mercredi 4 mai 2016

Présidentielle 2017. Le Maire plaît beaucoup aux sympathisants de l’UDI

Bruno Le Maire
Après avoir sondé les électeurs sur Juppé, Sarkozy et Fillon, IFOP vient de réaliser la même étude sur Bruno Le Maire pour la fondation Concorde, un think tank de droite.
Intitulée «Le regard des Français pour Bruno Le Maire», elle montre que les plus enthousiastes envers la personne et la candidature à la primaire de LR et à la présidentielle de 2017 du député de l’Eure et ancien ministre de l’agriculture de Nicolas Sarkozy, sont les sympathisants UDI devant ceux de son propre parti, LR, et ceux du MoDem.
Ainsi, pour tous les items sans exception, il obtient ses meilleurs résultats auprès de ceux-ci.
C’est une demi-surprise car Bruno Le Maire a choisi de se positionner plus à droite qu’Alain Juppé.
Reste que le maire de Bordeaux demeure le candidat LR le plus populaire chez les centristes, tant à l’UDI qu’au Mouvement démocrate.
De même, les scores de Bruno Le Maire sont bons sans être spectaculaires.
Il est intéressant de noter, en outre, que les sondés – ceux de l’UDI compris – pensent que ses chances de devenir président de la république sont limitées.
Mais les seuls qui estiment majoritairement qu’il a une stature de chef de l’Etat sont encore une fois les sympathisants de l’UDI.

► A la question «En pensant à Bruno Le Maire, diriez-vous qu’il fera (s’il remporte la primaire organisée par Les Républicains) un bon candidat pour la Droite et le Centre?», 68% de ceux de l’UDI répondent par l’affirmative et seulement 56% des sympathisants du MoDem (43% des Français et 58% des sympathisants LR).

► A la question «En pensant à Bruno Le Maire, diriez-vous qu’il fera (s’il remporte la primaire organisée par Les Républicains) un bon Président de la République en 2017», seuls les sympathisants sont majoritaires à le penser (53%) contre seulement 32% des sympathisants du MoDem (28% des Français et 47% des sympathisants LR)

► A la question «Pour chacune des phrases suivantes, diriez-vous qu’elle s’applique à Bruno Le Maire?»
- Il est courageux: 65% MoDem, 87% UDI (53% Français, 74% LR)
- Il a de l’autorité: 50% MoDem, 74% UDI (42% Français, 57% LR)
- Il est sympathique: 66% MoDem, 87% UDI (54% Français, 76% LR)
- Il est dynamique: 67% MoDem, 88% UDI (58% Français, 73% LR)
- Il est tolérant: 47% MoDem, 64% UDI (45% Français, 70% LR)
- Il tient les engagements qu’il prend: 39% MoDem, 79% UDI (37% Français, 61% LR)
- Il vous inspire confiance: 47% MoDem, 71% UDI (39% Français, 62% LR)
- Il est honnête: 57% MoDem, 84% UDI (47% Français, 72% LR)
- Il comprend les problèmes des gens comme vous: 35% MoDem, 61% UDI (36% Français, 65% LR)

► A la question : «Pour chacune des phrases suivantes, diriez-vous qu’elle s’applique à Bruno Le Maire?»
- Il a envie de servir la France: 71% MoDem, 93% UDI (58% Français, 77% LR)
- Il a un projet pour la France: 51% MoDem, 71% UDI (44% Français, 61% LR)
- Il veut vraiment changer les choses: 55% MoDem, 77% UDI (47% Français, 66% LR)
- Il ne cèdera pas face à la rue en cas de mouvements sociaux: 36% MoDem, 65% UDI (39% Français, 51% LR)
- Il est capable de réformer le pays: 38% MoDem, 60% UDI (32% Français, 50% LR)
- Il est capable de bousculer les conservatismes et les blocages de la société française: 45% MoDem, 59% UDI (36% Français, 52% LR)
- Il peut sortir le pays de la crise: 33% MoDem, 59% UDI (29% Français, 46% LR)

► A la question : «Pour chacune des phrases suivantes, diriez-vous qu’elle s’applique à Bruno Le Maire?»
- Il est capable de battre la candidate du Front National: 66% MoDem, 67% UDI (47% Français, 66% LR)
- Il est capable de battre le candidat du Parti Socialiste: 65% MoDem, 83% UDI (53% Français, 72% LR)
- Il est capable de rassembler les électeurs de droite et du centre: 54% MoDem, 67% UDI (46% Français, 60% LR)
- Il est capable de remporter l’élection présidentielle de 2017: 35% MoDem, 44% UDI (30% Français, 41% LR)
- Il a la stature d’un Président de la République: 35% MoDem, 63% UDI (35% Français, 49% LR)

Enfin, à la question de savoir où se trouve le positionnement politique de Bruno Le Maire, la réponse des sympathisants de l’UDI est sans appel.
61% d’entre eux estiment qu’il est au centre-droit contre seulement 33% qu’il est à droite.
De leur côté, 36% des sympathisants du MoDem répondent que Le Maire est au centre contre 51% qui le situent à droite (32% contre 43% des Français et 48% contre 41% des sympathisants de LR sont de cet avis).
A noter que 21% des Français estiment qu’il n’est «ni à gauche, ni à droite».
(Sondage IFOP réalisé pour le fondation Concorde du 25 au 28 avril 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1550 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Trump est un danger pour la démocratie républicaine

Donald Trump n’est pas encore le président des Etats-Unis et Bernie Sanders a peu de chances (mais il en a) de battre Hillary Clinton.
Avant de dramatiser à l’extrême la situation, il faut attendre quelque peu.
Néanmoins, ce qui se passe actuellement lors des primaires démocrates et surtout républicaines ne peut que susciter l’inquiétude de tous les démocrates, dont les centristes, sur le devenir de la démocratie républicaine aux Etats-Unis et, par contrecoup, dans toutes les démocraties républicaines, libérale et représentative du monde.
Du côté républicain, donc, Donald Trump sera le candidat du parti à l’élection du 8 novembre prochain après sa victoire dans l’Indiana et la défaite cuisante de son principal adversaire, Ted Cruz, qui a décidé de «suspendre» sa campagne, prémices à un abandon pur et simple.
Aucun démocrate responsable ne pleurera la défaite de Cruz qui était certainement un danger plus grand encore pour la démocratie américaine que Trump.
Homme d’extrême-droite qui avait réussi l’exploit d’être plus détesté dans son propre parti que chez ses adversaires, il était porteur d’un projet réactionnaire et d’une vision de gouverner l’Amérique particulièrement néfaste et toxique.
Ayant dit cela, la perspective de voir Donald Trump à la Maison blanche – même si tous les sondages le donnent perdant actuellement face à n’importe quel candidat du Parti démocrate – n’est guère plus réjouissante.
Narcissiste, menteur (91% de ses déclarations sont des mensonges selon l’organisation PolitiFact), démagogue et populiste aux idées courtes qui pourraient plonger son pays et le monde entier dans l’abîme, il bénéficie de tout le travail de sape mené par les dirigeants républicains contre le système politique américain depuis plusieurs décennies ainsi que d’une responsabilité coupable des médias qui ont gonflé sans cesse sa candidature pour faire du taux d’audience à peu de frais.
Mais les sympathisants républicains lui ont également accordé leurs votes en nombre.
De ce point de vue, force est de reconnaitre que le fonctionnement de la démocratie américaine pose problème, surtout que le système mis en place par les Pères fondateurs de la nation et son évolution dans le temps risque de permettre à leur pire cauchemar de s’emparer de la présidence du pays.
Car c’est bien pour éviter des personnages comme Donald Trump mais aussi Bernie Sanders que le système politique américain a été modelé, afin d’empêcher que le peuple, tombant sous le charme des sirènes d’un démagogue populiste aux courtes vues, puisse devenir le premier personnage de l’Etat.
Bien sûr, des dangers et des menaces de ce type ont existé depuis la création des Etats-Unis en 1783.
On cite principalement Barry Goldwater, candidat républicain malheureux face à Lyndon Johnson en 1964, mais d’autres personnages «à la Trump» et «à la Sanders» ont jalonné l’histoire des élections présidentielles sans être, néanmoins, dans la situation de l’emporter.
Pour autant, la montée en puissance des deux hommes se fait sur fond d’une montée concomitante dans les démocraties républicaines d’une autonomisation irresponsable, égoïste et égocentrique, des individus qui menace les fondements mêmes de leur fonctionnement.
Et les médias, dont particulièrement internet, y jouent un rôle de premier ordre en répandant toutes sortes d’informations de moins en moins vérifiables et en exaltant une sorte de rébellion larvée qui trouve son exutoire aux Etats-Unis dans le Tea Party (mouvement d’extrême-droite populiste) et Occupy Wall Street (mouvement d’extrême-gauche populiste) mais aussi ailleurs, en Europe en particulier, dans des mouvements comme Nuit debout en France actuellement, sans aucune relation avec le réel.
Le 8 novembre est encore loin mais c’est en même temps demain.
Il faut espérer pour les Etats-Unis mais aussi pour l’ensemble des démocraties républicaines mais aussi pour le monde entier que Donald Trump ne sera pas le 45° président des Etats-Unis.
De même, à un degré moindre, Bernie Sanders.
C’est pourquoi, même si elle n’est pas la candidate parfaite – mais qu’elle n’est pas non plus la démoniaque malhonnête que certains se complaisent à présenter sans aucune preuve tangible comme l’ont rappelé récemment encore Nicholas Kristol dans le New York Times et Jill Abramson dans le Guardian –, Hillary Clinton est celle du Centre et de la démocratie républicaine.