lundi 17 juillet 2017

Actualités du Centre. Réunification: les radicaux ont-ils les moyens de leur ambition?

La date est fixée, la réunification du Parti radical valoisien (centre-droit) et du Parti radical de gauche (centre-gauche) afin de ressusciter le Parti radical, plus vieux parti de France, aura lieu lors d’un congrès extraordinaire le 9 décembre prochain.
Si celle-ci est à l’ordre du jour, c’est évidemment parce que la recomposition actuelle du paysage politique français est une opportunité pour les deux formations de se donner les moyens de faire vivre le radicalisme de manière autonome et libérée de la tutelle forcée des grandes formations de droite (LR) et de gauche (PS) qui leur permettent, jusqu’à présent, d’avoir quelques députés, sénateurs et élus locaux.
Cependant, depuis la séparation de l’aile gauche et de l’aile droite du radicalisme en 1972 lors de la signature du Programme commun où les radicaux de gauche s’allièrent avec le Parti socialiste et surtout, ce qui provoqua la scission, avec le Parti communiste, la nostalgie – plus fantasmée que réelle – d’un radicalisme uni a toujours existé chez tous les radicaux.
Pour autant, avant cette scission le Parti radical n’était déjà plus un grand parti et semblait vouer à disparaître dans les années à venir.
Même si cette sombre prédiction ne s’est pas révélée exacte, en revanche, le poids politique des deux formations radicales est demeuré très limité même si l’héritage du radicalisme, lui, est resté très présent.
C’est pourquoi on peut se demander en cas de réunification – d’autres ayant échoué par le passé – si cela va changer quelque chose au mouvement radical français.
La difficulté d’exister et d’avoir une visibilité politico-médiatique des radicaux seront sans doute moins grandes dans un premier temps.
Néanmoins, on ne voit pas ce qui pourrait aujourd’hui donner une dynamique à un Parti radical qui retrouverait son unité.
D’autant que l’espace politique qu’il pourrait revendiquer aujourd’hui est entièrement occupé par La République en marche d’Emmanuel Macron, c’est-à-dire d’être le parti de référence d’un axe central, ce qu’il fut à son apogée, lors de la III° République.
En outre, la volonté des radicaux de se réunir pour former un grand parti de centre-droit vient en concurrence frontale avec l’ambition de Jean-Christophe Lagarde de faire de même avec l’UDI, la confédération centriste dont il est président et dont le Parti radical valoisien est membre…
Quoi qu’il en soit, les radicaux semblent, pour la grande majorité, souhaiter cette réunification car elle est peut-être la dernière chance pour le monde du radicalisme de retrouver une unité, surtout pour ne pas disparaître, ce qui est sans doute le véritable enjeu de ce rapprochement.