lundi 24 mars 2014

Une Semaine en Centrisme. Municipales: les bons résultats de l’UDI et du MoDem légitiment-ils l’alliance avec l’UMP

Les partis centristes ont eux aussi largement profité de la déconfiture du Parti socialiste aux élections municipales avec de nombreux candidats élus ou réélus dès le premier tour ainsi que de grandes chances pour le second tour.
Que ce soit l’UDI ou le Mouvement démocrate, les résultats sont très positifs.
Evidemment, pratiquement à chaque fois où la tête de liste est centriste, c’est la constitution d’une liste d’union avec la droite, en particulier l’UMP, qui a permis ces bons scores.
Même si les personnalités et le travail accompli pour les maires sortants ont joué, il est néanmoins difficile d’affirmer ce qui se serait passé si les candidats centristes étaient partis seuls au combat et avaient eu face à eux, systématiquement, des listes UMP.
Reste qu’il est indéniable que la stratégie d’union entre le Centre et la Droite a été un succès pour ces élections où les partis centristes partaient dans l’inconnu avec la crainte de se prendre quelques belles gamelles.
Dès lors, doit-il en être de même dans le futur?
On sait que l’UDI et le MoDem regroupés sous la bannière de l’Alternative, iront tous deux seuls aux élections européennes.
Ce sera un bon moyen de répondre à cette question.
Un bon score lors de ces élections donnera une dynamique à l’Alterrnative et un poids certain dans les négociations futures avec l’UMP.
Un score décevant et l’on peut penser que l’UMP rappellera à ses «amis» centristes tout ce qu’ils lui doivent dans leurs succès aux municipales.
Mais, quoi qu’il arrive, si cette alliance qualifiée de «naturelle» par Jean-Louis Borloo a un sens électoralement parlant, il faudra également qu’elle en est politiquement parlant et que les centristes établissent rapidement un projet et un programme commun entre les deux composantes de l’Alternative puis qu’ils les confrontent au projet et au programme de la Droite.
De même, il leur faudra se poser la question de la compatibilité de certaines factions de cette même Droite.
Ainsi, la droite dure est-elle centro-compatible ou l’est-elle plus qu’une gauche social-démocrate voire un centre-gauche?
Ces questions ne sont pas anodines car elle touche à l’essentiel, à l’identité du Centre et à ses valeurs.
Ne pas confronter les idées et les programmes, les positions et les positionnements reviendrait, in fine, à ne conclure que le pire des accords électoraux, celui où l’on cherche seulement des élus et des prébendes et non un projet pour le pays.
Voyons ce qu’il en sera, déjà, des visions de chacun des partenaires sur l’Europe, l’Union européenne et le fédéralisme européen.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC