dimanche 6 septembre 2015

Actualités du Centre. Présidentielle 2017 – UDI: Morin menace Lagarde d'une scission

Si, avec le congrès du Parti radical à Aix-en-Provence ce dernier week-end et les propos de son président, Laurent Hénart, on a assisté ce week-end à un épisode œucuménique du Centre, cela n’a pas été vraiment le cas à la Fête de la pomme à Epreville-sur-Lieuvin dans l'Eure organisée au même moment par Hervé Morin, le président du Nouveau centre.
D’un côté, donc, Laurent Hénart qui recevait pour l’occasion Jean-Christophe Lagarde (UDI), François Bayrou (MoDem), Jean-Michel Baylet (Radicaux de gauche) et Christian Estrosi (LR).
Le président du Parti radical en a profité pour déclarer sans ambages au quotidien Libération: «Je dis à Jean-Christophe Lagarde avec lequel je suis totalement solidaire: ‘Prépares nous à 2017 et prépares toi à y aller.’ Je ne cesse de le lui dire. Il faut que l’UDI soit en mesure d’afficher sa complète indépendance politique. (…) Une nouvelle fois, je le répète: ‘Jean-Christophe, tiens-toi prêt !’ Nous devons avoir notre propre stratégie et pas d’emblée nous positionner en tant que supplétifs (…) Nous avons décidé de faire un parti politique nouveau. Ce n’est pas pour souscrire à des règles du jeu édictées par une autre formation. Je le répète, bâtissons notre projet sur nos valeurs et préparons notre propre candidature».
Propos qu’il a ensuite réitérés la tribune du congrès radical devant Jean-Christophe Lagarde.
De l’autre, Hervé Morin qui est monté au créneau pour affirmer et menacer à demi-mots Lagarde d'une possible scission de la formation de centre-droit:
"Face à Marine Le Pen, qui prendra le risque d'une division, en clair d'un candidat UDI face au candidat Républicain? (…) Moi en tous cas, je le combattrai et c'est pourquoi je souhaite que les primaires puissent devenir le temps et le lieu de ce choix au sein du centre et de la droite. (…) Je souhaite donc que le président de l'UDI prenne très vite l'initiative d'une rencontre avec nos alliés républicains pour justement définir toutes les règles du jeu de ces primaires les plus ouvertes possible. Si tel n'est pas le cas je prendrai des initiatives avec mes amis».
Quand au principal intéressé, Lagarde, invité au congrès du Parti radical, il a tenté un exercice d’équilibriste tout en ne prenant pas position:
«Je vous demande de ne pas plonger dans la maladie présidentielle», ajoutant qu’il n’avait pas lui-même «tranché» la question de la participation ou non à cette élection et que «Le choix des militants sera respecté» lors d’un congrès de l’UDI sur le sujet en mars 2016 et que celui-ci sera «un choix non pas d’opportunisme mais d’opportunité».
Il a également affirmé qu’il avait «refusé qu’on puisse lier les élections régionales aux élections présidentielle et législatives» lors des discussions et des accords avec Nicolas Sarkozy pour les régionales.