dimanche 1 janvier 2017

L’Humeur du Centrisme. Le bureau qui bouge de Lagarde…

Il y avait la fameuse cuisine de Morin, voilà le bureau qui bouge de Lagarde!
En voulant se distinguer, comme son ennemi intime voici quelques années qui avait  fait le buzz, le mauvais, en présentant ses vœux aux Français depuis sa cuisine en train de préparer à manger, le président de l’UDI a choisi son bureau, quelque part dans une film américain de série B, avec une caméra qui bouge sans cesse de droite à gauche, de plan éloigné à gros plan, pour coller à la réalisation à la mode actuellement dans les sitcoms, dans une demi-pénombre et avec des incrustations d’images survenant comme un cheveu dans la soupe et strictement sans aucun intérêt mais certainement gratuite...
Sans oublier le message.
Pendant que, dans le même exercice, son alter ego du Mouvement démocrate, François Bayrou, se rappelait au bon souvenir des électeurs en vue de la présidentielle en définissant quatre vœux qui peuvent être compris comme les quatre axes de son programme avec surtout cette phrase, à la fois anti-Macron et anti-Fillon, «je souhaite que nous ne nous laissions emporter ni par les illusions, ni par les excès», Lagarde s’est mis à citer George Pompidou, dont on ne se rappelait pas qu’il fut centriste, et à tenir un discours sur la police, la gendarmerie et l’armée que n’aurait pas renié ceux du camp de Marine.
Juste auparavant, il s’était fendu d’un communiqué d’une rare indigence pour s’en prendre à François Hollande estimant que dans ses vœux le chef de l’Etat aurait du présenter ses excuses pour tout le foutoir qu’il avait mis dans le pays.
Qu’on le sache, Lagarde n’a pas présenté les siens pour celui qu’il a mis dans son propre parti et dans l’espace centriste.
Passons.
Quoiqu’il en soit, dans le bureau qui bouge – allusion involontaire mais véritable acte manqué à son opportunisme désormais légendaire – et qui donnait rapidement le mal de mer, ou bien était-ce un haut-le-cœur centriste par rapport au discours tenu, le président de l’UDI était à cent lieux d’une vision humaniste, équilibrée et consensuelle de la politique.
A croire que ses adversaires – et ils sont nombreux – dans son propre parti qui dénoncent depuis des années son incompétence et ses dérives autoritaires n’ont pas vraiment tort.
Même Poutine n’a pas osé se mettre en scène de cette manière.
C’est dire.

Centristement votre,

Le Centriste

L’année du Centrisme en France - Edition 2016. Année charnière?

L’année 2016 sera peut-être celle qui a annoncé la disparition des partis centristes ou celle qui, au contraire, a amorcé le début du renouveau centriste dans une sphère  plus large – espace ou axe central –, selon que l’on soit pessimiste ou optimiste.
Devant le comportement mesquin, puéril et médiocre de la plupart des leaders centristes, plus occupés à se chamailler de manière ridicule, à se disputer un leadership de pacotille et à lorgner vers des gratifications que la Droite leur fait miroiter, le tout sur fond d’absence de candidature à la présidentielle pour défendre avec courage sinon avec chance de succès le Centrisme, devoir d’un courant politique engagé dans les joutes électorales, on peut craindre que la spirale de l’autodestruction les emporte avec leurs partis respectifs.

Certains diront que le renouveau centriste doit en passer par là.

Néanmoins, les sympathisants et les militants centristes ont encore l’espoir qu’enfin le Centre soit dignement représenté et qu’il pèse sur la vie politique française de par sa pensée et ses propositions, de par son projet plutôt qu’en étant le simple supplétif de la Droite.

Si quelques uns croient encore en les Bayrou, Lagarde, Morin et consorts, d’autres, désormais, de plus en plus nombreux, se sont tournés vers Emmanuel Macron.

Car l’avenir du Centre pourrait bien être dans les mains du leader d’En marche qui, s’il n’est pas centriste et ne se revendique pas comme tel, semble totalement centro-compatible, à la fois, par sa vision de la société que par les mesures que l’on connait de son programme électoral en vue des présidentielles.

Rappelons aux esprits chagrins que Macron a simplement bénéficié de l’incapacité des leaders centristes à occuper le terrain.

Il n’a eu qu’à se baisser pour ramasser un fruit mûr.

Bien entendu, la possible mainmise du Centre par un homme venu de l’extérieur montrera, si elle se réalise, que les centristes français sont incapables de prendre leur destinée en main depuis fort longtemps.

On se rappelle leur ralliement à Valéry Giscard d’Estaing dans les années 1970, celui à Edouard Balladur dans les années 1990.

On se rappelle aussi qu’ils furent sauvés du désastre électoral et de la disparition par Jean-Louis Borloo après 2012 alors même que ce dernier se présentait comme un républicain social et non un centriste.

Cependant, rien n’est joué, surtout en ces temps où les électeurs semblent capables assez insaisissables dans leur désir de changement à tout crin du personnel politique et dans une vision très poujadiste du «tous pourris».

De ce point de vue, Emmanuel Macron pourrait n’être, au grand bonheur des dirigeants centristes, qu’une étoile filante.

Il n’est pas parti pour n’être que cela mais qui peut en être absolument sûr?



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► Primaire LR ou la faiblesse de centristes qui ont perdu leur âme

La primaire LR que certains ont rebaptisé faussement celle «de la Droite et du Centre» -- dont les leaders de l’UDI – a démontré toute la faiblesse des partis centristes.

Incapables de présenter un candidat indépendant, l’UDI ou ce qu’il en reste, s’est déchirée entre les différents candidats de droite à une primaire qui n’était pas la leur alors que ses dirigeants avaient fait voter les militants contre une participation à celle-ci (aucun candidat du parti n’y a participé) et même à aucun soutien officiel alors que l’énorme majorité de l’UDI a soutenu Alain Juppé.

La situation était quelque peu différente au MoDem puisqu’aucune discussion n’a eu lieu, la décision de soutenir Alain Juppé a été prise, comme d’habitude, seul par le chef, François Bayrou.

Celui-ci se devait de retourner l’ascenseur au maire de Bordeaux qui lui a permis de sortir du fond du puits où il s’était lui-même fourré après les élections de 2012, perdant son siège député et donc toute fonction d’élu, et n’ayant pas été capable de franchir la barre des 10% de voix.

En lui permettant de devenir maire de Pau, Juppé a ressuscité politiquement Bayrou.

Pour autant, le soi-disant soutien indéfectible de Bayrou a sans doute été la cause de la défaite de Juppé…

D’autant qu’au fil des mois, ce soutien, s’il a toujours été caractérisé comme total et indéfectible par l’intéressé, a été de plus en plus critique, surtout de plus en plus un marchepied pour Bayrou de revenir sur le devant de la scène politique et de jouer sa propre partition en vue d’une possible candidature à la présidentielle de 2017.

Pendant un temps, le président du Mouvement démocrate a démenti en public toute velléité en ce sens alors qu’il disait le contraire à tous ses visiteurs, journalistes compris.

Et puis, la candidature de Nicolas Sarkozy, son ennemi intime à la primaire LR, lui a permis de faire son coming out en expliquant que si l’ancien président de la république était le candidat de la Droite à la présidentielle, il reprendrait sa liberté et prendrait ses responsabilités, sous-entendu qu’il se présenterait une quatrième fois à la reine des élections françaises.

Une envie portée alors par quelques sondages qui sont allés jusqu’à lui donner, pour l’un d’entre eux, 16% des intentions de vote.

Mais les plans de François Bayrou ont été balayés par la victoire surprise de François Fillon à la primaire LR.

Si toute l’UDI s’est, à la fois, déchirée – avec cette tentative piteuse d’Hervé Morin de détruire l’UDI et de prendre le leadership d’un nouveau parti centriste totalement adossé à la candidature Fillon – et s’est pressée comme un seul homme devant la porte du candidat officiel de LR pour se vendre et tenter de récupérer tout ce qu’il y avait à récupérer dans un ballet aussi indécent que minable, Bayrou s’est une nouvelle fois distingué.

On s’attendait à ce qu’il annonce sa candidature puisqu’il avait caractérisé le programme de Fillon de dangereux.

Or, il ne l’a pas fait tout en refusant de soutenir ce dernier pour l’instant, se donnant jusqu’à fin janvier-début février 2017 pour annoncer sa décision.

Il faut dire que les données ont profondément changé ces derniers mois.

D’abord, la montée en puissance d’Emmanuel Macron, candidat progressiste du «ni gauche, ni droite», totalement centro-compatible, a relégué Bayrou à 6%-8% dans les intentions de vote à la présidentielle.

Ensuite, Fillon n’est pas Sarkozy et il a le soutien de beaucoup de sympathisants du Centre et de la Droite modérée, privant le maire de Pau d’une partie de son électorat potentiel de droite modérée allergique à Sarkozy mais pas à Fillon, quand l’autre s’est déjà tourné vers Macron.

Quoi qu’il en soit et quelle que soit la décision du président du MoDem, on le voit, la primaire de LR a été un moment très difficile pour les centristes qui n’en sont pas ressortis indemnes et qui pourraient, à terme, en payer le prix fort.



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►L’UDI, un bateau à la dérive

La bonne nouvelle, c’est que l’UDI existe encore.

La mauvaise, c’est qu’elle existe encore…

Au cours de cette année 2016, la confédération centriste a une nouvelle fois montré qu’elle n’était qu’un cartel de petites ambitions personnelles et électoral et surtout pas un parti politique qui compte ou qui a même l’embryon d’un projet à présenter aux Français.

Jean-Christophe Lagarde, son président officiel, a tenté de jouer au chef de parti mais cela n’a guère été concluant tellement il manque de lignes directrices et qu’il est contesté par beaucoup de militants.

Il a plutôt montré ses failles, son opportunisme et une incapacité à réunir l’UDI derrière un projet politique cohérent et, surtout, derrière lui.

Ses allers-retours vers Juppé, Macron, Fillon ont été pathétiques.

Ainsi, après avoir encensé Emmanuel Macron et que son ami Laurent Hénart a même évoqué un soutien de l’UDI pour lui, il en est devenu un des principaux opposants tout en épousant les thèses de Fillon qui étaient pourtant non compatibles, la veille, avec le Centre.

Du coup, toutes les chapelles qui minent l’UDI de l’intérieur ont, non seulement, continué à exister mais ont en profiter pou se porter comme un charme tout en participant à son autodestruction dans une irresponsabilité fascinante au sens premier du mot.

Les violentes attaques d’Hervé Morin, de François Sauvadet et de Maurice Leroy contre Jean-Christophe Lagarde, les partitions individuelles de Philippe Vigier, d’Yves Jégo et de François Zocchetto, le soutien apporté par Jean Arthuis à Emmanuel Macron, tout cela démontre une formation sans âme, sans leadership et sans aucun avenir si elle n’est pas capable de se ressaisir le plus vite possible.



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►Bayrou entre deux eaux

François Bayrou joue son avenir politique depuis plusieurs mois et encore plus depuis le résultat de la primaire LR.

Soit il se présente à la présidentielle mais en cas de mauvais score disparait des écrans radars des politiques qui comptent, soit il renonce (pour éventuellement participer en 2022) et il s’enterre lui-même.

Difficile choix pour un homme qui croit dur comme fer à son destin présidentiel.

Il faut dire, à la décharge de Bayrou, qu’il n’avait guère le choix.

Il se devait de soutenir son «ami» Alain Juppé à la primaire LR, ce qui lui a certainement coûté une image d’homme indépendant et défenseur intransigeant du Centre, même si cela n’a jamais été le cas dans la réalité.

Et pendant qu’il soutenait le maire de Bordeaux, c’est Macron qui s’est installé sur ses terres électorales.

Résultat, François Bayrou est très bas dans les sondages, loin derrière Emmanuel Macron et il ne peut rallier François Fillon sans perdre une partie de sa crédibilité.

De ce point de vue, 2016 qui aurait pu être une année faste pour le président du Mouvement démocrate, a été celle où son avenir politique s’est peut-être joué et pas pour le meilleur.



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► Où en est l’axe central?

Avec la primaire de LR et la défaite d’Alain Juppé, la montée en puissance d’Emmanuel Macron qui a obligé Manuel Valls à se déporter un peu sur sa gauche et François Bayrou à semer la zizanie dans l’espace central pour tenter de s’affirmer comme le seul leader du Centre, l’axe central n’a pas vécu une bonne fin année du point de vue de ses leaders alors que le début 2016 semblait tellement prometteur.

Cependant, les Français continuent à le plébisciter ainsi que les sympathisants centristes.

Bien sûr, il n’aura pas comme leader en 2017 Alain Juppé qui semblait, en plus, promis à occuper le fauteuil de l’Elysée, mais il pourra compter sur Emmanuel Macron.

De même, François Bayrou et Manuel Valls n’ont pas dit leur dernier mot.

Quoi qu’il en soit, les idées et les propositions véhiculées par cet axe central qui va des gaullistes réformistes au sociaux-réformistes du PS en passant par le social-libéralisme d’En marche et la libéralisme social des partis centristes, séduisent encore une majorité de Français.



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► Centriste de l’année: Emmanuel Macron

Ne soyons pas moins royaliste que le roi.

Non seulement les Français ont élu Emmanuel Macron, homme politique de l’année, dans un sondage mais, en plus, il doit sa victoire au fort pourcentage de sympathisants centristes qui l’ont choisi.

Dès lors, et pour la deuxième année consécutive, le leader d’En marche est sacré le centriste de l’année alors même qu’il ne se revendique pas centriste!

Mais il faut avouer qu’il ressemble fort à un centriste, dans ses idées, ses propositions et sa philosophie politique.

Non pas un centriste opportuniste à la Lagarde ou Morin ou un centriste conservateur à la Bayrou mais comme un  centriste du XXI° siècle, réformiste et progressiste, libéral et social.

Bien sûr, on peut être inquiet quand il entonne parfois des couplets populistes contre la classe politique et quand il se lance dans une glorification d’un peuple largement fantasmé.

Néanmoins, de ce point de vue, ceux-ci et celle-là sont moins gênants que les accents d’un gaullisme du terroir d’un Bayrou ou que l’opportunisme primaire et criant d’un Lagarde et d’un Morin.

Si l’on ne sait pas à quoi ressemblera exactement 2017 pour Macron, il est sûr que 2016 a été une année faste pour lui, même ses adversaires qui mettent au point des plans pour contrer sons ascension sont obligés de le reconnaître avec un certain déplaisir.



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Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Actualités du Centre. Etats-Unis: l’organisation centriste No labels tente une nouvelle percée sur fond de présidence Trump

Il existe, aux Etats-Unis, plusieurs organisations centristes qui revendiquent la volonté de faire travailler ensemble les démocrates et les républicains.
No labels qui existe maintenant depuis plusieurs années est de celles-là.
Bien qu’elle n’ait jamais réussi une réelle percée, surtout à présenter un candidat crédible à l’élection présidentielle, elle tente, à périodes répétées de se faire entendre afin de délivrer un message bipartisan.
C’est ce qu’elle fait actuellement alors que se profile la présidence de Donald Trump qui, selon les dirigeants de No labels pourrait être une opportunité pour faire passer des législations centristes.
Le problème avec les organisations de ce type c’est que la plupart ont acté la définition fallacieuse que la droite extrême du Parti républicain veut imposer du Centre aux Etats-Unis.
En se radicalisant, les républicains ont tenté de déplacer le Centre vers la Droite, voulant faire de cet espace un simple milieu qui serait à équidistance du positionnement de la Droite et de celui la Gauche, où que celles-ci se trouvent.
Or, si on les suit sur ce terrain là, le Centre américain se trouverait désormais là où se trouvait autrefois la Droite.
Cette supercherie leur permet  de classer les centristes Barack Obama et Hillary Clinton à gauche, voire, pour cette dernière, à l’extrême-gauche!
Malgré la dénonciation de ce tour de passe-passe par de nombreux politologues, beaucoup de médias ont suivi cette soi-disant évolution présentée par les radicaux républicains.
Comme l’a fait en partie No labels.
Il n’en reste pas moins vrai que l’organisation tente réellement de jeter un pont entre les républicains modérés, ou ce qu’il en reste, et les démocrates modérés.
Si ses efforts n’ont guère produit d’effets spectaculaires, la présidence Trump pourrait offrir quelques opportunités en ce sens.
D’une part parce que nombre d’élus républicains au Congrès ne veulent pas suivre un certain nombre de politiques populistes et démagogiques que proposent leur nouveau leader.
D’autre part parce que Trump, dans un fourre-tout où coexiste des propositions couvrant tout le spectre de la politique, a promis des mesures qui pourraient recevoir l’assentiment, et des républicains, et des démocrates.
Néanmoins, il semble actuellement illusoire que les républicains modérés se révoltent contre Trump et que les démocrates modérés lui tendent la main.
Toujours est-il que No labels a réussi à mettre sur pied avec plusieurs riches donateurs un fond de 50 millions de dollars pour aider à faire élire des candidats qui veulent trouver des compromis avec l’autre bord et à faire battre les radicaux.
Ce fonds veut surtout permettre à des candidats modérés de ne plus dépendre pour leur élection de fonds venant d’organisations proches de leurs partis et qui favorisent les prises de position extrémistes sous la pression d’une partie des militants les plus enragés et les plus idéologiquement marqués.
No labels espère réunir autour de son projet entre 20 et 25 membres de la Chambre des représentants, ce qui pourrait être assez pour avoir une influence non-négligeable sur l’agenda législatif selon ses promoteurs.
L’organisation a d’ores et déjà identifié quatre buts pour la présidence Trump: créer 25 millions d’emplois les dix prochaines années; réformer Medicare et les retraites pour que les deux systèmes fonctionnent pendant les soixante-quinze prochaines années; faire en sorte que les Etats-Unis parviennent à l’indépendance énergétique en 2024; avoir un budget en équilibre en 2030.