lundi 22 mai 2023

Propos centristes. France – G7 / Transition écologique / Menace terroriste / Lutter contre la pollution plastique / Fin de vie / RSA / SNU…

Voici une sélection, ce 22 mai 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Le G7 Hiroshima en un mot : unité. Pour la paix, la solidarité et la planète.

> L’Intelligence artificielle est une opportunité mais aussi un défi pour nos sociétés. En 2019 au G7 de Biarritz, nous avions vu juste en lançant le Partenariat mondial pour l’IA. Au G7 d’Hiroshima, nous renforçons sa dynamique.

> Lutter contre la pauvreté et agir pour le climat et la biodiversité : nous n’avons pas à choisir. Pour réussir, il nous faut bâtir une transition juste par un nouveau pacte financier mondial. C’est l’objectif du sommet que la France organise fin juin. Je l’ai présenté au G7.

> Permettre au Président Zelensky d’aller plaider et obtenir des soutiens internationaux très clairs à Djeddah au Sommet de la Ligue arabe, puis à Hiroshima au G7, c’est une manière de bâtir la paix, d’éviter une partition du monde. C’est le sens de notre diplomatie.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Au moment où les Américains ont peut-être une vision plus nationale des contestations – suprémacisme blanc, fusillades à répétition, complotisme – il ne faut pas qu’ils oublient ce qui pour nous apparaît en Europe comme la première menace : le terrorisme sunnite. La collaboration antiterroriste entre les services de renseignement est absolument indispensable. (…)
Le risque reprend en matière de terrorisme islamiste. (…) La reconstitution de cellules de Daech au Levant, qui font que ces menaces exogènes, dans la perspective des grands événements que va organiser la France, sont des moments de risques importants d’attentats terroristes.

> À Mayotte, ce matin, le volontarisme politique paye : nous continuons la destruction des bidonvilles, dans lesquels habitaient de nombreuses familles dans des conditions indignes, en proposant des relogements. L’État est aux côtés des Mahorais pour assurer la sécurité et la salubrité de la magnifique île de Mayotte.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans, dit l'ONU.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Lutte contre le travail au noir] En 2021, pour ce qui concerne l'Urssaf, 800 millions d'euros ont été recouvrés. Nous allons mettre de nouvelles priorités : multiplier les contrôles, mieux partager les informations, avoir recours à l'IA.

> [Sanctions pour les bénéficiaires du RSA] Nous souhaitons créer un deuxième niveau de sanctions, moins fort, qu'on appelle suspension. Suspendre, ce n'est pas radier.

> [Sanctions pour les bénéficiaires du RSA qui refuseraient de faire 15 à 20 heures d'activité par semaine] Il ne s'agit ni de travail gratuit, ni de bénévolat obligatoire mais de formation. Nous ne sommes pas là pour créer une main d'œuvre moins chère.

> [Salaires] L'objectif, c'est qu'il n'y ait plus aucune branche en dessous du Smic le plus vite possible. Mais vous dire c'est deux mois, c'est trois mois, ce serait finalement une forme de négation du dialogue sociale.

> [Proposition de loi Liot pour abroger la réforme des retraites] Une machine à déceptions. Il faudrait que les Français payent, à horizon 2029-2030, entre 800 et 1000 euros de cotisations supplémentaires chaque année.

> [Déroger au droit européen en matière d'immigration] C’est inenvisageable! Ça nécessite une révision constitutionnelle assez impossible, qui singulariserait et stigmatiserait la position de la France au sein de l’UE.

> Il y a des secteurs d'activité qui ne fonctionneraient pas sans le recours à une main-d'œuvre étrangère non-communautaire. Ce n'est pas un appel d'air.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> La lutte contre l’influenza aviaire est une priorité. Elle touche de plein fouet tous les continents depuis quelques années et, à ce titre, représente un enjeu de santé animale et un enjeu économique très important. J’ai ouvert cet après-midi la 90ème session générale de l’Organisation mondiale de la santé animale qui se déroulait à Paris en rappelant l’importance de cette institution et les engagements et la stratégie de la France pour lutter contre cette influenza : L’OMSA est une institution essentielle qui fêtera ses 100 ans d’existence l’année prochaine qui a su se réinventer et évoluer pour toujours répondre aux besoins des pays et garantir des échanges sécurisés sur un plan sanitaire. L’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) touche de plein fouet tous les continents depuis quelques années et, à ce titre, représente un enjeu de santé humaine, animale, et un enjeu économique très important. Parmi les pays européens, la France a été particulièrement touchée même si les mesures de biosécurité mises en place, ont permis de contenir la diffusion du virus. Il est de notre responsabilité de recourir à l’ensemble des outils qui sont disponibles et donc désormais la vaccination. La France s’est donc organisée pour déployer une stratégie vaccinale dès l’automne prochain. Cependant, si la vaccination représente un moyen de prévention supplémentaire, les mesures de biosécurité, de dépeuplement et de surveillance continueront à constituer pour la France la pierre angulaire de la lutte.  Ces crises IAHP montrent toute l’importance de la coordination de l’ensemble des acteurs du sanitaire, dans le cadre du concept « Une seule Santé », que l’Organisation mondiale de la santé animale déploie depuis de nombreuses années.

> Concernant les attaques physiques liées à la politique, je ne sais pas de quel degré de terreur il faudra encore s’accommoder pour que tout le monde se mette autour de la table et dénonce ces faits. Il n’y a jamais aucune cause qui ne justifie de la violence physique, souvent nourrie au départ par de la violence verbale. On entend monsieur Mélenchon dire à longueur de journée que c’est amusant, que c’est une façon de se défouler. Il faut que ça s’arrête, on peut avoir des désaccords en politique mais il faut respecter ses adversaires.

> Pour lutter contre la sécheresse on va avoir besoin de plus d’irrigation en France. Il y a besoin d’une prise de conscience collective que les agriculteurs ont déjà. Une non-baisse des prélèvements en eau constitue déjà un effort mais en demander plus c’est renoncer à l’agriculture pour un certain nombre de territoires.

>  Pour combattre la grippe aviaire nous avons aujourd’hui une solution vaccinale pour les canards et nous travaillons activement à un déploiement d’un vaccin en septembre/octobre, qui permettra d’éviter la surcontamination.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Dans nos mers, en grande surface, dans nos rues, nous avons tous été confrontés au suremballage et aux déchets plastiques qui menacent notre environnement. Il est temps d’inverser la tendance !
La pollution plastique est devenue un fléau mondial aux impacts lourds pour la biodiversité et la santé humaine. Chaque minute, 15 tonnes de plastique sont ainsi rejetées dans l’océan.
Il y a an à Nairobi, 193 pays ont convenu de mettre fin à la pollution plastique dans le monde en élaborant d'ici fin 2024 un traité juridiquement contraignant sous l'égide des Nations unies.
Dans une semaine, Paris accueillera la deuxième session de négociation pour mettre fin à la pollution plastique. Près de 3 000 acteurs seront présents dont 903 représentants de 175 pays et 610 ONG. Ce rendez-vous est important ! Un objectif: d’ici 2040 mettre fin à la pollution plastique partout dans le monde.
Un traité contraignant est nécessaire ! La
France appelle à développer des obligations et des mesures de contrôle sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques, afin de remplir trois objectifs :
- Limiter la consommation et la production de plastiques à des niveaux durables ;
- Promouvoir une économie circulaire des plastiques qui protège l’environnement et la santé humaine ;
- Assurer une collecte, une gestion et un recyclage efficaces des déchets de plastique.
Quelques jours avant l’ouverture des négociations, nous avons réuni les ONG, des experts, élus, entreprises, négociateurs. Mobilisés depuis de nombreuses années, ils joueront un rôle essentiel.
Les Jeux olympiques de
Paris 2024 doivent être exemplaires et nous permettre de démontrer que les solutions existent déjà !

> Si on se prépare à une France à +4 degrés et qu’à la fin on a un réchauffement climatique qui n’est que de +2 degrés, c’est moins grave que si on se prépare à une France à +2 degrés et qu’on finit à une France à +4 degrés. On a qualifié le premier scénario d’optimiste et le second de pessimiste, mais en réalité c’est plutôt de scénario réaliste qu’il faut parler. C’est ce que confirment les derniers travaux des experts du Giec : si tous les États du monde n’accentuent pas leurs efforts pour diminuer encore leurs émissions, on se dirige vers un réchauffement de +2,8 et +3,2 degrés en 2100 en moyenne au niveau mondial, ce qui correspond à+4 degrés pour la France car l’Europe se réchauffe plus vite.

> Mon rôle en tant que ministre de la Transition écologique de protéger nos concitoyens face aux conséquences à venir du changement climatique. La température à laquelle on devrait se préparer, dans un monde idéal où tous les États respectent leurs engagements, est celle issue de l’accord de Paris, soit +1,5 degré à l’échelle mondiale et donc +2 degrés pour la France. Or, les experts nous disent que le monde n’est pas sur cette trajectoire : nous sommes sur une trajectoire autour de +3 degrés au niveau mondial à l’horizon 2100, et donc +4 degrés d’augmentation des températures pour la France. On a besoin d’une référence commune, qui nous permet à tous d’agir dans la même direction et d’anticiper les risques.

> Nous devons collectivement poursuivre nos efforts pour baisser nos émissions et atteindre le seuil de 55 % de baisse en 2030 par rapport à 1990 puis la neutralité carbone d’ici à 2050. C’est l’objet de la planification écologique pilotée par la Première ministre. Et c’est aussi pour cela que la France continue son action diplomatique pour que tous les autres pays fassent leur part de l’effort. Mais nous devons aussi regarder dans les yeux le réchauffement climatique qui est déjà là. Nous devons nous préparer à ce qui va arriver si le monde ne réagit pas pour baisser plus fort les émissions de CO2. Car chaque dixième de degré compte. Nous devons assumer de préparer notre pays à une évolution des températures aux alentours de 4 degrés. Ce n’est pas du défaitisme climatique, c’est de la lucidité. Nous devons à nos concitoyens de ne pas être dans une forme de déni climatique. (…)
C’est compliqué parce que ça prend plusieurs phrases et que ça n’entre pas dans un bandeau qui défile à l’écran ou en 140 signes sur un réseau social. Mais il faut comprendre que le réchauffement climatique est déjà là : huit des années les plus chaudes jamais enregistrées ont été constatées depuis 2010. 2022 est l’année la plus chaude jamais enregistrée. Et l’été 2022 est encore dans toutes les mémoires : beaucoup l’ont vécu comme une intrusion brutale dans nos vies de quelque chose qu’ils n’imaginaient arriver que dans la seconde partie du siècle. Ce besoin d’adaptation est rendu plus visible par ces épisodes difficiles. Pendant longtemps, l’adaptation était le parent pauvre des politiques climatiques car on craignait que le fait de parler d’adaptation ne soit interprété comme un renoncement. Mais nous ne pouvons pas rester avec cette crainte. Il faut affronter la réalité de ce que nous vivons déjà et ce qui est en train de se produire. Le document que nous allons dévoiler mardi est à la fois un outil d’accélération de la prise de conscience et la base d’un référentiel commun à tous des risques auxquels se préparer. C’est aussi un moyen d’accentuer les politiques de réduction des émissions, en prenant conscience de ce qui va se passer si on n’agit pas plus vite. L’urgence écologique n’est pas un slogan.

> Nous allons dévoiler mardi cette trajectoire de réchauffement de référence pour la mettre en concertation et permettre à chaque acteur – collectivités territoriales, entreprises, administrations, particuliers – de s’en saisir et de participer au débat. Celui-ci va durer jusqu’à la fin de l’été. Puis, à l’automne, nous dévoilerons le troisième plan national d’adaptation au changement climatique, qui permettra d’expliquer comment, dans tous domaines, notre pays s’adapte à des températures de +4 degrés. Nous travaillons sur trois chantiers : d’abord, les services et infrastructures publics : il faut que nos routes, notre réseau ferré, nos infrastructures de télécommunication, etc., soient résilients à la nouvelle donne climatique.
Le deuxième chantier porte sur les collectivités territoriales ; nous travaillons sur la façon de les aider à faire face à ces conséquences, en encourageant, par exemple les îlots de fraîcheur, la renaturation, la mise à disposition des fontaines, etc. Enfin, le troisième chantier est consacré aux acteurs économiques : tous les secteurs, du tourisme à l’industrie, doivent progressivement s’adapter. J’ajoute un chantier transversal : c’est la préservation et la résilience des écosystèmes, la biodiversité au sens large qui est notre meilleur bouclier contre les conséquences du changement climatique, et les conséquences d’un monde à +4 degrés pour la faune et la flore. Il faut se projeter dans une France à +4 degrés et rehausser nos niveaux de protection.
Il faut éviter la mal-adaptation, qui consiste à faire des choses dont on pense qu’elles seront utiles mais qui en réalité sont insuffisantes voire néfastes et qu’il faudra refaire, réinvestir ; cela fera gaspiller des ressources précieuses dont on a besoin pour la transition écologique. Puis c’est une façon de rendre concrètes les conséquences du dérèglement climatiques. Même si dans notre pays il y a peu de climatosceptiques, on entend encore dire, par exemple, qu’il n’y a pas de sécheresse puisqu’il a plu la semaine dernière. Il existe une difficulté à mesurer que le dérèglement climatique, ce n’est pas un degré de plus, mais des conséquences néfastes pour l’ensemble des organismes vivants et de nos sociétés en général. Mais nous n’allons pas attendre l’automne pour agir, car en réalité le travail d’adaptation a déjà commencé.
> Le plan eau présenté fin mars est totalement tourné vers la perspective d’une France avec moins d’eau disponible, qui est une conséquence directe et immédiate du dérèglement climatique. L’augmentation des températures va modifier le régime des pluies et augmenter l’évapotranspiration des végétaux, qui vont absorber davantage d’eau et en laisser moins de disponible pour les cours d’eau et les activités humaines. La prochaine étape concrète sera la présentation, dans quelques jours, du plan de gestion des vagues de chaleur.
Il faut prendre des mesures nationales pour faire face aux périodes de canicule. On va mettre en place des fiches techniques claires qui diront quoi faire dans tous les domaines, en fonction de différents cas pratiques à destination des préfets, des chefs d’entreprise, des organisateurs de manifestations culturelles. Comment réagit-on quand on atteint des températures extrêmes ? Quels travaux doit-on lancer dans les écoles, les crèches, etc. ? Après la canicule de 2003, on a rendu obligatoires la présence d’une pièce fraîche dans les Ehpad, mais on s’est arrêté aux Ehpad. On a là un angle mort de l’adaptation dont on va se saisir à bras-le-corps avec ce plan national. Il faut une stratégie pour les crèches et les écoles, car les bébés et les jeunes enfants sont aussi un public fragile. De quelle façon les règles changent-elles sur les chantiers ? Il faut aussi réfléchir à l’organisation des examens, des activités sportives, des festivals, des manifestations culturelles. Il faut une évolution réglementaire pour préserver ces activités sans mettre les gens en danger, avec une doctrine nationale plutôt qu’un bricolage d’un territoire à l’autre. Ce plan sera effectif dès cet été. Nous savons que nous devons pouvoir être prêts à un été chaud, avec des premières vagues de chaleur qui peuvent survenir dès juin.

> Ce plan national d’adaptation au changement climatique ne sera pas juste un recueil de bonnes intentions. Il contiendra des mesures concrètes d’évolutions réglementaires – sur des référentiels techniques, par exemple –, de conseils et de recommandations pour tous les acteurs. Sur les aspects réglementaires, il s’agira, pour les infrastructures de transports ou de télécommunications, par exemple, d’intégrer ces trajectoires de réchauffement de façon obligatoire. Cette norme s’appliquera à tous les gestionnaires. Les conseils et recommandations s’adresseront aux acteurs privés : stations de ski, entreprises, etc. Il y aura aussi des moyens d’action et d’accompagnement. La nouveauté budgétaire et climatique de cette année 2023 est la création d’un Fonds vert de 2 milliards d’euros mis à disposition des collectivités pour soutenir des investissements pour baisser les émissions de CO2, préserver la biodiversité ou s’adapter au dérèglement climatique. Nous avons déjà reçu 11 000 dossiers de demande de subvention. Ce fonds accompagne des milliers de villes dans des opérations de plantations d’arbres, de déminéralisation de cours d’école, de projets pour lutter contre l’érosion du trait de côte. La montée du niveau de la mer va impacter des centaines de kilomètres, et 975 communes dont on sait qu’elles vont se retrouver avec des zones gagnées par l’eau. On a une première poche de soutien budgétaire avec ce fonds, dont la Première ministre a annoncé la pérennisation dans les années qui viennent. Il permettra aussi de soutenir les évolutions recommandées ou rendues obligatoires par cette trajectoire de réchauffement de référence. (…)
Nous travaillons à un outil de prévision territoriale des conséquences d’une France à +4 degrés. Le portail Drias de Météo-France va être amélioré et approfondi. Il permet déjà d’avoir, sur une échelle de 8 kilomètres sur 8, des prévisions géolocalisées de ce qui est susceptible de se passer pour aider les élus à prendre des décisions, par exemple pour la gestion de l’eau et des nappes phréatiques. On va intégrer à cet outil la trajectoire d’une France à +4 degrés. Il permettra ainsi de calculer, en fonction de cette trajectoire, la pertinence de certains investissements ou d’évaluer les risques associés à certaines pratiques. Il y aura aussi un volet outre-mer, car les conséquences du changement climatique n’y sont pas les mêmes que dans l’Hexagone.

> Nous lançons en juin une offre de formation à destination de tous les maires de France, dans chaque département et dans chaque préfecture. Ces formations seront localisées : elles seront dispensées en fonction de chaque situation départementale, et prendront en compte la réalité du dérèglement climatique dans chaque zone et ce à quoi il faut se préparer. Nous avons testé ce dispositif dans l’Indre, et nous avons des retours très positifs des maires. C’est une façon de rendre les outils accessibles tout en conservant la rigueur scientifique. On ne peut pas transformer chaque élu ou chaque Français en climatologue ; il faut des outils simplifiés.

> L’augmentation des températures s’accompagne de l’augmentation des risques, avec des événements climatiques extrêmes à des intervalles rapprochés. Cela va bouleverser les logiques assurantielles et notre approche de la notion de catastrophe naturelle. Quand vous avez des épisodes climatiques qui, avant, étaient centenaires mais se produisent dorénavant tous les dix ans, cela impacte évidemment les modèles d’assurance ; nous y travaillons avec Bruno Le Maire, à la demande du président de la République et de la Première ministre. C’est aussi le cas pour les retraits-gonflements des argiles qui affectent les maisons et les immeubles. Sur ce sujet, nous avons en février pris une ordonnance qui adapte les critères de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour les communes touchées, notamment en introduisant la prise en compte d’une succession de sécheresses. Cela permettra de mieux indemniser les désordres progressifs sur les bâtiments.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Je me suis engagée dans la relance du nucléaire depuis 5 ans au sein du Gouvernement. Le nucléaire est une chance pour la France et un atout considérable pour permettre aux Français d’avoir accès à une énergie bas carbone et à bas coût.

> Nous voulons rendre plus accessibles les voitures électriques qui, à l’usage, coûtent moins cher que les voitures thermiques et n’émettent pas de CO2. C’est pourquoi nous aidons les Français à changer de véhicule. C'est un défi écologique et industriel.

> La France baisse ses émissions de CO2 deux fois plus vite qu'auparavant et a tenu ses objectifs 2022. Le plan sobriété a donné un coup d’accélérateur. Nous intensifions maintenant nos efforts tout en accélérant la production d’énergies décarbonées.

> [Sobriété] Nous avons construit notre plan en demandant d’abord des efforts aux plus gros acteurs : Etat, administrations, grandes entreprises. Il faut donner l'exemple. C’est une question de justice sociale.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Versement à la source des aides sociales] L'année prochaine, on va expérimenter le système dans une quinzaine de départements et ce sera généralisé en 2025.

> [Places en crèches] On va essayer de tenir l'engagement des 200.000 places supplémentaires d'ici 2030.

> [Augmentation de salaires dans les crèches] L'Etat accompagnera financièrement ces augmentations salariales qui doivent être conséquentes.

> [Canicule] On va travailler fortement sur la lutte sur l'isolement social des personnes âgées.

> [Loi sur le grand âge] La proposition de loi a vocation à être discuté dans les semaines qui viennent. Je souhaite présenter une feuille de route complète interministérielle à la fin du mois de juin sur cette question du bien vieillir.

> [Réchauffement climatique] Il y a une double injustice, les plus faibles d'entre nous ont un impact carbone moins important et en même temps ils ont le moins la capacité de se protéger.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Seuls 9% des Britanniques pensent que le Brexit a été un succès. N’oublions pas que le référendum pour le Frexit était dans le programme de Marine Le Pen en 2017, seulement abandonné par pur opportunisme électoral.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> La fin de vie est, depuis ma nomination au gouvernement, au cœur des missions qui m’ont été confiées. Ce choix n’est pas lié à nos positions respectives. Un ministre fait de toute façon fi de ses opinions personnelles quand il s’agit de porter un tel enjeu. Le président de la République et la Première ministre souhaitaient que ce sujet qui nous concerne tous fasse l’objet d’intenses concertations. Le projet de loi comprendra trois blocs : aide active à mourir, soins palliatifs et droits des patients. (…)

Le modèle français reste à définir. Ce qui importe, c’est que la possibilité encadrée de bénéficier d’une aide active à mourir devienne effective, comme le réclament 75 % de nos concitoyens. Le Président a cependant déjà fixé des lignes rouges : les mineurs en seront exclus ; le pronostic vital du patient devra être engagé à moyen terme ; sa volonté recueillie à plusieurs reprises ; son discernement intact. (…)
C’est un point au cœur du travail en cours. La loi Claeys-Leonetti ne répond avec la sédation profonde et continue jusqu’au décès qu’aux situations où le patient est en grande souffrance avec un pronostic vital engagé à quelques jours. En Oregon, aux États-Unis, où l’on pratique l’aide active à mourir depuis vingt-cinq ans, il doit l’être dans les six mois. D’autres points ne sont pas tranchés : quel délai pour réitérer la demande ? L’équipe pluridisciplinaire examinera-t-elle la première ou la deuxième requête ? Prévoit-on une consultation psychologique entre les deux ? (…)
Un pronostic vital engagé à moyen terme signifie qu’il n’y a pas d’espoir de guérison. En matière de souffrances psychiques, la science et la prise en charge évoluent. De même, si une majorité des cancers pédiatriques débouchaient sur la mort de l’enfant il y a dix ans, plus de 80 % guérissent désormais. Plutôt que de figer une liste de maladies ouvrant l’accès à l’aide active à mourir, il faudrait plutôt qualifier l’impact des pathologies concernées.

> Les médecins et soignants qui ne souhaitent pas participer à l’aide active à mourir devront pouvoir faire jouer une clause de conscience dès la première étape du processus, quand ils doivent se prononcer sur un pronostic vital engagé à moyen terme. Ensuite, il faudra s’assurer que le patient se soit bien vu proposer une prise en charge palliative. Car la plupart ne souhaitent plus mourir quand ils bénéficient de ces soins.

> Nous devons assurer une traçabilité de A à Z. À l’heure actuelle, nous ne savons pas combien de patients, en France, ont accès à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort ! Pour l’aide active à mourir, il me semble essentiel de pouvoir suivre tout le processus. Pour des raisons médico-légales bien sûr. Mais aussi pour établir combien de personnes ont eu accès à ce nouveau droit chaque année et dans quelles conditions. En Oregon, une bonne partie des patients qui viennent chercher le produit létal ne l’utilisent pas, mais personne ne sait ce que devient le petit flacon !

> D’abord, nous publierons dans les prochains jours une instruction ministérielle pour actualiser la circulaire de 2008 qui régissait l’offre de soins palliatifs. Nous réfléchissons à ce que le projet de loi puisse prévoir sa révision tous les cinq ans, comme c’est le cas de dispositions des lois de bioéthique. Ensuite, pour remédier aux inégalités d’accès qui perdurent, il faut s’inscrire dans le temps long. Nous préparons donc un plan décennal, comme en matière de cancer ou de maladies rares, qui entrera en vigueur en 2024. Je lancerai sous peu le comité stratégique chargé de l’élaborer, sous l’égide de l’ancien président du Haut Conseil de la santé publique, le professeur Franck Chauvin. Après un point d’étape le 13 juillet, ce plan sera finalisé le 15 décembre. (…)
Mon objectif est d’abord que les 20 départements sans unité de soins palliatifs [USP] en soient dotés d’ici fin 2024. Nous disposons de 20 millions d’euros de crédits qui y seront notamment consacrés. Par ailleurs, alors que la population vieillit et que le nombre de malades chroniques augmente, les généralistes ne sont pas assez formés au palliatif, et il n’existe pas de spécialité en tant que telle. Nous voulons créer une filière médicale dévolue aux soins palliatifs. Cela implique des enjeux de formation, mais aussi d’organisation territoriale. L’objectif est d’offrir une prise en charge graduée en trois niveaux. (…)
Les unités de soins palliatifs, au sein des CHU, seront réservées aux cas les plus complexes. Le deuxième niveau, c’est le déploiement des équipes mobiles de soins palliatifs et de l’hospitalisation à domicile. Les Ehpad et établissements médico-sociaux doivent avoir accès à une équipe mobile spécifique d’ici dix ans. Enfin, nous allons créer un troisième niveau : une hospitalisation de jour, en ambulatoire, en lien avec les hôpitaux de proximité, pour anticiper la prise en charge du malade. (…)
Il faut veiller à ce que les moyens fléchés vers ces soins palliatifs ne soient pas détournés vers d’autres services à l’hôpital. Cela explique le retard de certains établissements. D’autres rechignent à ouvrir une unité de soins palliatifs parce qu’ils craignent – je l’ai entendu –de dégrader leurs indicateurs de mortalité… Ce n’est pas acceptable ! (…)
Nous voulons créer, dès 2024, une unité de soins palliatifs pédiatrique au niveau national. L’objectif sera d’en ouvrir quatre ou cinq au total, comportant six lits chacune. Environ la moitié des quelque 15 000 mineurs souffrant de maladies chroniques complexes auraient besoin d’une prise en charge en soins palliatifs. Par ailleurs, il faudra mieux accompagner les 500 000 enfants et jeunes adultes aidants d’un proche en fin de vie.

> [|Directives anticipées] Nous proposerons un modèle simplifié, centralisé en un lieu unique, sur Mon espace santé, que pourront consulter les médecins, voire les pompiers et services de secours. Cela permettrait, en cas d’accident, d’éviter les situations comme celle de Vincent Lambert. Nous souhaitons y ajouter un deuxième type de directives « accompagnées » pour permettre, au moment où un médecin annonce une pathologie incurable, d’engager une discussion avec le patient pour l’amener à préciser ce qu’il souhaite.

> Les débats menés en Régions depuis l’automne et la convention ont remis notre rapport à la mort au cœur des discussions dans les familles. Les consultations médicales de prévention pour tous les Français aux âges clés – 20, 40, 60 ans – doivent aussi être l’occasion d’entamer ce dialogue. D’autre part, nous diffuserons cet automne avec le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie une grande campagne qui avait été repoussée pour laisser la convention citoyenne travailler. (…)

Il faut s’assurer que chacun ait la même définition. À titre personnel, je préfère l’appellation « mort choisie » à celle de suicide assisté, qui évacue la mort. Je suis persuadée qu’il faut justement la remettre au cœur de notre société. Le projet de loi comprendra d’ailleurs des mesures pour accompagner les aidants et le deuil. Nos concitoyens souhaitent mourir chez eux, cet enjeu est essentiel. Il faut leur proposer des solutions de répit, des formations… Comme me le disait une femme qui venait de perdre son mari : « Je suis passée d’aimante à aidante. La seule différence entre les deux, c’est un “d”, comme difficile ».

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Entre tentation populiste, repli national et alignement sur les extrêmes… ce bouclier constitutionnel sur les migrations |proposé par LR] est illusoire. La France seule ne régulera pas les migrations internationales. Nos frontières sont européennes : c’est en Européens que nous agissons.
Plus d’effectifs et de moyens à Frontex pour mieux contrôler les frontières de l’UE, traitement accéléré des demandes d’asile, accords avec des pays tiers pour lutter contre les passeurs et les départs: avec le Pacte sur les migrations et l’asile nous sommes déjà au travail.

 

Sarah El Haïry (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Le SNU se déroule en trois étapes. La première est le séjour de cohésion, la deuxième est un engagement court de douze jours sur son propre territoire et la troisième est un engagement long qui peut se faire au sein du service civique, des réserves, via un engagement militaire ou au sein d’un volontariat international.
Quand les jeunes reviennent de leur séjour de cohésion, ils donnent à leur tour à la France en participant à la mission d'intérêt général, qui est souvent l’un de leurs premiers engagements. Ils doivent donner quinze jours ou 84 heures à une association, aux cadets de la gendarmerie ou encore aux Restos du cœur, par exemple. (…)
La généralisation est en cours. Les séjours de juin et de juillet ont davantage de volontaires que de places, avec des jeunes sur liste d'attente.
Un sondage de l’IFOP pour le JDD montrait que 75% des Français étaient favorables au caractère obligatoire du SNU. Ma mission, ce n’est pas de dire “il va être obligatoire ou il ne va pas être obligatoire“. Mon enjeu, c'est de faire qu'il y ait de plus en plus de jeunes qui participent au SNU. Et la question de savoir s’il sera ou non obligatoire relève d’un débat parlementaire.
On a en parallèle un acharnement de l'ultra gauche qui essaye de décrédibiliser le projet du SNU. Ses partisans sont très mal à l'aise avec les symboles patriotiques allant parfois jusqu'à caricaturer des jeunes qui s'engagent, voire les mépriser. On a même eu des comportements qui, quelquefois, ont mené à des plaintes déposées. Cela a été le cas au village SNU à Paris, avec des jets d’œufs sur des gens qui allaient se renseigner. 
Il y a aussi un focus sur des choses qui arrivent malheureusement aussi dans des colonies de vacances ou des camps scout. L’insolation, diagnostiquée par des médecins, de onze jeunes du SNU après un séjour en montagne dans les Hautes Alpes a par exemple généré plus d’une quinzaine articles dans les médias. Il y a donc une sorte d'acharnement contre le SNU. (…)=
L’objectif reste la généralisation, avec des inscriptions croissantes d'une année à l'autre. On est passé de 15.000 jeunes en 2021 à 32.000 l’an dernier. Cette année, les chiffres sont en augmentation. Il y a de plus en plus de séjours et de plus en plus de jeunes qui viennent. Les inscriptions se feront encore à la rentrée par les jeunes sur snu.gouv.fr de façon volontaire.
Nous expérimentons de nouvelles pistes, que nous expliquerons dans quelques semaines, avec également l’ouverture de nouveaux créneaux pour des séjours de cohésion. Nous travaillons aussi à l’aménagement du territoire avec la mise en place de centres SNU permanents.

> Aujourd'hui, le budget du SNU est de 140 millions d'euros. Et cette année, le budget a augmenté de 30 millions d'euros. Désormais, le coût moyen est environ de 2.200 euros par jeune. Nous investissons dans le projet du service national universel, c'est-à-dire son organisation et son accueil. Que l’on soit issu d'une famille aisée ou d'une famille plus populaire, ce projet est pris en charge par la France parce qu'on considère que c'est un projet de citoyenneté.
Les jeunes sont évalués et jugés exclusivement par l'engagement et l'investissement qu’ils vont faire dans le projet. Il n’y a pas de dortoir VIP ou de coupe-file comme chez Disney. Quelle que soit la situation de leur famille, les jeunes du SNU portent les mêmes uniformes, mangent la même chose, participent aux mêmes activités, engagements et ateliers.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Seuls 9% des Britanniques pensent que le Brexit a été un succès. N’oublions pas que le référendum pour le Frexit était dans le programme de Marine Le Pen en 2017, seulement abandonné par pur opportunisme électoral.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Manifestation pro-Européenne à Chisinau aujourd’hui. J’étais cette semaine en Moldavie, ce petit pays harcelé par la Russie parce qu’il se sent simplement européen et aspire à nous rejoindre. Pour cette nation, comme pour l’Ukraine, l’UE est un immense espoir.

 

Bernard Guetta
> Aujourd’hui, il est déplorable que nous ayons pris tant de retard dans la constitution d’une défense européenne. Ce n’est pas la faute des Français. Depuis toujours, ils plaident pour une défense commune.

> Quand on commence à acheter des munitions en commun, oui c'est une première étape vers une défense commune.

> Evidemment que nous sommes en conflit direct avec la Russie, même si nous ne sommes pas engagés et ne le seront jamais je pense, sur le champ de bataille.

> Donald Trump ne souhaite pas la victoire de l'Ukraine mais il souhaite faire un compromis sur le dos de l'Ukraine avec l'agresseur qui est Monsieur Poutine.

> Madame Le Pen, n'emploie plus les mêmes mots (...) parce qu'elle se rend compte parfaitement bien qu'il y a eu une évolution très profonde des opinions européennes.

> [Opinion: Message au « Sud global »]
Ils auraient toutes les raisons de soutenir l’Ukraine. Les pays d’Amérique latine devraient se souvenir qu’ils ont eux aussi un puissant voisin qui les a longtemps considérés comme son « arrière-cour » et n’a pas totalement perdu l’envie de leur imposer une suzeraineté. Les pays africains ne devraient pas ignorer, pour leur part, que la tentative d’annexion de l’Ukraine par M. Poutine est aussi anachronique et folle que si la France se mettait en tête de reconquérir l’Algérie ou la Grande-Bretagne de remettre la main sur le Nigéria.
L’Ukraine est un Etat qu’un empire défait voudrait replacer sous tutelle mais ces pays qu’on range aujourd’hui dans le fourre-tout du « Sud global » sont pourtant loin d’être unanimes à condamner l’agression dont elle est victime . Ils ne l’approuvent pas non plus mais rares sont ceux qui se sont associés aux sanctions économiques prises contre Moscou.
L’Inde tire de formidables gains de ses achats de pétrole russe. La Chine se cantonne à ce qu’on pourrait appeler une neutralité pro-russe. Le président brésilien est allé jusqu’à refuser, la semaine dernière, en marge du G7, tout contact avec Wolodymyr Zelenski et ces pays appellent non pas à la résistance contre l’agression russe mais à un cessez-le-feu qui ne ferait qu’entériner les annexions du Kremlin.
Dans le cas du régime chinois, on comprend. Bien que cette guerre puisse finir par affaiblir M. Xi en perturbant les échanges internationaux, il y a une profonde solidarité idéologique entre les directions chinoise et russe. Elles font cause commune contre la démocratie mais les autres dirigeants de ce « Sud » qui englobe aussi la majeure partie de l’Asie, pourquoi ne sont-ils pas aux côtés de l’Ukraine ? Pourquoi leur prudence les range-t-elle beaucoup plus près de Vladimir Poutine que des Occidentaux ?
La réponse est que ces pays ont pour trait commun de ne pas souhaiter contribuer à la défaite de Vladimir Poutine de crainte qu’elle ne soit si grande que les Etats-Unis n’en regagnent ce statut d’hyperpuissance qu’ils avaient acquis à la toute fin du siècle passé. C’est particulièrement vrai de la Chine qui est désormais engagée dans un bras de fer avec Washington mais ça l’est en fait de tout le Sud global, de tous ces pays qui aspirent à pouvoir enfin peser plus sur la scène internationale comme commencent à le faire l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, le Brésil ou le Qatar.
Tous ces pays, même pour les plus riches d’entre eux, pensent qu’ils auraient à perdre à une complète défaite de la Russie car elle les laisserait sans moyens de faire face à la puissance américaine. Même l’ancien syndicaliste qu’est Lula en vient ainsi à vouloir sauver la mise à Vladimir Poutine afin que son pays et tous ceux du Sud global puissent trouver une place et exister entre les grands rivaux d’un monde demeuré multipolaire.
Si l’on ne voit pas cette réalité ou préfère l’oublier, on ne fait que servir les intérêts de MM. Poutine et Xi mais comment éloigner alors le Sud global de Moscou et Pékin ? Ce n’est pas joué d’avance. Malgré les immenses divisions politiques et divergences d’intérêt de ces pays, ce n’aura rien d’aisé mais trois choses sont à faire.
La première est de marteler que quels qu’aient été les torts historiques des Occidentaux, colonialisme ou guerre d’Irak, ils sont aujourd’hui du bon côté de l’histoire en s’opposant à M. Poutine qui rêve de ressusciter le colonialisme en restaurant son empire. La deuxième est que le front occidental face à cette agression allie des démocraties contre une dictature qui n’exporte pas, en Afrique, les libertés mais la prédation économique et soutient, en Amérique latine, les plus affligeants des régimes.
Et la troisième chose à dire à ces pays est que la défaite de l’agression russe ne sera pas le triomphe d’une hyperpuissance américaine. Elle sera avant tout l’affirmation politique d’une Europe autonome et démocratique sans laquelle il n’y aura pas de multipolarité mais une marche vers un embrasement planétaire.

 

 

La quotidienne centriste du 22 mai 2023. Le «problème» n’est ni Mélenchon à gauche, ni Le Pen à droite mais les électeurs qu’ils représentent

Certains à gauche se disent que sans Mélenchon ils auraient plus de chance de parvenir au pouvoir.

Même chose à droite vis-à-vis de la «question Le Pen».

Mais le problème ne vient pas de ces deux leaders populistes, démagogues et extrémistes mais bien de ceux qui votent pour eux et leur formation.

Dans une démocratie républicaine comme la France, in fine, ce sont les électeurs qui font les leaders et les partis, de ceux qui comptent dans le paysage politique.

Or, Mélenchon et Le Pen avec leurs outrances présentes ou passées ont été choisis par l’électorat de leurs formations respectives.

Croire que leur retrait rendrait la Gauche et la Droite plus présentables est un contresens.

C’est particulièrement vrai pour Mélenchon puisque la gauche traditionnelle et démocratique a choisi sciemment de s’allier avec l’extrême-gauche populiste alors que la même droite résiste encore.

Les socialistes rêvent d’une Nupes sans Mélenchon parce que cela effrayerait moins une frange importante de l’électorat modéré de gauche qui, comme pour l’électorat modéré de droite, refuse catégoriquement de voter pour une coalition où se trouvent les extrêmes.

Mais le retrait de Mélenchon devrait alors s’accompagner de tous ses fan(atique)s, de Panot à Aubry, de Ruffin à Autain.

Parce que LFI sans Mélenchon demeure un parti extrémiste et populiste avec les mêmes outrances, le même appel à la violence, la même détestation de la démocratie républicaine, le même rêve du «grand soir» et de la «révolution prolétarienne».

Il ne suffit pas de mettre au placard des personnalités hautement clivantes pour changer comme par magie l’état d’esprit de leurs électeurs et du parti qu’ils représentent.

En revanche, la mise en place d’un cordon sanitaire pour isoler ces personnages et leurs troupes tout en faisant un travail pédagogique de longue haleine peut avoir, à terme, des résultats.

Mais ce n’est pas à quoi pense cette gauche en déshérence à l’image de l’idiot utile de LFI, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]