2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

vendredi 4 juillet 2025

Propos centristes. France – Augmenter les dépenses militaires / Lutte contre l’antisémitisme et le déni de LFI / Budget 2026 / Pas de nouvel impôt pour les classes moyennes / LR et le RN contre l’écologie / Otages français en Iran…


Voici une sélection, ce 4 juillet 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> L’un de mes prédécesseurs, alors Maire de Paris, a rêvé d’une Seine où chacun pourrait nager. Demain sa promesse sera tenue. C’est un héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris après 100 ans d’interdiction, un travail collectif, une fierté pour le pays. On l’a fait.

> Les autorités chinoises ont accepté aujourd'hui les propositions de la plupart de nos producteurs de cognac et d'armagnac. C'est une étape positive pour mettre un terme à ce contentieux qui menaçait nos exportations. Nous allons continuer de soutenir notre filière pour s'assurer que ses intérêts soient pleinement préservés. Je suis mobilisé depuis le début aux côtés de nos vignerons et de toute la filière. Je continuerai dès cet après-midi à porter ces enjeux auprès des autorités chinoises.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Otages français en Iran] Ils ont été notifiés d'inculpations qui sont des inculpations qui, en Iran, sont passibles de la peine de mort, vous vous rendez compte de la folie de tout ça ? Ce sont des syndicalistes enseignants qui sont en voyage en Iran et qui sont émus par le sort de ceux qui manifestent pour les femmes en Iran. Et on les accuse d'espionnage pour Israël. Ça n'a évidemment aucun sens. On a d'abord eu peur parce qu'il y a eu bombardement de la prison, de la prison d’Evin. Et puis hier, le personnel consulaire a pu avoir une visite avec eux, a pu être autorisé à une visite avec eux. Et donc on garantit qu'ils sont en bonne santé, ce qui est déjà un premier soulagement. Et puis cette inculpation qui en effet est inquiétante.

> [Bruno Retailleau qui dit non au photovoltaïque et à l'éolien] Plusieurs ministres se sont exprimés contre ces déclarations, et moi-même je vais vous dire ce que je pense. C'est très simple. Il y a deux questions, mais il y en a deux. Il y a une question de long terme qui est ce qui vient d'être évoqué par Alain Duhamel, c'est-à-dire la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre qui participent à ce dérèglement climatique, à ce réchauffement accéléré. Et ça, on a besoin de renouvelables comme on a besoin de nucléaire pour faire de la France le pays du monde avec l'hydroélectricité qui produit son électricité avec zéro émission de gaz à effet de serre, ce qui est à portée de la main. Et on est le seul pays du monde, en dehors des pays scandinaves qui ont de l'hydroélectricité. Vous vous rendez compte, nous sommes le seul pays du monde qui réussit à atteindre cet objectif. Il y a une deuxième chose qu'à mon sens, dans les années passées, on n'a pas fait assez : c'est s'intéresser à l'adaptation des villes et des logements au changement climatique, pour pouvoir rafraîchir, par exemple, une pièce de l'appartement lorsqu'il y a une personne âgée. Et tout ceci peut se faire, d'abord avec des équipements. Par exemple, j'ai depuis des années plaidé pour la géothermie. Quel est l'avantage de la géothermie ? Quand il faut chauffer, c'est 80% moins cher. Quand il faut rafraîchir, c'est 90 ou 95% moins cher parce que la terre qui est sous nos pieds, ce gisement, c'est un gisement à la fois de calories et une possibilité de rafraîchir. Mais il y a aussi des équipements de proximité, si j'ose dire comme des ventilateurs, je parle là d'une pièce dans un logement. Des ventilateurs rafraîchissants qui sont à des prix accessibles et qui peuvent être une réponse pour toutes les personnes en situation de fragilité. Mais vous voyez bien que c'est deux choses. L'une de long terme, comment on produit de l'électricité sans émettre des gaz à effet de serre, avec du renouvelable et du nucléaire. Et une de court terme, comment permettre à des gens en fragilité de se rafraîchir.

> Il se trouve que nous n'avons pas de majorité, ni de majorité absolue, ni de majorité relative, que c'est la première fois dans l'histoire de la Ve République qu'on ait un mode de scrutin majoritaire qui était censé fournir des majorités et qui fournit exactement le contraire, une dispersion avec, de surcroît, un climat politique qui est désespérant. Je ne sais pas si vous avez suivi les débats de l'Assemblée nationale, les insultes, les injures, les mises en cause personnelles, l'absentéisme, le fait qu'une partie de ces courants cherche à abattre personnellement, à déchirer, à blesser le plus possible. Et on vit dans un climat où l'Assemblée nationale est devenue un lieu d'une extrême violence, alors que le Parlement s'est fait au contraire pour que les conflits soient maîtrisés. Et donc, oui, bien sûr, toutes ces tendances qui permettent d'avoir un socle commun, elles s'expriment. J'espère que l'esprit de responsabilité leur permettra de s'exprimer tout petit peu plus avec des nuances, en tout état de cause.

> Le sujet, c'est est-ce qu'un pays comme la France, qui est lancé dans une politique essentielle d'être le pays du monde qui produit l'électricité avec le moins d'émissions de gaz à effet de serre. Le pays du monde, ce pays-là, il a besoin de nucléaire, c'est essentiel, il a besoin de renouvelable, c'est essentiel aussi parce qu'il se trouve que le nucléaire c'est continu et que le renouvelable, vent ou soleil, c'est intermittent. Et donc les deux sont complémentaires l'un avec l'autre. Pour le reste, il y a des réglages sur l'incitation, sur le financement. Mais on a besoin, je dis ça avec certitude, et dans mes fonctions, on a besoin d'avoir du renouvelable dans notre politique énergétique.

> [Déficits publics] Il n'y a, devant une situation aussi dangereuse que celle-là, il n'y a qu'une option, c'est affronter courageusement, sans se laisser détourner du but, la situation telle qu'elle est, et de proposer un chemin sur plusieurs années, je pense à quatre ans, pour revenir non pas à l'équilibre des finances publiques, qu'on a abandonné depuis 1974, mais à un certain équilibre des finances publiques. Quel est le but qu'il faut atteindre ? C'est qu'on touche le point où la dette n'augmente plus. Là, elle augmente tous les ans de centaines de milliards. On peut y arriver en 2029, mais la première étape de cette année demande un effort considérable, ou plutôt un double effort. Qu'on passe l'année 2025 en respectant les engagements qu'on a pris, et on va le faire en abandonnant des crédits en cours d'année, en serrant les robinets, en fermant les robinets quand il le faut. Mais la France tiendra, si j'en ai la responsabilité de cette politique gouvernementale, la France tiendra ses engagements. Et pour l'année prochaine, je l'ai dit, le 15 juillet, puisque c'est le 15 juillet que j'annoncerai ces orientations, nous donnerons aux Français les décisions, les grandes orientations qui permettront pour l'année 2026 de respecter cet engagement.

> [Budget 2026] D'ici au 15 juillet, je ne déflorerai aucune des mesures que nous allons prendre. Parce que c'est un plan global dont nous avons besoin. Et c'est un plan global, parce que nous avons besoin en effet de remettre nos comptes en ordre sur une trajectoire de plusieurs années, avec des orientations qui seront clairement expliquées, et en même temps, nous avons besoin de soutenir la production du pays. Parce que d'où vient notre difficulté ? C'est parce que nous ne produisons pas comme nos voisins produisent, nous ne produisons pas assez, nous avons, production par français, 15% de moins que nos voisins. Alors, puisqu'on a 15% de moins que nos voisins, ça veut dire que les familles ont 15% de moins de revenus, l'État ou la puissance publique a 15% de moins de moyens à disposer. Nous sommes un pays qui s'est engagé par excès de dette et par absence de production dans une situation où nous ne pouvons pas rester. En tout cas, je dis que le gouvernement que je dirige ne l’acceptera pas (…)
Je dis que le danger pour la France est immense, que nous ne laisserons pas ce danger grandir, s'affirmer et au bout du compte nuire à notre pays, qu'il y aura un plan global, que ce plan global doit être à la fois principalement un plan d'économie de dépenses publiques, principalement un plan d'économie de dépenses publiques, et deuxièmement un plan de soutien autant que possible à la production de nouvelles recettes.

> Tout le but de la politique que je cherche à construire, c'est qu'on ait une prise de conscience du pays qui ne passe pas par des démagogies, des condamnations, de l'excitation d'une partie des Français contre les autres. Je suis un défenseur de l'unité de notre pays et je suis un défenseur de la naissance d'un climat, comment dirais-je, de respect mutuel chez nous. Au lieu d'avoir la guerre des extrêmes les uns contre les autres, je les reconnais, ils sont élus, je travaille à l'Assemblée nationale. Mais je n'ai pas envie de favoriser les flambées des extrêmes que vous essayez de mettre en scène.

> Quelle est la question ? Elle est très simple. C'est quel peuple sommes-nous ? La France a vécu des choses beaucoup plus dramatiques que ce que nous vivons là. La guerre de 1914, un million et demi de morts, une partie très importante des jeunes hommes, les plus talentueux, les plus brillants, des écrivains, des savants, des physiciens, sont morts, et le pays tout entier est exposé à ça. La guerre de 40, c'était pas terrible, la guerre d'Algérie, c'était pas terrible, on s'en est toujours sortis. Est-ce qu'il y a dans ce peuple les ressorts pour s'en sortir ? On va le savoir. Je n'ai aucun doute, moi, que nous n'avons pas le choix.

> J'ai voulu un gouvernement de poids lourds avec deux anciens premiers ministres, avec des hommes et des femmes qui avaient occupé des responsabilités. Un gouvernement de poids lourds, vous ne le menez pas comme une classe enfantine. Donc, vous écoutez ce qu'ils disent.
Et que donc, c'est un moment de règlement. Mais, il n'y a qu'une politique du gouvernement. Sur tous les sujets. C'est celle que je définis, naturellement, collégialement. C'est moi qui tranche, c'est ma responsabilité. Mais surtout, le moment dans lequel nous sommes est si lourd, grave, si menaçant que franchement aucun des responsables, ni du gouvernement, ni des partis politiques qui appartiennent à la majorité, ni même des partis politiques qui ne sont pas dans la majorité, peut être assez désinvolte pour détruire ce que nous essayons de construire et qui va imposer des efforts à tout le monde. Et donc, il n'y a aucune marge pour les jeux ou pour les pièges des uns contre les autres.

> J'ai été nommé le 13 décembre. La France n'avait ni majorité, ni budget pour l'action publique, ni budget pour l'action sociale. Nous avons fait adopter un budget pour l'action publique, un budget pour l'action sociale, contre tout pronostic. Nous avons fait adopter une grande loi d'orientation agricole. Nous avons fait adopter une grande loi contre le narcotrafic. Nous allons annoncer une loi sur les retraites, j'ai expliqué qu'à la suite du conclave. Et tout cela, nous allons le 15 juillet, alors que d'habitude c'est en septembre qu'on annonce les orientations budgétaires. Le 15 juillet, comme je le dis depuis un mois et demi, nous allons, avec les Français, directement devant eux… Mais vous ne pouvez pas être populaire dans une circonstance aussi difficile que celle-là. L'habitude s'est prise d'être démagogue.

> Dans ce concours d'irresponsabilité, en effet, dont la vie politique donne chaque jour un exemple malheureux, pour ne pas employer de mots plus forts que ça, il y a une fonction qui exige la responsabilité, et c'est celle dont j'ai la charge. Et je ne manquerai pas une seule seconde à cette responsabilité et aux engagements que cette responsabilité exige. Et le premier de ces engagements, on vient d'en donner un exemple, c'est la vérité. On ne peut pas, personne ne peut éluder la situation devant laquelle nous sommes. Et il faudra que cette situation trouve des réponses précises, pas du blabla, pour que chaque Français se situe comme citoyen en face de tout ça.

> [Discours lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives (Crif)]

Je vous parlerai, bien sûr, comme Premier ministre dans un instant. Je vous parlerai  de notre République et du combat que la République attend de nous.
Mais permettez-moi, quelques moments auparavant, de vous parler en homme,  comme le jeune étudiant que j'étais, pas encore majeur, qui assistait, passionné et  engagé, dans son Bordeaux provincial, aux réunions de l'amitié judéo-chrétienne qui,  du moins si ma mémoire est fidèle, venait d'y être fondée.  Un professeur qui était le protecteur de mes interrogations, me passait la revue, un  tout petit format, parce que je n'avais même pas l'argent d'un abonnement.  Je n'ai sans doute pas besoin d'insister pour que vous compreniez que parmi mes  camarades post-soixante-huitards, les interrogations sur les liens entre judaïsme et  christianisme n'étaient pas vraiment les plus fréquentes.  J'avais, je vous rassure, les mêmes passions qu'eux. Mais de surcroît, j'avais cette  préoccupation. Ce qui m'intéressait, ce qui m'intéresse tant d'années après, de la  même manière, c'était, si vous me permettez, l'usage de cette expression : « l'âme  juive ». 
C'est que depuis mes 16 ans, j'étais entré en affection, en admiration, en fraternité  au travers du temps et des livres avec un maître à penser, un maître à écrire, un  maître à vibrer qui s'appelait Charles Péguy et qui donna à la défense de l'âme juive  le plus pur et le plus profond de sa jeune vie. D'abord en étant un des tout premiers  défenseurs de Dreyfus, ensuite en éclairant et en partageant la lumineuse figure de  Bernard Lazare, enfin en écrivant sur l'âme juive les lignes suivantes, que je vous lis  avec la même émotion qui me les fit découvrir en ces premières années de ma  jeunesse : « Je connais bien ce peuple, dit Péguy. Il n'a pas sur la peau un point qui ne  soit pas douloureux, où il n'y ait un ancien bleu, une ancienne contusion, une douleur  sourde, une cicatrice, une meurtrissure d'Orient ou d'Occident. Ils ont les leurs et  toutes celles des autres ». 
Partant de Péguy, je n'ai jamais quitté ce souci, cette préoccupation de l'âme juive.  Et si je peux glisser une confidence, ma famille m'a accompagné par la passion de  l'Ecriture. Certains de mes enfants ont appris l'hébreu, seuls au long du temps ou à  l'université hébraïque de Jérusalem, pendant les sessions estivales que vous savez.  L'âme du peuple juif ! ce peuple millénaire, millénairement martyrisé, millénairement  exilé, millénairement humilié, ceux à qui on interdisait la propriété de la terre, ceux  qui, courbant le dos, subissaient les pogroms. Ceux dont Chateaubriand, dans une  page admirable, a dit : « Pénétrez dans la demeure de ce peuple, vous le trouverez,  faisant lire un livre mystérieux à des enfants qui, à leur tour, le feront lire à leurs  enfants. Ce qu'il faisait il y a 5 000 ans, ce peuple le fait encore. Il a assisté dix-sept fois  à la ruine de Jérusalem et rien ne peut l'empêcher de tourner ses regards vers Sion. Si  quelque chose parmi les nations porte le caractère du miracle, nous pensons que ce  caractère est ici ».  Et ce miracle s'est produit. Un jour, ce peuple a dit : « c'est fini, plus jamais vous ne  nous traiterez comme cela et plus jamais personne au monde ne nous traitera comme  cela. Plus jamais nous ne courberons l’échine. Plus jamais personne ne nous humiliera.  Nous y laisserons peut-être notre vie, mais ce sera debout et respectés et armés. Sur  cette terre désertique, nous relèverons le pays où coulent le lait et le miel, et nous le  défendrons, les armes à la main. Et ce seront nos armes, pas celles dont on nous fera  l'aumône, un peuple relevé devant l'Histoire et devant le regard de ses fils ». 
Nous, Français, réunis ici, ce soir, nous sommes d'un pays, nous sommes un pays,  notre pays, cultivé pendant des siècles, éclairé, illuminé par l'âme juive au long des  âges et qui, nous ne l'oublions jamais, a symétriquement fait naître chez les Juifs en  1791, la certitude qu'ils entraient dans la communauté nationale avec une confiance  et une espérance profondes.  Mais nous sommes aussi d'un pays qui a vu se perpétrer par ses fonctionnaires et  dans ses lois l'indélébile trahison de Vichy et du Vel D’hiv.  Nous en gardons même la marque chez nous, au pied des Pyrénées, dans ce camp  de Gurs où se retrouvèrent internés des hommes et des femmes qui, comme Otto  Freundlich, Charlotte Salomon et Hannah Arendt, croyaient avoir trouvé un refuge  sûr dans notre pays.  C'est pourquoi j'ai pris l'initiative, comme Président du Pays de Béarn, de construire  à Gurs le Mémorial de la douleur. 
En France comme dans le monde, beaucoup avaient espéré que la victoire sur le  nazisme, le procès de Nuremberg, le travail de mémoire et la proclamation  universelle des droits de l'homme qui doit tant à mon compatriote René Cassin  tournaient définitivement la page sur la persécution des juifs, en particulier dans  cette Europe qui avait prêté son sol au pire.  Beaucoup pensaient, y compris dans cette salle, que le monstre millénaire de la  haine des Juifs, cette bête délirante et meurtrière comme la vision de Daniel, était  terrassée à jamais.  À ses mouvements soudains et meurtriers, pourtant, nous aurions dû comprendre  que la bête dormait seulement.  Ses réveils en France se sont faits de plus en plus fréquents, de plus en plus mortels,  par exemple, quand la barbarie s'est déchaînée sur Ilan Halimi – et je veux ce soir  avoir une pensée pour ce garçon et pour sa famille.
Et je veux avoir une pensée avec  vous, pour 10 Français dont je veux prononcer le nom à cette tribune qui, après lui,  ont perdu la vie pour la seule raison qu'ils étaient juifs : Jonathan Sandler, les enfants  Gabriel Sandler, Arié Sandler et Myriam Monsonego, à Toulouse, en 2012. Yohan  Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada et Yoav Attab, à l'Hyper-Cacher  Porte de Vincennes, en 2015. Et Mireille Knoll et Sarah Halimi.  Cela, c'était chez nous. 
Mais le matin du 7 octobre 2023, au milieu des danses, de la musique, de la fête de la  jeunesse sur la terre d'Israël, le plus hideux visage de la bête a resurgi. C'est Isaïe :  « elle a cessé, l'allégresse des tambourins. Il a pris fin, le joyeux vacarme. Elle a cessé, la  joie des cithares ». Tout cela a laissé place au pire des cauchemars.  Le plus grand pogrom depuis la Shoah a frappé de mort 1 200 personnes : des jeunes  qui débordaient de vie, des femmes qui portaient la vie, des enfants à naître et des  nouveau-nés. Et parmi ces vies arrachées, 49 Français, 8 autres ont été retenus en  otage, 7 seulement sont revenus. Notre compatriote Ohad Yahalomi est mort dans  les conditions ignobles de sa détention. 14 autres ont été blessés.  Je tiens à remercier le CRIF pour le soutien et l'accompagnement qu'il a apportés  aux victimes françaises du 7 octobre.
Le 7 février 2024, la nation, par un hommage  unique au monde, à la demande du président de la République, a exprimé son deuil  pour ceux qu'elle avait perdus ; mais elle ne cessera pas d'être fidèle à leur mémoire.  Si vous le permettez, je voudrais nous inviter à réfléchir ensemble sur le but de ces  massacres, question qui n’est pas souvent posée. Ce n'était pas un accès de  violence, soudain, subit, comme tant des accidents de frontières qui s'étaient  succédé au fil du temps, au fil des affrontements.  Il s'agissait là d'un massacre planifié pour atteindre un but délibéré : rendre la paix  définitivement impossible, la haine irrémissible en profanant l'idée même  d'humanité. 
Le but de cette violence et de cette haine, ce n'étaient même pas les victimes  pantelantes, c'était l'espoir de paix qui avait commencé à luire à l'horizon avec les  accords d'Abraham. La cible, la vraie cible, c’étaient les efforts si difficiles conduits  pour qu’un certain nombre d’États qui avaient commencé de penser à la table des  négociations, le Maroc, les Émirats Arabes Unis, Bahreïn, le Soudan, en soient  découragés à jamais ; et d'autres, plus importants encore, qui auraient pu suivre.  Et on l'a bien vu dès le 8 octobre : Israël, dans sa situation de faiblesse soudaine, a  été ciblé par les affidés de la République islamique d'Iran, le Hezbollah libanais, les  milices armées chiites en Syrie et en Irak, les Houthis du Yémen, tous ceux à qui la  perpétuation de la haine d'Israël fournit une raison d'être.  J'affirme qu'il ne pourra pas y avoir au Proche-Orient d'équilibre fondé sur le droit  tant qu'Israël ne sera pas reconnu par ses voisins dans sa légitimité à vivre et  prémuni contre le feu nucléaire de ceux qui n'ont cessé de proclamer leur unique  obsession, leur unique intention de le détruire. À la suite de Raymond Aron, je veux  redire ce soir cette phrase : « Si les grandes puissances laissent détruire ce petit État  qui n'est pas le mien, ce crime m'enlèverait la force de vivre ».  Face aux pogroms, face aux menaces existentielles, je tiens à exprimer l'amitié qui  est indéfectible de la France au peuple d'Israël, auquel l'unissent tant de liens  personnels, culturels et scientifiques depuis 80 ans. 
D'une façon mystérieuse que Milan Kundera est peut-être le seul à avoir su  exprimer avec tant de justesse, Israël est aussi une part de nous-mêmes, nous  Français et nous Européens. Milan Kundera disait : « si les Juifs, même après avoir  été tragiquement déçus par l'Europe, sont pourtant restés fidèles à ce cosmopolitisme  européen, Israël, leur petite patrie enfin retrouvée, surgit à mes yeux comme le  véritable cœur de l'Europe, étrange cœur placé au-delà du corps ». 
Cela, cette confiance, cette intimité avec l'âme juive au sein de l'âme française, cela  n'empêche pas d'exprimer les inquiétudes, les soucis et les désaccords que nous  avons avec le gouvernement israélien, comme à propos de la situation humanitaire à  Gaza. Le manque d'accès, en sécurité, des civils à l'eau, à la nourriture et aux soins.  Ces désaccords ne rompent pas notre lien avec le peuple israélien. Ils ajoutent en  revanche de la force et de l'urgence à nos appels répétés à la libération des otages  et au cessez-le-feu.  Il ne pourra pas y avoir de paix durable au Proche-Orient qui passe, pour la France,  par une solution à deux États, sans cessez-le-feu, condamnation absolue du 7  octobre et libération de tous les otages. La France refuse qu'on oublie les 50  personnes qui subissent encore le sort qu'a connu Madame Haran, qui est présente  ici, qu'ils soient israéliens ou ressortissants d'autres pays. Elle n'oublie pas les  parents, les personnes âgées, les malades, les jeunes dont les jours s'éternisent dans  les ravins de la mort.  Je pense aussi aux milliers de nos compatriotes dont, sur le sol d'Israël ces dernières  semaines, les journées ont été rythmées par les alarmes, les courses aux abris et  l'attente souvent dans l'angoisse de nouvelles de leurs proches.
En 1991, alors  qu'Israël était bombardé par Saddam Hussein, j'étais sur place pour exprimer mon  soutien. Et je n'oublie pas les heures que nous avons passées dans un abri avec  Hubert Heilbronn, qui nous a quittés il y a un an et dont je salue la mémoire. J'ai  tenu dès les premières attaques et jusqu'à la reprise complète des liaisons aériennes  à ce que le Gouvernement, avec tous les ministres qui sont là, organise en urgence  tous les rapatriements nécessaires. 
Mais pour sortir de la guerre permanente, la France croit exactement ceci, que je  vais vous lire sans changer une lettre du texte : « Dans ma vision de la paix, sur cette  petite terre qui est la nôtre, deux peuples vivront librement, côte-à-côte, dans l'amitié  et le respect mutuel. Chacun aura son propre drapeau, son propre hymne national, son  propre gouvernement. Aucun ne menacera la sécurité ou l'existence de l'autre.  Réalisons », je cite toujours, « réalisons la vision d'Isaïe qui, à Jérusalem, il y a 2 700 ans,  disait, ‘aucune nation ne lèvera plus l'épée contre une autre et l'on n'y apprendra plus  la guerre’ ». Mesdames et Messieurs, l'homme qui a prononcé ces mots, c'était  Benjamin Netanyahou, lors d'un discours prononcé en 2009 à l'université Bar-Ilan de  Tel Aviv.  Cet idéal, exprimé dans ces phrases, aussi surprenant que puisse apparaître le rappel  de son auteur, c'est celui que la République française porte dans son regard sur le  monde et dans l'amitié qu'elle a avec Israël et les peuples qui vivent sur cette terre. 
Mais la violence partie le 7 octobre a aussi, et très rapidement, touché sur notre sol  les Français juifs. Ils l'ont été à la Grande-Motte, à Rouen, à Courbevoie, avec  l'ignoble viol antisémite perpétré contre une enfant de 12 ans. Ils l'ont été à Orléans,  quand le rabbin Arié Engelberg a été frappé à la sortie de la synagogue sous les yeux  de son jeune fils. Et je sais, pour en avoir parlé avec lui le soir même et la  communauté d'Orléans, le traumatisme que cette attaque a représenté. Ils l'ont été  quelques semaines plus tard à Deauville, puis à Neuilly en la personne du rabbin Elie  Lemmel, présent ce soir, à qui j'adresse tout mon soutien. Et l'on voit apparaître  comme la semaine dernière à Bordeaux des menaces proférées contre une maman  qui vient chercher son enfant à la crèche. 
En 2024, ce sont 1 570 actes antisémites qui ont été ainsi recensés. 1 570 actes  antisémites. Près de 4 fois plus qu'en 2022, près de 20 fois plus qu'au milieu des  années 1990. Et depuis le début de cette année 2025, nous en sommes déjà à 375  actes dont 10 % sont des agressions physiques. Les deux tiers des faits antireligieux  ciblent nos compatriotes juifs.  Alors, comment oser parler d'un « phénomène résiduel » quand, au contraire, sa  progression est exponentielle ? Et l'on ne compte pas les mézouzas ôtées des portes,  les noms que l'on modifie pour appeler un taxi ou se faire livrer une commande.  La bête nous surprend d'autant plus qu'elle a chez nous changé de forme. Nous  connaissions les injures des journaux d'extrême droite et les délires négationnistes.  Bien sûr, ils existent toujours, mais le monstre a fait pousser d'autres têtes,  alimentées essentiellement par l'islamisme radical : les contestations de l'Holocauste  à l'école, les insultes et les coups dans les cours de récréation.  Au cours de l'année scolaire 2023-2024, madame la ministre d'État, 4 fois plus  d'actes antisémites que l'année précédente ont été recensés dans les  établissements. Parmi les plus jeunes, les discours de haine, c'est vrai, se banalisent  et en viennent à former un « antisémitisme d'atmosphère ».  À l'université et dans plusieurs grandes écoles, d'autres dérives encore.
La culture de  la compréhension, fondement des humanités a reculé devant des organisations  aveuglées, manipulées, instrumentalisées. Et je veux ici saluer la fermeté et le travail  de Luis Vassy pour restaurer à Sciences Po Paris un environnement de dialogue et de  respect mutuel.  Le 12 novembre, nous avons tous partagé un cortège à Paris comme à Pau et partout  en France pour dénoncer cette gravissime dérive.  Nous refusons que les Français juifs aient à quitter, ni même pensent à quitter leur  quartier et la terre où ils sont nés. Nous n'acceptons pas que ceux qui choisissent de  rester vivent dans la peur. Nous n'acceptons pas qu'ils désinscrivent leurs enfants de  l'école publique. Que 6 parents juifs sur 10 craignent pour la sûreté et le bien-être de  leurs enfants s'ils le maintiennent dans le service public de l'éducation, cela est pour  nous le signe indéniable d'une défaite républicaine et nationale. C'est la preuve que  l'école de la République, pour laquelle toute ma vie, je me suis battu et toute notre  vie, nous nous sommes battus, l'école de la République que nous exigeons  accueillante pour tous, lieu d'épanouissement pour tous, de création de liens  fraternels, que cette école est aujourd'hui à défendre et, d'une certaine manière, sur  ce sujet, à reconstruire.  Mais, dans notre combat pour la République, nous devons prendre conscience que  nous avons des armes, celles que nous avons forgées au long des siècles contre la  haine.
Et l'arme principale, c'est notre laïcité qui, pour moi, tient en une formule :  « la loi protège la foi, mais la foi ne fait pas la loi ». La loi protège les identités, elle  protège les origines, mais elle est indépendante de quelque groupe d'oppression  que ce soit.  Elle permet, par exemple, la loi de la laïcité, elle permet aux étudiants croyants de  passer leurs examens hors des périodes de fête. C'est l'application concrète, simple,  pratique de la laïcité que, comme ministre de l'Éducation nationale, longtemps  avant Elisabeth Borne, j'ai défendue, que je défends encore aujourd'hui à la tête du  Gouvernement, idée et réalité pour laquelle un jeune homme venait défendre les  dossiers devant moi. Il s'appelait Haïm Korsia, et je lui adresse mon salut ce soir.  Mais la laïcité c’est une promesse plus profonde encore, qui va bien au-delà de la  tolérance. C'est la promesse qu'elle porte dans son étymologie, celle de faire « un  seul peuple ».  Le premier pas de la tolérance, c'était l'édit de Nantes, mais l'idée de laïcité est allée  encore beaucoup plus loin. Elle aboutit à cette conviction qui cimente aujourd'hui la  République, même si elle est assez peu souvent articulée. C'est qu'un pays se porte  mieux d'être constitué de cultures et de sensibilités différentes. La laïcité est cet  engagement qui dépasse la tolérance pour atteindre la compréhension de l'autre,  sans laquelle il ne peut y avoir d'unité.  Et sans unité, je le dis sur ce sujet et pour bien d'autres, sans unité, dans le monde  brutal où nous vivons, aucun peuple ne survivra. 
Pour affûter ces armes que sont la fermeté et la compréhension, je veux saluer le  travail mené par la ministre en charge de la lutte contre les discriminations, Aurore  Bergé. Les Assises de lutte contre l'antisémitisme qu'elle a réunies en février dernier,  et dont je remercie tous les contributeurs, qui sont nombreux dans cette salle, ont  formulé des propositions en matière de justice et d'éducation qui vont orienter le  travail du Gouvernement.  D'ores et déjà, le ministre d'État, ministre de l'Intérieur mène une action résolue  pour démanteler des réseaux qui alimentent l'antisémitisme. Cette action doit être  intensifiée et il a pour ce faire ma confiance. La protection des lieux de culte, des  écoles et des commerces juifs a été renforcée après le 7 octobre et depuis le 19 juin,  les patrouilles sont doublées.  Mais devant la propagation des actes antisémites, notre réponse pénale doit  impérativement être affirmée.
C'est pourquoi le garde des Sceaux transmettra  prochainement à tous les parquets de France une circulaire précisant les méthodes  qui permettent de débusquer l'antisémitisme sous les prétextes, les insinuations et  les ambiguïtés, en s'appuyant notamment sur la définition donnée par l'Alliance  internationale pour la mémoire de l'Holocauste. Si des propositions de loi  permettent d'améliorer effectivement la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses  formes, dans le respect de la Constitution, elles auront notre soutien plein et entier.  L'université ne peut plus être un lieu où de fausses théories causent de vraies  blessures. Nous allons donc généraliser dans les établissements d'enseignement  supérieur les cellules de veille et de signalement pour que chaque victime d'actes  antisémites ou raciste trouve un interlocuteur compétent. Je salue l'engagement du  Parlement sur cette question centrale, celui notamment des sénateurs Pierre-  Antoine Lévy et Bernard Fialaire. Leur proposition de loi, qui vient d'être votée par  l'Assemblée nationale après que le Gouvernement a voulu qu'elle soit examinée  avant la fin de la session parlementaire, fait des pas décisifs dans la lutte contre  l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur, notamment en renforçant les  procédures disciplinaires. 
L'antisémitisme se démultiplie aussi sur les écrans, les réseaux sociaux, où se  déploient des stratégies organisées, financées pour cibler les jeunes et les inciter  dans l'anonymat à déchaîner leurs passions archaïques.  Et je dis que la question de l'anonymat sur les réseaux sociaux, très difficile à traiter  pour les raisons juridiques que l'on sait, cette question de l'anonymat doit être  posée, traitée, examinée et doit trouver une réponse.  C'est pourquoi aussi les moyens du Parquet national de lutte contre la haine en ligne  vont être renforcés. Pharos, la plateforme qui recense, analyse et oriente les  signalements, va être développée encore davantage, Madame la ministre du  Numérique.  Mais la fermeté ne peut pas être la seule réponse. Pour atteindre au cœur l’hydre de  l'antisémitisme, la République doit tenir sa promesse d'éducation à la  compréhension et à la fraternité.  À l'initiative d'Elisabeth Borne, ministre d'État, le plan national de lutte contre le  racisme, l'antisémitisme et les discriminations oblige depuis 2023 les élèves à  effectuer au cours de leur scolarité une visite mémorielle. Je veux ici saluer le travail  inestimable de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, qui, en 2024, a  accompagné 160 000 élèves et 6 200 enseignants. 
La mémoire est un devoir imprescriptible. Elie Wiesel disait cela magnifiquement :  « seuls ceux qui ont connu Auschwitz savent ce que c'était, les autres ne le sauront  jamais. Au moins comprendront-ils ? Oublier les mots serait les tuer une deuxième fois.  Et si les tueurs et leurs complices exceptés, nul n'est responsable de leur première  mort, nous le serions de la seconde ».  Tous les élèves doivent partager cette mémoire, car nous croyons que si la mémoire,  cette part, la plus intime de nous-mêmes, se partage, alors notre identité s'élargit.
La  coexistence de tous dans la République passe par la coexistence des mémoires, sans  en effacer ni en relativiser aucune. Le Gouvernement souhaite donc que soit  intégrée aux programmes d'histoire une étude approfondie des mouvements  d'émancipation nationale au Moyen-Orient.  Cette coexistence ne sera jamais simple ni complète, mais tout progrès dans ce sens  sera un progrès pour la République, pour que, je cite votre prière tous les samedis,  « pour que la France soit forte et grande dans l'union et la concorde ». Et ce vœu qui  résonne chaque semaine dans les synagogues, dans la prière pour la République est  pour nous tous, un vœu précieux.  C'est le sens premier de la présence si large du Gouvernement parmi vous ce soir :  rappeler que la République est d'abord cette promesse de réconciliation. La tenir, la  réaliser n'est jamais simple. Mais nous avons le devoir d'y travailler chacun à sa place,  chacun dans la responsabilité qui est la sienne. Allons vers le toujours plus humain,  plus responsable et vers le refus de céder à la tentation de la division.  L'augmentation des actes ciblant telle ou telle communauté de notre pays – les  Français juifs mais aussi les Français musulmans ou chrétiens ou d'autres – montre  que les passions brûlent. Il est de la responsabilité des acteurs politiques, vous l'avez  dit, Monsieur le président Arfi, il est de la responsabilité des acteurs politiques de ne  pas les attiser, de refuser de les entretenir, car toutes les origines, toutes les  sensibilités, tous les noms de toutes les consonances méritent la même attention et  la même protection. Tous les enfants sont les nôtres. 
Mesdames et Messieurs, devant le séisme du monde, chacun trouve où il l'entend les  sources de l'espérance. Ces sources sont diverses, mais pour tous les Français, et je le  sais particulièrement dans cette salle, la République est une espérance. Cette  espérance porte un sens pour le monde, car notre projet est national, unique, mais il  est aussi un projet profondément universel.  J'ai voulu ce soir vous assurer de l'engagement du Gouvernement pour condamner  et combattre l'antisémitisme, mais le discours que je viens de prononcer devant  vous, chacun de ses mots, vaut en défense de tous, des juifs, des musulmans, des  chrétiens, des athées, des agnostiques, car la sensibilité, pour reprendre les mots  d'Edmond Fleg, la sensibilité juive, elle est présente « en tous lieux où pleure une  souffrance ». Et je sais, par l'engagement du CRIF contre toutes les discriminations,  vous l'avez rappelé, que cette défense aura votre soutien et votre approbation.
Le  souci de la justice envers tous est la plus vive lueur que porte l'âme juive depuis des  millénaires. Et la République, telle que nous la voulons, est cette œuvre d'unité, de  fermeté et d'ouverture. De cette unité fondée sur la laïcité, vous avez été et êtes  aujourd'hui les premiers défenseurs. Dès 1791, vous en avez perçu toute la fécondité.  Haïm Korsia, avec qui je parle souvent, a raison de dire que les Français juifs veulent  être constructeurs de la République et que cette volonté de construire est entravée  par l'antisémitisme.  Ce soir, en répondant à votre invitation, nous avons voulu vous donner, ainsi qu'à  tous nos concitoyens, des raisons d'espérer dans la République et de poursuivre,  ensemble, sa construction.

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> L’adoption définitive de la proposition de loi visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’Enseignement supérieur est un acte fort pour garantir à toutes et tous un cadre d’étude et de travail serein et respectueux. Une nouvelle fois, La France insoumise nous prouve qu’elle tourne le dos à un combat essentiel de notre République : la lutte contre l’antisémitisme ! Quelle honte !

> [Canicule à l’école / Intervention au Sénat]

Face à la canicule que nous traversons – et, comme vous l'avez souligné, nous savons que ce genre d'épisodes va se multiplier –, nous devons être particulièrement attentifs aux conditions d'accueil de nos élèves et de nos personnels.

J'ai eu l'occasion, le week-end dernier, de rappeler aux recteurs les consignes à appliquer pour accueillir les élèves et organiser les examens. J'ai également insisté sur l'attention qu'il convenait de porter aux élèves et aux personnels les plus fragiles.
Des mesures adaptées ont été prises territoire par territoire, en lien avec les collectivités et les préfets, en associant, dans un dialogue de proximité, les organisations syndicales.
Hier, au plus fort de l'épisode de chaleur, un peu plus de 2 200 écoles sur les 45 000 que compte notre pays ont été fermées. Dans chaque situation, nous avons veillé à assurer un moyen d'accueil aux parents qui ne pouvaient pas garder leur enfant.
Toutefois, cet épisode nous rappelle la nécessité d'adapter nos écoles et nos établissements scolaires au dérèglement climatique. Vous le savez, leur rénovation énergétique et, plus généralement, la gestion de leur bâti mobilise l'ensemble des collectivités : les communes pour les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées.

Pour accélérer cette dynamique, nous avions en effet consacré dès 2023 une enveloppe du fonds vert à la rénovation du bâti scolaire. En complément – c'est important –, la Banque des territoires affecte 2 milliards d'euros au financement des contrats de performance énergétique des collectivités.
Par ailleurs, nous avons facilité le recours à ce type de contrats. C'était l'objet d'un texte de loi qui a été présenté au début de ce quinquennat.
L'État et la Banque des territoires ont d'ores et déjà engagé 1 milliard d'euros pour la rénovation du bâti scolaire sur tout le territoire. L'objectif a été clairement annoncé par le Président de la République : rénover 40 000 écoles en dix ans.
Nous continuons d'avancer, aux côtés des collectivités, pour proposer à nos élèves des écoles plus adaptées et plus durables.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Nouvelle attaque meurtrière lancée par la Russie en pleine nuit contre l’Ukraine, avec un seul objectif : tuer massivement des civils. Face à cette barbarie sans limite, c'est toute la communauté internationale qui doit se lever.

> La fragmentation du monde se fait le long d'une ligne de fracture qui sépare les partisans du droit des partisans de la force.

> [Iran] Cessons de nous flageller ! Pour résoudre la crise iranienne, la France et ses partenaires allemand et britannique disposent d’un levier très puissant. Par une simple lettre à la poste, nous pouvons réappliquer à l’Iran un embargo mondial sur les armes, les équipements nucléaires, les banques et les assurances qui avait été levé il y a dix ans. Si Téhéran se refuse à négocier un encadrement strict et durable de ses activités nucléaires et garantissant nos intérêts de sécurité, nous pourrons activer ce mécanisme au cours de l’été.

> [Iran] Nous soutenons la reprise des négociations des Etats-Unis avec l’Iran, mais il est essentiel que nos intérêts de sécurité soient pris en compte. 

Le territoire européen est potentiellement à portée des missiles conçus en Iran.

> [Iran] Nous avons obtenu de haute lutte une visite à Cécile et Jacques par notre ambassade ce mardi 1er juillet. Ils ne sont pas physiquement blessés mais sont en détresse. Nous sommes profondément inquiets de leur état. Nous exigeons leur libération immédiate. Le président de la République a échangé trois fois avec son homologue ces derniers jours à ce sujet et j’ai fait de même auprès de mon homologue.

> [Iran] Ces frappes des Etats-Unis ne sont pas conformes au droit international. Elles ont certainement retardé le programme nucléaire iranien. Mais seul un encadrement négocié nous permettra d’écarter durablement le danger.

> [Nucléaire iranien] La France dispose de son expertise propre sur ces sujets. Par ailleurs, l’évaluation du programme repose largement sur le travail de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Nous condamnons donc fermement les menaces adressées à son directeur général par l’Iran et nous appelons Téhéran à poursuivre sa coopération avec l’agence et à rester dans le traité de non-prolifération. Ce traité a évité à l’humanité une course à l’arme nucléaire qui aurait précipité le monde dans une immense insécurité. (…)
Les cinq puissances dotées de l’arme nucléaire sont les gardiennes de ce traité. 
Compte tenu de l’intensité des crises internationales, ces membres permanents du Conseil de sécurité – la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les Etats-Unis – ont un rôle à jouer. 
Ces consultations doivent avoir lieu. C’est la raison de l’appel du Président de la république avec Vladimir Poutine mardi après-midi.

> Ce n’est pas la première fois, ni la dernière, que des libertés sont prises avec les règles des Nations unies. Est-ce à dire que le multilatéralisme est mort, comme certains semblent le penser ? Je suis convaincu du contraire. Il se réformera et survivra. Depuis huit décennies, il a apporté des dividendes considérables dont les Etats-Unis ont été parmi les grands bénéficiaires. Si certaines nations décident de prendre leurs distances avec le multilatéralisme, l’Europe reprendra ce flambeau et sera suivie par l’immense majorité des pays du monde qui ne veulent pas être les vassaux des nouveaux empires. L’Europe est l’antidote au déclin du multilatéralisme.

> Nous sommes alliés des Etats-Unis, mais nous ne sommes pas alignés. Le président Trump défend les intérêts américains et nous défendons les nôtres. 

Nous restons convaincus que l’ordre international, fondé sur les règles de droit, né sur les ruines de la seconde guerre mondiale, garde toute sa pertinence pour engager le monde sur un chemin de paix et de prospérité.

> [Conférence sur la Palestine] Nous discutons avec l’Arabie saoudite d’une date le plus tôt possible. Il y a urgence. Urgence à Gaza, pour les otages et la population palestinienne. Urgence aussi à redonner un horizon politique qui seul permettra de sortir de l’état de guerre permanent et d’offrir aux deux peuples une réponse à leurs aspirations légitimes. La solution est plus que jamais minée par la colonisation en Cisjordanie, par les destructions à Gaza et par une forme de résignation de la communauté internationale. Le danger serait que cette solution politique arrive trop tard.

>Les Etats-Unis, après leur intervention contre l’Iran en soutien d’Israël, sont en droit d’attendre que Benyamin Nétanyahou fasse ses meilleurs efforts pour aboutir le plus rapidement possible à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où la situation est absolument injustifiable.
Il faut aussi que le Hamas, qui détient encore une cinquantaine d’otages dans l’enfer des tunnels de Gaza, accepte de les libérer, reconnaisse sa défaite et s’engage sur la voie du désarmement. J’ai la conviction que nous obtiendrons alors de la part de toutes les parties prenantes des engagements très ambitieux.

> Nous restons indéfectiblement attachés à la sécurité d’Israël. Cela ne veut pas dire que notre soutien est inconditionnel. Ce n’est pas faire offense au peuple israélien que de dénoncer les atteintes de son gouvernement au droit international (colonisation, déplacements forcés de population, blocage de l’aide humanitaire, frappes sur des civils…). La seule solution permettant de garantir la sécurité d’Israël sur le long terme, c’est la solution à deux Etats.

> Quel est le pays qui a accueilli la première conférence internationale, le 9 novembre 2023, mobilisant 1 milliard d’euros pour l’aide humanitaire à Gaza ? C’est la France. Quel est le premier pays occidental qui a dépêché au large de Gaza un porte-hélicoptères pour soigner les blessés palestiniens ? C’est la France ! Quel est l’un des seuls pays du monde à soutenir directement l’Autorité palestinienne pour son budget ? C’est encore la France. Si tous les pays du monde s’étaient comportés comme la France, nous n’en serions pas là.

> Nous avons déjà décidé, à plusieurs reprises, des sanctions à l’encontre des entités ou des individus extrémistes responsables de la colonisation. Nous l’avons fait au niveau national et au niveau européen.

> Nous avons systématiquement condamné les violations par le gouvernement israélien du droit international, à Gaza comme en Cisjordanie. Plusieurs options sont sur la table des ministres des affaires étrangères. En tout état de cause, il est plus que temps que le gouvernement israélien débloque l’aide humanitaire qui est stockée aux portes de Gaza, cesse son soutien à la colonisation en Cisjordanie, et verse les sommes qu’il doit à l’Autorité palestinienne.

> Les frappes d’Israël contre le Liban sont contraires à la souveraineté du Liban, qui doit recouvrer un Etat fort, disposant du monopole de la force légitime et capable d’assurer la sécurité de tous les Libanais. Le mécanisme de vérification du cessez-le-feu doit être renforcé pour éviter toute violation. Nous travaillons à la fois au désarmement du Hezbollah et au retrait complet des forces israéliennes du territoire libanais, en lien avec les Etats-Unis.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Nous avons évité le scénario du pire, celui d’une capitulation précipitée de l’Ukraine. Le seul obstacle à la paix, c’est Vladimir Poutine. Il est en train de s’essouffler en Ukraine. Malgré la surmobilisation de sa force militaire, il n’a réussi à conquérir que 0,25 % du territoire ukrainien depuis le début de l’année, au prix de très lourdes pertes humaines.
Faute de parvenir à percer le front, il s’en prend aux civils, mais les caisses russes sont vides, l’économie est en surchauffe. Le moment est venu de forcer Vladimir Poutine à s’arrêter.
Nous allons, dans les prochains jours, adopter les sanctions européennes les plus lourdes que nous ayons prises depuis trois ans. Elles se feront de manière coordonnée avec les Etats-Unis, où un paquet de sanctions massives devrait être adopté début juillet par le Sénat américain.

> Je déplore la détention injustifiée et la condamnation incompréhensible de notre compatriote Boualem Sansal. Nous espérons qu’une issue rapide, humanitaire et digne puisse être trouvée, afin qu’il soit libéré et soigné.
Quant aux relations entre le gouvernement algérien et le gouvernement français, elles sont aujourd’hui gelées. Cette situation n’est satisfaisante ni pour la France ni pour l’Algérie. Nous avons toujours marqué notre ouverture au dialogue, mais cela ne peut se faire au détriment des intérêts de la France.

> [Iran] Nous n'avons pas été formellement notifiés par les autorités iraniennes des charges qui pèsent sur nos deux compatriotes. Si les chefs d'accusation qui ont été évoqués étaient confirmés, nous les considérions comme totalement injustifiés et infondés. Le Président de la République, avec son homologue, moi-même avec le ministre des Affaires étrangères iranien, je l'ai dit avec beaucoup de force : nous exigeons la libération immédiate, inconditionnelle de Cécile Kohler et Jacques Paris et nous continuerons à nous mobiliser aussi longtemps que nécessaire à leurs côtés, aux côtés de leurs familles, qui traversent une épreuve extrêmement éprouvante.

> [Crise de Gaza] Nous l'avons dit et répété, l'urgence est à un cessez-le-feu à Gaza, la libération des otages du Hamas, qui doit être désarmé, et l'accès massif et sans entrave de l'aide humanitaire, qui est tant attendue par les populations civiles. Quant au système militarisé de distribution de l'aide humanitaire mis en place depuis un mois par les autorités israéliennes, il doit cesser, puisque depuis un mois, ce sont des centaines de personnes qui ont perdu la vie, ce sont des milliers de personnes qui ont été blessées dans des files alimentaires ou dans des files d'attente de distribution d'aide humanitaire, où ils se pressaient affamés pour aller chercher un sac de farine. J'ai d'ailleurs marqué la disponibilité de la France et de l'Europe pour concourir, si besoin était, à assurer une forme de protection des distributions alimentaires qui doivent reprendre, les distributions des organisations des Nations Unies et des organisations non-gouvernementales, pour alléger les souffrances des populations civiles à Gaza.

> [Otages français en Iran]  Nous sommes mobilisés depuis trois ans. Il y a quelques mois, j'ai déposé plainte devant la Cour internationale de justice pour violation, par l'Iran, de son obligation de donner droit à nos deux compatriotes à des visites de notre ambassade, visites dont ils étaient privés depuis plus d'un an. Grâce à mon intervention, ces visites ont pu avoir lieu. Depuis le début de la guerre entre Israël et l'Iran, nous avons alerté les autorités iraniennes comme les autorités israéliennes sur le risque que ces hostilités faisaient peser sur la sécurité de nos compatriotes. Nous n'avons cessé d'exiger de la part des autorités iraniennes une libération immédiate, étant donné le climat de grande tension qui règne aujourd'hui à Téhéran. Nous avons exercé une pression maximale pour qu'à nouveau une visite de notre ambassade puisse être obtenue. Elle a été accordée il y a quelques jours, ce qui nous a permis d'entrer en contact direct avec Cécile Kohler et Jacques Paris. Nous exigeons désormais leur libération immédiate. C'est notre priorité. (…)
Ce qui est clair, je l'ai dit, c'est que la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris est une priorité absolue pour nous. Nous l'avons toujours dit à nos interlocuteurs du régime iranien. La question de décisions éventuelles sur les sanctions sera conditionnée au règlement de ce problème, de ce différend majeur, et la libération de Cécile Kohler et de Jacques Paris.

> [Discours lors du lancement de la réserve diplomatique citoyenne] «La force de la cité ne réside ni dans ses remparts, ni dans ses vaisseaux, mais dans le caractère de ses citoyens.» Ainsi écrivait Thucydide dans La Guerre du Péloponnèse. Ces mots résonnent avec force, à l'heure où nous assistons au retour du tragique dans l'histoire.
Et oui, face à la brutalité du monde, nous devons opposer les armes de l'esprit. Ce qui nous permettra de défendre les intérêts de notre pays, nos intérêts, de défendre notre vision de l'Homme et du monde dans les temps qui viennent, c'est au fond notre force intérieure.
Notre force intérieure, elle dépend de notre force militaire, bien sûr, pour dissuader les menaces. Elle dépend également de notre force économique, pour n'avoir pas à dépendre des autres. Mais elle dépend aussi et surtout de notre force morale. Or la force morale d'un pays comme la France réside dans l'engagement de l'ensemble de ses citoyens.
C'est pourquoi j'ai souhaité que ce ministère - qui est sans doute, des quatre ministères régaliens, le moins connus de tous - puisse se tourner résolument vers les Français. Dans un moment où ce qui se passe au-delà de nos frontières n'a jamais eu autant d'impact sur nos vies quotidiennes, et dans un moment où les Françaises et les Français souhaitent avoir les cartes en main. Ils souhaitent n'être pas spectateurs des désordres du monde, mais d'une certaine manière prendre leur part et devenir acteurs. Et cela dans un contexte où j'estime que l'engagement individuel est sans doute le meilleur remède à la maladie de notre temps.
Cette maladie fait que nous vivons dans une société qui semble rouillée par un individualisme grandissant, alors même que nous ressentons tous en nous-mêmes la soif de partager des combats communs, des émotions collectives. Nous l'avons toutes et tous ressenti l'année dernière, lors des cérémonies du 80e anniversaire de la Libération, lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, ou encore lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris.
Cet engagement est l'une des voies de notre épanouissement collectif et de notre émancipation. Il est possible aussi, à partir d'aujourd'hui, au service de l'action internationale de la France. Parce que la diplomatie ne se joue pas seulement dans les ambassades et les instances internationales. Elle se joue aussi dans les territoires, les écoles, les entreprises, les universités, dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans les imaginaires, partout où la France est regardée, respectée et attendue.
C'est pourquoi la France a besoin de cet engagement. La France a besoin d'une mobilisation générale qui requiert l'énergie de toutes les bonnes volontés. Oui, la France doit faire appel à l'ensemble de ses forces morales, intellectuelles et citoyennes pour tenir son rang et défendre ses valeurs : le primat du droit sur la force, la coopération plutôt que la confrontation et, finalement, la paix.

C'est la raison pour laquelle nous sommes réunis aujourd'hui. Nous apportons une nouvelle pierre à notre édifice diplomatique et républicain. Nous lançons la réserve diplomatique.
Chaque citoyen âgé d'au moins 18 ans, français ou européen, pourra rejoindre cette réserve civique si il ou elle adhère à une Charte et à un principe cardinal : l'intérêt général.
C'était un engagement du Président de la République, pris ici même au Quai d'Orsay, lorsqu'il est venu clôturer les Etats généraux de la diplomatie, le 16 mars 2023.
Aujourd'hui, nous y sommes. Et nos ambitions sont élevées - elles sont à la hauteur de notre réseau diplomatique, qui avec 163 ambassades, 208 consulats généraux, est le troisième au monde. Notre diplomatie doit être présente partout jusqu'au dernier kilomètre qui nous sépare parfois de nos compatriotes les plus éloignés.
Chers futurs réservistes, j'ai donné un mandat clair à toutes les ambassadrices et tous les ambassadeurs : faire en sorte que partout, la France soit perçue pour ce qu'elle est : un partenaire privilégié, qui respecte la souveraineté de ses partenaires, qui défend le droit international et qui privilégie la coopération pour la résolution des enjeux mondiaux. Désormais, cette mission est aussi la vôtre.
La réserve diplomatique s'appuie sur le volontariat, qui donne à tous ceux qui s'engagent un devoir d'exemplarité. Je suis convaincu que c'est par l'exemple qu'on défend le mieux nos valeurs, qu'on enclenche une action collective, qu'on crée un sentiment durable d'appartenance.
La réserve diplomatique sera un creuset de talents variés. Elle permettra de faire vivre en acte le principe de fraternité, ce si beau principe qui ne doit pas simplement fermer le ban du triptyque républicain, mais s'incarner jour après jour.
Il existe déjà des centaines de personnes qui mettent à disposition de ce ministère leurs compétences et leur temps. Vous connaissez les volontaires et les coopérants, mais beaucoup d'autres sont disséminés, peu connus et parfois mal recensés. Aujourd'hui, sous l'égide de l'Académie diplomatique et consulaire, nous allons structurer et animer ce vivier de bonnes volontés pour le faire grandir et être en mesure d'aller partout au contact des Français.
Le déploiement de la réserve se fera en deux temps.
D'abord, un premier contingent de réservistes sera constitué. Dès aujourd'hui, un grand nombre d'entre vous ont vocation à le rejoindre. Je pense d'abord à nos collègues du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, en activité ou retraités, qui veulent donner de leur temps.
Je pense aussi aux salariés et anciens salariés des opérateurs de l'Etat, qu'il s'agisse de l'Agence française de développement, l'Institut français, Business France ou Campus France, l'Institut de recherche pour le développement ou encore France Média Monde.
Il y a ensuite tous ceux avec lesquels nous entretenons un lien privilégié : consuls honoraires, conseillères et conseillers des Français de l'étranger, volontaires du service civique ayant servi à l'étranger, alumni de l'Académie diplomatique d'été, auditeurs du cycle du Collège des hautes études de l'Académie diplomatique.
Je pense enfin à tous les partenaires académiques, nombreux, dont les expertises font écho à nos missions. Encore hier, nous avons acté le rapprochement avec l'Académie de défense de l'Ecole militaire.
À vous tous qui composez ce premier cercle, je veux dire que vous êtes les bienvenus au sein de la réserve diplomatique. Nous avons besoin de vous, de votre connaissance intime du ministère et de votre engagement. Vos candidatures vont nous permettre de composer le premier contingent de la réserve diplomatique. À ce jour, vous êtes près de 200 à avoir manifesté votre intérêt. Je souhaite que ce contingent soit porté à 1 000 réservistes d'ici la fin de l'année.
Dans un deuxième temps, je souhaite que nous élargissions la réserve diplomatique à d'autres publics avec lesquels nous n'avons pas encore de lien juridique. Il faudra pour cela qu'un texte soit examiné et adopté au Parlement, mais je sais que certains parlementaires ont pris des initiatives qui, dès la semaine prochaine, permettront d'enclencher ce processus. La réserve diplomatique participera ainsi pleinement à notre stratégie nationale d'influence et associera pleinement les parlementaires.
Les bonnes volontés se manifestent partout, en France comme à l'étranger. Certaines ont déjà trouvé à se réaliser. Je pense tout d'abord à tous nos compatriotes bénévoles engagés auprès des communautés françaises. Partout dans le monde, nos consulats s'appuient sur des relais pour assurer la sécurité de nos ressortissants. On les appelle les "chefs d'îlots" et je veux les remercier pour leur engagement, qui n'est plus à démontrer. Dans toutes les crises, sanitaires ou sécuritaires, ce sont eux qui permettent, par leur engagement, la protection, la bonne information et l'organisation de nos compatriotes. Je remercie ces centaines de Françaises et de Français qui acceptent d'assumer cette responsabilité bénévole, qui s'apparente de fait à un rôle de réserviste.
Nous proposerons aussi de devenir réserviste aux plusieurs milliers de jeunes qui, chaque année, se lancent dans l'aventure du volontariat international, que ce soit en entreprise ou en administration. Mais aussi dans le volontariat de solidarité internationale, dédié à l'action humanitaire et à la coopération. Notre réserve ouvrira ses bras à tous ceux qui le souhaitent, ils connaissent bien le fonctionnement de nos postes pour les avoir longuement fréquentés.
Je n'oublie pas tous les bénévoles qui œuvrent au sein des associations de Français de l'étranger. Ils jouent un rôle clé dans l'installation et l'information de nos compatriotes.
Nous serons aussi heureux d'accueillir les experts techniques internationaux, les professeurs de relations internationales, les membres de think tanks, de cercles de réflexion, dont beaucoup interagissent déjà avec nous.
Et puis bien sûr les dirigeants d'entreprises internationales, qui jouent un rôle essentiel au service de notre diplomatie économique.
Une fois constituée, la réserve diplomatique concourra donc à l'accomplissement des trois grandes missions du ministère de l'Europe et des affaires étrangères : le service public et la protection des Français à l'étranger ; la défense des intérêts de notre pays dans toutes les instances : bilatérales, européennes, multilatérales ; et puis porter la voix de la France partout dans le monde.
Les tâches confiées à nos réservistes s'inscriront dans ces trois grandes missions. Et voici déjà quelques exemples : apporter un renfort téléphonique au centre de crise et de soutien. Au cours de la guerre entre Israël et l'Iran, le centre de crise a répondu à 12 000 appels en 12 jours. Et 1 000 ressortissants français ont pu bénéficier de notre assistance pour rentrer en France. Dans de telles situations, l'assistance téléphonique est essentielle et elle nécessite de très nombreux volontaires.
Autre exemple, les grands événements internationaux, qu'il s'agisse de la Conférence des Nations unies sur l'Océan en 2025 ou encore des Jeux olympiques et paralympiques de l'année dernière, la France organise régulièrement des événements d'envergure mondiale. Ils nécessitent un important renfort logistique et protocolaire.
Parmi les autres exemples : les groupes de travail et de réflexion qui font bénéficier le ministère d'un regard extérieur ; la présentation des missions du ministère à des publics qui en sont éloignés, aux lycéens et étudiants, notamment ; la présentation de ces mêmes missions dans les médias ou sur les réseaux sociaux ; ou l'accompagnement des jeunes pour les aider à s'orienter et à affiner un projet professionnel tourné vers l'international.
Je voudrais insister sur un dernier exemple : nous aider à faire entendre la voix de la France à l'étranger via une "réserve numérique" au sein de cette réserve diplomatique, qui fera bénéficier nos postes de son expertise en matière de communication stratégique sur les réseaux sociaux. Elle pourra les aider à bâtir de nouvelles campagnes de communication, car les pratiques évoluent vite et vous êtes nombreux à pouvoir nous aider par votre créativité et votre savoir-faire. Les attaques dans le champ informationnel visent particulièrement la France. Alors, que vous soyez un redoutable fact-checker ou un citoyen agile sur les réseaux sociaux, qui aime simplement s'engager dans le débat public, rejoignez-nous et vous ferez œuvre utile. Nous aurons besoin de vos compétences, de votre humour, de votre ingéniosité pour gagner le combat des perceptions.
Voilà quelques exemples de missions déjà identifiées. Ces missions pourront être effectuées sur le territoire national, à Paris, à Nantes ou auprès des conseillers diplomatiques en région, en Outre-mer évidemment, et bien sûr dans nos ambassades et consulats à travers le monde, dès lors qu'un besoin sera identifié.
Dès lundi, je demanderai aux ambassadrices et aux ambassadeurs de cartographier précisément leurs besoins pour pouvoir établir d'ici à la fin de l'année, lorsque la loi aura été votée, un catalogue de missions à pourvoir.
J'invite celles et ceux qui le souhaitent à s'engager dès aujourd'hui dans une première mission qui nous tient particulièrement à cœur: La Fabrique de la diplomatie, un événement que nous organiserons les 5 et 6 septembre 2025 à la Sorbonne Nouvelle. Nous appelons 300 réservistes à nous rejoindre à cette occasion pour nous aider à faire naître des vocations diplomatiques, en accueillant les milliers de visiteurs attendus, en accompagnant nos nombreux intervenants, en nous aidant sur la communication numérique autour de l'événement. Et qui sait, vous trouverez peut-être, vous aussi, votre vocation à l'occasion de ce grand forum des métiers de la diplomatie.
Nous lançons également un appel pour des missions de mentorat. Nous recherchons une centaine de mentors pour accompagner les participants de l'Académie diplomatique d'été. Je vous invite à postuler et rassurez-vous, il n'y a pas d'âge pour devenir mentor.
Une autre échéance arrive à grands pas, c'est la présidence française du G7, du 14 au 16 juin 2026. Venez nous aider à organiser ce rendez-vous diplomatique majeur. Nous aurons besoin de vous pour accueillir les délégations des sept plus grandes puissances du monde, et nous lancerons bientôt des missions de conseils préparatoires, pour lesquelles nous aurons besoin du soutien des experts.
En dehors des Sommets diplomatiques, le Quai d'Orsay mène tout au long de l'année des campagnes de communication numérique. Nous cherchons des volontaires pour nous aider à monter en puissance, former nos équipes à l'utilisation de certains outils. Je l'ai dit, votre expertise sera précieuse.
Alors, à vous tous qui êtes passionnés de relations internationales et qui avez envie, à cœur, de vous engager pour servir la France, n'hésitez plus !
Vous l'aurez compris, ma conviction c'est que chacun a le pouvoir d'agir, de s'engager, de faire la différence. Saisissez-le. C'est le meilleur antidote à la fatalité et au renoncement.
Oui, la France a une voix à porter dans le monde.
Oui, nous devons continuer à défendre les valeurs de fraternité et d'humanité qui sont plus que jamais mises à mal.
Nous sommes une grande puissance qui a surmonté les guerres et trouvé les chemins de la paix. Il y a 75 ans, par les mots de Robert Schuman, nous avons donné vie à l'idéal européen et, contre tous les esprits défaitistes, nous avons fait l'Union européenne.
Je ne crois pas au déclin de l'Europe ni au déclin de la France.
Je crois en la force de la volonté, en la capacité des nations, quand elles se tiennent debout, de reprendre leur destin en main.
Je crois à la victoire finale des démocraties, comme le disait Raymond Aron, mais à condition qu'elles le veuillent.
Si vous êtes ici, c'est que vous aussi, vous le voulez.
Alors ne vous résignez pas : engagez-vous ! Rejoignez-nous !
Plus que jamais, la voix de la France doit être portée par tous ceux qui croient en elle.
Alors je compte sur vous pour que vive la diplomatie, et que vive la réserve diplomatique.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> J’en suis convaincue : l’ennemi commun, ce sont les énergies fossiles. C’est un ennemi à la fois climatique et géopolitique. Nous en sommes encore dépendants à 99 %. Dans un contexte international de plus en plus instable, il est urgent de s’en affranchir. Pour le climat, pour notre sécurité, pour notre indépendance.

> La position du gouvernement est claire : il nous faut un mix équilibré entre nucléaire et renouvelables, qui permette de faire baisser le prix de l’électricité et de sortir des énergies fossiles. Ce n’est pas en opposant les solutions qu’on avancera, c’est en les combinant intelligemment.

> Depuis quelques mois, la droite et l’extrême droite voudraient balayer tout ce qui a été construit avec le Président de la République, en répétant que l’écologie est un danger. Hier, ils niaient le changement climatique. Aujourd’hui, ils s’en servent pour attiser des peurs et fracturer le pays. C’est du populisme, du court-termisme électoral déguisé en soi-disant « bon sens » qui protégerait les classes populaires et la ruralité.

> Shein vient d’être condamné à une amende de 40 millions d’euros en France pour pratiques commerciales trompeuses, à l’issue d’une enquête menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Je soutiens pleinement cette fermeté. L’ultra fast fashion ne peut plus prospérer en trompant les consommateurs, en contournant nos règles et en saturant nos marchés de produits dont le rapport qualité/prix est en réalité médiocre. Je veux que les consommateurs le sachent et qu’on les protège de ces pratiques. Et je serai au rendez-vous pour continuer à défendre la mise en œuvre d’une loi anti fast fashion ambitieuse.

> L’écologie, c’est sur le terrain. Les volumes d’investissement dans des projets écologiques — comme la rénovation de bâtiments, la végétalisation de quartiers, l’adaptation au changement climatique — sont énormes. Ce que je regrette, c’est que, pour de médiocres raisons politiciennes, beaucoup sont en train de tout faire dérailler. Et ça risque de mettre les Françaises et les Français dans le mur.

> La position de Bruno Retailleau sur les énergies renouvelables est totalement contraire à celle du Gouvernement. Aujourd’hui, notre mix énergétique final est composé à 60 % d’énergies fossiles. Est-ce que vous croyez qu’il est confortable de dépendre de la Russie, de l’Algérie, de certains pays du Moyen-Orient ou encore des États-Unis pour notre énergie quand on veut défendre notre souveraineté ? Je ne crois pas.

> Heureuse et soulagée que l'Union européenne reconnaisse enfin le rôle essentiel du nucléaire dans nos objectifs climatiques pour 2040. Le principe de neutralité technologique que j'ai toujours défendu est désormais cranté, y compris dans cette discussion majeure. Le fruit d'un long travail mené à Bruxelles. 7 années de négociations et de conviction auprès des Européens, avec le Président de la République.

> Juin 2025 devient le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1900, juste derrière juin 2003. J’ai réuni ce matin la cellule de crise, de veille opérationnelle et d’alerte du ministère pour faire le point sur la situation : températures extrêmes, sécheresse, pollution de l’air, tensions sur l’eau, risques d’incendie. Nous sommes mobilisés pour protéger les Françaises et les Français. Cette crise climatique nous rappelle une chose essentielle : les pics de chaleur ne sont plus des exceptions, et il faut s'y préparer : c’est tout le sens du plan national d’adaptation au changement climatique que j’ai présenté en mars dernier.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> [Lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur / Intervention à l’Assemblée] Je tenais à répondre au nom du gouvernement à cette motion de rejet préalable, en espérant qu’ici, personne ne se laisse abuser par le discours que vous venez de tenir. Et je rappelle tout de même que vous venez de défendre une motion de rejet préalable sur un texte qui vise à lutter contre l’antisémitisme au sein de l’enseignement supérieur.
Une motion de ce type vise en principe à demander à l’Assemblée s’il y a lieu ou non de délibérer sur la question posée. Vous considérez donc qu’il n’y a pas lieu de délibérer sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur, alors que toutes nos démocraties ont eu à connaître un regain massif d’antisémitisme depuis les attentats terroristes du 7 octobre 2023 que nous faisons face, dans notre pays, à un risque de réenracinement de l’antisémitisme –⁠ ce nest pas juste une convulsion – et que tous les trois jours, un Français juif est agressé physiquement. Vous considérez quil ny a pas lieu de délibérer alors que dans nos universités et dans nos grandes écoles, les étudiants nous interpellent sur les faits d’antisémitisme qu’ils ont malheureusement à subir.
Mais est-ce que vraiment cela nous surprend encore, venant de La France insoumise ? Est-ce que quelqu’un, ici, peut être surpris de voir ce groupe défendre une motion de rejet quand on débat de l’antisémitisme ? Ce que vous venez de dire à la tribune est la démonstration que vous participez au réenracinement de l’antisémitisme dans notre pays, que vous placez une cible dans le dos de chaque étudiant juif de France à chaque fois que vous les essentialisez, à chaque fois que vous considérez qu’ils seraient responsables, ici, d’une situation qui a lieu à 4 000 kilomètres de là à chaque fois que vous déversez votre haine vis-à-vis d’Israël, voilà ce que vous faites ou du moins tentez de faire, et ce, de manière systématique.
Et voilà contre quoi nous devons lutter parce que notre république, contrairement à celle que vous espérez installer, n’est pas essentialiste, mais universaliste; et une république universaliste ne trie pas, ne hiérarchise pas. Elle ne combat pas uniquement l’antisémitisme, mais aussi le racisme et toutes les formes de haine.
Voilà la force de la République française ! C’est cette république que vous cherchez à abîmer et j’espère que sur tous les autres bancs, vous serez démenti, que cette motion sera rejetée massivement par l’Assemblée.

> Pendant longtemps, certains ont pris à la légère ces tendances masculinistes. Elles ont des conséquences. Hier, c'est une tentative d'attentat qui a été déjouée. Pourquoi? Parce que cette idéologie propage la haine des femmes, légitime la violence. Une idéologie qui peut tuer.

> La baisse du chômage de masse, l'attractivité retrouvée de notre pays : ça ne tombe pas du ciel. C'est le fruit de notre politique économique et fiscale. Je n'entends pas qu'on s'en écarte.

> Je revois les plateformes le 9 juillet prochain. Je ne serai pas seule : les associations de lutte contre l'antisémitisme, le racisme, la violence à l'encontre des femmes, la haine anti-LGBT seront à mes côtés. Nous attendons des engagements. Nous sommes déterminés à agir pour protéger nos valeurs, protéger nos enfants.

> Notre première responsabilité, c'est ici et maintenant. Quand j'échange avec les Français, ils me disent qu’on n’a pas 2 ans à perdre pour avoir des résultats. Et dans 2 ans, nous aurons un rendez-vous essentiel. De courage, de clarté, de conviction. Je ne m’interdis aucune ambition.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> [Intervention à l’Assemblée] Le projet de loi dont vous êtes saisis aujourd’hui répond à un objectif simple : assurer la transposition législative fidèle et complète de cinq accords conclus entre les partenaires sociaux entre novembre 2024 et juin 2025.
Les trois premiers accords ont été signés le 14 novembre 2024, dans la sérénité et le compromis, et n’ont pas fait grand bruit. Ils portent pourtant –⁠ ainsi que ce projet de loi qui en découle – sur des sujets importants pour les salariés et les entreprises de notre pays : lassurance chômage, lemploi des travailleurs expérimentés  dits seniors – et le dialogue social.
À l’automne dernier, avec le premier ministre Michel Barnier que je salue, nous étions convaincus de la nécessité de relancer le dialogue social. Nous pensions qu’il y avait matière à accord, au vu des tentatives qui, au cours de la dernière période, n’avaient pas pu aboutir. Nous avons donc demandé aux partenaires sociaux de se remettre autour de la table. Nous leur avons garanti qu’en cas de succès, les accords seraient transposés, soit par voie réglementaire, soit dans la loi.
Après quelques semaines de négociation, le 14 novembre 2024, un triple accord est donc venu valider la pertinence de cette initiative : les partenaires sociaux ont signé très largement deux accords nationaux interprofessionnels (ANI), l’un sur l’emploi des travailleurs expérimentés, l’autre sur le dialogue social, ainsi qu’une nouvelle convention d’assurance chômage. À ces trois accords de novembre 2024 est venue s’ajouter la négociation paritaire sur le bonus-malus du 27 mai 2025, en vue d’adapter les modalités du dispositif de modulation du taux de contribution d’assurance chômage en fonction du nombre de ruptures de contrats de travail dans certains secteurs d’activité. Enfin, le 25 juin dernier, un ANI sur les transitions et reconversions professionnelles a été conclu. Attendu tant par les organisations syndicales que patronales, il répond à la demande que j’avais adressée en avril aux partenaires sociaux d’examiner les moyens de simplifier ces dispositifs. Ce projet de loi a été conçu, dès l’origine, pour intégrer les conclusions de cette récente négociation et la rendre rapidement opérationnelle.
Au total, ce projet de loi tire donc les conséquences législatives de cinq accords, dont trois ANI et deux négociations paritaires. Cinq accords conclus en neuf mois, c’est beaucoup ! Il faut se féliciter de la vitalité du dialogue social et du sens des responsabilités des partenaires sociaux, que je salue.
Je tiens à souligner aussi la très large représentativité de ces accords. Notre paysage syndical est complexe et fragmenté, mais l’ANI de novembre 2024 sur l’emploi des seniors comme celui de juin 2025 sur les transitions et les reconversions ont été signés par les trois organisations patronales et par quatre des cinq organisations syndicales.
Je tiens enfin à remercier les équipes de la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et de la direction générale du travail (DGT), qui jouent le rôle discret et difficile d’accompagnement et de facilitation des négociations.
Une fois les accords conclus, nous avons veillé à ce que le projet de loi traduise fidèlement la volonté et les intentions des partenaires sociaux. Au cours des derniers mois et des derniers jours, de nombreux échanges ont permis de les associer pleinement à son élaboration, qu’ils aient ou non signé les accords, ce que je tiens à souligner. Cette méthode a été appliquée tant pour les accords de novembre que, tout récemment, pour l’ANI du 25 juin dernier.
S’agissant de ce dernier accord relatif aux transitions et reconversions, le gouvernement exprime un léger désaccord, non sur les outils proposés mais sur la question de la gouvernance. En effet, l’accord ne nous paraît pas conforme aux exigences actuelles de simplification, qui nous commandent de ne pas créer de nouvelles instances, dans un paysage de la formation professionnelle déjà complexe.
Il revient désormais au Parlement d’assurer la transposition législative des mesures contenues dans ces cinq accords et qui ont besoin de la loi pour exister. Comme moi, vous connaissez cet exercice particulier. Ensemble, nous avons su mener à bien la transposition de l’accord national interprofessionnel relatif aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, à l’occasion de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. S’agissant du texte qui vous est soumis, j’ai veillé à ce que les rapporteurs, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, soient pleinement associés à sa rédaction Le mois dernier, le Sénat l’a voté à une large majorité, sans aucun vote contre. Il y a quelques jours, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale l’a également adopté, à l’issue d’un débat serein. Aujourd’hui, dans cet hémicycle, nous pouvons faire œuvre utile, avec pour objectif une adoption définitive avant la fin de la session extraordinaire, afin que les nouveaux outils soient opérationnels et disponibles pour nos entreprises et leurs salariés dès la rentrée.
Nous avons un devoir envers les partenaires sociaux, qui ont négocié et conclu ces accords dans un esprit de responsabilité. Nous avons également un devoir envers les salariés, qui attendent des outils plus efficaces pour soutenir la continuité de leurs parcours professionnels, et envers les entreprises, qui ont besoin de lisibilité et de leviers pour développer les compétences utiles à leur activité.
Venons-en au fond du texte. Sept des dix articles du projet de loi portent sur l’emploi des travailleurs expérimentés. Il s’agit d’un de nos points faibles : seulement 61 % des plus de 55 ans sont en emploi, et moins de 40 % des plus de 59 ans. La situation s’améliore néanmoins : depuis vingt-cinq ans, le taux d’emploi des 55-64 ans a progressé d’un point par an. Le taux d’emploi des 55-59 ans dépasse désormais d’un point la moyenne européenne. En revanche, après 60 ans, il décroche, atteignant seulement 38 % en France, contre 61 % en Allemagne et 70 % en Suède.
La fin de carrière demeure donc, à juste titre, une source d’inquiétude pour de nombreux salariés. Cette situation n’est pas satisfaisante. Chacun doit pouvoir se projeter dans la vie, à tout âge. Collectivement, le sous-emploi des plus de 50 ans constitue une injustice, un gâchis humain et économique que nous ne pouvons plus accepter, ni nous permettre.
Pour éclairer le Parlement, je rappelle que les changements législatifs dont vous êtes saisis aujourd’hui s’inscrivent dans un plan plus large, fondé sur le triptyque suivant : changer le regard porté sur les travailleurs de plus de 50 ans, en luttant contre les préjugés et les idées reçues ; changer les pratiques des employeurs, des opérateurs publics de l’emploi et des institutions ; changer la loi –⁠ cest lobjet du projet de loi que vous examinez aujourdhui.
Concrètement, les deux premiers articles du projet de loi visent à renforcer le dialogue social, en obligeant les branches et les entreprises de plus de 300 salariés à mener tous les quatre ans des négociations spécifiques sur ce thème. En effet, il est essentiel que le dialogue social, à tous les niveaux, se saisisse des questions du maintien en emploi des 50 ans et plus, de la gestion de la deuxième partie et de la fin de carrière, de la transmission des compétences et du recrutement des salariés expérimentés.
Pour apporter les bonnes réponses à la question de la fin de carrière, employeurs et salariés doivent s’y préparer en amont. L’un des enseignements majeurs tirés de l’expérience des pays d’Europe du Nord –⁠ qui ont en la matière une longueur davance sur nous – est clair : pour travailler plus longtemps, il faut anticiper. Il faut prendre les bonnes décisions avant qu’il ne soit trop tard, avant l’exposition prolongée à l’usure professionnelle ou aux métiers pénibles, avant qu’un départ pour inaptitude ou invalidité ne s’impose.
En complément de cette négociation collective, l’article 3 crée, au niveau individuel, un nouvel entretien professionnel organisé dans les deux mois suivant la visite médicale de mi-carrière. Ce dispositif intégré a vocation à faire de ces rendez-vous de mi-carrière un moment clé pour aborder les enjeux de santé au travail –⁠ en particulier la prévention de lusure professionnelle – mais aussi lensemble des questions relatives aux compétences et aux qualifications, aux besoins de formation, aux mobilités ou aux reconversions.
Larticle 4 apporte une réponse opérationnelle aux difficultés de recrutement identifiées par les partenaires sociaux.
Il faut aussi évoquer le chômage des personnes de plus de 50 ans. Celles-ci représentent 19 % de lensemble des chômeurs, mais 35 % des chômeurs de longue durée, parmi lesquels elles sont surreprésentées. Leur durée moyenne d’inscription à France Travail est de 582 jours. C’est pourquoi nous proposons l’expérimentation pour cinq ans d’un nouveau contrat de valorisation de l’expérience –⁠ le CVE – destiné aux demandeurs demploi de 60 ans et plus.
La situation actuelle est déséquilibrée : un salarié peut faire valoir son droit à la retraite quand il atteint le taux plein, mais lemployeur, lui, ne peut se séparer de son employé à ce moment-là, si celui-ci souhaite poursuivre son activité. Ce manque de visibilité est un obstacle à l’embauche, régulièrement souligné par les entreprises. On parle beaucoup du maintien dans l’emploi –⁠ cest lobjet des articles précédents – mais nous devons aussi créer les conditions pour que lembauche dun salarié de 60 ans et plus devienne banale et normale.
Ce nouveau contrat permet de sécuriser lemployeur, en lui donnant la garantie que sil le souhaite, le salarié partira à la retraite dès lors quil aura atteint l’âge légal de départ à taux plein. Par ailleurs, l’employeur bénéficiera d’une exonération de cotisations sur les indemnités de mise à la retraite. Cet avantage est substantiel à l’échelle microéconomique. À titre de comparaison, le montant total des cotisations sur les indemnités de départ en retraite versées aux 57-64 ans s’élève aujourd’hui à 62 millions d’euros. De plus, le CVE n’a pas vocation à devenir la norme : le coût de cette exonération sera donc raisonnable.
Les articles 5, 6 et 7 visent à faciliter les aménagements de fin de carrière. Dans des pays comme la Suède et le Danemark, où le taux d’emploi des plus de 60 ans est élevé, le recours au temps partiel est bien plus répandu. Il constitue une réponse adaptée car il permet de sortir de notre logique trop binaire qui oppose un emploi à temps plein à une retraite à temps plein.
L’article 5 tend donc à faciliter les aménagements de fin de carrière, en obligeant les entreprises à motiver précisément les refus qu’elles sont en droit d’opposer aux demandes de passage à temps partiel.
L’article 6 permet à l’employeur d’un salarié qui décide de réduire son temps de travail de lui verser, de manière anticipée, tout ou partie de l’indemnité de départ à la retraite afin de compenser partiellement la rémunération perdue par le salarié.
L’article 7 clarifie les règles relatives à la mise à la retraite d’office, pour les rendre pleinement applicables aux salariés bénéficiant d’un cumul emploi-retraite et qui ont été recrutés après avoir atteint l’âge de la retraite à taux plein.
Pour être tout à fait complète, je précise que ce projet de loi n’aborde pas la retraite progressive à 60 ans, pourtant prévue dans l’ANI relatif à l’emploi des travailleurs expérimentés. Son application relève en effet du décret. Ce dispositif entrera en vigueur le 1er septembre 2025.
Pour l’instant, la retraite progressive n’est pas assez mobilisée : seules 0,5 % des personnes éligibles y ont recours chaque année, alors que cette proportion s’élève à 70 % en Suède ou aux Pays-Bas. L’ouverture de ce dispositif à 60 ans vise le même objectif que les dispositions que nous examinons : favoriser l’aménagement des fins de carrière en sortant de la logique binaire selon laquelle une personne est soit à 100 % en activité, soit à 100 % à la retraite. Il existe un spectre de solutions en fonction des aspirations des salariés et des employeurs. Le développement de la retraite progressive doit permettre aux salariés qui le souhaitent de réduire leur temps de travail en commençant à percevoir une partie de leur pension, tout en continuant à cotiser à taux plein.
Si les sept premiers articles concernent l’emploi des salariés expérimentés, l’article 8 traite d’une question très différente, mais essentielle : la qualité et la continuité du dialogue social, objet du second ANI conclu le 14 novembre 2024. Les partenaires sociaux se sont très largement accordés pour supprimer la limitation à trois du nombre de mandats successifs que peuvent effectuer les membres élus des comités sociaux et économiques (CSE) ; nous y reviendrons lors de l’examen de l’article.
L’article 9 traite de l’assurance chômage. Pour l’essentiel, la nouvelle convention Unedic qui a fait l’objet d’un accord en novembre a été agréée et est entrée en vigueur par décret le 20 décembre 2024. Au total, parvenue à son régime de croisière, cette nouvelle convention produira 1,5 milliard d’euros d’économies par an ; je le rappelle à l’intention de ceux qui accusent hâtivement les partenaires sociaux d’être incapables de faire des choix difficiles. Ils en sont capables tant lors des négociations que dans leur gestion, comme le prouve l’excédent des comptes de l’assurance chômage.
Une proposition des partenaires sociaux, formulée dans l’accord du 14 novembre, n’a pas pu être intégrée dans le décret, faute de base législative. Il s’agit de la mesure qui améliore les droits des primo-entrants en abaissant de six à cinq mois la durée de travail nécessaire pour s’inscrire pour la première fois à l’assurance chômage. Elle vise à mieux sécuriser la situation de ces demandeurs d’emploi particulièrement fragiles, composés à 65 % de publics jeunes ; elle se justifie pleinement, eu égard à la remontée du taux de chômage des jeunes. L’article 9 du projet de loi tend à donner une base législative à cette mesure, et à permettre son intégration à la convention d’assurance chômage.
Depuis le mois de novembre, les choses ont évolué. Fin mai, les partenaires sociaux ont signé un accord visant à réviser certains paramètres du mécanisme de bonus-malus créé en 2019, afin de réduire le recours aux contrats courts dans sept secteurs économiques particulièrement concernés. Un amendement du rapporteur Nicolas Turquois –⁠ je len remercie –, portant article additionnel après larticle 9, permettra dintégrer au texte une partie des résultats, probants, de la négociation paritaire conclue le 27 mai. Il sagit de recentrer le dispositif de bonus-malus en excluant notamment de son champ les fins de contrats pour inaptitude ou pour faute lourde. Adopter lamendement est nécessaire pour tenir compte de cette évolution ; le reste de la transposition relève d’un agrément par décret.
Enfin, l’article 10 vise à inscrire dans le texte les résultats de la négociation interprofessionnelle relative aux transitions et reconversions professionnelles qui s’est conclue le 25 juin. Ces dispositions s’intègrent parfaitement dans notre stratégie en faveur de l’emploi des personnes de 50 ans et plus et sont cohérentes avec l’accord sur l’emploi des seniors.
Nous –⁠ les partenaires sociaux, le gouvernement et les parlementaires – posons, l’une après l’autre, les briques qui favorisent le maintien dans l’emploi des personnes de 50 ans et plus et qui leur permettent d’être recrutées comme n’importe quel salarié. Ces dispositions sont d’autant plus importantes que les fondamentaux de notre économie se transforment progressivement et qu’il nous faut accompagner les salariés, les entreprises et les territoires touchés par des restructurations pour assurer aux travailleurs une meilleure continuité professionnelle et salariale.
Ces outils doivent permettre à un salarié licencié en raison d’une restructuration économique de rebondir près de chez lui, dans une autre entreprise ou un autre secteur de son bassin de vie et de travail. Nous en avons vraiment besoin : en un an, le nombre d’inscriptions à France Travail liées à ce type de licenciements a augmenté de 11 %. Ces outils doivent aussi fournir des solutions à des entreprises qui sont en bonne santé et qui ne détruisent pas d’emplois, mais qui souhaitent permettre à un salarié subissant l’usure professionnelle de changer de métier, soit au sein de la même structure, soit en rejoignant une entreprise du même territoire. En la matière, il était absolument urgent de changer de braquet ; toutes les organisations syndicales et patronales le demandaient.
L’ANI du 25 juin permet trois avancées majeures.
Premièrement, il crée un dispositif unique de reconversion à la main de l’entreprise, pour remplacer les myriades de solutions existantes. Cet outil unique, appelé période de reconversion, permet aussi bien de reconvertir des salariés pour leur donner les compétences nécessaires au projet de transformation de l’entreprise –⁠ cest la reconversion interne – que de les former pour quils occupent un emploi dans une autre entreprise  cest la reconversion externe. Dans ce dernier cas, lenjeu consiste à passer dune entreprise à une autre sans passer par la case France Travail. En cela, laccord renforce la sécurisation des parcours de reconversion et de formation des salariés.
Deuxièmement, les partenaires sociaux proposent d’orienter davantage vers des métiers en tension les projets de transition professionnelle des salariés, de mieux cibler les publics et de réduire la durée de formation pour la rendre plus opérationnelle et plus pratique.
Troisièmement, la modification de l’entretien professionnel, qui aura désormais lieu tous les quatre ans, améliorera le suivi des compétences et du parcours professionnel du salarié. Nous proposons de transposer directement toutes ces dispositions dans la loi par l’adoption d’amendements que le gouvernement a déposés hier.
Depuis neuf mois, en tant que ministre d’abord dans le gouvernement Barnier, puis dans le gouvernement Bayrou, je me suis attachée à revitaliser le dialogue social. La démocratie sociale est bien vivante dans les entreprises, dans les branches, mais aussi au niveau national et interprofessionnel, comme le montrent les cinq textes que nous transposerons aujourd’hui. Je salue l’esprit de responsabilité des partenaires sociaux et leur sens du compromis, grâce auquel la démocratie sociale renforce la démocratie politique que vous représentez. Le Parlement doit maintenant jouer son rôle spécifique. Il s’agit pour le législateur d’être à la fois loyal et précis, pour assurer la bonne transposition des accords, sans renoncer à son pouvoir d’appréciation générale. Voilà la tâche qui nous incombe aujourd’hui.

> nous avons adressé une circulaire aux préfets, à France travail et à l’OFII pour mobiliser l’ensemble des leviers d’accès à l’emploi et à la formation, afin d’augmenter le taux d’activité des étrangers en situation régulière.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> Nous n'allons pas sortir de cette situation par les impôts. Il n'y aura pas de hausse d'impôts généralisée.

> [Déficits] Je ne peux pas vous garantir aujourd'hui ce qui se passera sur l'ensemble des lignes du budget, mais moi, mon message ce matin aux Français, aux chefs d'entreprise : ce n'est pas par les impôts que nous allons réduire notre problème.

> Le 15 juillet, le Premier ministre fixera un cap. (...) Ensuite, début octobre, on présentera le budget et ensuite, il y aura le débat.

> Retraites : "Nous réfléchissons à la part de capitalisation. Ce ne sera pas pour 2026, mais un jour nous y arriverons.

> [Crédit d’impôt pour l'emploi à domicile] Je ne souhaite pas interdire le débat, mais j’ai une ligne rouge pour les familles qui font garder leurs enfants, les personnes dépendantes et les personnes en situation de handicap.

> Je suis prête à poser la question de la suppression de la délivrance des arrêts maladie à distance.

> [TVA sociale] La réforme, s’il y en a une, ne sera pas une réforme budgétaire. Elle sera discutée par les partenaires sociaux.

> Je ne souhaite pas une hausse généralisée de la CSG.

> J'exclus toute hausse d’impôt générale qui pèserait sur les classes moyennes de manière indifférenciée.

> [Budget] Je vais rencontrer tous les groupes politiques et chercher des compromis.

> En 2029, au plus tard, la dette devra cesser de croître (...) D’ici à 2029, nous allons augmenter notre charge d’intérêt de 40 milliards.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> [Tribune: «Produire ou périr: choisir la préférence européenne] À l’heure où les grandes puissances transforment l’industrie en arme géopolitique, l’Europe ne peut plus rester naïve. La souveraineté passe par la production : sur le solaire, les batteries, les médicaments, nous avons été leaders, nous avons reculé, et nous devons reconquérir.
- 85 % des cellules photovoltaïques sont produites en Chine.
- Plus de 80 % du raffinage de terres rares aussi.
- Le cloud et les puces IA sont captés par quelques géants américains.
Ce n’est pas une fatalité.
La France agit : relocalisation du paracétamol, soutien aux industriels, adoption par le Conseil national de l’industrie d’un avis en faveur d’une préférence européenne claire et assumée. Il est temps de dire les choses : nous ne sauverons ni nos emplois, ni notre contrat social, ni notre transition écologique sans produire en Europe. C’est ce combat que je mène avec détermination au nom de la France et au service de l’Europe.

> « L’électrification ne doit pas être un slogan, mais un projet. » À l’occasion des 100 ans de la Fédération des Industries Électriques, Électroniques et de Communication, j’ai rappelé une conviction simple : L’électricité est notre atout. Décarbonée, compétitive, disponible. Elle doit devenir le moteur assumé de notre réindustrialisation. Avec la FIEEC – plus de 3 000 entreprises et 430 000 emplois – nous partageons un cap clair, fondé sur trois exigences :
- Compétitivité : une électricité stable, accessible, levier de souveraineté.
- Infrastructures : réseaux, bornes, composants – sans elles, pas de transition crédible.
- Pédagogie : rendre la transition simple, concrète, désirable.

> Garantir la continuité des réseaux télécoms face aux crises n’est pas un choix, c’est une nécessité. J’ai ouvert les Assises du Très haut débit en présence des acteurs de la filière télécoms, de parlementaires, de chercheurs et de représentants des services de l’État. Le thème de cette édition — Souveraineté, sécurité, résilience — reflète les nouveaux défis auxquels doivent faire face nos infrastructures numériques.
Mon intervention a permis de rappeler plusieurs priorités:
- Anticiper les vulnérabilités, avec des schémas locaux de résilience et de plans de reprise d'activité à jour;
- Renforcer la coordination entre opérateurs télécoms, collectivités, distributeurs d’électricité, et services de l’État ;
- Intégrer les télécoms dans les cellules de gestion de crise des préfectures.
La résilience de nos réseaux est un enjeu stratégique : pour la continuité des services publics, l’accès à l’information, et la sécurité de nos concitoyens.

> - Stopper le soutien aux énergies renouvelables.
- Détruire ce faisant des emplois industriels dans tous les territoires de la République - comme en Vendée avec l’éolien en mer.
- S’empêcher de faire baisser la facture énergétique des Français en produisant plus d’électricité.
- Mettre en péril notre sécurité d'approvisionnement, dont toutes les projections crédibles disent qu’avant que de nouveaux réacteurs soient en service nous aurons besoin du solaire et de l’éolien.
Il y a trois ans, les difficultés de notre parc nucléaire ont été surmontées en partie grâce aux énergies renouvelables.
Concernant la politique énergétique cette tribune recycle des idées approximatives et abondamment rabâchées ces dernières semaines au Parlement. J’invite ses auteurs, dont l’un a été, en tant que président de groupe au Sénat, signataire de la proposition de loi Gremillet, à faire preuve de cohérence, si la rigueur leur est inaccessible. Le nucléaire est une fierté française, qui a été relancée par le Président de la République. En tant que ministre j’ai défendu en Europe et obtenu de la Commission - ce jour-même ! - que le nucléaire ne soit pas discriminé au profit des renouvelables. Mais croire que sortir de la dépendance aux énergies fossiles et aux pays qui les produisent peut se faire en abandonnant les énergies renouvelables et en mettant au chômage les salariés de leurs filières, est une vue de l’esprit - et une position frontalement opposée à la ligne du Gouvernement.

> La 5G, ce n’est pas juste un progrès technologique. C’est un levier industriel. J’ai salué la naissance de l’Alliance 5G industrielle, portée par les acteurs du numérique et de l’industrie pour accompagner le déploiement des réseaux 5G privés dans notre tissu productif.
La 5G ne doit pas rester une technologie d’ingénieurs. Elle doit devenir un outil pour les ETI, PME, territoires, et une source d’emplois, d’innovation, et de souveraineté. La 5G, ce n’est pas juste un progrès technologique. C’est un levier industriel. L’État est au rendez-vous avec le lancement d’une nouvelle bande de fréquence pour accélérer les usages industriels, avec un coût adapté aux besoins des sites.
L'objectif :
- Soutien à la généralisation de réseaux 5G privés pour les usines, les entrepôts, les plateformes logistiques.
- Accompagnement de l’écosystème vers des solutions simples, efficaces et accessibles Je l’ai dit hier soir : « Sans votre 5G, mes 5 défis à moi — productivité, décarbonation, souveraineté, territoires, compétences — n’ont pas d’avenir. »

> « Relier la recherche à l’industrie, c’est armer la France pour la compétition mondiale. » Aux côtés de mon collègue, leministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour la remise du rapport sur les liens entre recherche publique et industrie : « Amplifier la recherche partenariale public-privé ». Notre conviction est simple : compétitivité et souveraineté passent par une coopération renforcée entre laboratoires et entreprises. Cela implique des moyens, mais aussi de la simplification. Trop de lourdeurs administratives freinent encore les projets conjoints. Nous devons changer cela.
Je crois à l’idée de laboratoires communs, qui réunissent le meilleur des deux mondes : la rigueur scientifique et la vision industrielle.
Je crois à l’effet levier des cofinancements publics-privés, pour transformer l’innovation en emplois, en croissance, en impact.
Nous poursuivrons aussi notre soutien au crédit impôt recherche, tout en cherchant à mieux valoriser les jeunes docteurs dans l’entreprise, par exemple via l’alternance en thèse ou les conventions CIFRE.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Lors du dîner du CRIF, nous rendons hommage aux victimes de la barbarie antisémite et du totalitarisme islamiste, celles des attentats de Toulouse en 2012, de l’Hypercacher de Vincennes en 2015, du Hamas le 7 octobre 2023… la bête immonde de la haine antisémite est sortie de sa boîte, mais la République universelle vaincra.

 

Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> J’ai pu lancer ce matin l’Expo Favela innovation, programme créé au Brésil en 2022, et qui vise à connecter les jeunes entrepreneurs des quartiers populaires avec des investisseurs pour soutenir la création d’entreprises. Ce modèle est aujourd’hui répliqué en France, au Théâtre de la concorde. Pensé comme un lieu de connexion, d’échanges et d’inspiration, l’Expo Favela Innovation est un tremplin pour nos jeunesses, un lieu engagé de démocratie et un incubateur pour les entrepreneurs. Dénichant les talents des quartiers plus populaires, elle souligne aussi les connections et l'influence réciproque entre nos deux pays.

 

Autres ministres
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> Mettons un bandeau sanitaire entre les écrans et nos enfants. Comme je m’y était engagée, l’arrêté interdisant l’exposition des enfants de moins de 3 ans aux écrans a été publié ce matin. Il entrera en vigueur dès demain. Cette mesure vise à mieux protéger les tout-petits, à un âge où les écrans altèrent le développement du langage, des émotions et des liens sociaux. Nous devons établir des repères clairs, accompagner les familles et faire évoluer les pratiques.

> L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi transposant les accords des partenaires sociaux sur l’emploi des salariés expérimentés, le dialogue social, l’assurance chômage et les reconversions professionnelles. Ce texte de confiance, au service des parcours professionnels à tous les âges de la vie, a été construit avec les partenaires sociaux et voté par une large majorité. C’est une belle victoire pour le dialogue social, au service de nos concitoyens. Il ouvre de nouveaux droits, protège les plus fragiles et renforce le dialogue social dans notre pays.

> [Mouvement de grèves des pharmaciens de garde / Intervention au Sénat]

L'important maillage pharmaceutique partout sur notre territoire. Comme vous le savez, les pharmaciens choisissent les médicaments génériques qu'ils souhaitent distribuer dans leurs officines. Ce choix est notamment lié à la remise dont ils peuvent bénéficier depuis 2014 et qui peut atteindre 40 % du prix de ces produits.

Il se trouve que l'arrêté définissant cette remise expirait le 1er juillet. Le Gouvernement a donc lancé avec les professionnels une concertation, qui est toujours en cours et qui porte sur la conciliation de trois objectifs : continuer à promouvoir les médicaments génériques ; accroître la part des médicaments biosimilaires, qui est actuellement très faible dans notre pays, en augmentant les remises sur ces produits ; enfin, réaliser, conformément au projet de loi de financement de la sécurité sociale, une économie globale de 100 millions d'euros.

Le Gouvernement a accepté de reprendre un arrêté à titre provisoire pour éviter tout vide juridique. Aussi, à l'heure où nous nous parlons, la remise de 40 % se trouve toujours en vigueur. Ma volonté est de trouver un chemin pour concilier les trois objectifs que je viens d'évoquer.

Par ailleurs, je rappelle que le Gouvernement souhaite renforcer le rôle des pharmaciens, en leur faisant pratiquer des tests rapides d'orientation diagnostique (Trod), mais aussi en leur permettant de contribuer aux campagnes de vaccination, ainsi qu'à la prévention de l'hypertension artérielle. Ces activités nouvelles apportent d'autres sources de revenus aux pharmacies et renforcent le maillage territorial.

> Vous avez été nombreux à vous étonner que certaines boulangeries ne puissent ouvrir le 1er mai dernier. J’avais alors pris l’engagement de clarifier la loi. Le gouvernement soutient donc pleinement cette proposition de loi visant à permettre aux salariés de certains secteurs de travailler le 1er mai qui est utile, équilibrée et attendue. Elle encadre et protège, en apportant des réponses concrètes aux professionnels et à leurs salariés. Elle s’inscrit dans notre histoire sociale tout en la modernisant.

> Mieux accompagner les enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance, c’est leur permettre de construire un avenir choisi, pas subi. Hier au ministère, j’ai introduit un événement organisé par l’association Impactes et le groupe Accor, aux côtés d’entreprises engagées pour l’insertion scolaire, culturelle et professionnelle de ces jeunes. Je tiens à saluer l'engagement sans faille de la Professeure Céline Greco et la mobilisation croissante des entreprises en faveur de cette cause essentielle.

 

Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> Shein vient d’être condamné à 40 millions d’euros d’amende, à la suite d’une enquête de la Répression des fraudes. 87 % des réductions affichées étaient fausses et leurs engagements environnementaux n’étaient pas tenus. Nul ne peut prospérer en trompant le consommateur. Dans la continuité du plan « Réguler les plateformes de e-commerce », l’État continue à agir pour lutter contre la concurrence déloyale pénalisant nos commerces et nos entreprises et agit pour la protection des consommateurs face aux abus.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> [Défense / Intervention au Sénat] Le développement de l'économie de guerre il suffit de le voir dans l'accélération du rythme de production dans les usines de KNDS à Bourges ou à Roanne, dans celles de Dassault Aviation, où est produit le Rafale, ou encore dans celles de MBDA, où est produit le Mistral, pour se convaincre qu'un travail supplémentaire est bel et bien réalisé.
La leçon que nous devons collectivement retenir est la suivante : la valeur industrielle se détruit vite, mais elle est beaucoup plus lente à reconstruire. Nous voyons bien les conséquences des fameux « dividendes de la paix » : la révision générale des politiques publiques (RGPP), ou encore la délocalisation de certaines filières, dont celle de la production de munitions.
Délocaliser et détruire des industries prend quelques mois ; les reconstruire prend plusieurs années. C'est pourquoi nous entrons actuellement dans le dur, en matière tant d'innovation que de production. Au reste, nous avons beaucoup à apprendre de l'industrie civile, notamment de la filière automobile, sur les questions d'organisation. Ce n'est pas qu'une affaire d'argent ; ce serait faux de le dire.

> Quelle doit être la place de l'Otan dans la défense européenne ? Consacrer 3,5 % du PIB à la défense, soit, mais il convient avant tout de partir, comme nous l'avons toujours fait, de nos besoins militaires réels en fonction du degré de menace et de notre propre modèle d'armée. Les discussions sur le programme Edip ne sont pas terminées et nous devons pousser pour faire valoir nos positions.

 

Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Alors que nous décrochons progressivement du wagon de tête des nations pour ce qui est des dépenses de R&D, il est urgent de nous réveiller. Et pour cela, il faut que les entreprises et la recherche publique travaillent beaucoup plus ensemble.
Les entreprises ont besoin des laboratoires pour innover plus et les laboratoires ont besoin des entreprises pour trouver encore plus de débouchés à leurs travaux. Ce rapport propose de simplifier et d’accélérer les dispositifs qui permettent aux entreprises et aux laboratoires de travailler ensemble. C’est le chemin que nous devons prendre au plus vite. Concrètement, nous allons proposer une règle simple pour désigner un mandataire unique pour chaque laboratoire. Charge à lui de négocier avec les industriels au nom de tous les autres. Concrètement, nous allons proposer un contrat de recherche type qui devra s’imposer dès que c’est possible à tous les acteurs publics. La multiplicité des tutelles dans les labos est une chance pour la science, elle ne doit jamais ralentir la recherche partenariale. Rendez-vous en fin d’année lors des Assises de la recherche partenariale pour détailler les modalités de mise en œuvre de ces propositions.

> [Lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur / Intervention à l’Assemblée] Je me tiens à nouveau devant vous un mois après avoir défendu ici même cette proposition de loi relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. Ce texte a suivi son chemin parlementaire et je ne peux que me réjouir de l’accord trouvé en commission mixte paritaire. J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer à ce sujet au Sénat mais je voudrais à nouveau remercier chaleureusement les députés Constance Le Grip et Pierre Henriet, qui ont accompli un grand travail comme rapporteurs à l’Assemblée nationale. Je remercie également les sénateurs Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire d’avoir proposé ce texte, après avoir fourni un travail fouillé pour établir le rapport issu de la mission d’information qu’ils avaient menée. La commission mixte paritaire a joué son rôle et permis d’aboutir à un point d’équilibre satisfaisant, enrichi par les apports des deux assemblées.
En tant que ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, je tiens à saluer cette étape essentielle pour nommer et combattre toutes les expressions d’antisémitisme dans l’enseignement supérieur en France. En effet, pour reprendre les mots d’un président de la République qui a siégé en son temps sur vos bancs, Jacques Chirac, c’est bien la France qui est insultée ou agressée quand un étudiant juif est insulté, quand il est agressé dans son université.
C’est une réalité. Nous ne pouvons pas détourner le regard : les faits, obstinés, sont là. Les actes à caractère antisémite ont considérablement augmenté ces deux dernières années. C’est aussi le cas dans le monde de l’université et de l’enseignement supérieur en général.
J’ai malheureusement fait ce constat dès mon arrivée à la tête de ce ministère. J’ai notamment reçu les représentants de l’Union des étudiants juifs de France dans les toutes premières semaines suivant mon arrivée rue Descartes. J’ai appliqué un principe simple : aucune tolérance pour ces actes intolérables.
C’est pourquoi j’ai demandé aux recteurs d’être pleinement mobilisés pour identifier et faire remonter tous les signalements le plus rapidement possible. La coopération avec les autres ministères a également été déterminante. Mes collègues de l’intérieur et de la justice se sont pleinement engagés pour permettre un traitement rapide et un suivi attentif des signalements au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. Ils ont ainsi montré à quel point cet enjeu est important à leurs yeux. Les mesures disciplinaires sont nécessaires et ont été appliquées avec la plus grande fermeté.
Mais le ministère dont je suis chargé n’est pas n’importe lequel. L’université n’est pas n’importe quel lieu : c’est celui du questionnement, de la recherche, de la compréhension des faits. Face à des actes qui semblent aussi incompréhensibles qu’inacceptables, il m’a précisément paru essentiel de fournir cet effort d’intelligence qui donne son sens même à l’université.
C’est cette conviction qui m’a conduit à lancer le mois dernier, avec la Dilcrah, la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, et la Fondation pour la mémoire de la Shoah, un programme de recherche sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur. Le ministère n’était donc pas tout à fait démuni et il joue son rôle depuis six mois en usant de tous les outils à sa disposition.
Le texte qui vous est soumis aujourd’hui n’est dépourvu ni d’enjeu ni de conséquence. La création des sections disciplinaires interacadémiques constitue une véritable avancée. Je me félicite que la discussion en CMP ait permis son maintien car cette mesure répond à un besoin et une demande forte de l’écosystème de l’enseignement supérieur, en particulier des présidents d’université, qui sont trop souvent démunis face à ce genre de situations. C’était d’ailleurs une proposition formulée dans le rapport établi par Khaled Bouabdallah et Pierre-Arnaud Cresson au sujet de l’adaptation des procédures disciplinaires. Cela améliorera considérablement le traitement futur des actes antisémites dans les universités. Je tiens à redire, face aux inquiétudes énoncées sur un certain nombre de bancs, que la saisine de ces sections sera à la seule main du chef d’établissement. Je suis profondément attaché à la licence universitaire, cette tradition pluricentenaire dont l’instauration de ces sections est parfaitement respectueuse. La présidence de chaque section sera confiée à un juge administratif, ce qui constitue un gage de professionnalisme et de sérénité de la procédure.
Quant à la composition de ces sections, elle est renvoyée à un décret en Conseil d’État. Dans les deux cas, la protection des libertés est un fondement de la compétence du juge administratif. Nous pouvons donc tous nous fier pleinement à ces deux étapes.
Au-delà de cette disposition, l’installation dans les établissements de référents spécialisés dans la lutte contre l’antisémitisme et le racisme au sein des missions « égalité et diversité » facilitera le signalement des actes. Le texte issu de la CMP permet aussi de réelles avancées s’agissant de l’obligation de formation, pour ce qui est notamment des membres du conseil académique. Les travaux du ministère avanceront rapidement en vue de formuler une proposition d’offre au niveau national, afin de répondre à ce besoin important.
À ce titre, je me rendrai d’ailleurs le 4 juillet au Mémorial de la Shoah pour assister à la formation des référents spécialisés dans la lutte contre l’antisémitisme et le racisme et faire travailler ensemble les équipes du ministère et du Mémorial sur ce sujet.
Mesdames et messieurs les députés, l’université est le lieu où se forment les consciences. Nous ne pouvons pas nous résoudre à ce qu’elle soit celui d’une violence insupportable. Le texte présenté aujourd’hui ne suffira pas à enrayer l’antisémitisme dans notre société mais il nous aidera à traiter une partie de ses racines à l’université. Vous pouvez compter sur moi pour assumer pleinement cette responsabilité.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Je considère que c'est une grave erreur d'abandonner le développement des énergies renouvelables. Elles ne sont pas une option. Considérer aujourd'hui qu'il faut avoir une seule source d'énergie est une aberration.

> Cécile Kohler, Jacques Paris, vos visages sont affichés sur les grilles de l'Assemblée nationale. Pour que personne n’oublie. Pour que chacun se mobilise. Votre liberté est une exigence. Nous la porterons jusqu’au bout.

> Au Sommet de la Nouvelle-Calédonie, nous poursuivons le dialogue, dans le respect et la recherche de compromis. Un nouveau lien, fidèle aux valeurs républicaines et aux aspirations de chacun, se construit pas à pas. L’avenir de la Nouvelle-Calédonie se décide ensemble.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]

> Les LR et le RN votent main dans la main contre l’environnement, la santé et le pouvoir d’achat des Français. La stratégie énergétique de la France mérite mieux. Et la nôtre est claire : notre industrie nucléaire est une fierté et les renouvelables sont aussi une part de la solution.

> LFI vote contre la proposition de loi pour mieux lutter contre le racisme et l'antisémitisme dans les universités ! Face à la montée des haines, nous serons toujours en première ligne.

 

Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Le monde est une poudrière. Il est plus instable, plus imprévisible, plus dangereux que jamais. Avec les députés Renaissance, nous appelons à une actualisation rapide de la loi de programmation militaire.

> Alors que nous subissons une vague de chaleur inédite depuis plusieurs jours, nous assistons à un retour d'une forme de climatoscepticisme antiscience très inquiétant. Les solutions pour arrêter de brûler du pétrole et du gaz (jusqu'à 150 milliards d'euros que nous payons à d’autres pays tous les ans) existent. À court terme, pendant que nous relançons le nucléaire pour demain, ces solutions sont les énergies renouvelables. Et certains veulent stopper leur financement, voire les stopper tout court ?
µCe contresens historique et scientifique est incompréhensible. Hier, aux heures les plus chaudes de la journée, quand les climatisations tournaient à plein régime, 33% de notre électricité était produite par des renouvelables. Par quoi faudra-t-il les remplacer ? Du charbon ou du gaz importés et qui polluent ? Oui, le nucléaire est une fierté nationale, et c'est la bonne solution. Nous sommes engagés pour son développement, nous avons ouvert Flamanville en septembre 2024, mais nous n'aurons pas de nouveaux réacteurs avant une dizaine d'années.
Donc, il faut avoir le courage de dire que le nucléaire seul ne permettra pas la transition énergétique dont notre pays a besoin. Il faudra les deux, nucléaire et renouvelable, pour produire à bon prix toute l'électricité qui remplacera le pétrole et le gaz, et nous permettre enfin d'être pleinement souverains. Et ne plus dépendre de la Russie ou des pays du Golfe pour notre énergie.
Sans compter les agriculteurs, les industriels, les Français qui s'équipent en énergie renouvelable pour diversifier leur activité, être plus indépendants et alléger leurs factures. Ne perdons plus de temps à débattre pour savoir s'il faut oui ou non des énergies renouvelables, mais plutôt de comment trouver les moyens d'accélérer encore plus leur développement. Pour notre planète. Et pour notre indépendance.

> Hier, c’était Christophe Gleizes, victime de l’arbitraire et condamné à 7 ans de prison pour avoir accompli son métier de journaliste. Aujourd’hui, une fois de plus, la liberté et le droit ont été bafoués. Une fois de plus, Boualem Sansal est victime d’un simulacre de Justice et condamné à 5 ans de prison ferme. Condamné à mourir en prison, étant donné son état de santé. Son tort, être libre. Son tort, être Français. Son tort, écrire, s’exprimer, créer et dire haut et fort ce qu’il pense du régime d’Alger. Tous les démocrates, tous les défenseurs des libertés sont derrière lui, derrière eux. Je demande solennellement aux autorités algériennes la grâce de Boualem Sansal et celle de Christophe Gleizes. La mobilisation continue. Elle ne s’arrêtera qu’à leur liberté.

 

Marie Lebec (députée)
> Le Président Emmanuel Macron le rappelle : il ne faut pas tout caricaturer. S'opposer aux énergies renouvelables ou rejeter le nucléaire ne sont pas des solutions viables. Nous allons vers la neutralité carbone 2050 grâce à notre mix énergétique. Depuis 2017, c’est : - près de 20% de baisse des gaz a effet de serre, - une production en hausse d'électricité et exportations record en 2024 vers nos partenaires européens. Non aux postures politiciennes et oui au mix énergétique car ça marche!

 

Constance Le Grip (députée)
> [Lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur / Intervention à l’Assemblée]
La responsabilité nous incombe aujourd’hui de voter un texte visant à combattre l’antisémitisme mais aussi le racisme, les discriminations, les violences et la haine à l’université et dans les établissements d’enseignement supérieur. Ce texte très important constitue un appel à défendre l’essence même du pacte républicain, cet universalisme nourri de l’esprit des Lumières, en un mot cet humanisme qui refuse toutes les haines, toutes les exclusions, toutes les discriminations.
Le cheminement de cette proposition de loi arrive à son terme. Ce sont donc les conclusions de la commission mixte paritaire (CMP) réunie au Sénat le 27 mai dernier que M. Pierre Henriet, mon corapporteur, et moi-même vous demandons d’adopter. Comme vous le savez, cette proposition émane d’une initiative sénatoriale. Elle procède des travaux de nos collègues sénateurs Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire, chargés d’une mission d’information sénatoriale relative à l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur, qui s’est achevée il y a tout juste un an et a abouti à une proposition de loi transpartisane discutée puis adoptée à l’unanimité au Sénat le 20 février 2025 avant de parvenir à notre assemblée.
Cette mission d’information a jeté toute la lumière sur la réalité de la progression de l’antisémitisme dans nos universités et autres établissements d’enseignement supérieur. Elle sonnait l’alerte : trop longtemps, un certain déni, une certaine naïveté, voire une incompréhension avaient contribué à dissimuler, à sous-évaluer ou même à passer à côté de cet inquiétant phénomène. Les travaux sénatoriaux ont montré que l’antisémitisme avait fait l’objet, dans nos universités, d’une banalisation progressive, que les dispositifs de prévention existant çà et là étaient insuffisants et que de nombreux étudiants juifs de France, dont certains avaient été amenés à cacher leur identité, à se dissimuler voire à renoncer à leurs études, ressentaient souffrance et sentiment d’abandon.
Rappelons-le : les actes à caractère antisémite connaissent une recrudescence alarmante et inacceptable dans notre pays depuis le 7 octobre 2023. Les représentants de la nation que nous sommes y sont d’autant moins indifférents que le fléau de l’antisémitisme touche nos universités. Mais la lutte contre l’antisémitisme ne saurait être dissociée du combat contre toutes les formes de racisme, de discrimination et de haine.
L’universalisme républicain, auquel nous sommes si attachés et qui inspire ce texte, ne hiérarchise pas les haines. Les dispositions que contient cette proposition contribueront à la lutte contre toutes les dérives nauséabondes et odieuses, toutes les haines qui, bien souvent, se nourrissent mutuellement. Elles constituent toutes –⁠ je dis bien : toutes – des atteintes intolérables aux fondamentaux républicains et humanistes de notre nation.
Dans le même temps, ce texte reconnaît la place singulière de la lutte contre l’antisémitisme. Du fait de son ancienneté, de son ancrage dans la société française, de son histoire contemporaine, de ses capacités à muter, la haine antisémite ne peut pas, ne doit pas être invisibilisée. Elle doit être reconnue comme telle pour être efficacement combattue.
La rédaction qui vous est proposée, fruit de l’accord passé entre les députés et les sénateurs réunis en commission mixte paritaire, a déjà été adoptée à l’unanimité par le Sénat le 19 juin. Elle conserve toutes les modifications de fond apportées par le Parlement, avec l’avis favorable du gouvernement et l’accord des quatre corapporteurs, dont Pierre Henriet et moi-même, rapporteurs pour l’Assemblée nationale. Elle enrichit chacun des trois piliers du texte.
L’article 1er fait de la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, les discriminations, les violences et la haine l’un des objectifs du service public de l’éducation. Il élargit à tous les établissements d’enseignement supérieur l’obligation d’assurer la formation des étudiants et des futurs enseignants.
L’article 2 renforce les obligations de prévention et de signalement au sein de tous les établissements, y compris les établissements privés. Il impose la création d’une mission « égalité et diversité » ainsi que la désignation d’un référent spécialisé dans la lutte contre l’antisémitisme et le racisme. Il oblige les chefs d’établissement à répondre au plus vite aux signalements recueillis et à dresser un bilan de ces signalements. Il oblige également le gouvernement à transmettre ce bilan au Parlement.
Enfin, l’article 3 modernise le régime disciplinaire, en renforçant les procédures de poursuite et en précisant les sanctions applicables en cas de violence, de racisme et de discrimination.
C’est donc un ensemble d’outils et d’engagements très fermes et attendus que Pierre Henriet et moi-même vous demandons d’adopter.

 

Paul Midy (député)
>Nous avons décroché en salaire par rapport aux américains : leur salaire médian est de 3200€ net par mois contre seulement 2200€ en France
1/ Pourquoi cet écart ? Car ils ont réussi à développer beaucoup de géants technologiques
2/ Pourquoi nous n'avons pas autant de champion tech qu’eux ? Car ils ont des fonds de pension, et ça change la donne !
C’est possible d’inverser la tendance, il faut mieux utiliser notre épargne et développer la retraite par capitalisation.

 

Véronique Riotton (députée)
> 80% des femmes en situation de handicap sont victimes de violences sexuelles : il faut agir !

 

Jean-Michel Jacques (député)
> L’évolution et l'ampleur des menaces nous imposent d’agir encore davantage pour notre défense et de conserver la première armée d'Europe. Je demande une actualisation rapide de la loi de programmation militaire

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> C’est réducteur et inexact de dire que nous avons un risque seulement du côté de La France insoumise (LFI). Aux municipales, il y a plus de villes qui risquent de basculer à l’extrême droite qu’à l’extrême gauche, par exemple dans les Hauts-de-France, le Grand Est, ou le Sud-Est. Il n’empêche qu’il y a des villes que le parti de Jean-Luc Mélenchon va vouloir conquérir en faisant monter le communautarisme. Pour éviter d’être les otages de LFI ou du RN, les responsables politiques situés entre ces deux extrêmes doivent donc se parler. Ce n’est pas un front républicain. C’est un impératif d’intérêt local et national que de conjurer ces deux risques.

> L’extrême droite et l’extrême gauche sont les deux plateaux d’une même balance : à la radicalité et au populisme des uns répond le populisme et la radicalité des autres. Face au RN et à LFI, nous devons nous rassembler du PS jusqu’à LR. Avec l’un, avec l’autre, ou avec les deux.  Soit au premier, soit au second tour. Je n’ai pas du tout envie qu’une bande de communautaristes ou d’ultranationalistes prenne le pouvoir dans les villes. Pour la première fois, ce risque peut être massif. Il y a assez de chaos à l’Assemblée nationale pour ne pas le laisser s’installer dans les conseils municipaux !

> Ce qui est toxique pour la démocratie, ce sont les extrêmes. Le PS fait des motions de censure sans objet et nous avons des désaccords profonds mais, comme les Écologistes, il n’est pas situé aux extrêmes. Au fond c’est aux socialistes de prendre leurs responsabilités : s’ils veulent être sous la coupe de LFI, c’est inenvisageable pour nous. Ce serait irresponsable pour nos communes. De même, j’invite la droite à faire attention aux alliances implicites ou explicites avec le RN, car je sens que cette tentation va naître dans certaines villes.

> Nous avons fait avancer des sujets importants depuis six mois : nous avons donné un budget au pays, adopté des lois importantes sur la lutte contre le narcotrafic et sur l’agriculture, sur la simplification… C’est la preuve que si le Parlement fonctionnait mieux, nous pourrions voter davantage de textes significatifs plus rapidement pour le quotidien des Français. 
Le problème, ce n’est pas l’immobilisme du Premier ministre, c’est l’absence de sérieux à l’Assemblée, et le fait qu’une partie des troupes s’occupent plutôt de 2027. 

Et dans ce contexte, tout examen d’un projet de loi est une épreuve pour ne pas dire un défi. De ce fait, on n’avance pas assez.

> [Budget] Je sais que vont fleurir les « lignes rouges » sur les recettes et sur les dépenses, si on arrive avec une liste de mesures définitives. Laissons-nous un peu de marge de discussion. Je suggère que le Premier ministre présente des mesures qui prévoient par exemple 20-25 milliards d’euros d’effort incontournable, et laisse des options ouvertes au débat pour atteindre 40 milliards.
Il faut que les parlementaires de bonne volonté soient mis en responsabilité. Je ne vois pas le RN ou LFI soutenir un budget, quel qu’il soit. J’espère qu’ils seront les seuls dans cette posture démagogique. 
Par nature, ce budget ne pourra être ni simple, ni populaire. Ceux qui font croire l’inverse mentent. 
Oui, c’est un effort collectif que nous devons faire. Il faudra aussi des mesures transformantes dans la durée, comme la rationalisation des agences et des services de l’État, ou la création d’une allocation sociale unique. Ce budget doit être juste, équitable, donner une perspective au pays et ne pas entraver la croissance. 
> Soyons pragmatiques. Il faut penser globalement notre stratégie énergétique. Il y a des territoires qui sont à saturation sur l’éolien. Mais nous avons besoin d’énergies renouvelables à côté du nucléaire. Ceux qui disent «100% énergies renouvelables» ou «100% nucléaire» sont dans l’idéologie.
Cette passe d’armes, sur un sujet aussi essentiel pour les Français que l’écologie, est assez désolante. Je crois que les gens ont compris que Gabriel Attal et Bruno Retailleau ne sont pas d’accord. Je crois percevoir que tout cela s’explique par l’élection présidentielle à venir. Ne nous cherchons pas des objets de querelle inutiles. Les Français ne nous demandent qu’esprit de responsabilité et sérieux.

Ces débats-là, ayons-les en 2027. Dans l’intervalle, il y a une urgence absolue : c’est le budget, le pouvoir d’achat et la croissance. 
J’ai cru comprendre que le ministre de l’Intérieur a gagné la présidence de LR sur la ligne de l’appartenance au gouvernement. L’esprit de responsabilité, c’est faire en sorte qu’on se concentre sur ce sur quoi on est d’accord. 

> [Proportionnelle] C’est un sujet nécessaire, mais à quoi sert la proportionnelle en septembre, si on n’est pas capable de faire voter un budget ? Nous devons passer l’écueil budgétaire et répondre ensuite à cette nécessité démocratique.

 

► Autres 
Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie industrielle)
> Rien ne se perd, tout se transforme. Avec le dialogue stratégique sur l’économie circulaire, nous voulons créer de nouveaux modèles pour économiser les matières premières, les réutiliser et les recycler. Vers un marché intérieur des déchets et du secondaire

 

● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)

> Renew Europe a adopté un document d’orientation sur l’avenir de la politique de cohésion de l’UE pour 2027 et au-delà. Ce document présente une vision politique claire pour le prochain cadre financier pluriannuel, fondée sur quatre principes clés : maintenir les régions au cœur des politiques de cohésion, garantir un financement simplifié et accessible, préserver l’État de droit comme condition préalable à l’investissement, et soutenir les régions frontalières de l’UE. Alors que l’UE est confrontée à des pressions géopolitiques et économiques croissantes, la politique de cohésion doit rester un pilier essentiel de l’investissement soutenant les objectifs stratégiques de l’Europe – qu’il s’agisse de renforcer la compétitivité et la sécurité ou de favoriser la résilience à long terme. Elle doit continuer à apporter des bénéfices concrets dans toutes les régions, en particulier celles les plus menacées par le décrochage.
La politique de cohésion est un investissement stratégique dans l’avenir de l’Europe et doit être fondée sur la transparence, la responsabilité et les valeurs démocratiques. Renew Europe appelle à une application effective de la conditionnalité liée à l’État de droit et à ce que les régions soient traitées comme de véritables partenaires dans la conception et la mise en œuvre des programmes européens. Le document souligne également la nécessité d’un soutien renforcé aux régions frontalières de l’UE, notamment à l’est, dans le contexte de l’élargissement et des défis sécuritaires persistants.

 

Bernard Guetta (député)
> L’Europe n’a pas attendu les coups de semonce de Trump pour augmenter son aide militaire, économique et diplomatique à l’Ukraine. Depuis plusieurs mois, le montant des aides européennes à l’Ukraine est supérieur à celui des Américains.

> Ce que fait l’armée israélienne aujourd’hui à Gaza est une abomination inacceptable, monstrueuse, qui n’a aucun sens politique. Ce sont des tueries aveugles qui ne servent à rien.

 

Pascal Canfin (député)
> Je me félicite du nouvel objectif climatique de réduction de 90 % des émissions d'ici 2040. Il s'agit autant d’un outil d’action climatique que d’un levier pour renforcer la compétitivité, la croissance économique et la sécurité énergétique. Un cadre climatique clair et prévisible encouragera l'innovation dans des technologies pérennes. Le groupe Renew Europe est prêt à construire une majorité pro-européenne pour soutenir l’objectif de 90 %

 

● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)
> Ce que fait l’armée israélienne aujourd’hui à Gaza est une abomination inacceptable, monstrueuse, qui n’a aucun sens politique. Ce sont des tueries aveugles qui ne servent à rien.

> il faut les deux, il faut le nucléaire et le renouvelable.

 

Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Écouter une histoire, découvrir le grain du papier, tourner les pages légèrement froissées…
Le livre éveille, émeut, émancipe. Il accompagne l’enfance, nourrit l’imaginaire, forge des esprits libres. Lancer les États généraux du livre, c’était une évidence. Une nécessité.

> [Un responsable départemental de l’aide à l’enfance condamné pour diffusion d’images pédopornographiques] Trahison intolérable à la mission de protection de l’enfance. Pensées aux victimes et soutien indéfectible. Lutter contre la pédocriminalité passe par signalement & vérification d’antécédents. Transparence et contrôle doivent primer pour protéger les enfants des prédateurs !!

> En France, 56 minutes en moyenne par jour sur un écran pour.. un enfant de 2 ans? L'interdiction des écrans pour les -de 3 ans est une mesure de santé publique pour des enfants qui ont besoin d'être protégés, pas exposés.

 


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