Or donc une Loi spéciale est venue, comme l’année dernière, pallier une absence de Budget.
Mais, à l’inverse de l’année dernière, cette loi n’est pas la résultante de la chute du Gouvernement après l’adoption d’une motion de censure le 4 décembre suite à l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution par Michel Barnier, premier ministre de l’époque, à propos du budget de la Sécurité sociale, ce qui avait empêché l’examen du Budget.
Non, cette année, le premier ministre, Sébastien Lecornu, a pris l’engagement de ne pas recourir au 49.3 et de laisser au Parlement la totale responsabilité de la mise en œuvre et de l’adoption d’un Budget.
Et voilà qui aurait dû satisfaire tous les députés et sénateurs qui réclament à cor et à cri depuis longtemps de retrouver leur pouvoir en matière budgétaire et de ne plus être dans des chambres uniquement d’enregistrement d’un projet écrit et porté par le Gouvernement et peu amendable.
Pourtant, les parlementaires ont été incapables de construire un Budget qui ne pouvait être que de compromis au vu de la composition de l’Assemblée nationale.
On savait que les extrêmes, LFI et RN, ne travailleraient pas à la recherche d’un accord.
En revanche, on est déçu que les formations de l’axe central – allant du PS à LR en passant par Renaissance, le MoDem et Horizons ainsi qu’une partie de Les écologistes – aient été incapables de s’entendre et, surtout, de refuser d’assumer la responsabilité d’un compromis.
En agissant ainsi, elles causent du mal à la France.
Mais, également, elles démontrent qu’elles ne sont pas à la hauteur des défis qui se présentent au pays.
En cela, elles ressemblent quelque peu dans leur attitude à LFI et au RN…
A partir de janvier, il faudra bien trouver ce compromis pour que la France puisse soutenir sa croissance, relever encore sa sécurité et porter des réformes indispensables.
Les élus de la nation seront-ils à la hauteur?
Impossible de répondre.
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