mardi 26 janvier 2016

Actualités du Centre. Espagne – Les centristes, médiateurs entre la Droite et la Gauche

Alberto Rivera & Mariano Rajoy
Le président du parti centriste Cuidadanos, Alberto Rivera, a accepté la proposition du premier ministre espagnol et président du parti de droite PP (Parti populaire), Mariano Rajoy, d’une rencontre entre les délégations de leurs formations respectives afin de trouver une issue à la crise politique qui paralyse l’Espagne depuis les législatives de décembre dernier et empêche la formation d’un gouvernement.
Mais il ne s’agit pas pour Cuidadanos de former un gouvernement avec le Parti populaire, option qui avait été ouvertement écartée après le résultat de scrutin par Rivera, notamment parce qu’il reproche au PP nombre de scandales politico-financiers et que c’est cette opposition à la corruption qui a permis aux centristes d’obtenir 40 sièges au Congrès des députés des Cortes, le parlement espagnol.
En revanche, celui avait indiqué que les centristes ne s’opposeraient pas à la formation d’un gouvernement minoritaire, qu’ils pourraient voter certaines de ses propositions de réformes et que le poste de chef du gouvernement devrait revenir en priorité à Rajoy dont la parti est arrivé en tête des législatives.
Cette position n’a pas varié et c’est en tant que médiateur entre le PP et le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) de Pedro Sanchez, arrivé en deuxième position en décembre, que va intervenir Cuidadanos.
Car, pour l’instant, les socialistes refusent de discuter avec la Droite tout accord de gouvernement ou d’abstention vis-à-vis d’un gouvernement minoritaire.
Mais ces mêmes socialistes n’ont pu trouver un accord de gouvernement avec le parti d’extrême-gauche Podemos qui avait fait des demandes outrageusement inacceptables pour une grande partie des socialistes qui sont des réformistes.
Les centristes espagnols vont donc essayer de convaincre le PSOE de s’assoir à la table des négociations et de se mettre d’accord sur une série de réformes dont le pays a besoin et qui s’articulent, selon eux, autour de quatre piliers: la défense de la Constitution, le système de protection sociale, l'économie de marché et de l'Europe.
En faisant cela, Rivera veut également éviter une possible participation de Podemos au pouvoir ainsi que de nouvelles élections dont personne ne sait ce qu’elles donneraient.

Lire aussi:


Actualités du Centre. Sondages: Plébiscite des personnalités au centre et rejet du régime présidentiel

Deux sondages réalisés par l’institut Odoxa montrent que les Français continuent à pencher majoritairement et très fortement vers le Centre même s’ils ne votent pas pour les partis centristes, un paradoxe qui est assez récurrent dans la politique française ces dernières années.
Dans le premier sondage, baromètre de popularité (liste préétablie) du mois de janvier (pour la presse régionale et France Inter), ce sont des personnalités centristes (Emmanuel Macron et François Bayrou) et centrale (Alain Juppé) qui arrivent nettement en tête au «palmarès de l’adhésion» (Manuel Valls qui est généralement associé à ces trois personnalités n’étant pas testé).
Avec 45% d’opinions positives (Alain Juppé), 38% (Emmanuel Macron) e 31% (François Bayrou), ils devancent nettement leurs poursuivants.
Ils les devancent également avec le moins d’opinions négatives: 189% (Juppé) et 23% (Emmanuel Macron et François Bayrou).
Rappelons, en outre, que la personnalité politique préférée des Français demeure, en ce début d’année 2016, la centriste Simone Veil, selon le sondage du JDD réalisé par l’IFOP, se classant en troisième position de la liste préétablie.
Dans le second sondage (pour Le Parisien et France Info), les Français devaient dire qu’elles étaient, selon eux, les mesures prioritaires (dans une liste préétablie) pour favoriser le renouvellement de la vie politique.
Si le non-cumul des mandats et la démission de la fonction publique pour les élus sont les deux mesures qui arrivent en tête, il est à noter que si seulement 48% des Français veulent la proportionnelle aux législatives, c’est en grande partie à cause des sympathisants… de gauche.
Ainsi, ceux-ci ne sont que 40% à la souhaiter contre 56% des sympathisants de droite, une sorte d’inversion partisane qui peut s’expliquer par le fait que dans cette dernière catégorie se trouvent à la fois les sympathisants centristes et ceux du Front national qui sont parmi les électorats les plus favorables à la proportionnelle.
Ce qui est plus intéressant, c’est qu’une majorité de Français se déclare contre le régime présidentiel à 64%, un système que les centristes ont toujours critiqué pour être moins démocratique que le parlementaire, alors que la Droite puis la Gauche le défendent jusqu’à présent.
Et, là aussi, surprise, les sympathisants de gauche sont moins nombreux que les sympathisants de droite (59% contre 65% et 68% des sympathisants du FN) à souhaiter la disparition du régime présidentiel.
Ils préfèreraient un régime parlementaire comme on le connait en Allemagne, en Grande Bretagne, en Espagne ou en Italie.
En outre, si les Français pensent majoritairement que l’élection du président de la république est un moment démocratique fort (63%) et qu’ils y sont attachés (51%), en revanche, ils estiment que celle-ci rend les hommes politiques qui briguent ce mandat «un peu fou» (72%).
Mais n’estiment pas qu’il est moins efficace pour mettre en place un gouvernement d’union nationale.
(Sondages Odoxa réalisés les 21 et 22 janvier 2016 par internet auprès d’un échantillon de 988 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)