemis.
Elle possède des armes efficaces comme l’a prouvé Abraham Lincoln alors président du seul pays au monde à être démocratique, lorsqu’il fut embarqué dans une des pires guerres civiles de l’ère moderne.
Cet esprit qui permit au plus grand président américain de l’Histoire de triompher doit animer tous ceux qui se revendiquent de l’axe central aujourd’hui et ils doivent monter au combat pour défendre constamment les valeurs et les principes de la démocratie et de la république.
C’est une mission historique qui n’est pas gagnée d’avance, bien au contraire, mais elle est l’honneur des démocrates et des républicains.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC