mercredi 13 juin 2007

Une semaine en Centrosme. Le Mouvement démocrate est-il de gauche ?

La scission de l’UDF en deux (en attendant plus ?) a fait naître un Nouveau Centre qui se positionne au centre-droit de l’échiquier politique et a choisi, naturellement, l’alliance avec le parti de droite, l’UMP. Jusqu’à présent, le centre-gauche pouvait être représenté par le MRG mais les radicaux de gauche sont plus des supplétifs du Parti socialiste qu’un mouvement totalement indépendant même s’il a présenté une candidate à l’élection présidentielle de 2002. 
Le nouveau parti de centre-gauche ne serait-il pas alors le Mouvement démocrate ? Poser cette question n’a rien de polémique, bien au contraire. Même si François Bayrou se dit du Centre et rien d’autre, les sons de cloche des membres de son nouveau parti ne sont pas toujours à l’unisson. Sa plus fidèle collaboratrice et celle qui lui a conseillé son positionnement pendant la campagne présidentielle, Marielle de Sarnez, est connue pour entretenir de très bonnes relations avec de nombreuses personnalités de gauche. De nombreux candidats du Mouvement démocrate aux législatives ont sous-entendu très fortement que leurs voix seraient bien intentionnées si elles se reportaient vers les candidats de gauche au nom d’un étonnant concept de « pluralité » (pourquoi pas alors se désister pour Marine Le Pen ?!) même si aucune consigne de vote pour le deuxième tour n’a été officiellement donnée. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que, même avant la scission de l’UDF, le seul espace libéré pour François Bayrou dans l’optique de conquérir la présidence de la république était le centre-gauche, voire la gauche social-démocrate. Quant aux programmes du candidat aux présidentielles, si il ressemblait fortement à celui de l’UMP en ce qui concerne l’économie, il était très différent sur les questions de société et les questions sociales et très proches de certaines thèses socialistes. 
Dès lors, les œillades vers les socialistes qui sont suivies de dénégations et de splendide isolement peuvent faire penser que la stratégie de François Bayrou sera d’évoluer tout doucement vers la gauche tout en continuant à se dire du Centre et à essayer de démontrer que ce sont les autres qui le rejoignent. A cet égard, les élections municipales seront un test évident puisque des alliances seront nécessaires aux socialistes dans de nombreuses grandes villes dont Paris et Lyon pour espérer pouvoir en garder le contrôle. Bien sûr, on peut imaginer que le Mouvement démocrate revienne vers l’UMP mais ce serait oublier l’incompatibilité d’humeur et de personnalité entre François Bayrou et le nouveau président de la république, Nicolas Sarkozy. On pourrait, de même, imaginer le Mouvement démocrate demeurer dans sa posture du « ni-ni ». Cependant, un parti comme celui-ci est fait pour gouverner et ne peut se permettre de rester dans une opposition permanente que ce soit la droite ou la gauche qui gouverne et étant donné que nous sommes dans un bipartisme de fait au niveau électoral. Là encore, la logique voudrait que François Bayrou penche de plus en plus vers une gauche qui, si elle fait enfin son aggiornamento social-démocrate, sera tout à fait fréquentable par les centristes du Mouvement démocrate.
Il y avait, avant les élections présidentielles – et même entre les deux tours – la possibilité de faire vivre un vrai parti du Centre. Cette opportunité semble avoir été manquée. Puis la scission semble avoir fait une croix sur celle-ci. Encore qu’en politique, tout va très vite. D’un côté comme de l’autre…


Actualités du Centre. Législatives 2007 - Sondage IPSOS : Le Nouveau Centre obtiendrait de 20 à 23 sièges et le Mouvement démocrate de 2 à 3 sièges

La majorité présidentielle obtiendrait entre 410 à 447 sièges et la gauche de 124 à 164 sièges lors du second tour des élections législatives dimanche, selon la 20e vague du baromètre quotidien Ipsos/Dell pour SFR et Le Point. L'UMP et ses alliés (DVD/Nouveau Centre/MPF) totaliseraient une fourchette comprise entre 410 et 447 sièges. L'UMP et les Divers Droite obtiendraient de 388 à 422 sièges, le Nouveau Centre de 20 à 23 sièges et le MPF de Philippe de Villiers 2 sièges, selon le sondage. Pour le PS et ses alliés (PRG, MRC, DVG, PCF et Verts), les projections donnent entre124 à 164 sièges. Le PS associé au PRG, MRC et Divers Gauche obtiendrait de 115 à 146 sièges, le Parti communiste de 8 à 15 sièges et les Verts de 1 à 3 sièges. Le Mouvement démocrate de François Bayrou est crédité de 2 à 3 sièges et aucun pour le Front National. La modélisation en sièges a été élaborée à partir des résultats du premier tour de chaque circonscription et des données du sondage pour les 197 circonscriptions incertaines (niveau d'intention de vote au second tour et reports de vote entre le 1er et le 2ème tour), indique l'enquête. Pour les autres circonscriptions, l'analyse des résultats du premier tour a permis d'attribuer le siège à l'un des grands courants politiques. Cette modélisation permet d'obtenir un résultat pour chaque circonscription. Leur somme conduit à des sièges pour chaque grand courant politique (PCF,PS/DVG, Verts, MoDem, Nouveau Centre, UMP/DVD et FN). Les résultats de cette modélisation doivent être appréciés dans leur globalité et ne peuvent être exploités par circonscription. Les résultats sont présentés en fourchette pour tenir compte des éléments d'incertitude. Ils ne constituent pas une prévision de la composition de la future assemblée. Par ailleurs, dans les 197 circonscriptions incertaines, 41% des personnes interrogées ont souhaité une victoire de la droite et 40% une victoire de la gauche. 19% des personnes interrogées n'ont pas répondu. 
(Sondage réalisé auprès de 1.373 personnes, interrogées par téléphone les 11 et 12 juin, constituant un échantillon national représentatif de la population inscrite sur les listes électorales dans les 197 circonscriptions où le duel gauche-droite apparaît incertain / méthode des quotas)

Actualités du Centre. Législatives 2007 - Le Nouveau Centre pourrait bénéficier du financement public de justesse

Le Nouveau Centre, parti formé par les députés UDF ralliés à Nicolas Sarkozy, devrait pouvoir bénéficier du financement public pour les cinq années à venir. Il aurait franchi « de justesse » le seuil de voix au premier tour des législatives lui permettant de bénéficier de cette mesure pendant la prochaine législature, a-t-on appris auprès du parti, mardi 12 juin. « Cela sera juste mais cela peut être bon », a indiqué le député centriste de Côte-d'Or, François Sauvadet, réélu dimanche au premier tour de scrutin. Le minimum requis pour qu'un parti politique bénéficie du financement public est de franchir la barre du 1% dans 50 circonscriptions. Mais les députés du Nouveau centre se sont inscrits sous au moins trois étiquettes différentes, PSLE (Parti Social Libéral Européen), UDF et Majorité présidentielle, rendant difficile les calculs. 30 candidats étiquetés PSLE ont franchi le seuil du 1% ainsi que 16 candidats inscrits sous le sigle UDF et ralliés au Nouveau Centre, et 5 candidats ex-UDF devenus Majorité présidentielle.  Selon les règles du financement public des partis, chaque voix recueillie au premier tour des législatives vaut environ 1,6 euros par an pendant 5 ans (ce montant, valable pour la législature précédente, doit être réévalué).

Actualités du Centre. Législatives 2007 - Ségolène Royal : pas de stratégie d’alliance avec le Mouvement démocrate

Ségolène Royal affirme qu'elle n'est pas « dans des stratégies d'alliance » avec le MoDem, estimant que les remous internes provoqués au Parti socialiste par son appel à François Bayrou sont une « tempête dans un verre d'eau ». « Je crois que c'est tempête dans un verre d'eau que cette histoire », a déclaré l'ex-candidate socialiste à la présidentielle sur RMC au lendemain du rappel à l'ordre du Bureau national du PS qui a réaffirmé la ligne « pas d'accord, pas de désistement » en faveur du MoDem entre les deux tours des législatives. « Cette affaire est disproportionnée par rapport aux choses plus graves qui se passent dans notre pays (...) Il faut en finir avec ces petites zizanies parce que cela dessert nos candidats sur le terrain le PS », a-t-elle ajouté. « Je ne suis pas dans des stratégies d'alliance. Je suis dans des logiques tout simplement de simplicité des relations humaines dans la politique (...) Il n'y a pas de négociation entre appareils et de désistement organisé », a fait valoir la présidente de Poitou-Charentes. Elle a justifié le message téléphonique qu'elle avait laissé au fondateur du MoDem par « correction humaine ». « Je considère et je continuerai à la faire que lorsque je vais dans un territoire faire un appel aux électeurs du MoDem, la moindre des choses par correction humaine c'est de prendre un contact avec François Bayrou ».