Voici une sélection, ce 4 octobre 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> La libération de tous les
otages détenus et le cessez-le-feu à Gaza sont à portée de main !
L’engagement du Hamas doit être suivi d’effet sans plus tarder. Nous avons
maintenant la possibilité d’avancer de manière décisive vers la paix. La France
y prendra toute sa part dans la continuité de ses efforts aux Nations unies,
avec les États-Unis, Israéliens et Palestiniens, et l’ensemble de ses
partenaires internationaux. Je remercie le Président Trump et ses équipes pour
leur mobilisation en faveur de la paix.
> Notre compatriote, le photojournaliste Antoni Lallican, accompagnait l’armée ukrainienne sur le front de la résistance. J’ai appris avec une profonde tristesse son décès, victime d’une attaque de drones russes. J’adresse mes condoléances émues à sa famille, à ses proches, ainsi qu’à tous ses confrères qui, au péril de leur vie, nous informent et témoignent de la réalité de la guerre.
> L’Italie et la France lancent une nouvelle initiative au sein de la Communauté politique européenne pour lutter contre le fléau du narcotrafic. 35 chefs d’État et de gouvernement se mobilisent pour agir ensemble, avec des mesures concrètes. L’Europe toujours plus unie protège.
> La France se tient aux côtés des familles frappées par une attaque terroriste antisémite contre les fidèles d’une synagogue à Manchester, de la communauté juive et du peuple britannique. En ce jour de Yom Kippour, nous réaffirmons avec détermination : le combat contre l’antisémitisme est le nôtre et nous le mènerons sans répit.
> [Discours à
l’occasion de la Journée de l’unité allemande]
Il y a 35 ans, votre pays se réunissait dans ce moment que nous célébrons
aujourd’hui. Et laissez-moi vous dire, combien votre invitation et l’honneur
qui m’est fait de pouvoir m’exprimer devant vous touchent profondément le
Français que je suis et vous dire la grande humilité et la grande admiration
que j’ai à me trouver devant vous, aujourd’hui. Nul ne sait vraiment dire tous
les efforts qu’il a fallu déployer pendant toutes ces années, pour que la
réunification soit pleinement une réalité. Il y a 35 ans, c’est l’Allemagne qui
s’est réunifiée et c’est notre Europe qui s’est réunifiée. Après tant de
décennies, pour reprendre la formule de Milan Kundera, l’Occident avait été
kidnappé. Et nul ne doit sous-estimer tout ce qui a été fait, et au fond tout
ce qui reste à faire, et la fragilité de ces décennies passées ensemble. La
France a admiré cette Allemagne qui s’est retrouvée. Elle l’a célébrée à vos
côtés. Et au fond, nous avons accompagné durant ces décennies, une autre
unification, celle d’une Europe jusqu’alors impossible, puis la réunification
pleine et entière de notre Europe après la chute du Mur. Et ce chemin, était vu
comme si impossible. Imaginez, il y a 75 ans, comment nos prédécesseurs avaient
pu imaginer mettre ensemble ce avec quoi ils se faisaient la guerre, comment
nos prédécesseurs ont eu le courage de se dresser et de signer le fameux traité
de l'Elysée, comment ensuite, cheminant, nos prédécesseurs ont su se tourner
vers leur passé commun qui les avait divisés pour bâtir l'avenir. Mais je mesure
aussi combien cette réunification, ces réunifications, cette unité
contemporaine sont fragiles. En tout cas, en me tenant devant vous aujourd'hui,
laissez-moi vous dire mon admiration devant tout ce que vous avez su faire,
dans tout ce que vous avez réussi, et devant l'audace et la détermination de
celles et ceux qui se sont levés, qui ont abattu les murs et qui ont décidé, en
effet, de se réunir à nouveau. Il y a 35 ans, rappelez-vous, beaucoup nous
disaient: l'histoire est finie. Maintenant, ce sera la paix, la prospérité et
la démocratie. Et finalement, la peur que nous avions pour certains, c'était de
tomber dans l'ennui, les autres, de vivre enfin dans le soulagement d'une paix,
d'une prospérité, d'une démocratie, que nous n'aurions qu'à étendre. Les
dernières décennies, et tout particulièrement les dernières années, nous ont
pleinement fait mesurer, sans doute, l'erreur qu'était cette promesse, en tout
cas, la précarité de tout ce qui avait été fait. Oui, après ces promesses,
c'est le doute qui a réémergé, parfois la défiance, nous la voyons dans nos
sociétés, l'accumulation des crises et en quelque sorte, nos générations sont
livrées là, à une Allemagne, une France et une Europe qui sont marquées par la
fin de la paix sur notre continent, le doute sur la prospérité et le progrès,
les fractures de notre démocratie. Alors, dans ce moment de doute, parfois de
vertige, face à ce que nous sommes en train de vivre, en me tenant devant vous
aujourd'hui, je voudrais que nous nous souvenions de ce qu'il y a en effet 35
ans nos prédécesseurs, et certains d'entre vous dans cette salle, ont su faire
avec force, et de nous dire, notre génération a au fond le choix: être l'ère du
doute, de la fatigue, choisir ou laisser faire les extrêmes, qui sont les
fausses promesses face à ce doute, ou à nouveau nous dresser et décider
d'embrasser notre époque nouvelle et d'en faire l'époque de l'audace et de la
détermination à nouveau ensemble.
Et donc, autant qu'une commémoration, c'est une célébration de votre unité que
je suis venu plaider, défendre, admirer ici devant vous, mais aussi celle de
l'unité de l'Europe, d'une Europe qui saura embrasser cette ère nouvelle,
d'abord pour la paix, la paix. Nous avons réussi quelque chose de formidable et
nos prédécesseurs avant nous, nous n'avions jamais eu huit décennies de paix
sur notre continent. Et surtout nous, Français et Allemands, nous étions, dans
la période récente, les experts de la guerre civile européenne. Nous avons
réussi cela. La guerre entre nous n'existe plus, formidable acquis de cette
Europe, et que tous ceux qui nous expliquent que la solution de demain serait
de bousculer cette Europe, rappelez-leur la fragilité de cette paix, rappelez-leur
le caractère exceptionnel des huit décennies que nous venons d'avoir ensemble.
Jamais notre continent, pendant les siècles qui s'étaient écoulés précédemment,
ne l'avait vécu. C'est la force d'âme de nos prédécesseurs, puis la nôtre, qui
l'a permise. Mais la guerre revient sur notre sol, par l'agression russe en
Ukraine. La guerre revient aussi sous des formes plus hybrides chaque jour, par
des violations de nos espaces aériens, par les voies de l'immigration, par la
manipulation de l'information, par les cyberattaques, par les provocations dans
l'espace. Nous sommes à nouveau, malheureusement, dans une ère de
confrontation. Face à cela, nous avons su rester unis, unis dès le premier jour
pour sanctionner la Russie, unie dès le premier jour pour être aux côtés de
l'Ukraine dans cette guerre de résistance. Et nous nous tenons unis
aujourd'hui, et nous le serons jusqu'au bout, car c'est la sécurité des
Européens qui se joue en Ukraine, la nôtre aussi, car c'est la dignité de
l'Europe, parce que c'est le respect de la Charte des Nations Unies,
c'est-à-dire d'un État de droit international, et donc les conditions de la
paix qui se jouent en Ukraine aujourd'hui. Pour toutes ces raisons, nous
resterons unis aux côtés de l'Ukraine pour la paix.
Mais ce qui se joue depuis maintenant près de quatre ans, et au fond, si on
revient à 2014, beaucoup plus en Ukraine, est le début d'une nouvelle ère,
d'une nouvelle époque, celle qui va conduire les Européens à choisir là aussi,
continuer d'accepter d'être dans une forme de vassalisation heureuse ou
malheureuse, selon les choix de celui dont on dépend, ou devenir enfin pour la
première fois une puissance militaire. C'est-à-dire, non pas un continent qui
décide de s'armer pour se faire la guerre à lui-même, mais un continent qui
décide d'être aux avant-postes pour dissuader les autres de l'attaquer, pour
protéger son territoire et pour protéger ses valeurs. C'est exactement cela, la
question qui nous est posée.
C'est ce que nous avons réussi à faire ces derniers mois en bâtissant cette
coalition des volontaires où, pour la première fois, réunissant autour de nous
des alliés fidèles, nous sommes 35, du Canada à l'Australie, nous avons conçu
les garanties de sécurité pour l'Ukraine. Pour la première fois, les Européens,
sans attendre la réponse venant d'outre-Atlantique, ont dit: il s'agit de notre
sol. Si la paix, demain, devait être signée, comment la protégerions-nous? Et
nous nous sommes organisés et nous avons décidé. C'est la même chose que nous
sommes en train de faire dans ce moment où nous nous rééquipons, où nous
investissons pour nos capacités, où nous rééquipons nos armées dans tous les
domaines, là aussi du cyber au spatial et dans toutes les capacités terrestres,
maritimes ou aériennes. Ce moment, nous devons le comprendre comme ce qu'il
est, un moment pleinement européen. Ce moment doit justement être celui qui
nous impose de ne pas revenir à un nationalisme qui est la trahison du
patriotisme, je vous le rappelle. C'est-à-dire que l'attachement que nous avons
à nos patries, c'est le patriotisme, mais dans un attachement jumeau,
inséparable avec celui de nos voisins, là où le nationalisme est un attachement
exclusif à la nation qui se fait par la haine de l'autre et du voisin et mène à
la guerre. Ce moment de réarmement de notre Europe, c'est un moment pour la
paix. C'est simplement celui d'une Europe qui décide de ne plus dépendre et qui
non pas seulement va acheter, mais doit produire, innover, concevoir des
programmes communs, mener à terme les programmes communs qu'elle s'est donnée à
elle-même, et ensemble bâtir les capacités pour protéger son territoire et son
avenir. C'est cela qu’est notre défi pour demain, pour que nos enfants puissent
à nouveau avoir une Europe comme un continent de paix.
De la même manière, le doute s'est installé sur nos modèles sociaux et avec nos
populations vieillissantes sur la capacité à les tenir et à les financer. Il
s'est installé parce qu'aussi la croissance n'est plus la même. Et regardons
avec lucidité notre continent européen. Regardons les deux décennies qui
viennent de s'écouler. On a fait des choses formidables. On a réussi à
consolider une monnaie commune. On a résisté aux crises financières, à la
pandémie. Mais regardons les choses franchement. Nous avions une obsession, la
stabilité, une inquiétude principale. Ne voyez pas là une quelconque
provocation quand c'est un Français qui parle, l'inflation. Nous avons réussi
la stabilité et on a beaucoup moins d'inflation que les autres. Mais nous
n'avons pas réussi une chose, la croissance. Si je regarde les deux décennies
qui viennent de s'écouler, le produit intérieur brut de l'Europe, rapporté au
nombre d'habitants, a progressé deux fois moins dans notre Europe qu'aux
États-Unis. L'écart s'est creusé dramatiquement. Et dans notre continent, qui a
en même temps le modèle social le plus généreux, c'est insoutenable. Et ça,
nous devons le regarder en face. Nous avons réussi la monnaie commune, nous
avons réussi la stabilité, nous n'avons pas réussi la croissance. Pourquoi?
C'est le défi que nous devons maintenant relever. Nous ne l'avons pas réussi
parce que nous n'avons pas su suffisamment faire de notre Europe une terre
d'innovation, de technologie de transformation. Et donc le défi qui est le
nôtre, c'est de continuer, chacun dans nos pays, à réformer. Vous êtes en train
de le faire avec courage. Nous l’avons fait ces dernières années, nous allons
tout faire pour continuer de le faire, parce que nos modèles sociaux ont besoin
d'être réformés pour s'adapter au vieillissement de la population, aux
transformations climatiques, démographiques, avec courage et lucidité. Mais
nous devons ensemble, en Européens, réussir à créer beaucoup plus de richesses
et au fond, à nous dire que ça n'est pas simplement la discussion permanente
sur un gâteau qui ne croîtrait pas, voire se réduirait, qu'il faut avoir. Mais
c'est la question de savoir comment l'étendre. À chaque fois que nos
discussions sont celles autour d'un jeu à somme nulle, ce sont des discussions
qui nous divisent. À chaque fois que nous remettons au cœur du débat économique
la question de savoir comment on étend le domaine, comment précisément on a
plus de croissance, on apaise et on bâtit l'avenir. C'est exactement ça
aujourd'hui le défi de l'Europe. Il nous faut une Europe qui protège mieux ses
secteurs les plus exposés. Ce n'est pas un vieux protectionnisme, c'est de la
lucidité là aussi. La Chine surprotège, les États-Unis protègent. Nous sommes
le seul espace où il n'y a pas de préférence pour ce qui est produit chez nous,
le seul. Si nous ne protégeons pas notre acier aujourd'hui, si nous ne
protégeons pas notre chimie, si nous n'avons pas une préférence européenne sur
le contenu de nos véhicules automobiles, nous serons des consommateurs
formidablement heureux dans 10 ans, 15 ans, mais achetant des produits chinois,
des logiciels américains ou que sais-je. Et donc, il nous faut accepter ce qui
a été un tabou pendant des décennies: protéger cet espace. Dans le même temps,
il nous faut simplifier nos règles européennes, les resynchroniser. Nous sommes
trop lents, parce que trop complexes. Nous sommes trop peu compétitifs, parce
que trop complexes. Et donc, il faut resynchroniser les règles européennes pour
que toutes celles et ceux qui créent en Europe puissent aller à la même vitesse
qu'aux États-Unis ou qu'en Chine. Partout où nous sommes plus lents, nous avons
déjà perdu. La simplification. Il nous faut aussi aller plus vite et plus fort
sur l'approfondissement du marché unique européen.
Si nous voulons que nos start-ups réussissent, que nos champions dans
l'intelligence artificielle, le quantique, le spatial réussissent, il faut
qu'au premier jour, leur marché domestique soit un marché de 450 millions
d'habitants et pas de 80 millions quand ils se créent en Allemagne ou 68
millions quand ils se créent en France, ayant ensuite à lutter avec 27
régulations différentes. C'est ça leur réalité aujourd'hui. Allons beaucoup
plus vite et plus fort sur le marché unique dans tous ces domaines. Allons
aussi plus vite et plus fort sur un marché unique dans la technologie, les
télécommunications, l'énergie et la finance. Et c'est pourquoi, ensemble, nous
défendons l'idée de ce marché unique des financements. Capital Market Union,
comme on le dit en bon français, qui seul permettra aussi à notre Europe de
financer cette innovation et cette prospérité. Imaginez, nous sommes l'espace
au monde qui a le plus d'épargne. Simplement, cette épargne, elle est
massivement investie dans l'obligataire, c'est-à-dire le financement des dettes
publiques et privées, ou pour un tiers, elle quitte le sol européen pour aller
financer la croissance des autres, parce que nos règles, là aussi, ont été trop
compliquées et parce que nous n'avons pas bâti un vrai marché de capitaux.
Faire cette transformation, l'unifier, c'est donner la possibilité que
l'épargne de tous les Européens soit investie dans l'innovation d'aujourd'hui
et de demain, et bâtisse cette prospérité dont je vous parlais à l'instant.
C'est à cette condition que nous pourrons être aux avant-postes de
l'indépendance en matière de recherche, de technologie, d'innovation, mais
aussi de création d'emplois, d'industrie comme d'agriculture. Si nous voulons
faire de notre continent un continent plus indépendant, un continent plus
riche. Il nous faut prendre le virage de l'innovation, de la compétitivité, de
la simplification. C'est la clé pour la prospérité du 21ᵉ siècle. Et c’est ce
virage seul qui nous permettra de financer, de porter, de transformer notre
continent en continuant à le décarboner. C'est en étant cet espace de
prospérité, d'innovation, que nous pourrons créer de l'emploi en faisant de la
décarbonation. Et là aussi, au fond, le défi de l'Europe et ce que nous pouvons
porter, et peut-être ce qui peut nous mettre aux avant-postes de la croissance
internationale, c'est d'être ce seul espace qui pense tout à la fois la
prospérité et la création d'emplois, la décarbonation et les exigences
climatiques, et la souveraineté. Nous pouvons le faire si nous nous dotons de
ces instruments au niveau européen et si nous agissons ensemble. C'est le cœur
de l'agenda franco-allemand que nous avons réaffirmé il y a quelques semaines à
Toulon.
Enfin, il nous revient à nous, Européens, de relever ce défi de la démocratie,
drôle d'époque qui voit un président de la République française venir en
Allemagne expliquer qu'un de nos défis est la démocratie. Mais nous en sommes
là. Et il faut le regarder avec, pas simplement peut-être une voix ourlée de
tristesse, mais avec lucidité et là aussi détermination. Si nous en sommes là,
c'est qu'un doute s'est installé, c'est qu'un doute s'est installé sur nos
institutions, ce qui tenait notre démocratie ensemble, qui est sans doute le
fruit de ce que nous n'avons pas assez bien fait, et c'est pour cela qu'il faut
toujours nous remettre en cause. C'est aussi sans doute la fin d'une époque,
mais il y a comme quelque chose qui se passe dans nos pays, qui est comme une
dégénérescence de nos démocraties.
Alors oui, nous sommes attaqués de l'extérieur. Nous sommes attaqués par des
ennemis de la démocratie. Il faut le regarder, et ça, ça justifie de le
défendre. Quand des propagandistes de régimes autoritaires viennent attaquer
nos espaces publics, nos réseaux sociaux pour de la désinformation, nous sommes
menacés de l'extérieur. Quand des régimes autoritaires viennent diffuser leurs
messages, nous sommes menacés de l'extérieur. Mais nous serions bien naïfs à ne
pas voir que de l'intérieur, nous nous retournons sur nous-mêmes. Nous doutons
de nous-mêmes. Nous ne sommes plus tout à fait sûrs de cette démocratie. J'ai
entendu le discours du chancelier et je souscris à tous ses mots. Mais combien
de dirigeants dans nos pays nous expliquent que le problème de nos démocraties
aujourd'hui, c'est l'État de droit? Beaucoup. Combien de nos compatriotes
pensent aujourd'hui que le problème de nos démocraties aujourd'hui, c'est la
manipulation par les gouvernements et que la science n'est plus libre?
Beaucoup. Combien nous expliquent qu'aujourd'hui, dans nos sociétés, tant de
nos compatriotes doutent de la vérité, de ce qui est vrai, de ce qui est faux?
Tant et tant. Alors parfois, ces phénomènes sont en effet accrus par des
interférences étrangères et des manipulations. C'est vrai. Mais nous avons un
problème avec nous-mêmes, avec les infrastructures de nos démocraties, si je
puis dire.
D'abord, nous devons retrouver de l'efficacité collective. Et je pense qu'une
des crises de la démocratie vient dans le fait que, là aussi, nous avons créé
des systèmes qui se sont sophistiqués avec le temps, mais qui sont devenus trop
lents ou trop incomplets pour répondre aux défis du temps. Nous sommes dans des
moments de grands changements, il faut retrouver de l'efficacité collective. Et
partout où on veut simplifier, partout où on veut aller plus vite et plus fort
tout en respectant l'Etat de droit et nos règles, nous avons raison. Et je le
dis parce que parfois ça crée des tensions et méfions-nous de tout cela. Il est
juste, et je crois tout à fait nécessaire, d'essayer d'accélérer, de rendre
plus efficaces nos décisions politiques tout en respectant l'État de droit. Si
nous ne le faisons pas, si collectivement, nous ne faisons pas l'effort de
rendre nos démocraties plus efficaces, alors collectivement, que nous le
voulions ou pas, nous nourrirons le discours qui fait douter des règles
elles-mêmes ou du principe de ces règles, c'est-à-dire de l'État de droit. Et
donc nous devons tous œuvrer pour avoir des démocraties plus efficaces et plus
fortes.
La deuxième chose, c'est que dans nos sociétés, il faut retrouver aussi le sens
du respect, et en particulier du respect entre tous les citoyens et à l'égard
de celles et ceux qui portent des mandats démocratiques. Je le dis, là aussi,
avec beaucoup de gravité, mais nous voyons partout dans nos sociétés quelque
chose qui dissout la démocratie. C'est le débat public qui devient un débat de
haine, c'est le débat public qui devient un débat de violence à l'égard des
responsables politiques, c'est le débat public qui, en quelque sorte, au nom de
la liberté d'expression, justifie la violence. Le cœur de la démocratie, c'est
qu'on peut confronter les avis dans l'espace public. On peut manifester, on
peut voter, on choisit ses dirigeants et vos représentants choisissent la loi.
Mais la règle absolue qui l'accompagne, c'est le respect. Et à chaque fois que
nous sommes faibles à justifier de la violence verbale ou physique dans nos
démocraties, nous contribuons à la laisser dégénérer.
Et puis, nous avons avec naïveté, je le dis et je le dis pour moi aussi,
sous-estimé le fait qu'une démocratie, ce sont des élections, des représentants
avec des mandats, des représentants qui votent les lois, etc. Mais c'est un
espace public, une opinion publique qui se forge et qui construit des majorités
d'opinions. La sève de la démocratie, ce sont nos peuples et les opinions
publiques qui s'y forgent. Et nous avons, ces dernières années, et tout
particulièrement cette décennie qui vient de s'écouler, laissé notre espace
public informationnel et démocratique totalement se transformer. Et nous
l'avons fait comme si, au fond, il permettrait de continuer comme on avait
toujours vécu en démocratie. Et au fond, nous avons laissé un espace public
démocratique s'installer où les gens sont tous en cagoule, anonyme, où la
règle, c'est plutôt qu'il faut insulter l'autre si on veut être populaire, où
vous ne savez pas dans cet espace public, imaginez une grande place, si vous
avez des vrais gens ou des fausses personnes, et où vous donnez une égale
valeur à quelqu'un qui crie beaucoup plus fort et qui vous dit: ce vaccin n'est
pas un vaccin, ce que vous me dites là est faux et qui profère les pires
contre-vérités. Nous vivons dans une place publique qui a cette tête-là.
Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas une immense fatigue démocratique
et des gens qui aillent de plus en plus vers le «nervous breakdown». Je vais le
dire en des termes plus directs. Nous avons eu l'immense naïveté de confier
notre espace démocratique à des réseaux sociaux qui sont à la main soit de
grands entrepreneurs américains, soit de grandes sociétés chinoises, dont les
intérêts ne sont pas du tout la survie ou le bon fonctionnement de nos démocraties.
Vous vivez dans des espaces où, dès leur plus jeune âge, vos enfants sont
exposés au pire contenu. Et regardez l'épidémie de troubles mentaux, de
troubles du comportement alimentaire de nos adolescents et de nos jeunes. Il
est totalement corrélé à l'émergence de ces réseaux sociaux. Nous avons laissé
s'installer des espaces publics où tout est fait pour ne plus raisonner,
puisqu'au fond, l'ordre de mérite, c'est que l'émotion est supérieure à
l'argument et que l'émotion négative est supérieure à l'émotion positive. C'est
un biais complet pour que nos démocraties aillent aux extrêmes, pour que le
bruit et la fureur l'emportent sur l'argument raisonné, pour que rapidement, la
musique disparaisse pour laisser place aux cris, et dont les algorithmes sont
faits pour favoriser l'excitation cognitive, la surréaction, le volume de ce
qu'on aime ou de ce qu'on n'aime pas, favorisant, là encore, les extrêmes,
parce que derrière le cœur de ces modèles, c'est la monétisation de vos
présences pour le vendre à des publicitaires.
Nous n'avons pas conçu nos démocraties pour ça. On est très loin de l'agora
démocratique de l'Antiquité. Et donc, si nous ne nous réveillons pas, nous,
Européens, pour dire: « nous voulons reprendre le contrôle de nos démocraties »
je vous l'écris: d'ici 10 ans, tous ceux qui jouent sur cette infrastructure ou
avec elle auront gagné. Et nous serons un continent, comme beaucoup d'autres,
de complotistes, d'extrêmes, de bruits et de fureurs. Si nous croyons dans
l'ordre démocratique, remettons la science et la connaissance au cœur,
remettons l'autorité scientifique au cœur, remettons la place de la culture, de
l'éducation, de l'apprentissage au cœur, protégeons nos adolescents et nos
jeunes de ces réseaux sociaux, donnons des règles à ces réseaux sociaux pour
qu'ils aient en quelque sorte les mêmes que ceux de l'espace démocratique,
c'est-à-dire qu'il n'y ait pas de gens cachés, c'est-à-dire qu'il n'y ait pas
de faux comptes qui créent de faux emballements. Et faisons respecter les mêmes
règles. Quand vous avez un journal, vous êtes responsable de ce qui s'y publie.
Quand vous avez un réseau social, vous devez être responsable de ce qui s'y
publie. Sinon, c'est le racisme, l'antisémitisme, la haine de l'autre qui
triompheront sur notre continent. Nous avons les moyens de rebâtir une
démocratie du XXIe siècle. Simplement, il faut ce sursaut. C'est à nous de le
faire.
Alors oui, Mesdames et Messieurs, face aux lumières noires qui reviennent, aux
régimes illibéraux, aux régimes autoritaires qui se sentent pousser des ailes
et sont à chaque fois les alliés objectifs des parties des extrêmes, il y a un
chemin, la nouvelle Aufklärung. Il y a un chemin pour croire et vouloir encore
les lumières. Il y a un chemin pour aimer la culture, la musique, la
littérature, la conversation et la controverse, pour penser que le respect et
la science sont plus fortes que la haine et la fureur. Ce chemin, c'est à
nouveau pour notre Europe de sortir d'une forme d'état de minorité dans
laquelle, elle a un peu replongé ces derniers temps. Eh oui, notre Europe, qui
a su rester unie, qui est la force de tout ce que nous avons fait ces dernières
décennies, doit savoir saisir cette époque nouvelle. Et comme il y a 35 ans
ici, être le continent de l'audace et de la détermination pour bâtir une
puissance stratégique, économique, technologique et démocratique. C'est cela,
en ce jour d'unité allemande, que je veux vous dire au nom de l'unité
européenne. Nous gagnerons, nous consoliderons notre unité, celle dans chacun
de nos pays, comme celle de notre continent, si nous avons l'audace et la
détermination de celles et ceux qui, il y a 35 ans, ont abattu des murs. C'est
à nous de faire. Et ce qu'il nous faut penser pour le siècle qui vient, c'est
une Europe de puissance. Et c'est, au fond, tout ce que nous nous étions
interdits de penser pendant toutes ces décennies, mais de le faire ensemble. Et
si je suis là aujourd'hui, c'est pour vous dire ces mots, de le faire ensemble.
La puissance était un mot interdit en Europe quand elle était une puissance
nationale ou nationaliste qui divisait le continent et le menaçait de guerre
civile. La puissance est un devoir pour les Européens. S'ils la pensent et la
conçoivent ensemble pour protéger leur espace, pour protéger leurs frontières,
pour protéger leur puissance économique, pour devenir une puissance
géopolitique et pour bâtir cette puissance démocratique qui est à refaire.
Alors ayons cette audace, ayons cette détermination et avec beaucoup
d'humilité, une immense amitié, une immense admiration pour ce que vous avez
fait durant ces décennies. Laissez-moi vous dire qu'aujourd'hui, c'est avec
confiance, envie, et vous l'avez compris, audace et détermination que je me
tiens devant vous pour que nous sachions saisir cette époque et la faire plus
belle encore.
> [Discours de la remise du titre de Docteur Honoris
Causa par la Faculté des Sciences humaines de l'Université de Sarre] (…) C’est une distinction qui me touche beaucoup,
d’autant qu’elle émane d’une institution qui incarne, si je puis dire, depuis
sa création, l’esprit de réconciliation et de coopération qui unit nos deux
nations. Une université qui n’est pas un lieu comme les autres. L’Université de
la Sarre, en effet, n’est pas une université comme les autres. Elle nous est
chère, à nous Français, car son histoire en fait la sœur de l’Université de
Nancy, sous l’égide de laquelle elle a été fondée en 1948. Votre université est
née de l’histoire mouvementée de nos relations intellectuelles, sociales,
politiques. Mais elle a incarné dès l’origine la promesse d’un avenir commun.
Avec ses projets de recherche
franco-allemands, ses cursus binationaux, elle s’inscrit parfaitement, et vous
l’avez rappelé, dans cette Europe dans laquelle nous croyons, ce réseau soutenu
par l’Université franco-allemande, cette institution unique au monde qui
initie, renouvelle et coordonne depuis 25 ans de multiples formats de
coopération universitaire entre nos deux pays. La Sarre a compris qu’elle
pouvait être — et qu’au fond son destin était d’être — ce trait d’union entre
nos systèmes d’éducation, nos écosystèmes d’innovation français et allemand, au
fond, entre la France et l’Allemagne.
L’histoire du XXe siècle de la Sarre fut
mouvementée, elle aussi. Oserais-je rappeler qu’il y a eu un franc sarrois, il
y a même eu, quelques années durant, une Miss France sarroise? Nous avons
décidé, retour de l’histoire, de choisir même un gouverneur de la Banque de
France enraciné en Sarre maintenant. En tout cas, c’est la force de la Sarre
d’être enracinée dans ce passé, mais projetée vers l’avenir. Et vous l’avez
rappelé, votre Stratégie France, qui fait de la coopération entre la Sarre et
la France une priorité dans l’éducation, la recherche, l’économie, est un
exemple unique en son genre en Allemagne, qui montre à quel point nos
territoires frontaliers peuvent être gagnants d’une intégration plus poussée.
Je veux saluer ici le caractère
précurseur de la Sarre, qui a choisi de jouer l’atout de la francophonie,
prenant de vitesse notre relation bilatérale avec l’intégration de votre Land
comme membre fondateur et observateur de l’OIF en 2024. Je voudrais ici
remercier, parmi toutes les présentes et tous les présents, toutes les
institutions actives en faveur de la francophonie, ainsi que les représentants
du Lycée franco-allemand et du Club des Affaires Saar-Lorraine. Tous ceux sur
qui vous pouvez aussi vous appuyer fidèlement, je le sais, ces grands piliers
du lien franco-allemand dont le siège se trouve dans la Sarre: ProTandem,
l’Office franco-allemand dédié aux mobilités des apprentis, qui a déjà
accompagné 100 000 jeunes depuis 1980 dans 50 métiers; l’OFAJ, l’Office
franco-allemand de la jeunesse; la Chambre de commerce et d’industrie
France-Allemagne, dirigée par Monsieur Frédéric Berner, que je salue parmi
nous, et qui a accompagné l’implantation de 1 600 entreprises françaises de ce
côté du Rhin; et tous les élus, de part et d’autre du Rhin, ainsi que les
services de nos États qui sont porteurs de cette relation transfrontalière de
chaque jour. Et je veux les en remercier solennellement.
Nous aurons besoin de toutes vos forces pour ce nouveau chapitre de la relation bilatérale que nous ouvrons cette année. En effet, avec le Chancelier Merz, nous avons co-présidé le 25ᵉ Conseil des ministres franco-allemand à Toulon, le 29 août dernier, consolidant notre coopération dans plusieurs domaines, dont les technologies de pointe, l’innovation de rupture en matière d’espace, d’intelligence artificielle, de calcul de haute performance, de cloud, de semi-conducteurs, et j’en passe, capitalisant ainsi sur tout ce que nous avions bâti lors de la visite d’État que nous avons eu l’honneur, avec mon épouse, d’effectuer il y a quelques mois parmi vous, à l’invitation de Monsieur le Président, cher Franck.
Pour réussir ce virage
du XXIᵉ siècle, ce sont les racines de cette coopération transfrontalière qui
sont importantes, celles de la proximité, de la confiance. Je pourrais citer
parmi d’autres les domaines de la cybersécurité, de l’intelligence
artificielle, qui lient aussi la Sarre à notre pays. La Sarre, pôle
d’excellence scientifique, avec ses instituts de recherche, ses clusters
d’innovation, aura un rôle crucial à jouer dans la formation et la coopération
scientifique. C’est toute l’ambition de l’incubateur Startup The Bridge, créé
récemment au sein de votre université. Faire émerger des jeunes entreprises
issues de notre recherche universitaire conjointe, c’est aussi le sens des
coopérations entre nos instituts nationaux de recherche en intelligence artificielle,
l’INRIA et le DFKI — dont l’un des sites est ici à Sarrebruck — ou bien entre
l’INRIA et le CESPA, centre d’excellence en cybersécurité, lui aussi situé sur
le campus.
En unissant les esprits, en coordonnant
les actions, en joignant les projets, vous bâtissez l’Europe jour après jour.
Et je vous le dis ici avec beaucoup de force: vous êtes des acteurs essentiels
de ce projet que nous portons entre la France et l’Allemagne, avec tous nos
partenaires européens. Et vous l’êtes aujourd’hui peut-être plus encore
qu’hier. Parce que dans un monde où la liberté académique est mise à l’épreuve,
où des chercheurs et des chercheuses sont persécutés pour leurs idées, où des
programmes de recherche sont fermés à cause des mots qu’ils contiennent, où des
étudiantes et des étudiants sont bridés, nous réaffirmons ici avec force que la
liberté de savoir, de penser, est une condition de notre avenir.
Votre premier recteur, qui a été cité ici
à plusieurs reprises, Jean Barriol, voyait à raison votre université de
Sarrebruck comme l’instrument d’une pensée européenne. Il faut bien une pensée,
et pas seulement des contrats, pour unir nos peuples. Une pensée, et des femmes
et des hommes qui se lient dans une communauté de destin et de savoir. Vous
avez rappelé, Madame la Professeure, que j’évoquais à quelques reprises Madame
de Staël. J’ai retrouvé un passage plus précis de De l’Allemagne où elle dit quelque
chose qui, je trouve, s’adapte parfaitement à votre université: « Il faut se
mesurer aux idées en allemand et avec les personnes en français. Il faut
creuser à l’aide de l’allemand, et il faut arriver au but en parlant français.
L’un doit peindre la nature et l’autre, la société. » Fin de citation.
Je vous laisse apprécier si ces
caractérisations sont justes, mais elles montrent la force de penser, de
parler, d’agir dans ces deux langues, la force de ce que vous représentez et du
fait qu’au fond, de manière native, l’Université de la Sarre est cette Europe
de l’éducation qui se vivifie par les esprits. Et en effet, nous avons su créer
ensemble, ces dernières années, ces alliances d’universités européennes qui
sont une force. Mais l’Université de la Sarre en est, en quelque sorte, la
synthèse.
Il faut pour cela de nouvelles
générations de citoyens européens, ceux qui porteront plus loin encore notre
relation privilégiée au service d’une Europe forte, unie et souveraine. C’est
pourquoi, c’est avec beaucoup d’honneur, d’humilité aussi, conscient de tout ce
que cela représente, que je reçois cette distinction aujourd’hui, avec beaucoup
de reconnaissance à votre égard, à l’égard de vos représentants fédéraux, des
représentants de la Sarre ici présents et de toute la communauté universitaire,
mais aussi de toutes celles et ceux qui font vivre la relation bilatérale.
C’est celle qui a bâti cette Europe des
Lumières, celle d’un Kant lisant Rousseau, d’un Voltaire discutant avec
Frédéric II. Au fond, votre université rappelle à l’Europe tout entière que son
avenir se construit dans les écoles, les bibliothèques, les amphithéâtres et
les laboratoires, partout où l’esprit libre se côtoie et discute, dans la
controverse respectueuse, dans l’amour du savoir, dans la volonté de construire
des connaissances nouvelles.
> [Discours lors de la première session plénière du sommet de la Communauté politique européenne]
Merci, Keir. Merci
beaucoup, Mette, d’avoir encore une fois organisé ce sommet. Et laissez-moi
vous dire, avant de passer à la situation en Ukraine, comme vous l’avez
mentionné et encadré ici, qu’il est clair que ce format aussi est le bon
endroit pour traiter tant de conflits ou de situations difficiles. Nous sommes
concentrés sur la situation ukrainienne, étant donné la guerre d’agression
lancée par la Russie. Mais Antonio avait également raison de souligner le
traité de paix signé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Je pense que c’est une
grande réussite, et je tiens à féliciter les deux dirigeants. Nous sommes
également très concentrés sur ce qui se passe dans le Caucase et les Balkans
occidentaux. C’est la solidarité de ce continent. Et encore une fois, étant
donné cette approche, je dirais, holistique, nous devons le faire pour le lieu
commun que nous partageons tous : l’Europe.
Les élections en Moldavie ont été une grande réussite, et puis-je encore une
fois offrir mes félicitations, car il s’agit d’un test pour notre résilience.
Nous reviendrons sur ces sujets plus tard aujourd’hui. Mais la capacité à
résister aux interférences et à la désinformation venant de Russie était
clairement au cœur de votre campagne, et vous avez résisté. Je pense qu’il est
très intéressant pour nous tous d’avoir votre retour clair et les leçons tirées
de cette victoire, car c’est quelque chose d’utile à mettre en œuvre par le
reste du club. Maintenant, nous avons des interférences dans toutes les
élections. Je peux vous dire, parce que j’ai eu des interférences lors de mes
deux élections, en 2017 et 2022 — et elles ont été assez efficaces, je dois le dire,
mais pas réussies, et moins agressives que celle en Moldavie.
En ce qui concerne l’Ukraine, Volodymyr l’a très clairement indiqué dans sa
déclaration, et je pense que la conclusion de votre discours initial, Mette,
était très importante. Nous sommes à un moment où la Russie n’atteint pas
clairement ses principaux objectifs. Ce n’est pas une opération spéciale de
trois semaines. Ils n’ont pas pris Kyiv, ils n’ont pas changé le régime. Je
voudrais ajouter à cela : deux grands amis ont rejoint l’OTAN, ce qui est
une grande défaite stratégique pour la Russie en plus. Maintenant, la question
est de savoir comment, non seulement soutenir l’effort de guerre, mais aussi
changer clairement la dynamique et aider l’Ukraine dans ce contexte. Je dois
dire, tous ensemble nous avons travaillé très dur au cours des derniers mois,
et je pense que la situation est bien meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’était
au début de l’année. Au début de l’année, notre crainte était d’une paix très
rapide, et nous avions quelques doutes sur le niveau de soutien des États-Unis.
Maintenant, d’abord, nous avons construit la Coalition des Volontaires. Une
grande partie de vous en êtes membres, et je pense que c’est un grand
accomplissement des derniers mois, comme vous l’avez mentionné, Keir. Mais nous
avions un plan clair et des engagements le lendemain d’une trêve, d’un traité
de paix ou d’un cessez-le-feu, pour avoir une paix solide et durable. C’est
très important en termes de soutien durable à l’armée ukrainienne et le niveau
d’engagement que nous sommes prêts à fournir. Deuxièmement, nous avons réussi
collectivement à renouer avec les États-Unis, et les déclarations du président
des États-Unis la semaine dernière sont un énorme changement si vous les
comparez à ce qui a été dit dans le bureau ovale il y a deux mois. C’est très
important parce que, pour moi, c’est un cas concret de contrer la
désinformation diffusée par la Russie. Non, la Russie ne gagne pas. Non,
l’Ukraine ne perd pas cette guerre. La situation est très différente, et je
pense qu’il y a maintenant la même approche concernant le conflit.
Cela fait également partie de la frustration du président américain face à
l’absence d’engagement de la part de la Russie. Le président Trump a pris
plusieurs initiatives pour renouer avec le président Poutine et aller à la
table des négociations, et il est maintenant clair que toutes ces paroles,
lorsque le président Poutine disait qu’il était prêt à négocier la paix,
n’étaient pas un engagement sincère. Alors maintenant, les points clés pour
nous tous sont : numéro un, suivre, intensifier et renforcer le soutien à
l’Ukraine. Systèmes de défense aérienne, drones — et je dois dire que le niveau
d’innovation et d’efficacité des systèmes de drones est très impressionnant —et
Volodymyr a été très clair sur le niveau de soutien et de financement dont ils
ont besoin pour être efficaces sur le terrain. C’est l’une des meilleures
façons de changer la situation et de récupérer certains territoires.
Troisièmement, les missiles à longue portée.
Concentrons-nous sur ces trois catégories, comme vous l’avez également
mentionné, en termes de financement, de capacité à livrer et de travail acharné
pour accélérer les livraisons clés et les projets communs. En parallèle, afin
de mettre la pression sur la Russie et créer plus d’incitations à revenir à la
table des négociations, nous avons nos sanctions. Le 19e paquet de sanctions
proposé par la Commission était très important. Nous coordonnons, nous
intensifions et nous sommes de plus en plus efficaces. Je veux insister sur la
flotte de l’ombre, comme vous l’avez mentionné, parce que, selon nos chiffres
clés d’aujourd’hui, 30 à 40 pour cent de l’effort de guerre est financé par les
revenus de la flotte de l’ombre. Il représente plus de 30 milliards d’euros.
Il est extrêmement important d’augmenter la pression sur cette flotte fantôme,
car elle réduira clairement la capacité de la Russie à financer son effort de
guerre.
Nous avons imposé une série de sanctions sur les bateaux, les compagnies
d’assurance, les ports, etc. mais maintenant nous avons clairement un moyen
d’augmenter la pression en coordonnant avec une approche holistique sur cette
flotte fantôme. Ce que nous avons fait ces derniers jours avec notre marine,
juste pour faire des contrôles et s’assurer du respect des règles
internationales, a livré des résultats très concrets. Tout d’abord, parce que
vous pouvez identifier la présence de la flotte de l’ombre sur votre côte.
Deuxièmement, parce que vous pouvez vérifier s’ils respectent ou non les règles
internationales. Troisièmement, et c’est très important, vous tuez le modèle
d’entreprise en retenant ces navires pendant quatre jours ou quatre semaines,
ce qui les oblige à se réorganiser différemment et détruit l’efficacité de leur
modèle d’entreprise. Ce modèle était organisé même avant 2022, mais il est
maintenant totalement industrialisé.
Je suggère que dans le cadre de la Coalition des volontaires, en étroite
coordination avec l’OTAN, nous travaillions pour optimiser cette action
commune. Par exemple, les navires que nous avons identifiés et vérifiés, qui
font maintenant l’objet d’une action en justice, ont été déclarés sous un faux
pavillon. Il s’agissait des mêmes navires contrôlés par l’Estonie en mars
dernier pour les mêmes raisons. En les arrêtant pour une ou deux semaines, nous
cassons complètement l’efficacité de leur organisation. Donc, la flotte fantôme
est une très bonne cible si nous voulons améliorer notre efficacité et réduire
leurs capacités. Je pense que c’est un pas en avant très important afin
d’augmenter notre pression sur la Russie. Évidemment, l’objectif est de
permettre à l’Ukraine de récupérer des territoires, mais aussi d’augmenter la
pression sur la Russie pour qu’elle revienne à la table des négociations.
Mon dernier point concerne toutes les provocations que nous avons en Pologne et
en Estonie, et je tiens à réitérer notre sincère solidarité. Je pense que nous
avions une action supplémentaire en vertu de l’article 4 de l’OTAN, plus de
coordination et des capacités supplémentaires. Nous avons envoyé des Rafales
supplémentaires, entre autres choses. Il est également très important d’aller
jusqu’au bout des enquêtes concernant ce qui s’est passé au Danemark et
ailleurs, car il est essentiel d’établir une pleine clarté. Je pense que la
réponse principale devrait être plus d’imprévisibilité et plus d’ambiguïté
stratégique. Il est très important d’avoir un message clair : les drones
qui violent nos territoires prennent un grand risque — ils peuvent être détruits,
point final. Nous ne sommes pas ici pour donner un avis. Nous ferons ce que
nous devons faire pour préserver notre intégrité et notre souveraineté
territoriale. Pour les avions, nous avons un processus et une coordination au
sein de l’OTAN, et je pense que ce processus créera également plus
d’imprévisibilité. La dissuasion devrait être essentielle pour préserver notre
cohérence.
Le message très important à transmettre de cette réunion est que nous sommes prêts, et nous sommes en mesure de préserver notre espace aérien, notre territoire et notre intégrité. Nous sommes prêts sur le flanc est de l’OTAN, et nous sommes prêts en même temps, sans réduire cet engagement, à fournir des garanties de sécurité pour l’Ukraine. C’est la même approche, et toutes ces approches sont clairement compatibles. Cela a été équitablement évalué par le secrétaire général de l’OTAN. Merci, Keir.
> [Propos à la presse lors du septième sommet de la
Communauté politique européenne] Je voulais vous dire quelques mots à l’issue
de ce septième sommet de la Communauté
politique européenne et après le Conseil informel que nous avons tenu hier. Je
suis très heureux de voir cette Communauté politique européenne qui avance, qui
se structure. Je le disais, c’est le septième sommet. Les sommets à venir sont
planifiés, il y a maintenant un secrétariat permanent et on a pu consolider une
série d’initiatives qui sont le fruit de cette Communauté politique européenne,
et au fond dont le premier objectif, c’est de protéger les Européennes et les
Européens et donc aussi les Françaises et les Français, en particulier dans des
sociétés où, on le voit bien, ça a été au cœur de nos discussions pendant ces
deux jours, la menace est de plus en plus hybride. Nous sommes dans un monde de
confrontation et la résilience de nos sociétés, leur capacité à résister aux
attaques cyber, aux fausses informations, à toute forme de trafic qui peut
participer de la conflictualité contemporaine, est très importante.
Ces dernières années, nous avons pu, dans le cadre de la Communauté politique
européenne, d’abord structurer des coopérations en matière de lutte contre les
attaques cyber. On a créé des centres communs dans les Balkans, des initiatives
communes, une réserve — au sens de la mobilisation des compétences — entre
Européens. Nous avons structuré cela et nous avons désormais passé le hub que
nous avions créé dans les Balkans au statut de hub international, avec des
moyens qui permettent de lutter contre les attaques cyber. Nous avons également
défini des méthodes communes de coopération entre membres de la Communauté
politique européenne pour lutter contre les ingérences étrangères et la
désinformation.
Nous avons lancé aujourd’hui, en coprésidence avec la présidente du Conseil
italien, Madame Meloni, une initiative de coopération en matière de lutte
contre les trafics de drogue. Nous voyons bien qu’il est nécessaire d’agir au
niveau de l’Europe tout entière, du Caucase aux Balkans en passant jusqu’au
Nord de l’Europe, pour éradiquer véritablement ces trafics de drogue, à la fois
parce que ce sont des sujets organisationnels, des navires et autres qui y
participent, ensuite parce qu’il y a une innovation permanente sur le plan
technologique de ceux qui utilisent ces filières, et enfin parce qu’il y a une
innovation aussi en termes de molécules. Nous avons donc pris plusieurs
initiatives très concrètes, y compris à l’égard des transporteurs ou des ports
européens, qui assureront le suivi du lancement de cette coalition. Voilà pour
vous parler de la Communauté politique européenne, de ce qu’elle produit de
manière concrète.
Évidemment, le premier sujet qui a été au cœur de nos échanges, hier comme
aujourd’hui, est l’Ukraine. Nous avons réaffirmé — et nous avons pu le faire
aussi dans un format plus restreint avec le président Zelensky — notre soutien
à l’Ukraine, notre volonté de continuer à apporter un soutien concret en
matière de défense sol-air, en matière de drones, et aussi en matière de
missiles de longue portée, à un moment où, vous l’avez vu la semaine dernière,
les États-Unis d’Amérique se rapprochent de notre position et affichent un
soutien beaucoup plus clair à l’Ukraine et une confiance envers l’armée
ukrainienne et ses forces de résistance.
Nous avons aussi collectivement travaillé à donner de la visibilité financière
à l’Ukraine à travers les propositions faites par la Commission, et ce projet
aboutira dans trois semaines. Dans le même cadre, afin d’obtenir la paix — car
c’est notre objectif — nous voulons accroître la pression sur la Russie pour la
convaincre de revenir à la table des négociations. C’est le sens du 19ᵉ paquet
de sanctions pris par la Commission. C’est aussi le sens d’une étape
supplémentaire que nous franchissons dans la lutte contre la flotte fantôme.
Il y a environ 800 à 1 000 bateaux qui opèrent dans le cadre de cette flotte
fantôme, sous pavillons souvent approximatifs, et qui contribuent à l’effort de
guerre russe, puisqu’ils financent 35 à 40 % de l’effort de guerre de la
Russie. Nous avons pris ces dernières années beaucoup de mesures contre cette
flotte fantôme, des sanctions élargies au-delà de l’Europe. C’était d’ailleurs,
si vous vous en souvenez, un des acquis de la Communauté politique européenne à
Blenheim. Nous avons maintenant décidé d’aller plus loin en mettant en place
des politiques d’entrave quand, dans nos eaux, des bateaux suspects participent
à ces trafics, afin de réduire la capacité de la Russie à se financer par ce
biais et à financer son effort de guerre. Dans les prochains jours, nos chefs
d’État-major, en coordination avec l’OTAN, dans le cadre de la coalition des
volontaires, se réuniront pour bâtir des actions communes dans les prochaines
semaines afin de mettre en œuvre cette politique d’entrave contre la flotte
fantôme.
L’autre grand sujet de discussion était évidemment la sécurité des Européens au
sens large. Nous en avons parlé hier dans un cadre strictement Union
européenne, et nous en avons reparlé aujourd’hui, parce que nous sommes dans un
moment de confrontation permanente avec la Russie, qui utilise toute la palette
des outils de l’hybridité pour nous déstabiliser : drones, avions entrant
dans l’espace aérien, attaques cyber, attaques informationnelles — comme celles
que nous avons vécues devant plusieurs mosquées françaises avec de vraies
provocations et attaques. Tout cela, c’est la Russie derrière. À cela
s’ajoutent évidemment les actes de guerre en Ukraine ou les pratiques hybrides,
comme pousser des migrants à la frontière polonaise.
Face à cela, nous avons acté la nécessité d’élever notre seuil de réaction,
d’être présents, de nous coordonner très étroitement avec l’Alliance, et de
consolider la défense européenne par la solidarité de tous les Européens. Une
réponse sera organisée à chaque incursion de drones, et les procédures seront
suivies. Nous réaffirmons ainsi notre volonté de préserver l’intégrité de
l’espace européen. Au-delà, nous voulons continuer à renforcer l’investissement
dans la défense européenne. C’est en ce sens que le programme dit SAFE est
extrêmement important : il permet de financer cet effort, d’acquérir
davantage de matériel, mais aussi de produire et d’innover. C’est pour cela
qu’en Européens, nous souhaitons en faire davantage et nous organiser de manière
très structurée. Cela a été le cœur de notre discussion hier après-midi.
Cette Communauté politique européenne a également permis de réaffirmer notre
soutien à la Moldavie. Vous vous souvenez : il y a quelques semaines,
plusieurs d’entre vous étaient à mes côtés lorsque nous sommes allés soutenir
la présidente Maia Sandu, confrontée à des attaques informationnelles et à
d’autres formes de pression dans le cadre de son élection. Les pro-européens
ont remporté cette élection, mais la pression russe continue de s’exercer. Nous
avons donc pu nous réunir pour envisager les prochaines étapes, à la fois de
l’élargissement de l’Union européenne à la Moldavie, mais aussi de son soutien
face aux attaques informationnelles et aux tentatives de déstabilisation.
Enfin, j’ai pu avoir une série d’échanges bilatéraux à l’occasion de cette
Communauté politique européenne, qui ont permis d’avancer sur l’agenda avec
plusieurs pays. J’y reviendrai dans le cadre de vos questions.
Je veux conclure en redisant tout le soutien du peuple français et de la France
au peuple britannique. En ce jour très symbolique, l’attaque terroriste de
Manchester rappelle que notre Europe reste victime de cette folie terroriste et
de l’antisémitisme. Je veux redire au Premier ministre Starmer et au peuple
britannique tout notre soutien, ainsi qu’à la communauté juive en
Grande-Bretagne et partout en Europe, et réaffirmer l’engagement de tous les
dirigeants européens dans la lutte contre tous les actes antisémites,
évidemment les attaques terroristes, mais aussi toutes les formes que peut
prendre cette haine. Je vais maintenant répondre à vos questions.
> [Règles
d’engagements à définir pour l’espace aérien européen] L’OTAN a déjà établi des
engagements clairs en ce qui concerne les drones. Et donc là, c'est très clair.
Quand un drone n'est pas identifié viole un espace aérien, les pays sont
totalement habilités à le neutraliser.
Pour ce qui est des avions, nous connaissons les règles. Elles supposent de se
coordonner. Il faut que ces règles soient clairement établies, réétablies et
lisibles. Il ne faut pas de surprises. Et il se peut que dans des erreurs, des
opérations, il y ait des violations d'espaces aériens momentanés. À ce
moment-là, ça se déconflicte avec le pays d'origine et le pays dont c'est
l'espace aérien.
Mais lorsqu'il y a une violation établie, il y a des mécanismes d'escorte.
Enfin, je ne veux pas ici rentrer dans les détails, mais la visibilité, ligne
de déconfliction. En tout cas, la politique est simple, nous ferons respecter
nos espaces aériens et nous ne serons jamais, nous, dans l'escalade. Mais ne
pas être dans l'escalade ne veut pas dire être faible.
> Les budgets de
chaque pays européen augmentent pour l'effort de guerre. Vous l'avez vu, la
France aura doublé en 10 ans son budget de défense. Mais nous sommes tous en
train d'augmenter nos budgets, ce sont des responsabilités nationales. Je me
félicite qu'on ait une meilleure coordination européenne. Et d'ailleurs, c'est
ce que nous avions lancé avec l'Allemagne lors de nos présidences successives,
parce que tout ça vient s'inscrire dans la boussole stratégique. Rappelez-vous
ce que nous avions coordonné à travers nos deux présidences et qui a défini les
grands concepts, les grandes menaces à l'horizon 2030.
Et donc là, on met ensemble des capacités nouvelles d'endettements, qui
viennent abonder les achats nationaux, je suis très favorable à ce que nous
ayons plus de programmes capacitaires en européen. Et lors des débats que nous
aurons sur le budget européen, il est très clair que la défense et la sécurité
devront être au cœur de nos nouvelles priorités. On a besoin d'une Europe qui
investissent beaucoup plus dans ces capacités communes de défense et dans ces
innovations.
Ce que j'ai dit, par exemple, sur les systèmes d'early warning ou de drones, on
a des capacités qui existent. Si on veut passer à l'échelle, il faut un budget
européen. En matière spatiale, en matière cyber, en matière aussi maritime, qui
sont les nouveaux espaces de conflictualité, il faut une politique européenne
plus forte. Donc la réponse est oui.
> [Liquidations des
avoirs russes Je redis ici de manière très claire : nous respecterons le
droit international parce qu'il en va de la crédibilité des Européens et de
l'attractivité de l'Europe. Et le Premier ministre belge a totalement raison de
rappeler toujours ces règles-là. L'Europe, ce n'est pas un continent où on peut
d'un seul coup prendre possession des avoirs d'une banque centrale ou de qui
que ce soit. On respecte la loi internationale. Par contre, ces actifs gelés,
seront partie de la solution à la fin de cette guerre parce que la Russie aura
créé beaucoup de dommages et a créé beaucoup de coûts pour tout le monde.
Ce qui est proposé par la Commission, c'est une innovation, si je puis dire,
juridico-financière qui permet de donner de la visibilité à l'Ukraine en
respectant le droit international et ses règles et en ayant une garantie ou du
budget de l'Union ou des États membres sont des techniques qui sont à discuter.
Et donc c'est ces techniques sur lesquelles on va travailler dans les semaines
à venir.
► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer
Sébastien Lecornu dans cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais
appartient à l’aile droite de Renaissance, parti centriste/central et qu’il
s’est toujours défini comme un homme de droite; c’est à ce titre que ses propos
sont retranscris ici et du fait qu’il est en train de composer un gouvernement
d’axe central; en revanche, une fois son équipe gouvernementale composée, il ne
sera plus présent ici]
> La Ve république, elle est présidentielle, elle est semi-présidentielle si
on est précis, mais elle peut être aussi parlementaire. Et je pense que nous
sommes dans le moment le plus parlementaire de la Ve République. Mais pour
cela, il faut que chaque député puisse avoir du pouvoir, puisse avoir de la
responsabilité, puisse avoir ses responsabilités. Au fond, c'est ça qui nous
empêche d'avancer, c'est la capacité à ce que le débat démarre. Et donc j'ai
décidé de renoncer à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, puisque cet
article au fond permet au gouvernement d'interrompre les débats, d'engager la
responsabilité du gouvernement et au gouvernement d'écrire la copie. Et on le
sait très bien, je défends la Ve République et sa constitution, c'est un outil
utile. Mais c'est un outil qui a plutôt été imaginé par Michel Debré pour
contraindre sa propre majorité.
Or, dans un Parlement qui fonctionne, dans un Parlement en plus qui a été
renouvelé il y a plus d'un an, qui ressemble aux Français, avec ces divisions,
on ne peut pas passer en force et on ne peut pas contraindre son opposition.
Renoncer à l'article 49 à l'Union 3 ne doit pas nous faire renoncer à ce que la
France est un Budget au 31 décembre. Et donc c'est sur la base de cette
nouvelle méthode, de cette rupture où le gouvernement déporte encore davantage
le pouvoir à l'Assemblée nationale et au Sénat, que je vais pouvoir engager un
certain nombre de discussions nouvelles dans les jours qui viennent aussi.
Force constat de cette rupture, comment l'Assemblée nationale, comment le Sénat
vont s'emparer justement de ces différents enjeux? Évidemment, le gouvernement
va devoir aussi lui changer de méthode, bâtir des compromis avant les séances,
pendant les séances et après les séances, ce qu'on appelle les commissions
mixtes paritaires, c'est-à-dire ce moment où l'Assemblée nationale et le Sénat
se retrouvent.
Et donc c'est aussi sur cette base que je proposerai dans les prochains jours
au président de la République une liste de membres du gouvernement qui devront
accepter de monter aussi dans une nouvelle méthode de partage du pouvoir. (…)
J'en ai déjà esquissé quelques-unes en matière de partage du pouvoir dans le
pays avec la décentralisation, en matière de partage du pouvoir avec les
partenaires sociaux, parce que je crois au dialogue social.
En tout cas, ce que je vais vous dire, c'est que on va y arriver, que pour y
arriver, faut qu'évidemment chacun ait envie d'y arriver. Et dès lors que le
gouvernement ne peut plus en situation d'interrompre les débats, il n'y a donc
plus aucun prétexte pour que ces débats ne démarrent pas.
Prochainement, j'aurais l'occasion de revenir devant les Françaises et les
Français plus longuement pour faire un point sur ce qui les concerne pour leur
vie quotidienne, leur sécurité, leur pouvoir d'achat, la sécurité collective
avec l'actualité internationale parce qu'une fois de plus en 3 semaines, cette
rupture se décalage entre la vie internationale et la vie nationale continue à
être préoccupant. On l'a tous vu dans les dernières informations.
► Gouvernement démissionnaire
[Nota: Ce gouvernement
démissionnaire était dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons
donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent
sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposaient pas d’une majorité à l’Assemblée nationale; la
nomination de Sébastien Lecornu comme nouveau Premier ministre a comme
conséquence la suppression de cette liste de François Bayrou]
●
Ministres centristes/centraux
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Face aux nombreux défis, le Premier ministre a choisi le chemin
du dialogue au Parlement. C’est la voie de la co-construction avec les
parlementaires dont notre pays a besoin aujourd’hui pour prendre ensemble des
décisions responsables au service des Français.
> Une fois de plus, la haine antisémite a frappé. L'attaque perpétrée contre une synagogue à Manchester en ce jour de Yom Kippour constitue un acte abject. Mes pensées et ma solidarité vont aux victimes, à leurs familles, ainsi qu'à l'ensemble de la communauté juive touchée. Soutien total au Royaume-Uni.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Un espoir se lève enfin pour la libération des otages du Hamas, le
cessez-le-feu et l'entrée massive de l'aide humanitaire à Gaza. Dans la
continuité du travail qu'elle a accompli aux Nations Unies, la France se
mobilisera sans relâche pour le concrétiser.
> Depuis près d'un an, la France et l’Arabie saoudite œuvrent de concert pour mettre fin à la guerre à Gaza et relancer la solution à deux États. Ces efforts ont ouvert la voie à ce qu'un plan de paix soit mis sur la table. Il faut maintenant le mettre en œuvre : cessez-le-feu, libération des otages, désarmement du Hamas, force internationale de stabilisation, retour de l’Autorité palestinienne à Gaza, établissement d’un État palestinien. Ensemble, nous y travaillons.
> Antoni Lallican était de ces journalistes qui éveillent les consciences aux horreurs de la guerre en prenant tous les risques. Reconnaissance pour son courage qui honore sa profession. Condoléances et pensées pour sa famille, ses proches et ses confrères.
> En renonçant à utiliser l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, le Premier ministre répond à une demande forte de la gauche et garantit au Parlement qu’il pourra débattre jusqu’au bout, dans le respect du pluralisme. C'est aux forces politiques qu'il appartiendra d'agir en responsabilité et de trouver les compromis nécessaires au Parlement.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> La démocratie, c’est la confrontation des idées. Parfois vive,
toujours nécessaire. Le Premier ministre a entendu les demandes émanant de
responsables de gauche : il renonce au recours à l’article 49.3 de la
Constitution. C’est un changement de méthode, une rupture forte qui met la
Représentation nationale au centre du jeu. A chacun désormais de faire entendre
ses propositions en responsabilité dans l'Hémicycle. Le Premier ministre ouvre
un chemin de compromis.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
« Il faut que chaque député ait du pouvoir, de la responsabilité, puisse
prendre ses responsabilités. J'ai décidé de renoncer à l'article 49-3 de la
constitution. » (Sébastien Lecornu)
C'est un choix de clarté, de confiance, de responsabilité pour chaque groupe,
chaque député et pour le gouvernement.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> Le Premier ministre a pris une décision courageuse, celle de la
confiance dans le Parlement et le dialogue pour faire adopter un budget et
faire avancer le pays. C’est une nécessité pour tous les Français que les
compromis soient bâtis dans leur intérêt.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Le Premier ministre Sébastien Lecornu propose une nouvelle méthode :
faire vivre pleinement le débat au Parlement qui ressemble aux Français. «
Chaque député doit avoir du pouvoir, de la responsabilité, pouvoir prendre ses
décisions. » Le Premier ministre fait le choix de laisser le Parlement
s’exprimer, délibérer, décider. C’est par cette culture du dialogue et du
compromis que nous construirons un budget à la hauteur des attentes des
Français.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> En renonçant au 49.3, Sébastien Lecornu ouvre une nouvelle étape dans
le dialogue parlementaire. Une démarche inédite sous la Vème République. Il
appartiendra désormais aux groupes politiques de s’élever à la hauteur du
moment et de construire des accords pour débloquer le pays.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> « Renoncer à l’article 49-3 ne doit pas nous faire renoncer à ce que
la France ait un budget au 31 décembre. » La décision du Premier ministre Sébastien
Lecornu est un choix fort : celui du débat parlementaire, celui du respect de
la démocratie. Un geste courageux. On va y arriver !
> À 100 ans, Camille Senon vient de s’éteindre. Rescapée du massacre d’Oradour-sur-Glane, où elle perdit toute sa famille le 10 juin 1944, elle fit de son existence un combat pour la mémoire, la justice et l’égalité. J’ai eu l’honneur de la rencontrer à Oradour. Elle m’avait raconté son histoire avec une force et une dignité qui m’avaient profondément émue. De ce drame, elle avait fait le combat de toute une vie. « Il ne faut pas tricher avec ses valeurs, et rester, quelles que soient les circonstances, toujours optimiste » disait-elle. Aujourd’hui, je rends hommage à sa voix, à son courage et à sa fidélité aux valeurs républicaines. La mémoire de Camille Senon continuera d’éclairer notre chemin vers la liberté, la fraternité et l’espérance.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Je salue la décision du Premier ministre de renoncer au 49.3 : un
choix courageux et important. Être fidèle à la République, c’est faire
confiance aux parlementaires et laisser vivre le débat à l’Assemblée nationale
et au Sénat.
> La députée Nadège Abomangoli propose de séparer les femmes des hommes dans le futur téléphérique francilien. L’intention affichée : lutter contre les violences sexuelles. La conséquence réelle : institutionnaliser la ségrégation. Oui, il faut protéger les femmes. Mais non, la solution n’est pas de les isoler, de les assigner à des espaces « sécurisés ». C’est aux agresseurs d’être éliminés, pas aux femmes de s’écarter. La République protège, elle ne sépare pas.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> Le Premier ministre Sébatstien Lecornu engage une rupture de méthode :
donner au Parlement les moyens de débattre en responsabilité en renonçant au
49.3. Une exigence démocratique, mais aussi un acte fort de confiance
collective, de responsabilité pour chaque groupe, chaque parlementaire et pour
le gouvernement. C’est cette culture du compromis qui doit désormais permettre
à notre pays de se doter d’un budget responsable et utile aux Français.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Triste et choqué par l’attaque terroriste antisémite qui s’est
produite contre la synagogue de Heaton Park à Manchester, durant la fête de Yom
Kippour. Mes pensées vont aux victimes, à leurs proches et à tous les
Britanniques face à cet acte odieux. Partout et toujours, nous devons continuer
de lutter de toutes nos forces contre l’antisémitisme et toutes les formes de
haine.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> La barbarie et la lâcheté antisémites ont frappé dans une synagogue de
Manchester, au Royaume-Uni. Je veux redire aux juifs de France la mobilisation
de la Justice, à la suite de mes instructions, pour les protéger.
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des
Solidarités et des Familles)
> La haine antisémite a encore frappé à Manchester en ce jour de Yom
Kippour. Mes pensées vont aux victimes et à leurs familles, ainsi qu’à toute la
communauté. Ne jamais accepter.
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> La seule réponse à la fragmentation politique c’est le dialogue
sincère.
Le chemin est difficile mais il existe.
Certains pensent que cette fragmentation condamne le débat parlementaire à
l’impasse. Je pense l’inverse.
Comment ?
En allant le plus loin possible dans la discussion et le compromis. Le dialogue
nous a permis de donner à la France un budget en janvier, pourquoi pas cet
automne ?
Les propositions des formations politiques ont montré des pistes de compromis
possibles avec plusieurs forces de gauche, à commencer par le Parti socialiste.
Les thèmes sont bien identifiés : la juste mise à contribution du patrimoine
des plus fortunés afin d’assurer un effort partagé en préservant l’outil
productif et notre capacité à innover et investir ; l’amélioration de la
réforme des retraites sur la base des avancées portées par les partenaires
sociaux ; le soutien au pouvoir d’achat de nos concitoyens qui travaillent.
Tout cela sans nous détourner d’un objectif fondamental : réduire notre déficit
pour défendre notre modèle économique et social et préserver notre
souveraineté.
Le choix fait par le Premier ministre redonne pleinement la main aux
parlementaires pour construire le budget de notre pays. Ces discussions ne
pourront avoir lieu qu’avec les partis qui cherchent sincèrement la stabilité
de la France.
> Renoncer au 49.3 est un geste d’ouverture fort du Premier ministre Sébastien Lecornu face à la fragmentation politique. Plus que jamais le dialogue et l’esprit de compromis devront animer les forces politiques et le Gouvernement. C’est dans l’intérêt supérieur de notre pays et c’est ce qu’attendent nos compatriotes.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> Je comprends la décision du Premier ministre Sébastien Lecornu de ne
pas recourir à l’article 49.3 dans ce contexte politique inédit. C’est un pari
de confiance. À cette main tendue doit répondre la responsabilité de tous dans
les débats : la France a besoin d’un budget qui conjugue maîtrise ferme de la
dette et valorisation du travail.
Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre
d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Un budget à construire, des réformes à mener, un contexte
international tendu : la France a besoin d’un Parlement et d’un gouvernement
capables de bâtir des compromis au service de tous. Sébastien Lecornu propose
ce matin une méthode et ouvre des portes. Aux partis de gouvernement de se
saisir de ces propositions.
> Je suis consterné par les faits gravissimes de bizutage qui ont conduit à l’hospitalisation trois étudiants en médecine de la faculté de Toulouse. L’université a porté plainte et prendra les mesures disciplinaires qui s’imposent. Ces pratiques archaïques doivent cesser et ne doivent faire l’objet d’aucune complaisance. Je demande aux recteurs et aux dirigeants d’universités et d’écoles de systématiquement saisir la justice et de sanctionner ces comportements intolérables qui placent régulièrement des étudiants dans des situations dangereuses et dégradantes.
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> En renonçant au 49-3, le Premier ministre Sébadtien Lecornu fait le
choix clair du dialogue et de la confiance dans le Parlement. C’est un acte
fort et exigeant : chacun devra s’élever pour construire un budget sans
démagogie et faire avancer la France dans l’intérêt des Français.
Charlotte Parmentier-Lecocq (ministre déléguée auprès de
la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée
de l’Autonomie et du Handicap)
> J’exprime tout mon soutien à la communauté juive, frappée aujourd’hui
par une attaque antisémite dans une synagogue.
En ce jour de Yom Kippour, mes pensées vont aux victimes, aux blessés et à
leurs proches, ainsi qu’au peuple britannique.
L’antisémitisme et le terrorisme doivent toujours être combattus, partout et
sans relâche.
Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de
l’Economie sociale et solidaire)
Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique)
> En renonçant au 49.3, le Premier ministre redonne toute sa place au
Parlement. Une opportunité de renforcer le débat démocratique et bâtir des
solutions pour les Français.
Valérie Létard (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargée du Logement)
> Le choix du Premier ministre, Sébastien Lecornu de renoncer au 49.3,
c’est le choix de privilégier le dialogue avec le Parlement et la construction
partagée. C’est l’esprit d’une majorité de projet, capable de rassembler les
différentes composantes de l’Assemblée nationale et du Sénat et de mener à la
stabilité. Forte d’une longue expérience parlementaire, je sais combien ce
chemin est exigeant, mais possible et nécessaire. Nous devons pouvoir répondre
aux attentes des Français dans leur vie quotidienne et aux défis de notre pays,
en alliant écoute, compromis et efficacité.
Françoise Gatel (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ruralité)
> Le Premier ministre Sébastien Lecornu propose la voie de la
responsabilité à tous ceux qui peuvent contribuer à redresser notre pays :
dialogue, respect, compromis. Les Français nous le demandent, l’avenir l’exige.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Le Premier Ministre Sébastien Lecornu annonce renoncer à l’usage du
49,3. C’est le choix courageux de la confiance dans la démocratie parlementaire
et le compromis.
> Aux côtés d’Emmanuel Macron à Copenhague au sommet de
la Communauté politique européenne. Face à la menace, notre continent s’unit et
approfondit sa coopération.
Lors de ce sommet nous avons :
- réaffirmé notre soutien dans la durée à l’Ukraine;
- condamné fermement les intrusions aériennes de drones russes et tentatives
d’ingérences dans nos démocraties;
- lancé une grande initiative européenne de lutte contre le narcotrafic.
> « La Russie est la plus grande menace structurelle
pour les Européens. » (Emmanuel Macron)
19eme paquet de sanctions, utilisation des avoirs gelés comme garantie d’un
emprunt : notre soutien à l’Ukraine s’inscrit dans le long terme.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Antoni Lallican n’est plus, mais ses images, récits poignants de la
guerre d’agression russe contre l’Ukraine, resteront à jamais. Mes pensées vont
à sa famille, à celle de George Ivanchenko, son confrère ukrainien blessé dans
l’attaque, et à tous les journalistes qui, parfois au péril de leur vie,
défendent le droit d’informer.
> La commission d’enquête sur l’aide sociale à l’enfance a dressé un constat alarmant: des manquements graves mettent en péril l’avenir de milliers d’enfants. Nous avons écrit au Premier ministre pour rappeler que des propositions issues du travail parlementaire existent et peuvent être mises en œuvre rapidement. Agissons.
> La santé mentale est le combat de notre époque. [Il y a] l’importance d’agir tôt, auprès des enfants et des adolescents Les moyens renforcés avec MonSoutienPsy montrent la voie. Mais il reste tant à accomplir, et l’Assemblée y prendra toute sa part.
> Je salue l’engagement du Premier ministre à renoncer à utiliser l’article 49-3 de la Constitution. L’Assemblée nationale va ainsi être en capacité de débattre pleinement sur les orientations budgétaires de la France et de voter à l’issue de ces discussions. Je salue cet acte de confiance envers la Représentation nationale et j’appelle chaque parlementaire au débat apaisé et constructif dans l’intérêt des Français.
> J’ai toute ma vie combattu les extrêmes. Mais je n’ai pas à faire de tri entre les députés. Je défends la règle démocratique. Et cette règle, c’est le pluralisme et la juste représentation des députés élus par les Français.
> Je pense qu’il faut regarder la question d’une taxation des hauts patrimoines et des hauts revenus. L’effort doit être justement réparti. Mais ça ne doit pas être la Taxe Zucman ou rien : trouvons ensemble le dispositif le plus juste.
> Il faut laisser la discussion budgétaire se tenir. Sans majorité absolue, le débat parlementaire est plus essentiel que jamais : aucun bloc n’impose à un autre, il faut chercher le compromis. On ne peut pas croire en la démocratie tout en censurant avant même le débat.
> Horreur et tristesse après l’attaque près d’une synagogue à Manchester, survenue en ce jour de Yom Kippour. Mes pensées vont aux victimes, à leurs proches et à la communauté juive de Grande-Bretagne. Partout en Europe, nous devons rester unis et vigilants face à la haine antisémite.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> La décision courageuse du Premier ministre place chacun devant ses
responsabilités. Dans un moment si important, où il est impératif de nous doter
d’un budget et d’assurer la stabilité de la France, avec mon groupe, nous
serons au rendez-vous.
> Immense tristesse après la mort d’Antoni Lallican, photojournaliste, tué dans le Donbass. Toutes mes pensées vont à sa famille, et à celle de George Ivanchenko, blessé dans l’attaque. Elles vont à tous les journalistes, engagés pour le droit d’informer, parfois au péril de leur vie. La liberté de la presse est non-négociable : nous nous devons de protéger les reporters, et de punir les responsables de cette attaque. La Russie mène une guerre d’agression contre l’Ukraine. Et la sécurité de l’Europe est en jeu. Restons unis pour aider, soigner, reconstruire, et soutenir l’Ukraine jusqu’au bout.
> À Manchester, une attaque a été menée sur une synagogue, en plein Yom Kippour. Deux personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées. Le choc est grand. Je veux dire toute ma solidarité avec le peuple britannique et avec l'ensemble des communautés juives d'Europe. Une fois de plus, l'antisémitisme frappe et tue. Une fois encore, ceux qui soufflent sur les braises de la haine répandent la violence débridée. Jamais, nous ne devons nous habituer. Le combat contre l'antisémitisme ne peut connaître le moindre répit.
Sylvain Maillard (député)
> Un choix de confiance et de courage de la part de Sébastien Lecornu qui
choisit de renoncer à l’usage de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. À
nous désormais, en tant que législateurs, d’assumer cette responsabilité à
travers un débat parlementaire apte aux compromis.
Prisca Thevenot (députée)
> Alors que Sébastien Lecornu annonce renoncer au 49.3, Marien Le Pen dit
attendre. Mais attendre quoi ? On ne peut pas demander le débat et renoncer
avant qu’il puisse avoir lieu. L’heure n’est pas aux postures, mais au débat
parlementaire. Alors, au travail !
Marie Lebec (députée)
> « Nous sommes dans le moment le plus parlementaire de la Ve
République. »
Sébastien Lecornu avait promis un changement de méthode. En renonçant au 49.3,
il fait pleine confiance aux parlementaires. À nous de trouver des compromis,
de débattre et d’agir pour bâtir un budget sérieux pour les Français.
Anne Genetet (députée)
> Suite à la décision du Premier
ministre sur le non-recours à l’article 49-3, j’assumerai pleinement le mandat
confié par les électeurs. Proposer des solutions, bâtir des compromis, défendre
un budget sérieux et un effort partagé. La politique, c’est agir avec
responsabilité.
Paul Midy (député)
> Il faut que le travail paie
mieux dans notre pays ! C’est une bonne nouvelle que le Premier ministre travaille
sur des pistes de baisses d’impôts et de défiscalisation pour les travailleurs
les plus modestes.
Nous avons proposé un choc des salaires pour que nos compatriotes voient un
impact immédiat sur leurs salaires, l’équivalent d’un 13e mois. Soutenir la
valeur travail doit être une priorité.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Le Premier ministre a indiqué qu'il n'entendait pas recourir au 49.3.
C'est une chance donnée à l'Assemblée et au Parlement de démontrer un esprit de
responsabilité que j'appelle de mes vœux depuis des années. Mais personne ne
doit être dupe : si les responsables politiques, à gauche comme à droite, ne
s'entendent pas, ce sont les démagogues, à gauche comme à droite, qui
imposeront le populisme dans le débat, se targuant de « victoires » à la
Pyrrhus. Ils imposeront une mauvaise copie pour le pays et les Français. Et, in
fine, il n'y aura toujours pas de budget. Aux députés de se saisir de cette
chance ou, une fois de plus, de choisir l'impuissance par l'irresponsabilité.
Au gouvernement de prendre également ses responsabilités. Elles sont grandes et
ne disparaissent pas avec ce choix que nous partageons : rendre sincèrement
possible un accord qui respecte les différences de chacun autant que
l’impératif de réduction du déficit public. Bref, en pariant sur l’intelligence
collective du Parlement, en nous y aidant sincèrement, plutôt que sur son
échec.
● Parti radical
> Le choix de Sébastien Lecornu de renoncer au 49.3 oblige à bâtir des
compromis, des «majorités d'idées» chères au Parti radical. Cette main tendue
aux Parlementaires doit être saisie avec responsabilité. Notre pays a besoin
d'un budget et de stabilité.
> A l’occasion des 80 ans de la Sécurité Sociale,
réaffirmons le « solidarisme », la doctrine du Parti radical !
La sécurité sociale est née des ordonnances des 4 et 19 octobre 1945 et
fusionne toutes les législations d’assurances sociales existantes jusqu’à
présent cloisonnées et parcellaires.
Elle concrétise le programme du Conseil national de la résistance (CNR)
regroupant toutes les sensibilités politiques qui voulait mettre en place à la
Libération « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous
les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables
de se le procurer par le travail ».
D’une logique individualiste, où chacun cotise pour soi, nous passons à un
système solidaire où nous cotisons pour les autres. Chacun cotise selon ses
moyens et reçoit selon ses besoins.
« Cette protection sociale est inspirée du solidarisme théorisé à la fin
du XIXème siècle par le radical Léon Bourgeois, prix Nobel de la Paix en
1920 : il y proposait une 3ème voie entre le collectivisme socialiste et
l’individualisme libéral : la solidarité. Suivant cette doctrine, chaque
personne hérite à sa naissance d’un patrimoine social et ne peut s’épanouir que
grâce aux ressources collectives, intellectuelles ou matérielles que la société
met à sa disposition. En échange, l’individu a un « devoir social »,
une « dette sociale » à l’égard de la collectivité », précise
Michel Scarbonchi, ancien député européen radical.
Aujourd’hui, notre sécurité sociale doit évoluer selon les nouveaux équilibres
démographiques et les défis d’aujourd’hui : son financement, l’accès aux
soins pour tous, la dépendance et maladies chroniques, tout en préservant la
doctrine solidariste : la solidarité des générations, des classes
sociales, des territoires en replaçant l’homme au cœur de tout.
« Le combat des radicaux est donc loin d’être achevé, leurs travaux se
poursuivent pour aboutir à une société où règnent la liberté, l’égalité et la
fraternité », rajoute le sénateur Radical Bernard Fialaire. Pierre
Mendès-France n’écrivait-il pas qu’à « problèmes nouveaux, réponses
radicales ».
« À l’heure où certains prônent le repli, la méfiance ou le chacun pour
soi, nous, Radicaux, réaffirmons que la solidarité n’est pas une option mais
une condition de notre cohésion nationale et de notre avenir commun. La
Sécurité sociale, héritage précieux de l’esprit de la Libération, doit être
défendue, adaptée et modernisée sans jamais être affaiblie. » conclut
Nathalie Delattre, présidente du Parti radical.
> Permis de conduire : il faut débloquer le système
« 80 jours, voire dans certaines régions près de 8 mois pour passer son
permis de conduire, c’est trop long. Cette situation ne peut perdurer. Il est
urgent d’accélérer le recrutement et la formation de nouveaux inspecteurs du
permis de conduire », souligne Véronique Guillotin, secrétaire générale
déléguée du Parti radical, sénatrice de Meurthe-et-Moselle.
Aujourd’hui encore plus qu’hier, le permis de conduire est un véritable sésame
du parcours de vie. Comment peut-on aller étudier ou travailler sans permis de
conduire quand les autres moyens de mobilité sont inappropriés ? Pour
l’étudiant qui sans lui a des temps de trajet trop longs en bus ou en train
entre le domicile familial et le lieu d’études, pour celui qui trouve son
premier job ou pour tous ceux qui habitent à la campagne et pour lesquels la
voiture est le moyen de locomotion pour aller travailler, aller chez le
médecin, faire ses courses et participer à la vie sociale de son village ou de
son canton. La France ne peut pas être à deux vitesses.
« Nous pouvons saluer le plan d’action annoncé cet été par le Gouvernement
prévoyant de créer 80 000 places au permis, toutefois les délais d’attente
restent beaucoup trop importants. De nombreux apprenants sont aujourd’hui
pénalisés dans leur vie de tous les jours et leur parcours personnel.
Parallèlement, on commence à voir se développer des comportements à risque, de
plus en plus de personnes conduisant sans permis. Le Parti radical soutient
l’action des auto-écoles qui se mobilisent pour demander le recrutement de
nouveaux inspecteurs du permis de conduire. Au-delà du concours ouvrant à cette
profession, nous appelons à un recrutement exceptionnel d’inspecteurs ouvert
aux professionnels de la conduite à l’instar de ce qui est fait pour la
magistrature avec les magistrats à titre temporaire », propose Véronique Guillotin.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> La Commission européenne a
proposé plus de 110 millions d'euros pour aider Mayotte et La Réunion,
gravement touchées par les cyclones Chido et Garance, à se reconstruire. C’est
aussi ça, la force de la solidarité européenne.
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Nos réseaux sociaux ne peuvent pas être des lieux sans contrôle, où
des milliardaires comme Elon Musk et Pavel Durov encouragent la désinformation
et les ingérences au nom d’une pseudo liberté d’expression. Nous devons les
réguler grâce à l’Union européenne.
> Sur la fiscalité internationale à l’ère de Trump, l’Union européenne doit assumer son leadership sur le sujet. C’est un enjeu de souveraineté et de justice.
> Profonde émotion en apprenant la mort du photojournaliste français Antoni Lallican, tué par une frappe de drone russe lors d’un reportage en Ukraine. Je pense à ses proches et à son collègue Heorgiy Ivanchenko grièvement blessé dans l’attaque. Les journalistes font un travail essentiel en Ukraine. Ils nous informent et documentent les crimes de guerre de l’armée russe. Plein soutien à eux.
> Le Premier ministre Sébastien Lecornu renonce à l’usage du 49.3. Une décision majeure dans le contexte politique tourmenté que nous traversons. Le message politique est clair : le budget et l’avenir de la France se jouent au Parlement. Car c’est un fait, jamais depuis le début de la Ve République les parlementaires n’ont eu autant de pouvoir. Le Premier ministre leur a adressé un message de responsabilité. Seuls le dialogue et les compromis permettront de dessiner un chemin. Dès lors, c’est un regret de voir que LR et le PS ne saisissent pas cette chance historique d’agir. Que Les Républicains s'accrochent à des demandes de postes au gouvernement avant tout autre chose. Que les socialistes méprisent l'engagement du Premier ministre sur le 49.3. La balle est dans le camp du Parlement. Aux parlementaires de la saisir et je salue Gabriel Attal et le bloc central de l’avoir fait. Notre Parlement éclaté n’est pas une anomalie en Europe. Ce qui l’est, c’est notre incapacité à bâtir des compromis nécessaires. Pourquoi ce qui est possible en Allemagne, Pays-Bas, Portugal ou au Parlement européen ne le serait pas chez nous ? C’est un non-sens. J’appelle chacun à la responsabilité.
> On est parfois sévère avec l’Union européenne, souvent
à juste titre. Mais il faut aussi saluer quand cela va dans le bon sens ;
et justement, cette semaine, je veux mettre en avant 3 actualités essentielles
Le président Trump a présenté un plan de paix pour le Proche-Orient, qui
constitue sans aucun doute la proposition la plus sensée et sérieuse qu’il ait
faite depuis longtemps. Finie la folie de la « riviera » à Gaza dans
un territoire vidé de ses habitants, place à un projet qui s’inscrit dans la
dynamique enclenchée par la France et d’autres pays européens avec la
reconnaissance d’un État palestinien. Un plan de paix certes fragile mais qui
prévoit la libération des otages israéliens et le démantèlement du Hamas et
entrouvre la porte d’une solution à deux États. La seule possible pour garantir
une paix juste et durable dans la région. Sans le rôle actif du président
Macron et de l’Union européenne sur ce dossier, jamais Donald Trump n’aurait
fait une telle annonce.
La deuxième actualité est le mini-sommet sur la compétitivité européenne tenu à
Copenhague ce mercredi. Les dirigeants européens ont fixé le cap pour la mise
en œuvre rapide de priorités que nous portons avec le groupe Renew Europe: un
marché unique plus intégré pour simplifier et abaisser les barrières entre
États membres ; le soutien à l’innovation, à l’investissement et à la
décarbonation ; et l’affirmation d’une véritable préférence européenne,
sujet tabou il y a encore peu de temps.
Enfin la troisième actualité concerne la sécurité et la défense de l’Union
européenne, dans le contexte de la guerre en Ukraine et des menaces hybrides
menées par la Russie contre nos pays. Les Européens réunis au Danemark ont
décidé d’accélérer sur l’Europe de la défense avec des investissements en
commun via le mécanisme SAFE, un 19e paquet de sanctions ou encore une
réflexion sur une riposte coordonnée aux franchissements des frontières de l’UE
par les drones et avions de chasse russes. Présente à Narva en début de
semaine, à la frontière entre l’Estonie et la Russie, j’ai eu l’occasion de
rappeler que là-bas commençait l’Union européenne et que la sécurité des pays
baltes était notre sécurité. Face à la menace croissante que fait peser sur
nous le Kremlin, nous devons assumer la confrontation, consolider nos capacités
de défense et renforcer la résilience de nos démocraties. Dans ce monde
instable et brutal, je crois plus que jamais à la pertinence du projet européen
pour nous assurer un avenir sûr et prospère. C’est l’ambition que porte le
groupe Renew Europe au Parlement européen.
Pascal Canfin (député)
> Lutte contre l'ultra fast fashion : agissons plus rapidement en France
et en Europe!
La France est le premier pays engagé pour encadrer les pratiques de la
fast-fashion grâce à la proposition de loi portée par Anne-Cecile Violland,
adoptée à l’Assemblée nationale et au Sénat, et en attente d’adoption
définitive.
Plusieurs autres avancées ont récemment été actées en faveur d’une mode plus
durable en France et en Europe :
- L’entrée en vigueur dès le 1er octobre en France de l’affichage du coût
environnemental de nos vêtements : les marques qui le souhaitent peuvent
désormais afficher, en magasin et en ligne, le cout environnemental des
vêtements mis en vente : impact carbone, consommation d’eau, de produits
phytosanitaires et de ressources fossiles, émissions de microfibres...
Ce dispositif permettra de donner une meilleure information aux consommateurs
sur ce qu’ils achètent et de favoriser les pratiques les plus vertueuses des
marques.
- Shein, symbole de l’ultra fast-fashion a de nouveau été épinglée cette
semaine pour non-respect des principes directeurs de l’OCDE relatifs à
l’environnement, aux intérêts des consommateurs, aux droits humains ou au
devoir de vigilance des entreprises.
En cause, une politique d’information des clients jugée limitée et incomplète,
notamment sur la traçabilité des produits, les substances dangereuses ou la
réparabilité.
Il est urgent de prendre davantage de sanctions contre les pratiques déloyales
de ces plateformes qui contournent nos réglementations et tentent désormais de
s’implanter dans des grands magasins français.
- Le vote définitif en septembre dernier au Parlement européen d’une loi visant
à réduire le gaspillage et les déchets textiles, en particulier ceux de la
fast-fashion. Cette loi impose désormais aux producteurs de prendre en
charge les coûts de la collecte, du tri et du recyclage des textiles usagés, et
fixe des objectifs de réduction des déchets.
L’Europe génère chaque année 12,6 millions de tonnes de déchets textiles, dont
5,2 millions proviennent uniquement des vêtements et des chaussures, soit
environ 12 kg par habitant. Nous devons donc continuer à agir pour une plus
industrie textile plus durable et des vêtements réparables, réutilisables et
recyclables.
La nouvelle stratégie de l'UE pour des textiles durables et circulaires prévoit
ainsi de nouvelles exigences en matière d'écoconception, d’informations
claires, et appelle les entreprises à agir davantage pour minimiser leur
empreinte carbone et environnementale.
Il est temps d’accélérer l’action engagée au niveau français et européen, face
aux dérives de l’ultra fast-fashion et des grandes plateformes en ligne, qui ne
respectent ni les règlementations européennes, ni les consommateurs, et
représentent une concurrence déloyale pour l’industrie européenne.
Renforçons au plus vite les droits de douane sur les milliards de petits colis en
provenance de ces plateformes chinoises qui inondent le marché européen,
accélérons les enquêtes en cours pour appliquer de nouvelles sanctions et
mettons fin à l’impunité de ces places de marché qui s'exonèrent souvent de
toute responsabilité juridique !
Je reste mobilisé au Parlement européen pour faire avancer ces combats urgents
face à des acteurs économiques qui fonctionnent comme de véritables prédateurs
de notre modèle et de notre planète.
> Merci aux entreprises qui se mobilisent contre le nouveau report de la loi déforestation. Des solutions existent pour éviter ce report tout en assurant son entrée en vigueur. Et ce sont les principales entreprises concernées qui le disent !
● Personnalités
centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> Comme les autres grandes démocraties européennes, nous avons
besoin de compromis assumés et d’un Parlement fort, qui décide le budget. C’est
le moment !
> La Sécu a 80 ans ! Aujourd’hui, un nouveau défi s’impose : la sécurité climatique ! Les catastrophes climatiques ne sont pas des faits divers, mais des faits de société.
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