lundi 1 août 2016

Présidentielle USA 2016. Sondages: Clinton reprend la main face à Trump

La campagne pour la présidentielle a repris ses droits après les conventions des deux grands partis qui ont officiellement désignés leurs candidats, Hillary Clinton chez les démocrates et Donald Trump chez les républicains.
En attendant le premier débat télévisé le 26 septembre prochain, ils vont tenir, chacun de leur côté, nombre de meetings, notamment dans les fameux «swing states», c’est-à-dire les Etats qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre selon les élections.
Même s’ils sont de moins en moins nombreux, ils sont généralement la clé de la victoire.
Néanmoins, cette année, la centriste Hillary Clinton pourrait s’imposer dans certains des «red states» (Etats à majorité républicaine) du fait de la personnalité très controversée de son opposant.
Donald Trump, avec ses propos populistes et démagogues pourraient, de son côté, séduire un électorat ouvrier, généralement démocrate, mais qui, très inquiet, pourrait choisir un homme qui veut fermer les frontières et pratiquer le protectionnisme à tout va et faire basculer ainsi des «blue states» (Etats à majorité démocrate).
Du côté des sondages, l’«effet Philadelphie» qui devrait permettre à Hillary Clinton, après la convention démocrate dans la cité de Pennsylvanie, de gagner plusieurs points, n’est pas encore présent dans les enquêtes d’opinion qui sont sorties.
Cependant, ces dernières montrent un recul de Trump et une avancée de Clinton qui, à nouveau, est en tête dans tous les «sondages des sondages» (voir ci-dessous).
Pendant ce temps Trump multiplie les sorties catastrophiques, en particulier celles vis-à-vis des parents du héros de guerre américain, le capitaine Kahn, un musulman mort en Afghanistan.
Ceux-ci, Khizr and Ghazala, étaient venus à la tribune de la Convention démocrate pour dénoncer les propos de Trump contre les musulmans.
Au lieu de demeurer silencieux ou de s’excuser, le candidat républicain s’est mis à les insulter lors de plusieurs tweets mais aussi lors de plusieurs interventions dans la presse.
Or, dans tous les pays mais aux Etats-Unis particulièrement, et surtout chez les républicains, on ne touche pas à un héros de guerre et à sa famille.
Pour bien comprendre l’erreur de Trump – dont on ne sait si elle lui coûtera des voix – même son colistier, le gouverneur de l’Indiana, Mark Pence, a défendu les parents du capitaine Khan!
Cela a aussi été le cas de l’énorme majorité des républicains, comme Paul Ryan, le président (speaker) de la Chambre des représentants ainsi que le leader de la majorité du Sénat, Mitch McConnell, sans oublier tout l’establishment du parti, de George W Bush à John Kasich.


Sondages des sondages au 1er août 2016
Clinton repasse en tête partout

Clinton
Trump
Ecart
Election projection
44,2%
44,0%
Clinton 0,2
Five Thirty Eight (1)
42,3 %
40,8%
Clinton 1,5
Huffington Post
46,6%
42,5%
Clinton 4,1
New York Times
43,0%
41,0%
Clinton 3,0
Polltracker
45,0%
38,1%
Clinton 6,9
Pure Polling
45,1%
43,6%
Clinton 1,6
Real Clear Politics
44,5%
43,4%
Clinton 1,1
270 to win (1) (2)
45,7%
42,1%
Clinton 3,6
(1) Prend en compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours de sondages


Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC



Présidentielle USA 2016

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Actualités du Centre. Espagne – Les centristes prêts à entrer dans un gouvernement de large coalition

Alberto Rivera (Ciudadanos)
Alors que le Premier ministre Mariano Rajoy (Parti populaire, droite) va commencer dès aujourd’hui des négociations pour tenter enfin de former un gouvernement, le leader du parti centriste, Ciudadanos, Alberto Rivera, a indiqué qu’il était prêt à faire partie d’une coalition si celle-ci comprenait, outre le PP et sa propre formation, le PSOE (socialiste).
Car, depuis les dernières législatives de juin où aucun parti n’a pu obtenir de prêt ou de loin la majorité absolue (le PP est arrivé en tête avec 132 députés là où il en faut 176 pour former un gouvernement), la situation politique demeure aussi bloquée qu’avant ces élections qui, elles-mêmes, avaient été provoquées par le blocage issu des élections de décembre 2015.
L’ouverture d’Alberto Rivera est un grand pas fait par les centristes qui, jusque là, acceptaient uniquement de s’abstenir lors du vote de confiance à la chambre des députés, les Cortès, pour permettre un gouvernement minoritaire de droite de s’installer au pouvoir.
En effet, Ciudadanos ne voulait absolument pas diriger l’Espagne avec un parti qu’il estime largement corrompu et qui traîne derrière lui nombre de scandales financiers.
Néanmoins, afin d’éviter une grave crise constitutionnelle qui pourrait aboutir à l’arrivée au pouvoir de l’extrême-gauche avec Podemos, Rivera a décidé de jouer la carte de la responsabilité.
Pour autant, le leader du PSOE, Pedro Sanchez, est toujours hostile à une coalition avec le PP.
Pour tenter de trouver une issue à cette crise politique, le PP a décidé d’engager des négociations à partir d’un texte qui comprend 125 points et qui pourrait servir de programme commun aux trois partis.
Il s’appuie sur la défense de l’unité de l’Espagne et la défense de l’ordre constitutionnel ainsi que sur le fait que le Parti populaire, Ciudadanos et le Parti socialiste sont tous trois «réformistes et modérés» selon le document.
Celui-ci reprend également leurs positions sur de grands thèmes en les comparant afin de démontrer qu’il peut y avoir nombre de consensus qui permettraient d’aboutir à un pacte de gouvernement.
Rien n’indique cependant que cette offre sera acceptable pour le PSOE dont une des demandes a toujours été que Mariano Rajoy ne soit pas le prochain premier ministre, ce que le PP a toujours refusé.
Cette demande était également défendue par Ciudadanos jusqu’à maintenant.
Si aucun accord ne pouvait être trouvé, le roi d’Espagne confierait ensuite à Pedro Sanchez la mission de former un gouvernement puis au leader de Podemos, Pablo Iglesias, puis, enfin à Alberto Rivera avant éventuellement de convoquer de nouvelles législatives.
Mais le temps presse pour l’Espagne puisque, constitutionnellement, le gouvernement en place ne peut qu’expédier les affaires courantes alors qu’il va falloir adopter un budget en septembre et que l’Union européenne a demandé officiellement au pays de réduire son déficit public.