dimanche 20 janvier 2008

Une Semaine en Centrisme. Au centre, oui, mais du centre?

Dans la politique française, de plus en plus de gens se disent au centre. Mais dans cet inventaire à la Prévert, qui est vraiment « du Centre » ? En faisant le tour des prétendants, on s’aperçoit que désigner les vainqueurs de cette compétition est un exercice est difficile. Rappelons d’abord que le Centre est une pensée politique autonome caractérisée par un juste équilibre et un humanisme et dont le but est de permettre à tous d’être pris en compte en tant que personnes et d’avoir le meilleur de ce qu’ils peuvent obtenir. A partir de ce rappel, on peut reprendre notre exercice dont nous disions qu’il était difficile… parce qu’actuellement aucun homme politique, aucun parti politique ne répondent à ces critères ! Le Nouveau Centre est au centre-droit, le Mouvement démocrate est au centre-gauche, le radicalisme pratique dans sa mouvance de droite un centre-droit nationaliste et dans sa mouvance de gauche un centre-gauche nationaliste. On trouve des centristes de centre-droit à l’UMP et des centristes de centre-gauche au Parti socialiste. Sans parler des socialistes en rupture de banc comme Eric Besson ou Jean-Marie Bockel qui sont au centre-gauche. Dès lors, leur volonté d’incarner le Centre est une sorte d’usurpation.
Mais si personne n’est du Centre, cela veut-il dire que le Centre n’existe pas, qu’il n’est, tout au plus, qu’une référence abstraite ? Répondre par l’affirmative serait affirmer la même chose pour la Gauche et pour la Droite. Mais ce n’est pas le cas. Etre du Centre est un positionnement tout à fait réel. Encore faut-il que les conditions politiques soient remplies pour appliquer le Centrisme. Et c’est ici que le bas blesse. Dans la plupart des pays du monde, le Centre est minoritaire et doit s’allier avec une autre formation pour gouverner. Qu’il choisisse la Droite et le voilà catalogué à droite. Qu’il choisisse la Gauche et le voilà catalogué à gauche. En d’autres termes, seule une position majoritaire pourrait permettre au Centre de s’affirmer centriste. Mais même ce cas de figure n’apporterait pas forcément une certitude sachant que des gouvernements de gauche ont gouverné à droite et que des gouvernements de droite ont, plous rarement, gouverné à gauche. Mais, au moins, il serait possible d’analyser une « ligne politique centriste » ce qui n’a été possible en France que dans de rares circonstances au cours de la Troisième république (notamment avec Aristide Briand) et au début de la Quatrième république.
Doit-on alors se contenter de partis au centre à défaut d’avoir des partis du Centre ? Notons que ce serait un moindre mal mais ce serait aussi ramener la nébuleuse centriste à un simple groupe d’opportunistes. Or, à l’inverse de ce que croît le grand public et de ce que disent les partis de gauche et de droite, la sensibilité centriste existe bien chez ceux qui se disent du Centre sans forcément y être tout à fait. D’abord parce que leurs idées sont proches du Centrisme. Et puis, quel intérêt y aurait-il à être du Centre quand il serait souvent plus facile d’être dans un parti de gauche ou de droite pour avoir des postes et des gratifications ? C’est pourquoi être au centre s’est déjà avoir fait un bout de chemin vers le Centrisme et s’être mis en position de devenir du Centre…
En profiter comme le font certains que le Centrisme et le Centre n’existe pas car aucun parti n’a jamais appliqué un programme réellement et totalement centriste reviendrait à dire qu’il n’existe pas non plus de partis de gauche ou de droit car aucun n’a jamais appliqué réellement un vrai programme de gauche ou de droite. Et la politique n’existerait donc pas !...

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

Actualités du Centre. Etats-Unis Présidentielle 2008 Hillary Clinton remporte les primaires du Nevada devant Barack Obama

Le jeu demeure grand ouvert dans la course à l'investiture pour la présidentielle américaine même si Hillary Clinton a remporté samedi une victoire précieuse. En remportant le caucus du Nevada avec 51% des suffrages démocrates, Hillary Clinton a donné définitivement tort à ceux qui avaient enterré la sénatrice de New York au soir de sa défaite initiale dans l'Iowa. Après sa "renaissance" dans le New Hampshire et sa victoire samedi dans le Nevada, Mme Clinton peut même se permettre de perdre en Caroline du Sud, sans pour autant compromettre ses chances de victoire finale dans la course à l'investiture démocrate. Troisième dans le Nevada, très loin derrière Mme Clinton et M. Obama, l'ancien sénateur de Caroline du Nord John Edwards veut lui toujours croire en ses chances. Même si elles sont minces.

Actualités du Centre. Le groupe centriste du Sénat va accueillir le Premier ministre

Selon la radio Europe 1. François Fillon sera reçu mardi après-midi au Sénat par le groupe "Union centriste-UDF" dirigé par le Bayrouiste Michel Mercier. La venue d'un premier ministre au Sénat est rarissime. Au menu des discussions : la politique du gouvernement, la stratégie adoptée pour les municipales des 9 et 16 mars, sans oublier la suite du scrutin et la possible ouverture prônée par Nicolas Sarkozy. Le groupe dirigé par le sénateur du Rhône Michel Mercier est composé de 30 parlementaires issus de trois partis politiques : le nouveau centre, le MoDem et l'UDF. Le nom de Michel Mercier, proche de François Bayrou, circulerait dans les couloirs de Matignon pour une entrée au gouvernement.

Actualités du Centre. Jean-Marie Cavada lance "Avenir démocrate", son "forum d'action"

Jean-Marie Cavada, qui a rompu avec François Bayrou pour diriger une liste soutenue par l'UMP aux municipales à Paris, a annoncé lundi le lancement d'"Avenir démocrate", un "forum d'action politique" co-fondé avec d'anciens membres du Mouvement démocrate (MoDem)."Nous lançons aujourd'hui une structure de travail" pour "proposer un train de réformes d'urgence pour le pays", a déclaré le candidat soutenu par le parti présidentiel dans le XIIe arrondissement de la capitale. L'ancien journaliste était entouré des membres fondateurs de cette nouvelle structure, des anciens adhérents du MoDem ou ex-candidats aux législatives de juin pour le parti centriste, comme l'économiste Christian Saint-Etienne, les députées européennes Claire Gibault et Janelly Fourtou, ou encore l'avocat Mario Stasi. Plusieurs d'entre eux se présenteront aux municipales sur des listes de la majorité présidentielle, a précisé M. Cavada, parlant de "candidatures Avenir démocrate". Interrogée sur cette initiative, la chef de file du Mouvement démocrate pour les municipales à Paris, Marielle de Sarnez, qui présentait pour sa part à la presse un peu plus tard les 20 chefs de file du MoDem, a simplement asséné: "je n'arriverai jamais à comprendre comment quelqu'un peut renier ses convictions profondes pour un bout éventuel de portefeuille ministériel". M. Cavada de son côté a expliqué la création de ce nouveau mouvement dans la constellation du centre, éclatée depuis la présidentielle, par le fait que "la plupart des partis politiques sont installés, soit dans l'approbation absolue, soit dans la critique systématique". "Nous voulons écarter les diseurs de bonne aventure, ceux que j'ai appelé les télévangélistes, qui observent, dénoncent, critiquent, et invoquent un avenir meilleur, mais se refusent à passer à l'action" et sont "focalisés" sur la prochaine échéance présidentielle, a-t-il déclaré, dans une critique à peine voilée de François Bayrou. Fustigeant à son tour les "prédicateurs", M. Saint-Etienne a affirmé: "nous serons un aiguillon de l'actuel gouvernement et du président de la République". Affirmant vouloir fonctionner selon une méthode de "démocratie délibérative", les fondateurs d'Avenir démocrate, se présentant comme des "orphelins de l'UDF", ont fait le constat d'une "France au bord du décrochage". Ils ont affirmé leur volonté de travailler sur une réduction des déficits, "un développement économique équitable", ou encore le développement durable, dans une optique européenne. "Nous voulons construire un projet fédératif pour que se retrouvent ensemble des gens venant du Nouveau Centre, du Parti radical, du MoDem ou de Gauche Moderne", a affirmé M. Saint-Etienne.