vendredi 23 juin 2017

Actualités du Centre. La vision humaniste de l’Europe de Macron

Emmanuel Macron au Conseil européen
Une des grandes convergences entre le Centrisme et la macronisme est la vision identique qu’ils partagent sur une Union européenne humaniste et progressiste en route vers une intégration fédéraliste.
Dans une interview accordée à plusieurs quotidiens européens dont Le Figaro en France, Emmanuel Macron a eu l’occasion, juste avant le Conseil de l’UE qui se tient hier et aujourd’hui à Bruxelles, de préciser son projet européen que tout centriste pourrait faire sien.
Lors de cet entretien le Président de la république dit des paroles fortes, affirmant que «l'Europe n'est pas un supermarché» mais «un destin commun».
Selon lui «elle s'affaiblit quand elle accepte qu'on rejette ses principes» sur lesquels il déclare qu’il ne transigera pas ainsi que «sur les principes de l'Europe, sur la solidarité et sur les valeurs démocratiques».
Car, prévient-il «si l'Europe accepte cela, c'est qu'elle est faible et qu'elle a déjà disparu» et que «ce n'est pas mon choix».
De même, il estime que «si nous n'avons pas conscience du défi qui est le nôtre, nous pouvons continuer à passer des nuits entières à nous interroger sur l'endroit où se trouvera la prochaine agence européenne ou la manière dont sera dépensé tel ou tel budget» avec ce danger que «nous nous placerions alors hors de l'Histoire».
En outre, il se livre a une explication de la situation actuelle de l’Union européenne et de ses difficultés mais aussi de ce qu’elle représente et des défis qui sont devant elle:
«La vraie question est celle de l'objectif de notre action. Et le point de départ, c'est la crise que traversent les démocraties occidentales. Elles se sont construites au XVIII° siècle sur un équilibre inédit entre la défense des libertés individuelles, la démocratie politique et la mise en place des économies de marché. Un cycle vertueux a permis aux libertés individuelles d'être reconnues, au progrès social de se développer et aux classes moyennes d'avoir une perspective de progrès. Depuis la fin des Trente Glorieuses, le doute s'est installé. La France en a fait la cruelle expérience, elle qui avait sans doute le modèle social le plus élaboré. Quand nous regardons la planète, aujourd'hui, que voyons-nous? Une montée des démocraties illibérales et des extrêmes en Europe, la réémergence de régimes autoritaires qui mettent en cause la vitalité démocratique, et des États-Unis d'Amérique qui se retirent en partie du monde. Ce contexte est aggravé par une montée des incertitudes et des troubles. Les crises se multiplient au Moyen-Orient et dans le Golfe, les inégalités s'aggravent partout dans le monde.
Ceux qui pensent que la lutte contre le climat est une lubie de bobos se trompent profondément.»
Les instabilités «n'ont pas une cause unique. Elles sont issues pour partie des inégalités profondes engendrées par l'ordre mondial et du terrorisme islamiste. A ces déséquilibres s'ajoute celui du climat. Ceux qui pensent que la lutte contre le climat est une lubie de bobos se trompent profondément. La question première (…) est d'abord de savoir comment défendre notre bien commun à tous, c'est-à-dire la liberté et la démocratie, la capacité des individus et de nos sociétés à être autonomes, à rester libres, à assurer la justice sociale et à préserver notre planète à travers le climat.
Sans ces biens communs, il n'y a pas d'avenir souhaitable ni durable. Notre défi est de savoir comment nous allons gagner cette bataille dont l'Europe, j'en suis convaincu, porte la responsabilité. Pourquoi? Parce que la démocratie est née sur ce continent. Les États-Unis d'Amérique aiment autant que nous la liberté. Mais ils n'ont pas notre goût pour la justice. L'Europe est le seul endroit au monde où les libertés individuelles, l'esprit de démocratie et la justice sociale se sont mariés à ce point. La question est donc la suivante: l'Europe va-t-elle réussir à défendre ses valeurs profondes, dont elle a irrigué le monde pendant des décennies, ou va-t-elle s'effacer devant la montée des démocraties illibérales et des régimes autoritaires?»