mercredi 17 novembre 2010

Actualités du Centre – France – Pierre Méhaignerie: «Il faut que la famille centriste soit plus présente dans les débats»


Dans une interview au quotidien régional Le Télégramme, Pierre Méhaignerie, président de la commission des affaires sociales de l'Assemblée et centriste de l’UMP a estimé que pour être écoutés, les centristes doivent faire des propositions et soient plus présents dans les débats politiques avec des positions communes. Extraits.
Comment ressentez-vous le départ de Jean-Louis Borloo et des centristes du gouvernement?
C'est une vraie déception. Mais je dirais que ça l'est aussi pour certains amis gaullistes de l'ex-RPR. La famille centriste et des démocrates libéraux est totalement exclue de ce gouvernement.
Plus largement que vous inspire la composition de ce gouvernement?
Il y a dans la majorité présidentielle deux objectifs: d'une part, améliorer la compétitivité des entreprises et réduire les déficits. Cela, le Premier ministre actuel le défend très bien. Mais il y a un autre équilibre à trouver au sein de la majorité présidentielle qui est que ces objectifs ne seront atteints que si les Français ont le sentiment qu'il y a une recherche d'une plus grande justice sociale. Moi actuellement, et je ne suis pas le seul à le penser, je ne vois pas l'homme dans le gouvernement qui représente cette tendance ou cette volonté.
Vous parlez de la nécessité de rassembler la famille centriste mais comment?
La question est de savoir si nous avons des positions communes. Il nous faut d'abord travailler sur les deux ou trois sujets d'actualité pour adopter des positions communes. Il faut que la famille centriste soit plus présente dans les débats. Et si elle est plus présente, elle sera plus écoutée. Il faut aussi que nous examinions nos propres faiblesses. La première des conditions est de nous organiser et de faire des propositions.
Dans la perspective de la présidentielle, la tentation des centristes ne sera-t-elle pas de quitter l'UMP? Ne regrettez-vous pas finalement d'avoir intégré l'UMP?
Je ne veux pas parler de la présidentielle. Il y a de graves problèmes à résoudre. Nous avons pris un engagement de cinq ans et nous le tenons. Je vous rappelle qu'en 2002 nous avons pensé que la bonne santé d'une démocratie, ce n'est pas sept partis et six syndicats mais une simplification de la vie politique et syndicale pour éviter notamment le culte des ego.
Était-ce la bonne stratégie à la lumière du sort réservé aujourd'hui aux centristes?
Au terme du quinquennat, il faudra voir si ça correspond bien aux attentes de la société française et de ses traditions. Est-ce qu'elle souhaite une dispersion ou est-ce qu'elle souhaite quand même que nous concentrions le débat en facilitant l'organisation de la vie politique. Ce qui était vrai en 2002 le sera-t-il encore en 2012? Il faudra faire le bilan.

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Les centristes doivent éviter de jouer à perdant-perdant


Dans une situation donnée où la coopération entre des personnes d’un même groupe est le meilleur moyen pour que tout le monde soit sûrement gagnant, la tentation est également forte que chacune des personnes estime qu’elle possède une forte chance de pouvoir remporter la partie toute seule et se lance alors dans une démarche solitaire. Mais, dans ce cas de figure, bien connu en psychologie, si toutes ces personnes décident de se lancer dans cette démarche solitaire pour faire triompher leurs propres intérêts respectifs, elles vont toutes perdre en même temps et, en plus, faire perdre le groupe.
La stratégie gagnante issue de la coopération entre tout le monde se transforme en fin de compte en stratégie perdante pour tout le monde issue de l’intérêt personnel de chacun. De gagnante-gagnante, la situation devient perdante-perdante. Voilà ce qui va certainement survenir au Centre si ses différentes figures médiatiques jouent uniquement leur intérêt personnel et non l’intérêt du Centre et du Centrisme dans la refondation du Centre et dans la course à l’Elysée qui vient de s’ouvrir.
La cacophonie dont on vient de voir les prémisses où tout le monde se tire dans les pattes, de Jean-Louis Borloo à François Bayrou en passant par Hervé Morin fera comme victimes certaines, le Centre et les centristes. Car, aujourd’hui, aucune personnalité centriste, aucun parti centriste n’est en mesure de pouvoir envisager une victoire électorale tout seul. L’unique moyen est dans l’union des forces. Tous ceux qui prétendent le contraire sont soit des menteurs, soit des irresponsables ou les deux à la fois.
Cette stratégie perdante-perdante est évidemment celle qu’aimerait voir émerger Nicolas Sarkozy et le futur candidat du Parti socialiste. Une lutte médiocre de petits chefs, quoi de mieux pour discréditer le Centre pour 2012. C’est d’ailleurs ce qu’escompte le chef de l’Etat après avoir humilié les centristes de la majorité présidentielle lors de la désignation du nouveau gouvernement. Un Centre affaibli et discrédité ne peut que faire son affaire.
Du coup, si les leaders centristes ont le sens de la politique, le respect de leur famille de pensée et une ambition pour la France, on attend d’eux qu’ils s’entendent pour proposer une véritable alternative centriste au moment où les Français ont tant besoin de consensus, de solidarité et de responsabilité, trois des valeurs centristes nécessaires pour relever les défis majeurs qui se présentent au pays.
Il leur faut donc bâtir une plateforme programmatique puis tous ceux qui le souhaitent se présenteront devant les militants centristes pour des primaires qui désigneront le candidat unique pour la présidentielle comme le propose sagement Jean Arthuis de l’Alliance centriste, seule façon de pouvoir peser sur cette élection, voire de la remporter. On veut croire que leurs ambitions personnelles légitimes ne sont pas destructrices de leurs idéaux centristes. Ou alors nous en serions au degré zéro de la politique. A la grande joie des ennemis du Centre.

Actualités du Centre – France – Jean Arthuis veut des primaires pour désigner le candidat centriste à la présidentielle


Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste, veut des primaires pour désigner le candidat unique du Centre pour les élections présidentielles de 2012. Il la redit alors que s’ouvre une période cruciale pour l’avenir des centristes dans les deux années qui viennent.
Il a ainsi expliqué que personne ne pouvait se prévaloir d’être le leader naturel du Centre: «la nécessité est aujourd'hui de rassembler les centristes, de les rassembler autrement que sur des auto-proclamations de leadership : 'Je m'appelle Morin alors je suis candidat à l'élection présidentielle'. Peut-être que Borloo pourrait dire la même chose et puis Villepin va dire : 'Pourquoi j'occuperais pas le centre ?', cela n'a pas de sens»
Il propose donc que les centristes se retrouvent «pour travailler ensemble et puis d'accepter le principe de primaires pour présenter un candidat en 2012 plutôt que de partir dans tous les sens. Les primaires, cela veut dire que Morin y a sa place, Borloo y a sa place, Bayrou y a sa place, on choisira celui qui est le plus apte à porter le projet».
Jean Arthuis estime que les centristes doivent se rassembler «autour de quelques idées, quelques réflexions conduites en commun, qui nous amènera déjà à des expressions un peu plus unitaires lorsqu'un texte vient devant le Parlement (…) Il faut se préparer à aller vers une formation centriste, refonder notre famille et en faire un parti indépendant».