lundi 31 juillet 2017

Actualités du Centre. Etats-Unis – le «Better deal» des démocrates

L'âne emblème du Parti démocrate
En vue des prochaines élections législatives qui auront lieu en novembre 2018, les élections de «mi-mandat» (parce qu’elles se déroulent au milieu du mandat présidentiel), les démocrates ont adopté une plate-forme dont l’orientation est au centre-gauche.
Ils l’ont baptisé «Better deal» c’est-à-dire «meilleur pacte» ou «meilleure donne» où la référence au New deal (nouvelle donne, nouveau contrat) de Franklin Roosevelt en 1932 est évidente.
La défaite de la centristes Hillary Clinton, la montée de la gauche du parti autour de Bernie Sanders et les frasques de Donald Trump ainsi que son orientation nettement conservatrice malgré ses promesses aux classes moyennes basses, pouvaient laisser penser à un virage nettement plus radical des démocrates, un peu à l’image de ce qui s’était passé à la fin des années 1960 et au début des années 1970 lorsque le républicain Richard Nixon avait accédé à la Maison blanche.
Bien sûr, les mesures vont dans le sens d’une plus grande justice sociale et d’une société plus égalitaire tout en préconisant des mesures pour limiter la montée en puissance d’entreprises dominantes dans leurs secteurs.
Bien sûr, lors de la présentation de ce programme, le leader des démocrates au Sénat, le Newyorkais Chuck Schumer a écrit dans le New York Times que les «intérêts particuliers des plus aisés» ont corrompu les systèmes économiques et politiques au détriment des salariés et que son parti avait «trop souvent hésité à s’attaquer aux entreprises les plus puissantes».
Mais au-delà des symboles et d’une rhétorique de circonstance, la philosophie de cette «meilleure donne» demeure largement équilibrée.
Une des raisons essentielles est évidemment que l’électorat américain n’est pas aussi polarisé que certains veulent bien le faire croire et que, de plus, pour gagner le nombre de sièges nécessaires à la Chambre des représentants et au Sénat afin d’avoir une majorité – ce qui n’est pas impossible vu le désastre de la présidence Trump incapable de faire passer la moindre mesure d’importance en plus six mois –, il convient de ne pas présenter un programme trop idéologiquement marqué à gauche pour ne pas effrayer une partie de l’électorat républicain et surtout «independent» de centre-droit qui pourrait voter démocrate.
En outre, le cœur même du Parti démocrate demeure de centre-gauche et refuse la surenchère que Sanders tente de lui imposer.
Dans les mesures préconisées par ce Better deal on trouve un salaire minimum à 15 dollars de l’heure, un contrôle des prix sur les médicaments, la défense de l’assurance santé (Obamacare), un renforcement des lois antitrust afin d’empêcher la formation de positions dominantes et l’absence de concurrence dans plusieurs secteurs de l’économie.
Ces mesures, notamment celles qui touchent à l’économie, vont d’ailleurs dans le sens de ce que souhaite majoritairement les Américains qui, par ailleurs, rejettent la volonté du Parti républicain de faire de nouveaux cadeaux fiscaux aux plus riches et de démanteler toute l’architecture de l’assurance maladie mise en place depuis la présidence de Lyndon Johnson dans les années 1960.