jeudi 4 octobre 2018

Actualités du Centre. Lent et difficile ralliement des centristes à la V° République

Méfiance du pouvoir fort d’un seul, attachement à un parlementarisme plus démocratique qu’un régime présidentiel, ardente volonté de construire une Europe fédérale et défense des territoires et de la décentralisation, les centristes ont vu d’un mauvais œil l’établissement d’une V° république, régime fait main pour le général De Gaulle, dont on fête aujourd’hui les soixante ans de la promulgation de la Constitution, le 4 octobre 1958 par le dernier président de la IV° République, René Coty.
Ainsi, si le principal parti centriste, le MRP (Mouvement républicain populaire), appela à voter oui lors du référendum sur la constitution du 28 septembre 1958, ses militants et électeurs étaient beaucoup plus partagés, certains voyant souvent en De Gaulle un partisan d’un régime fort, voire d’un apprenti dictateur.
Les attaques de ce dernier contre l’Europe puis et surtout l’élection du président de la république au suffrage universel proposé par référendum et approuvé par le peuple firent basculé la plupart des centristes dans l’opposition en 1962 (avec la démission des ministres MRP), aboutissant, entre autres, à la candidature de Jean Lecanuet lors de la présidentielle de 1965 qui fut pour beaucoup dans la mise en ballotage du général.
A propos du nouveau mode d’élection du président, rappelons que le président du Sénat, le centriste Gaston Monnerville, dénonce alors la «forfaiture» de De Gaulle qui passe en force contre le Parlement pour proposer cette réforme et appelle à le destituer et à l’arrêter…
Ajoutons qu’en 1969, la réforme su Sénat, alors fief centriste, soumise par De Gaulle qui voulait largement diminuer ses pouvoirs (réforme qui fut rejetée et amena à son départ de l’Elysée) éloigna encore plus les centristes de l’homme mais aussi des institutions.
Aujourd’hui encore, une partie des centristes rejettent une partie de la Constitution qui avec la pratique, a rogné les droits d Parlement et impose une république centralisatrice.
Si un François  Bayrou s’est rallié à ces institutions de par son ambition présidentielle, un Jean-Christophe Lagarde ou un Hervé Morin, entre autres, rappellent souvent que la Constitution donne trop de pouvoir au président, pas assez au Parlement et empêche toute réelle décentralisation.
Un sondage publié ce jour semble montrer que les électeurs de la majorité actuelle, essentiellement centriste, soutiennent fortement les institutions de la V° République.
Mais, à y regarder de plus près, il semble plutôt qu’ils soutiennent le pouvoir en place que celles-ci alors que les extrêmes (FI et RN) largement opposées à la ces mêmes institutions, semblent plus dans la défiance de la démocratie républicaine libérale.