lundi 20 février 2012

L’Humeur du Centriste. Bling-bling et bang-bang, Sarkozy se croit dans les primaires républicaines américaines!

S’il y a une innovation importante que Nicolas Sarkozy a introduit dans le débat politique français – et son début de campagne le confirme -, c’est la violence et l’insulte jusque là l’apanage peu glorieux des campagnes électorales américaines et, surtout, l’apanage des républicains lorsqu’ils luttent contre les démocrates ou entre eux, comme on le voit actuellement.
Une particularité des Etats-Unis qui a quelques explications par rapport à la culture politique du pays mais qui n’est pas un de celles qui en font un modèle à travers le monde…
Nous avons déjà dit ici l’admiration que Nicolas Sarkozy porte à George W Bush et à son âme damnée, celui qui a rendu les campagnes encore plus violentes et insultantes, Karl Rove. Un personnage extrêmement controversé mais dont les victoires électorales en ont fait une légende chez les républicains.
En 2000, pour enlever l’investiture républicaine, George W Bush avait accusé son concurrent d’alors, John McCain de tout et n’importe quoi. Il avait récidivé dans l’élection présidentielle face à Al Gore. Quatre ans plus tard, la machine avait été encore plus sophistiquée, parvenant à faire de John Kerry, le candidat démocrate et un héros de la guerre du Vietnam, un lâche et un menteur, changeant de position tout le temps et donc incapable de diriger un pays. Cela ne vous rappelle rien? Pas même ce que l’on dit en ce moment du candidat Hollande chez le candidat de la «France forte»?!
Cette année, la campagne des primaires républicaines n’a jamais été aussi violente et incivile avec des attaques à répétitions entre Mitt Romney, Newt Gingrich et Rick Santorum. Et, dans les rares moments où ils ne sont pas en train de s’insulter, ils en profitent pour insulter Barack Obama.
De mémoire de commentateur politique américain, on avait jamais vu un tel degré de dénigrements, de mensonges, d’insultes, le tout à coup de millions de dollars. Un nouveau degré a donc été franchi alors que l’on pensait que cela ne serait guère possible…
Bien entendu, beaucoup de voix, et notamment celles des centristes, s’élèvent aux Etats-Unis pour demander un peu plus de tenue, de respect et de qualité des arguments.
Mais l’on sait bien, dans la culture populaire, si chère au candidat UMP, que l’insulte, le mensonge et le dénigrement ne viennent que lorsque l’on est à court d’arguments. Espérons qu’un sursaut de dignité permettra que les vrais problèmes de la France seront abordés au cours de cette campagne qui est en train de dérailler quelque peu et que des vraies réponses seront confrontées pour qu’un réel choix démocratique puisse avoir lieu. C’est une exigence fondamentale de la démocratie républicaine.
A moins que l’on en reste, malheureusement, au bling-bling et au bang-bang!

Le Centriste