lundi 13 juin 2016

Présidentielle USA 2016. Tuerie d’Orlando: Clinton, dame de fer d’une société ouverte et solidaire

Hillary Clinton à Cleveland
«Après les attentats du 11 septembre, démocrates et républicains, nous ne nous sommes pas affrontés les uns les autres, mais nous nous sommes tous unis pour affronter le danger.»
Voilà ce qu’Hillary Clinton a déclaré lors d’un meeting à Cleveland dans l’Ohio, un peu plus de vingt-quatre heures après le massacre dans une boite de nuit gay d’Orlando qui a fait 50 morts et 53 blessés.
Et la centriste a espéré que les républicains feront ce qu’ont fait les démocrates en 2001 lors de l’effondrement des deux tours du World Trade Center, s’unir derrière le président place, George W Bush alors, Barack Obama aujourd’hui.
Mais c’était évidemment sans compter sur le populiste démagogue Donald Trump qui, au lieu de jouer la solidarité, a tenté de manière éhontée et par le mensonge de profiter de la situation.
Ainsi, il a demandé rien de moins que la démission de Barack Obama et le retrait de la campagne d’Hillary Clinton.
Barack Obama dont il a sous-entendu qu’il pourrait avoir un intérêt caché à ce massacre, une référence implicite aux contrevérités dont il s’est fait le propagateur ces dernières années comme quoi l’actuel président des Etats-Unis serait né à l’étranger et serait musulman.
Puis, il a prétendu que le terroriste était né en Afghanistan alors qu’il est né à New York et donc était de nationalité américaine de naissance et a affirmé que son père avait fait allégeance aux Talibans, ce qu’aucune preuve ne vient étayer.
Sans oublier qu’il a déformé les propos de Clinton, lui faisant dire ce qu’elle n’avait pas dit…
L’irresponsabilité à son plus haut degré.
De son côté, Hillary Clinton a développé dans son discours tout un plan d’action pour éviter de nouveaux attentats de ce genre avec des propos très fermes notamment contre ceux qui financent les organisations comme l’Etat islamique, Al Qaida ou les Talibans, c’est-à-dire les Saoudiens, les Koweitiens et les Qataris en demandant à leurs gouvernements respectifs d’intervenir.
De même, elle a assuré qu’elle se battrait de toutes ses forces pour imposer un contrôle beaucoup plus strict sur la vente des armes à feu, l’interdisant pour tous ceux qui ont affaire au FBI ou qui ont des problèmes psychologiques.
En outre, elle ses prononcée une nouvelle fois contre la vente de fusils d’assaut comme celui qu’ont utilisé les tueurs de San Bernardino, d’Orlando mais aussi de Sandy Hook où vingt jeunes enfants avaient été tués par un malade mental.
Et à l’inverse de Trump – dont elle n’a pas nommé le nom une seule fois –, avec des accents centristes, elle a prôné l’unité du peuple américain en affirmant que «Nous sommes plus forts quand plus de gens peuvent participer à notre démocratie et nous sommes plus forts quand nous permettons à tous de partager les fruits de notre réussite économique».
Mais aussi en déclarant «Nous ne sommes pas un pays de gagnants et de perdants mais un pays où chacun doit pouvoir réaliser son potentiel dans l’égalité de tous».
En outre, elle a refusé de stigmatiser la communauté musulmane américaine en rappelant que George W Bush avait fait de même après les attentats du 11 septembre.
Enfin, elle a terminé son discours par cette promesse, «Nous remporterons le combat contre le terrorisme».

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

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Bien sûr, l’assassin d’Orlando a d’abord ôté la vie à cinquante personnes et a gâché celle de nombre de blessés sans oublier le traumatisme de tous ceux qui se trouvaient dans la boite de nuit qu’il a attaqué avec les armes qu’il a pu librement acheté quelques jours avant ses crimes.
Mais il a également attaqué la démocratie républicaine et toutes ses valeurs comme l’avaient fait, à Paris, les assassins de Charlie hebdo et du supermarché casher, comme l’avaient fait ceux du Bataclan et des bars du XI° arrondissement.
En s’en prenant à un lieu où se réunissait dans cette ville de Floride, aux Etats-Unis, la communauté gay pour s’amuser, il s’en est pris comme ses tristes prédécesseurs à la liberté, à la tolérance, au respect sur lesquelles sont assises le vivre ensemble de nos sociétés démocratiques.
Peu importe qu’il était un individu instable et violent, il a trouvé dans l’idéologie de l’islam radical la justification pour ses crimes et la rapidité avec laquelle l’Etat islamique l’a adoubé montre bien que peu importe sa réelle foi, l’important est, pour ces islamistes fanatiques de tuer et de répandre la terreur dans les démocraties occidentales honnies.
Cependant, que l’on ne se méprenne pas, ces tueurs assassinent partout, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec leur idéologie mortifère et totalitaire ou qui ne se plient pas à leur loi.
Et il ne faut surtout pas oublier le calvaire que vivent de tous ceux qui sont sous le joug de l’EI en Syrie, en Irak et en Libye, tous ceux qui sont massacrés par Al Qaida au Yemen, par Boko Haram en Afrique, par Morabitoun au Maghreb ou par les Talibans en Afghanistan et au Pakistan.
Et la liste n’est malheureusement pas exhaustive.
Mais ce sont bien les démocraties et plus particulièrement celles de l‘Occident, parce qu’elles sont un modèle pour un monde libre (avec tous leurs défauts et leurs manquements) qui sont avant tout dans leur ligne de mire.
Comme l’a si justement déclaré Barack Obama, c’est une action terroriste et haineuse que le tueur d’Orlando a perpétré.
Et tous les démocrates ne peuvent que reprendre l’affirmation du président américain, «Aucun acte de terreur et de haine ne peut changer qui nous sommes».
C’est pourquoi, tous ceux qui sont attachés à la démocratie républicaine et à ses valeurs, dont évidemment tous les centristes du monde entier, sont à nouveau en deuil mais prêts à se lever pour se défendre.
Et comme pour les journalistes de Charlie, les clients de l’Hyper casher, les spectateurs du Bataclan et les consommateurs des bars du quartier de la République, nous sommes aujourd’hui les noctambules gays du Pulse d’Orlando.
Et, demain, malheureusement, si d’autres actes monstrueux comme ceux-ci surviennent, nous serons tous ces innocents pris pour cible, seulement parce qu’ils sont libres et qu’ils entendent le rester.