lundi 6 juillet 2020

Actualités du Centre. Gouvernement Castex: une majorité de représentants de la Gauche et peu de centristes

jean castex

Le nouveau gouvernement dirigé par Jean Castex a été annoncé par l’Elysée (voir la liste ci-dessous).
Il compte 31 membres (sans compter le Premier ministre) avec seize femmes et quinze hommes, seize ministres et quinze ministres délégués.
On y compte douze personnalités représentant l’aile gauche de la majorité (Le Drian, Pompili, Parly, Borne, Véran, Denormandie, Wargon, Djebbari, Dussopt, Schiappa, Bourgignon, Attal), huit personnalités représentant son aile droite (Blanquer, Le Maire, Darmanin, Lecornu, Bachelot, de Montchalin, Riester, Klinkert), quatre personnalités représentant son aile centriste (Gourault, Girardin, Fesneau, Darrieussecq) et sept personnes venant de la société civile (Dupond Moretti, Vidal, Moreno, Pannier-Runacher, Griset, Maracineanu, Hai dont deux, Pannier-Runacher et Nadia Hai sont membres de LaREM respectivement depuis 2016 et 2017).
On ne voit donc pas d’infléchissement à droite malgré les déclarations de certains hommes politiques et médias, d’autant que les numéros deux et trois viennent de la Gauche (Le Drian et Pompili) même si l’aile droite récupère le ministère de l’Intérieur avec Gérald Darmanin.
Une des surprises est de voir que l’aile centriste n’est pas mieux servie dans ce gouvernement que dans le précédent et, surtout, que le Mouvement démocrate de François Bayrou n’a que trois représentants (Gourault, Fesneau, Darrieussecq), les mêmes qu’avant et aux mêmes postes peu importants.
La seule vraie surprise de ce gouvernement est la nomination comme ministre de la Justice de l’avocat Eric Dupond-Moretti.

La liste du gouvernement Castex
- Jean Castex (Premier ministre)
- Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
- Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
- Florence Parly (ministre des Armées)
- Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)
- Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
- Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
- Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)
- Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
- Annick Girardin (ministre de la Mer)
- Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
- Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
- Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
- Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)
- Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)
- Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
- Roxana Maracineanu (ministre chargée des Sports)
- Geneviève Darrieussecq (ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
- Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
- Brigitte Klinkert (ministre chargée de l'Insertion)
- Nadia Hai (ministre chargée de la Ville)
- Brigitte Bourguignon (ministre chargée de l'Autonomie)
- Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)


Actualités du Centre. Le MoDem publie ses «priorités» pour le «monde d’après»



Sous le titre «Les priorités du Mouvement démocrate», le parti centriste vient de publier ses propositions pour le «monde d’après» où il s’inspire d’une «synthèse» de contributions des «idées qui [lui] paraissent essentielles pour préparer l’avenir» de ses membres suite à une consultation qui s’est déroulée du 15 avril au 15 mai (lire le document ici).
Selon le parti de François Bayrou, «La triple crise que nous vivons, sanitaire, économique et sociale, appelle des réponses fortes à la hauteur des attentes des Françaises et des Français».
Ces propositions sont regroupées dans quatre chapitres: démocratie, citoyenneté, laïcité; économie et développement durable; société et solidarités; Europe et relations internationales.

► Voici les propositions du MoDem:
- Démocratie, citoyenneté, laïcité
Au nom du principe de différenciation et de confiance dans les acteurs de la vie économique et sociale de proximité, il convient de trouver un nouvel équilibre de pouvoir et des responsabilités, en renforçant le rôle des collectivités territoriales et en leur confiant des compétences élargies en matière d’aménagement du territoire, d’habitat et de logement notamment.
Surmonter la crise de légitimité de la démocratie représentative suppose l’introduction d’une dose de proportionnelle, la reconnaissance du vote blanc et le développement de l’évaluation des politiques publiques.
L’engagement de chacun est une clef de la reconstruction du pays. C’est la raison pour laquelle la création d’entreprise et l’économie sociale et solidaire doivent être notamment promues.
Clef de voûte de notre vie en commun, la laïcité doit être confortée.

- Économie et développement durable
L’effort de relance doit concilier enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Il doit être l’occasion d’une souveraineté retrouvée en matière industrielle et peut être financé par une dette spécifique étalée dans le temps.
La fiscalité carbone est un instrument efficace qui doit être revisité pour le rendre plus juste et acceptable. De même, il convient de mettre en place de nouvelles incitations fiscales à la rénovation thermique des bâtiments.
L’aménagement du territoire doit associer la prise en compte des nouvelles mobilités et la lutte contre l’étalement urbain. Le développement du télétravail et la réhabilitation de l’habitat ancien doivent être facilités, tout comme la résorption de la fracture numérique.
Pour réduire les inégalités et assurer un meilleur partage des richesses, il nous faut développer la participation, l’intéressement et l’actionnariat salarié et élargir la place des salariés dans la gouvernance des entreprises.
Pour assurer à chacun les mêmes chances de s’élever sur l’échelle sociale et de s’émanciper de tous les déterminismes, l’accent doit être mis sur l’éducation, la formation professionnelle et l’accompagnement vers l’emploi.

- Société et Solidarités
Cellule de base de la société, la famille doit être confortée. Une attention particulière doit être accordée au soutien à la parentalité.
L’instauration d’un revenu universel mérite d’être examinée pour permettre à chacun de vivre dignement et faire reculer la grande pauvreté, tout en valorisant le travail et l’engagement de chacun dans la vie de la cité.
La pérennité de notre système de retraite suppose de conserver l’objectif d’un système par points, défendu de longue date par le Mouvement démocrate, qui tienne compte de la pénibilité et harmonise progressivement les régimes spéciaux.
Nous devons à nos aînés la protection et la solidarité. Il nous revient pour cela de poursuivre la création d’une cinquième branche de la sécurité sociale relative à l’autonomie, de favoriser le maintien à domicile et de valoriser le statut des aidants familiaux.
Il faut changer le regard de la société sur le handicap, en le rendant plus visible dans l’espace public, en favorisant l’insertion dans l’entreprise et dans l’administration et en soutenant les aidants.

- Europe et relations internationales
L’avenir de la France est intimement lié à celui de l’Union européenne, dont les compétences doivent être renforcées en matière de défense, de fiscalité, de recherche, de sécurité et d’immigration.
L’Europe doit s’affirmer sur la scène internationale pour défendre sa vision d’une gouvernance mondiale plus apaisée et solidaire à l’heure de la constitution de blocs régionaux et de l’affaiblissement du dialogue multilatéral.
L’impulsion nouvelle donnée par le couple franco-allemand visant une mutualisation de la dette pour financer le plan de relance européen doit être poursuivie et amplifiée.
Le marché unique est le levier de notre souveraineté. Nos accords commerciaux doivent inclure notamment des clauses environnementales et sociales, de traçabilité, de respect des règles en vigueur dans l’Union et de respect des droits humains et des libertés fondamentales.