mardi 30 octobre 2007

Actualités du Centre. Etats-Unis - Présidentielle 2008: Barack Obama de plus en plus agressif vis-à-vis d’Hillary Clinton



Un nouveau débat télévisé entre les candidats démocrates à la Maison Blanche donnera mardi l'occasion à Barack Obama de monter au créneau et de démontrer un changement annoncé de stratégie envers sa grande rivale Hillary Clinton. Deux mois avant le test crucial des premières consultations électorales dans l'Iowa et le New Hampshire, le sénateur de l'Illinois semble en danger de voir son rêve de devenir le premier président noir des Etats-Unis partir en fumée. L'ex-Première dame, Hillary Clinton, elle, n'a cessé de creuser l'écart avec ses adversaires et de cultiver une image de gagnante inéluctable de la nomination du parti démocrate. Selon les derniers sondages, elle devance Barack Obama de 26 points au niveau national, laissant loin derrière l'ancien sénateur John Edwards en troisième position. Pressé de se montrer plus agressif, Barack Obama a annoncé dans un entretien publié ce week-end dans le New York Times qu'il était « temps maintenant » pour lui de se démarquer plus nettement de sa concurrente. Il ne s'agit pas simplement de « tirer sur celle qui mène la course, parce que ce n'est pas ce que le pays veut », a précisé le candidat noir, qui s'était engagé jusqu'à présent à un changement de ton et à une campagne du respect. « Obama n'a cessé de dire ‘nous valons mieux que tout cela’ et dans ce sens il s'est enfermé lui-même dans ce rôle », estime Dennis Goldford, universitaire de Drake University dans l'Iowa. « John Edwards essaie de situer à gauche, Hillary Clinton se place, dans sa campagne, résolument au centre et Barack Obama lui se met au dessus - au détriment de la politique telle qu'elle est », résume-t-il. Le sénateur de l'Illinois a également affûté ses arguments contre Mme Clinton dans une interview publiée lundi par le plus grand journal de l'Iowa, le Des Moines Register. Il a notamment attaqué ses positions sur l'Irak et l'Iran, estimant qu'elles étaient davantage motivées par le calcul politique que par les intérêts américains. « Je pense que la sénatrice a quelquefois adapté ses positions aux circonstances », a-t-il dit. Il a également rejeté la notion, répandue par le camp Clinton, qu'il avait abandonné sa « politique de l'espoir ». « L'idée que changer de ton doit signifier simplement que nous les laissons dire ce qu'ils veulent dire ou que nous n'avons pas de désaccord et que nous nous tenons tous par la main en chantant ‘Kumbaya’ n'est évidemment pas ce que j'ai en tête », a-t-il dit. Le dernier sondage dans l'Iowa, où républicains et démocrates se rendront aux urnes le 3 janvier, le montre au coude à coude avec Mme Clinton qui recueille 28,9% des intentions de vote, suivie de Obama avec 26,6% et John Edwards 20%. L'enquête montre également que Obama bénéficie du soutien des jeunes, tandis que Mme Clinton recueille les faveurs des femmes et d'électeurs plus âgés. « Le problème pour Obama c'est de savoir si ces jeunes iront voter », indique David Redlawsk de l'université de l'Iowa. « Si c'est le cas, Obama a le potentiel de battre Clinton », assure-t-il.

Actualités du Centre. Le Nouveau Centre n’obtient pas une loi pour son financement

Devant le tollé suscité la semaine dernière à l'Assemblée nationale par les tentatives du Nouveau Centre d'obtenir un financement public, l'exécutif a décidé de reporter le sujet sine die. Mercredi dernier, le gouvernement avait soumis en urgence à l'examen de l'Assemblée une proposition de loi du Nouveau Centre, visant à permettre à cette formation, composée des ex-UDF ralliés à Nicolas Sarkozy, de bénéficier de 1,8 million d'euros par an de fonds publics. Intitulée « pluralisme et indépendance des partis politiques », cette proposition visait à ajouter aux bénéficiaires du financement public - les formations dont au moins 50 candidats ont obtenu 1% des voix aux dernières législatives - les partis ayant au moins 15 députés. Ce qui aurait rendu éligible le Nouveau Centre, qui n'a eu que 43 candidats ayant rempli cette condition, mais qui compte 21 députés. Mais l'opposition de François Bayrou et des députés socialistes, qui avaient dénoncé un cadeau au Nouveau Centre, et la faible mobilisation des députés UMP, avaient contraint le gouvernement à ajourner les travaux. Mardi matin, le sujet a été discuté lors du petit déjeuner de la majorité à l'Elysée, auquel participaient le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, et le chef de file des députés, François Sauvadet. Selon les propos rapportés par un participant UMP, Nicolas Sarkozy a souhaité que la proposition de loi controversée ne soit pas réexaminée à l'Assemblée, et a renvoyé le sujet dans un futur indéterminé. Il n'y aura « pas de nouveau dépôt du texte de financement du Nouveau Centre », a dit le chef de l'Etat, selon cette source. « On reposera tout ça dans le cadre d'un grand débat sur le financement des partis, des syndicats et des ONG, plus tard ». Lors d'un point de presse à l'Assemblée, les dirigeants du Nouveau Centre ont cependant affirmé que « ce qui a été convenu, c'est qu'on n'abandonnait pas le sujet ». « Rendez-vous au printemps prochain pour l'évolution des règles de financement des partis politiques », a lancé M. Morin. Dans le cadre du débat sur la réforme des institutions, « il y aura un certain nombre de conséquences, parmi elles comment est financé de façon transparente la vie politique française », a souligné le ministre de la Défense. « Donc, nous n'abandonnons pas ce combat (...) On n'est pas à six mois près », a-t-il ajouté. « Ceux qui pensaient nous faire taire en nous étranglant financièrement se trompent de voie », a affirmé M. Sauvadet, en dénonçant les attaques « indignes », « l'obstruction et les "manœuvres » qui ont été dirigées contre le Nouveau Centre. En attendant de reprendre le débat sur le financement public, « on se débrouillera, on mettra nous-même la main à la poche », a ajouté le président du groupe à l'Assemblée. Surtout, le Nouveau Centre compte accéder à la deuxième partie du financement public, qui est calculée sur le nombre de parlementaires. Pour cela, « une des pistes envisagée » est que ses députés et sénateurs se rattachent à une autre formation politique, ayant droit à la première enveloppe calculée sur le nombre de voix, ont expliqué MM. Morin et Sauvadet. « Les conditions de financement du Nouveau Centre pour 2008 seront assurées, de façon à ce qu'on ne dise pas qu'on est simplement l'annexe d'une autre formation politique », a affirmé M. Morin.