vendredi 20 août 2010

Une semaine en Centrisme. Pourquoi la Droite veut culpabiliser les centristes


Allant droit dans le mur, la Droite cherche son salut en tentant de récupérer les voix à l’extrême-droite avec la campagne xénophobe et sécuritaire initiée par Nicolas Sarkozy tout en essayant, dans le même temps, de retenir celles du Centre en culpabilisant les efforts de refondation d’un Centre uni et dynamique, capable de présenter un candidat crédible aux élections présidentielles de 2012. Ainsi, si cette stratégie réussie, le candidat de l’UMP en 2012 (Nicolas Sarkozy selon toute vraisemblance) sera capable d’arriver en tête dans le camp de la Droite et du Centre, devant le candidat du Front national.

Car, aujourd’hui, au-delà de la victoire à la présidentielle, l’UMP veut absolument empêcher l’émergence d’une dynamique de candidatures multiples dans son camp et de celle, non moins dangereuse pour elle, d’une candidature du Front national (Marine LePen selon toute vraisemblance). Pourquoi? Parce que si le candidat UMP ne parvenait pas à virer en tête lors du premier tour de la présidentielle, ce n’est pas seulement une défaite électorale qui en découlerait mais toute l’architecture construite autour de l’UMP en tant que parti unique de la Droite qui s’écroulerait comme un château de cartes. D’une part, la Droite proche des thèses extrémistes du FN le rejoindrait sans complexe. D’autre part, les centristes de l’UMP feraient de même pour rejoindre une formation indépendante et porteuse de leurs valeurs et de leurs idéaux.

On comprend que l’UMP veuille éviter le plus possible ce scénario catastrophe pour elle. Cependant, s’il y a des responsables à cette situation de sa lente décomposition, c’est bien l’UMP et son chef, le Président de la république. Les erreurs de la Droite sont de sa responsabilité mais elle ne veut pas les assumer comme d’habitude.

Alors, elle tente de faire porter le chapeau à ceux qui, soi-disant, veulent diviser, c’est-à-dire, en premier lieu, les centristes. Ce fut le cas dernièrement lorsque, dans les Yvelines, le candidat insipide de l’UMP fut battu lors d’une législative partielle dans une circonscription acquise de tout temps à la Droite, élection remportée contre toute attente par une écolo baba-cool. La montée au créneau des petite-mains de Sarkozy pour critiquer la stratégie de division du Nouveau Centre (qui ne présentait pourtant pas de candidat officiel) préfigure la campagne d’intoxication que le parti majoritaire va adopter pour culpabiliser les centristes de l’UMP et du Nouveau Centre (mais aussi de l’Alliance centriste) dans les mois qui viennent à chaque fois qu’ils manifesteront une velléité d’indépendance.

Cette stratégie sera certainement agrémentée de quelques carottes en direction de plusieurs leaders centristes afin de montrer qu’une alliance entre Droite et Centre rapporte bien plus aux centristes qu’une indépendance politique et électorale. Ce qui est le plus désolant dans cette affaire, ce n’est pas la stratégie elle-même mais le fait que l’UMP en soit réduite à celle-ci pour espérer survivre…

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

jeudi 19 août 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Les jeunes, le Centre et le Centrisme


Le Centrisme est souvent taxé de courant politique mou sans saveur et les centristes sont souvent présentés comme des femmes et des hommes sans grandes convictions et recherchant le compromis plutôt que de défendre leurs idées originales, si jamais ils en ont...

Ces images assez négatives du Centre véhiculées par ses adversaires et qui est confortée par les agissements des opportunistes qui parasitent son espace politique ne sont pas pour lui donner une aura auprès des jeunes plus enclins à embrasser des causes dynamiques, voire excessives, qui les mettent dans l’action.

Pourtant, cette vision du Centrisme est bien fausse. Car s’il existe bien une pensée de l’action et non de l’idéologie stérile, c’est bien le Centrisme.

En privilégiant la réalité et le pragmatisme, le Centrisme offre une vraie aventure politique dans l’action et le changement politique et non des slogans aussi forts soient-ils mais qui ne débouchent sur rien car bien éloignés du concret. Dans le combat politique que mène le Centre, les jeunes sont ainsi capables de trouver une vraie récompense à leur investissement politique.

De son côté, le Centre a besoin de l’énergie et du dynamisme de la jeunesse pour porter son message mais également pour le mettre en œuvre et démontrer que le Centrisme est bien une pensée de l’avenir et de la construction d’une société moderne et humaniste du juste équilibre et d’un meilleur vivre bien ensemble dans la liberté, dans le respect, la solidarité, dans la tolérance.

Comment faire en sorte que le Centrisme et les jeunes puissent se rencontrer de manière plus forte et plus large? Tout est une question de communication en la matière. Les centristes doivent enfin comprendre qu’ils doivent sortir d’une sorte de ghetto où la Droite et la Gauche essaient, souvent avec succès, de les enfermer depuis des décennies. Ils doivent prendre la parole et affirmer leurs spécificités propres qui n’ont rien à voir avec un mélange insipide de moitie de Droite et de moitié de Gauche.

Ils doivent rappeler que les centristes, en France et dans le monde, quant ils sont au pouvoir ont accompli de grands changements. Que l’on se rappelle de Valéry Giscard d’Estaing et la modernisation de la société française avec la majorité à dix-huit ans et l’interruption volontaire de grossesse (avec le combat d’une grande centriste, Simone Veil). Que l’on pense à Barack Obama aux Etats-Unis avec ses reformes de la santé et de la sphère financière. Que l’on n’oublie pas, non plus, les succès économiques de Tony Blair en Grande Bretagne et la vision d’une nouvelle société en formation d’un John Kennedy ou celle, en son temps, d’une planète régulée d’un Aristide Briand, précurseur d’un monde des droits de l’homme. Et l’on pourrait continuer avec d’autres figures importantes du Centre dans l’Histoire.

Dans ces exemples, les jeunes peuvent s’identifier car voilà des résultats concrets qui ont provoqué et provoquent de vrais changements importants, adaptant la société à son temps et permettant de construire l’avenir. Le Centrisme et la jeunesse, loin d’être des termes incompatibles sont naturellement liés face aux conservatismes apathiques et stériles de la Droite et de la Gauche et au destructivisme irresponsables des extrêmes.