samedi 26 janvier 2019

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pourquoi la démocratie représentative? Parce qu’il n’y a pas mieux!

Pourquoi la démocratie représentative et non directe, participative, délibérative ou autre qualificatif qui en changerait la nature?
Non pas parce que c’est le meilleur système dans l’absolu mais parce que c’est le meilleur système qui peut être implémenté réellement et concrètement aux sociétés humaines actuelles et, peut-être futures.
Parce ce que, pour qu’il y ait démocratie aujourd’hui dans lesdites sociétés, la forme représentative est le mieux à même, à la fois, de représenter la volonté des citoyens et d’être efficace.
Le vote permet ainsi d’élire les représentants du peuple qui se présentent sur des programmes différents, issus d’organisations politiques qui ont, chacune, des objectifs quant à ce qu’elles veulent que soit la démocratie républicaine.
Ensuite, ces représentants, dévoués uniquement à leur mandat et ayant à l’esprit le bien de la communauté qu’ils représentent, peuvent travailler pour faire fonctionner l’Etat et mettre en place des mesures et des réformes.
Cette «division du travail» est une absolue nécessité dans les sociétés complexes dans lesquels nous évoluons.
Croire qu’un citoyen qui a un métier qui l’oblige pendant toute la semaine, parfois avec des horaires très longs, peut, dans le même temps, gérer et gouverner un pays, est une illusion, certes belle, mais impraticable qui aboutirait à un chaos très rapidement.
Même dans les petites communautés, la démocratie directe qui est souvent mise en place (comme dans l’idéal hippy), est souvent la cause de leur destruction parce que des clans, voire même des individus isolés, l’empêchent de fonctionner normalement.
Ayant évacué cette belle idée utopique (à moins de créer un «nouvel individu» aussi intelligent que responsable, aussi impliqué que ne ménageant pas ses heures entre son travail, sa famille, ses amis, ses loisirs et hobbys, ses responsabilités dans le gouvernement), toute sa vie (et non pas pour un simple mandat), voyons les autres alternatives.
Celles-ci seraient incontournables et obligatoires parce que la démocratie représentative, selon certains de ses contempteurs, serait à bout de souffle et devrait être remplacée par «autre chose».
Même certains défenseurs de la démocratie représentative estiment qu’il faut la dépoussiérer et la «moderniser».
De quoi parle-t-on, au fait?
De donner, non seulement, la parole au «peuple» (dont nous savons depuis Kelsen, qu’il n’existe pas en tant qu’entité ayant une identité particulière mais seulement comme un groupe d’individus assujettis à la même règle juridique) mais de le faire participer ou, tout au moins, délibérer à la décision politique et de le faire voter, parfois, sur des mesures «importantes» (c’est bien sûr le référendum avec une vision de son extension actuelle qui pourrait aller jusqu’à celui qui provient d’une «initiative populaire»).
Pour nombre de ceux qui défendent cette évolution de la démocratie actuelle, tous les domaines devraient être impactés par ces nouvelles attributions au «peuple» alors que pour d’autres, il faut circonscrire cette intervention populaire à quelques items bien précis.
On voit bien que, dans tous les cas, il s’agit de limiter la représentation dans la démocratie pour promouvoir le pouvoir d’«en bas» sensé être plus vertueux selon les supporteurs d’une nouvelle république qui aurait une nouvelle constitution (nous passerions alors à la VI° République en France).
Malheureusement pour eux et pour notre idéal d’une communauté humaine vraiment civilisée et humaniste, l’Histoire réfute avec brutalité et sans aucun sentiment, cette vision d’une vertu populaire ainsi que la capacité de ce même «peuple» de pouvoir gouverner efficacement en étant impliqué à tous les étages et dans tous les domaines de la décision politique.
En réalité, avant de changer ou de moderniser ou de créer une démocratie hybride (à la fois représentative, directe, participative et délibérative, ce que nos systèmes sont, de toute façon déjà un peu tout cela), faisons simplement en sorte de faire fonctionner réellement et concrètement cette démocratie représentative, ce qui est loin d’être le cas.
Car si elle fonctionnait correctement, la plupart des critiques qui lui sont adressées par ses adversaires mais aussi par ses partisans, tomberaient d’elles-mêmes.
Bien sûr, comme je l’ai dit en commençant, cela n’en ferait pas le meilleur système de gouvernement des humains dans l’absolu mais cela ferait d’elle le meilleur système que nous pouvons espérer actuellement.
Et cette seule perspective est déjà assez réjouissante pour que nous nous battions pour la préserver tout en faisant en sorte qu’elle fonctionne comme elle doit fonctionner.
Alors, au travail, non pour démolir mais pour faire fonctionner au mieux ce que nous avons bâti de mieux.


Actualités du Centre. L’enfance entre enfin au gouvernement Macron!

Affiche de l'Unicef
Jusqu’à présent, au grand dam mais aussi au très grand mécontentement de tous ceux qui s’occupent des problèmes de l’enfance et de la protection de l’enfant, Emmanuel Macron avait systématiquement refusé de dédié un poste dans son gouvernement à cette thématique si chère à tous les humanistes et donc aux centristes.
Il avait néanmoins annoncé, le 20 novembre dernier, sa volonté de nommer un responsable de la politique de l’enfance au gouvernement.
Cet «oubli» vient d’être réparé avec la nomination du député LREM, Adrien Taquet, comme secrétaire d’Etat en charge de la Protection de l’Enfance auprès de la ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn.
Cette même Agnès Buzyn qui doit présenter dans les jours qui viennent les mesures concrètes de la «Stratégie nationale pour la protection de l’enfance» qui portera sur trois grands axes: la santé, l’éducation et la lutte contre les violences faites aux enfants.
Le rôle du nouveau secrétaire d’Etat, essentiellement tourné vers les enfants confiés à la protection de l’enfance, a été publié sur le site du Gouvernement:
«Le secrétaire d'Etat aura pour mission de proposer des mesures à la hauteur des enjeux pour garantir le droit à la sécurité, à la santé et à l’éducation de ces enfants. L’Etat devra pleinement assurer sa part de responsabilité sur ces sujets. Adrien Taquet sera ainsi chargé de donner corps à la dimension fortement interministérielle de la protection de l’enfance en lien étroit avec les départements. L’objectif ne sera pas de proposer une nouvelle loi. La législation est déjà riche et de nombreux outils sont à disposition et ne demandent qu’à être mis en œuvre. La feuille de route du Gouvernement est claire: améliorer le quotidien des enfants confiés à la protection de l’enfance pour leur offrir un avenir.»
Il est à espérer que ce nouveau département ministériel ne se limitera pas à cet aspect – si important et crucial soit-il – de la problématique de la protection de l’enfance qui a bien d’autres dimensions.