samedi 19 janvier 2008

Actualités du Centre. Municipales 2008 A Marseille, la rupture est consommée au Mouvement démocrate

Entre Jean-Luc Bennahmias, ex-Vert — choisi depuis décembre par François Bayrou pour conduire les listes du Modem à Marseille — et Jacques Rocca Serra, président de l’UDF, le divorce est prononcé. Ce choix de tête de liste “est une décision parisienne, qui ne tient pas compte de la réalité politique locale”, a commenté hier Jacques Rocca Serra, avant de souligner “le bilan excellent” de la municipalité sortante (dont son groupe est une composante) et “les rapports exceptionnels” entretenus pendant la mandature avec le tandem Gaudin-Muselier, auquel il a hier apporté officiellement son soutien. Plusieurs élus de l’UDF (notamment Jacqueline Magne, Monique Venturini, Yves Moraine, Maurice Di Nocera et Jean-Jacques Autissier) font le même choix que Jacques Rocca Serra. Ils soutiendront les listes de l’UMP  — et pour beaucoup y figureront —,   confirmant de fait le clivage gauche/droite du nouveau parti, dont Jean-Luc Bennahmias assurera seul la conduite aux municipales. Pour autant, Jacques Rocca Serra récuse le constat d’un Modem qui “aurait volé en éclats”.  Il s’agit, selon lui, “d’une pause, d’une parenthèse” pendant la campagne électorale actuelle. L’idée qu’un groupe Modem se constitue, ensuite, au sein du conseil municipal, réunissant des élus issus de listes différentes, n’est pas pour lui à exclure. Il est d’ailleurs lui-même, malgré son choix stratégique différent pour le scrutin de mars, candidat au bureau national du Modem.

Actualités du Centre. Etats-Unis Présidentielle 2008 Hillary Clinton et Barack Obama s’affrontent dans le Nevada

Les présidentiables démocrates se déchirent à la veille de la consultation des électeurs du Nevada (ouest), Etat touché de plein fouet par la crise des prêts hypothécaires qui menace les Etats-Unis d'une récession. Alors que le président George W. Bush annonçait les grandes lignes de son plan de relance économique, les favoris Hillary Clinton et Barack Obama ont défendu devant les électeurs leurs propres idées, tandis qu'à l'approche des assemblées d'électeurs (caucus) de samedi leurs équipes échangeaient les coups les plus féroces de la campagne. Les Hispaniques du Nevada, environ le quart de la population locale, se sont réveillés vendredi sur un spot radio violemment anti-Clinton, diffusé par un syndicat local: "Hillary Clinton a perdu toute honte, elle ne devrait pas permettre à ses amis d'attaquer le droit de notre peuple à voter samedi, c'est impardonnable, c'est un manque de respect", entend-on en espagnol. Avant d'être appelé à voter Obama, "pour un président qui nous respecte". Le spot a été dénoncé par les équipes de campagne de Mme Clinton et de John Edwards, troisième homme de la compétition démocrate. Le message se réfère à une vaine tentative d'alliés de Mme Clinton de supprimer l'autorisation donnée aux employés de casino, majoritairement hispaniques, de participer aux caucus sur leur lieu de travail. Ce durcissement de la campagne reflète l'indécision de la consultation, troisième étape de la course à l'investiture démocrate après la victoire de M. Obama le 3 janvier en Iowa (centre) et celle de Mme Clinton dans le New Hampshire (nord-est) le 8. Barack Obama accuse un retard de 9 points (32% contre 41% à sa rivale; 14% pour M. Edwards) selon un sondage publié vendredi par le quotidien Las Vegas Review, en dépit du soutien de deux puissants syndicats hôteliers. L'ex-sénateur John Edwards, qui la semaine dernière avait semblé faire cause commune avec M. Obama, lui a vivement reproché d'avoir laissé diffuser le spot radio anti-Clinton. Plus fondamentalement, M. Edwards a reproché à M. Obama d'avoir vanté l'appel à "l'optimisme" et au "dynamisme" lancé en son temps par le républicain Ronald Reagan. "Cela fait peur qu'il ait donné Ronald Reagan en exemple", a souligné M. Edwards, accusant le président défunt d'avoir favorisé les nantis au détriment des plus modestes. L'économie du Nevada repose très largement sur les casinos de Las Vegas, mais cet Etat en pleine explosion démographique est aussi très touché par la crise des prêts hypothécaires "subprime". De quoi expliquer que les thèmes économiques dominent les discours de campagne des candidats à la pêche aux voix dans l'ouest. Mme Clinton et M. Obama ont tous deux critiqué le plan de relance de plus de 140 milliards de dollars annoncé par M. Bush, chacun le jugent insuffisant pour les plus modestes et les plus âgés. "Après avoir vu pendant des mois et des mois des familles peiner dans cette économie, George Bush a fini par proposer un plan laissant à l'écart des dizaines de millions de travailleurs et de personnes âgées qui ont le plus besoin d'aide, et qui ont le plus de chance de dépenser et de relancer notre économie", a déclaré M. Obama, tandis que Mme Clinton soulignait que le plan Bush néglige particulièrement "les familles afro-américaines et hispaniques qui ont, en moyenne, des revenus inférieurs à ceux des familles blanches".