lundi 1 août 2016

Actualités du Centre. Espagne – Les centristes prêts à entrer dans un gouvernement de large coalition

Alberto Rivera (Ciudadanos)
Alors que le Premier ministre Mariano Rajoy (Parti populaire, droite) va commencer dès aujourd’hui des négociations pour tenter enfin de former un gouvernement, le leader du parti centriste, Ciudadanos, Alberto Rivera, a indiqué qu’il était prêt à faire partie d’une coalition si celle-ci comprenait, outre le PP et sa propre formation, le PSOE (socialiste).
Car, depuis les dernières législatives de juin où aucun parti n’a pu obtenir de prêt ou de loin la majorité absolue (le PP est arrivé en tête avec 132 députés là où il en faut 176 pour former un gouvernement), la situation politique demeure aussi bloquée qu’avant ces élections qui, elles-mêmes, avaient été provoquées par le blocage issu des élections de décembre 2015.
L’ouverture d’Alberto Rivera est un grand pas fait par les centristes qui, jusque là, acceptaient uniquement de s’abstenir lors du vote de confiance à la chambre des députés, les Cortès, pour permettre un gouvernement minoritaire de droite de s’installer au pouvoir.
En effet, Ciudadanos ne voulait absolument pas diriger l’Espagne avec un parti qu’il estime largement corrompu et qui traîne derrière lui nombre de scandales financiers.
Néanmoins, afin d’éviter une grave crise constitutionnelle qui pourrait aboutir à l’arrivée au pouvoir de l’extrême-gauche avec Podemos, Rivera a décidé de jouer la carte de la responsabilité.
Pour autant, le leader du PSOE, Pedro Sanchez, est toujours hostile à une coalition avec le PP.
Pour tenter de trouver une issue à cette crise politique, le PP a décidé d’engager des négociations à partir d’un texte qui comprend 125 points et qui pourrait servir de programme commun aux trois partis.
Il s’appuie sur la défense de l’unité de l’Espagne et la défense de l’ordre constitutionnel ainsi que sur le fait que le Parti populaire, Ciudadanos et le Parti socialiste sont tous trois «réformistes et modérés» selon le document.
Celui-ci reprend également leurs positions sur de grands thèmes en les comparant afin de démontrer qu’il peut y avoir nombre de consensus qui permettraient d’aboutir à un pacte de gouvernement.
Rien n’indique cependant que cette offre sera acceptable pour le PSOE dont une des demandes a toujours été que Mariano Rajoy ne soit pas le prochain premier ministre, ce que le PP a toujours refusé.
Cette demande était également défendue par Ciudadanos jusqu’à maintenant.
Si aucun accord ne pouvait être trouvé, le roi d’Espagne confierait ensuite à Pedro Sanchez la mission de former un gouvernement puis au leader de Podemos, Pablo Iglesias, puis, enfin à Alberto Rivera avant éventuellement de convoquer de nouvelles législatives.
Mais le temps presse pour l’Espagne puisque, constitutionnellement, le gouvernement en place ne peut qu’expédier les affaires courantes alors qu’il va falloir adopter un budget en septembre et que l’Union européenne a demandé officiellement au pays de réduire son déficit public.



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