Chaque jour de nouveaux participants se déclarent pour bloquer la France le 10 septembre prochain, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite en passant par la gauche du côté politique tandis que les corporatismes s’allient avec les syndicats politisés et que les populismes et les démagogues soufflent la haine pour tenter de provoquer un chaos dont ils espèrent qu’il leur bénéficiera.
Et les sondeurs disent que les personnes qu’ils interrogent sont majoritairement pour ce mouvement qui est contre le Budget et les économies qu’il propose avec, pour l’enquête réalisée par Toluna-Harris, en tête, les sympathisants des écologistes, de LFI et du RN. CQFD.
Pendant ce temps, la dette de la France, les déficits publics et les conséquences de l’inaction en la matière conduisent le pays et son économie dans une impasse avant qu’elles se fracassent dans le mur qui est au bout.
Cet appel de la coalition des irresponsables, cette fameuse agrégation des «contre» que l’on retrouve systématiquement lorsqu’il faut faire preuve de responsabilité et qui regroupe tous ceux veulent en découdre sans se soucier de la réalité de la situation montre à quel point la société attisée par des boutefeux qui ne voient pas plus loin que leurs intérêts étriqués et pas celui de la France donc des Français, entend de moins en moins les discours sur ce qui est, au nom d’une demande de plus en plus déconnectée avec le réel.
Cela ne signifie pas que les revendications portées par certains des participants – on ne parle pas ici évidemment de l’appel à la révolution de Mélenchon, ni de l’électoralisme de Faure – ne soient pas légitimes dans l’absolu mais que face à une urgence, c’est celle-ci qu’il faut traiter tout simplement pour être à même de s’occuper avec succès des demandes qui ont un sens et la possibilité d’être acceptées et implémentées.
La question n’est même pas de savoir qui a fait en sorte que la France soit obligée d’agir face à la réalité qui est là, devant, elle mais de trouver le moyen de s’attaquer de manière pragmatique et efficace aux multiples problèmes qu’elle charrie avec elle tout en essayant de protéger et préserver les Français et leurs intérêts du mieux possible et non de les nier dans une fuite en avant qui ne fera qu’empirer les choses.
Porter ce discours centriste et central est difficile dans les circonstances actuelles et vis-à-vis de ce qu’est le monde dans lequel la France évolue et qu’elle ne maîtrise qu’extrêmement partiellement mais cela ne signifie nullement qu’il ne soit pas le plus juste et celui qui propose la meilleure solution ou la moins mauvaise.
Alors, oui, le 10 septembre, c’est bien la coalition des irresponsables qui bloquera le pays et qui sera dans la rue.
Ce n’est certes pas nouveau mais cette perdurance en dit aussi long sur le surplace des sociétés humaines quant à leur capacité à comprendre les enjeux auxquels elles doivent faire face et à se mobiliser pour les relever et avancer vers un meilleur avenir.