mercredi 19 avril 2017

Présidentielle 2017. 3 sondages: Macron premier lors des deux tours

Selon la nouvelle vague du sondage Ipsos pour le Cevipof (Centre de recherches de la vie politique de Sciences Po Paris) et Le Monde, Emmanuel Macron continue à faire la course en tête, de même que dans les deux sondages «rolling» du jour.
L’institut Ipsos lui donne ainsi 23% des intentions de vote devant Marine Le Pen (22,5%) au premier tour et 61% au second tour contre 39% à la candidate d’extrême-droite.
Viennent ensuite François Fillon (19,5%), Jean-Luc Mélenchon (19%), Benoit Hamon (8%), Nicolas Dupont-Aignan (4%), Philippe Poutou (1,5%), les autres candidats à 1% ou moins d’intentions de vote.
Voici les résultats du sondage Ifop «rolling» (quotidien) pour Paris Match, CNews et Sud radio publié aujourd’hui.
Il met Emmanuel Macron, le seul à progresser, en tête avec 23,5% des intentions de vote devant Marine Le Pen à 22,5% au premier tour et 60,5% pour Macron contre 39,5% pour Le Pen au second tour.
Emmanuel Macron est donc devant Marine Le Pen au premier tour tout en distançant François Fillon et Jean-Luc Mélenchon et possède une avance substantielle de 21 points sur la candidate d’extrême-droite au second tour.
Viennent ensuite, au premier tour François Fillon à 19,5%, Jean-Luc Mélenchon à 18,5%, Benoit Hamon à 7,5%, Nicolas Dupont-Aignan à 4%, Philippe Poutou et Jean Lassalle à 1,5% (les autres candidats à 1% ou moins).
Pour information, voici les résultats du sondage Opinionway «rolling» pour Les Echos et Radio classique (pour lequel nous avons émis quelques réserves) publié aujourd’hui avec Emmanuel Macron également en tête et avec 28 points d’avance au second tour.
Emmanuel Macron (23%) et Marine Le Pen (22%), François Fillon (20%), Jean-Luc Mélenchon (19%), Benoit Hamon (8%), Nicolas Dupont-Aignan (4%), Philippe Poutou (2%), les autres candidats à 1% ou moins.
Au deuxième tour: Macron (65%), Marine Le Pen (35%).
Macron est désormais devant Le Pen au premier tour et la devance de 30 points au second tour.
(Sondage Ipsos réalisé du 16 au 17 avril 2017 par internet auprès d’un échantillon de 11601 personnes âgées de plus de 18 ans, dont 8274 sûres d’aller voter, et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points) // Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement –  âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella


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Le premier tour de cette élection présidentielle est en passe d’être une catastrophe pour la démocratie républicaine française, à peine contrebalancée par la victoire annoncée d’Emmanuel Macron.
Qu’on en juge et, surtout, qu’on en prenne conscience, c’est-à-dire que notre conscience se réveille enfin face à ce vote qui annonce, si l’on y prend garde, une société remplie de violence, d’affrontements, de haine, d’incapacité à se rappeler d’où elle vient et à imaginer où elle va ainsi que ce qu’elle a, le tout avec des personnages qui flattent les bas instincts d’une populace avide de s’en prendre à l’autre et, dans une orgie populiste et démagogique, annoncent avec délectation, la grande jacquerie de la foule contre le peuple.
Pour illustrer notre propos, prenons le dernier sondage Ipsos réalisé pour le Cevipof (Centre d’études de la vie politique de Sciences Po Paris).
Comme on l’a déjà vu ici, les enquêtes d’opinion montrent depuis quelques semaines que 50%, voire plus, d’électeurs vont voter allègrement pour un candidat extrémiste, ces admirateurs des pires autocrates et dictateurs que la planète porte et a portés au cours de son histoire mais aussi que plus de 40% vont choisir un candidat mis en examen pour avoir détourné des fonds publics, c’est-à-dire, tout simplement, notre argent, celui que l’on donne à l’Etat afin qu’il l’utilise au mieux et en notre faveur...
Celui d’Ipsos donne respectivement les pourcentages suivants: 50% et 42%.
Et si l’on applique ces deux données uniquement à trois des quatre candidats qui font la course en tête (Le Pen, Mélenchon et Fillon), on obtient le pourcentage effarant de 61% des Français qui s’apprêtent à voter pour Le Pen (extrémiste et malhonnête qui est à 22,5%), Fillon (malhonnête et… malhonnête qui est à 19,5%) et Mélenchon (extrémiste qui est à 19%), c’est-à-dire pour des candidats extrémistes et/ou malhonnêtes.
Continuons dans la frayeur que tout démocrate doit ressentir devant les chiffres de cette élection.
28% des Français affirment qu’ils vont s’abstenir donc déclarent se ficher du risque de voir élu un candidat extrémiste ou malhonnête à la tête de leur pays.
Une irresponsabilité que l’on retrouve chez les électeurs de Mélenchon, Fillon et Hamon.
Car, en cas de second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen, 31% des électeurs de Fillon, 12% de ceux de Mélenchon, 4% de ceux d’Hamon glisseraient un bulletin au nom de la candidate d’extrême-droite dans l’urne dont le programme économique conduirait à la faillite de la France.
Dans le même temps, 37% des électeurs de Mélenchon, 27% de ceux de Fillon et 24% de ceux d’Hamon n’iraient pas voter.
On est confondu devant tant de civisme démocratique et républicain!
Quant aux électeurs du Front national, un sondage Ifop publié le 16 avril par le JDD nous indiquait que 45% le font parce qu’ils adhèrent à son programme et que 30% à ses «valeurs».
Ce parti est de moins en moins l’exutoire d’un ressentiment vis-à-vis des autres formations politiques puisqu’en vingt ans, l’adhésion à son idéologie par ses électeurs est passée de 13% à 40%...
Des électeurs qui veulent à 74% rétablir la peine de mort, ne se sentent plus chez eux comme avant à 86% et, cela fait frémir, à 63% qu’il y a trop de libertés en France!
Oui, tous ces chiffres donnent la nausée, de celle qui vous sonne mais aussi qui provoque en vous cette réaction saine de se battre, envers et contre tout, pour les valeurs humanistes que le Centrisme et le Centre véhiculent au nom de tous et même de ceux qui sont en train de les bafouer et les fouler aux pieds.

Centristement votre.

Le Centriste


Présidentielle 2017. Pourquoi Macron est le seul choix centriste possible

Emmanuel Macron
Dimanche, les électeurs centristes choisiront de voter en conscience et en responsabilité vis-à-vis de leurs convictions politiques.
Face à eux, en cette année 2017, ils auront onze candidats dont pas un ne vient de l’espace centriste.
C’est fort regrettable pour le débat politique et l’existence du Centre en France.
Il n’y a eu que deux élections présidentielles qui ont présenté ce cas de figure, 1974 et 1995.
En l’absence de candidat issu de son propre camp, les partis centristes avaient soutenus quasi-unanimement Valéry Giscard d’Estaing (1974) et majoritairement Edouard Balladur (1995).
Le deuxième prit une gifle alors qu’il était donné comme le favori mais n’avait que peu à voir avec le Centre alors que le premier remporta l’élection et fut ce que l’on peut appeler le président «le plus centriste» de tous les locataires de l’Elysée depuis le début de la V° République et jusqu’à présent sans être le moins du monde centriste pour autant.
Que ce soit en 1974 et 1995, ce fut pour les électeurs centristes, un choix plus par élimination que par adhésion.
Qu’en est-il en 2017?
D’abord, sur les onze candidats, les partis centristes en soutiennent deux.
L’UDI officiellement mais loin de toute sa totalité, soutient François Fillon, le candidat de LR.
Le Mouvement démocrate et une partie de l’UDI soutiennent Emmanuel Macron, le candidat d’En marche!
Nous ne prenons pas en compte un autre candidat, Jean Lassalle, qui est un ancien membre du Mouvement démocrate mais dont le programme et les propos sont plus proches d’un populisme réactionnaire quand ils sont compréhensibles et sérieux.
Ensuite sur les deux candidats soutenus par les partis centristes, aucun ne se revendique du Centre.
François Fillon s’est positionné selon ses propres dires à la droite de la droite avec comme référence des personnalités comme Margaret Thatcher et des organisations de la droite extrême comme Sens commun, affirmant parler souvent à Charles Million qui fut chassé de l’UDF suite à son accord avec le Front national pour gouverner la région Rhône-Alpes en 1998 et qui s’est entouré de politiciens qui ont comme trait commun d’insulter à périodes répétées les centristes (comme le pathétique Eric Ciotti).
Emmanuel Macron se présente comme un social-libéral venu de la Gauche mais qui se veut «ni droite, ni gauche», dans la tradition centriste tout en souhaitant casser les anciens clivages idéologiques avec une opposition entre un pôle progressiste (sociétés ouverte) face à un pôle conservateur (société fermée), le tout dans une démarche réformiste.
Puis, bien évidemment, il faut parler de la philosophie politique des programmes des deux candidats.
François Fillon, pour séduire les centristes dont il a besoin pour passer le premier tour, a déclaré sans en apporter la moindre preuve qu’il était le candidat «de la Droite et du Centre» et a généreusement accordé à l’UDI nombre de circonscriptions pour les législatives mais pas toutes gagnables, loin de là, facilement.
Ses mesures économiques sont ultralibérales (et non libérales), ne comportant en rien un volet social satisfaisant.
C’est si vrai qu’il a tenté de faire accroire qu’il avait amendé son programme en la matière devant le tollé qu’il avait provoqué mais le flou demeure puisqu’il a, dans le même temps, affirmé que l’essence même de celui-ci n’avait pas réellement changé.
Emmanuel Macron, de son côté, a depuis le début un projet et un programme politiques dont la philosophie est centro-compatible, voire même centriste mêlant le plus harmonieusement possible liberté (notamment d’entreprendre) et égalité (des opportunités), responsabilité et solidarité.
Son militantisme européen est, en outre, exactement celui des centristes.
Sans oublier qu’il veut instaurer une dose de proportionnelle aux législatives.
Bien malin serait un centriste qui pourrait trouver une mesure qu’il ne ferait pas sienne ou qu’il pourrait rejeter comme totalement antinomique à ses convictions.
Enfin, les deux candidats n’ont pas la même vision de l’alliance avec les centristes.
Quant François Fillon demande un ralliement pur et simple contre des cadeaux électoraux et des strapontins gouvernementaux qui sont déjà négociés, dans la plus pure tradition politicienne qui a fait tant de mal au Centre assimilé de ce fait à un cartel électoraliste d’opportunistes, Emmanuel Macron demande une alliance entre partenaires qui se fait d’abord sur les idées avant de se concrétiser par des accords électoraux et gouvernementaux.
Si l’on voulait résumer tout cela par une formule: il y en a un (Fillon) qui veut instrumentaliser les centristes à son profit électoral (il suffit de regarder ce qu’ont fait Jacques Chirac et surtout Nicolas Sarkozy à ce sujet), il y en a un autre (Macron) qui souhaite créer une dynamique progressiste et réformiste avec des partenaires égaux autour d’un projet de gouvernement.
Pour toutes ces raisons, le 23 avril, le seul choix centriste, c’est Emmanuel Macron.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


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