mardi 15 novembre 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pour un monde aux milliards de cultures

J’ai ma propre culture, tu as la tienne comme tous les autres habitants de la planète.

Chacun de nous à sa propre culture qui n’est pas réductible à une autre et plus encore à une culture d’un groupe plus ou moins large.

Nous avons beau être Français, Américains, Russes, Ivoiriens, Chinois, Saoudiens, Fidjiens, nous avons beau habiter en Europe, en Asie, en Amérique, en Afrique, en Australie, nos visions, nos références, nos préférences individuelles peuvent se rapprocher d’autres mais ne seront jamais être totalement identiques.

Surtout, elles ne sont absolument pas solubles dans des catégories prédéterminées et closes que l’on appelle «culture nationale» ou «culture ethnique» ou «culture religieuse» ou quoi que soit d’autres appellations voulant globaliser et englober de manière restrictive et rabougrie la formidable diversité et richesse que nos cultures individuelles représentent.

Au moment où l’Humanité atteint 8 milliards de membres, le nombre de cultures vivantes et existantes sur notre planète est bien de 8 milliards!

Cette représentation d’une culture, à la fois, individualiste et universaliste recèle la possibilité de vivre en commun et en paix beaucoup plus que celles de «grandes cultures» qui s’opposent constamment et provoquent des conflits sans fin.

Le nationalisme a beaucoup plus tué que l’individualisme, ne l’oublions pas.

Et le racisme ou l ethnocentrisme ont provoqué nombre de génocides, l’individualisme aucun.

La volonté de dominer le monde ne vient pas d’une culture individuelle mais bien collective.

C’est d’ailleurs le mot d’ordre de tous les dictateurs que de faire prédominer la culture de leurs pays, de leurs «races» ou de leurs ethnies respectives.

Un des aspects le plus important de ces cultures individuelles, c’est qu’elles permettent de trouver nombre de points communs entre les individus et de respecter les différences qui ne sont en aucune manière des menaces pour sa propre culture mais un moyen de l’enrichir si on le souhaite sans aucune pression.

C’est pourquoi la culture individuelle est la base même de la culture universelle, celle du partage et non de l’affrontement.

La culture individuelle pour être ce vecteur de rapprochement et de destin commun nécessite évidemment le respect de l’autre, la reconnaissance de sa dignité et de son individualité.

De même, les cultures individuelles dans leurs expressions publiques ne peuvent prospérer que dans un régime de liberté et d’égalité mais également de fraternité, dans un monde où la dignité de chacun et de tous est placée au-dessus de tout.

Ajoutons que le mélange de toutes ces cultures individuelles produit cette exceptionnelle culture mondiale qui donne une tout autre dimension à la capacité et à la créativité des humains.

Bien entendu, avec notre culture individuelle, nous pouvons nous identifier avec d’autres cultures individuelles avec lesquelles nous avons une plus grande proximité.

Elle ne nous empêche pas, non plus, de trouver des points communs et des affinités qui nous permettent de ressentir un lien privilégié avec d’autres, ce qui permet de partager des références communes, de se sentir appartenir à une communauté plutôt qu’à une autre.

Mais il n’en demeure pas moins que ce sentiment d’affiliation à des référents culturels communs provient d’une appréciation personnelle libre où nous estimons sans contraintes que ce partage n’annihile pas notre individualité, ni ne la dilue dans un ensemble où nous devrions accepter ce qui n’est pas nous et nos visions.

Aujourd’hui, de multiples freins empêchent que les milliards de cultures individuelles rapprochent les humains entre eux, que ceux-ci viennent d’une éducation où l’autre différent est plutôt vu comme un étranger que comme un même, d’une culture dominante qui réprime toute tentative de mélange, de régimes autocratiques et totalitaires qui prospèrent sur la confrontation et la guerre des cultures.

Le chemin demeure donc à tracer très largement pour détruire les murs entre humains que représentent les systèmes culturels fermés et exclusifs voire intolérants afin d’établir une culture mondiale qui sera le socle d’une vraie paix parce que seule à même de réunir toutes nos ipséités non-réductibles à des grands ensembles qui secrètent de la violence et de la confrontation qui seules peuvent leur garantir leur existence.

 

 

La quotidienne centriste du 15 novembre 2022. Poutine a raté tous es objectifs

Il voulait être un nouveau tsar à la poigne stalinienne, réinstaller la Russie comme puissance mondiale majeure aux côtés des Etats-Unis et de la Chine, précariser l’Union européenne, devenir le leader d’un nouveau paradigme mêlant pouvoir fort, absence de liberté et nationalisme étriqué, se servir sur le dos de l’Ukraine pour augmenter sa richesse indécente (certains le considère comme l’homme le plus riche de la planète).

Il voulait être un héros de l’histoire russe et un des personnages les plus importants de l’Histoire.

In fine, il sera un perdant, un criminel et un traître à sa patrie.

Un perdant parce que, quoi qu’il arrive, il sera associé au fiasco qui pourrait devenir un désastre de son invasion de l’Ukraine qu’il croyait pouvoir conclure en une semaine puis annexer le pays de fait en nommant des marionnettes à sa tête et le piller.

Le nombre de soldats russes morts, blessés et faits prisonniers sans parler de ceux qui ont déserté ou ne veulent plus de battre est une tâche indélébile pour celui qui se considérait comme un chef de guerre à l’égal d’Yvan le Terrible ou Pierre le Grand.

Un criminel parce que sa soldatesque a semé la mort partout où elle est passée en Ukraine (et avant dans d’autres pays comme la Syrie) avec des exactions dont beaucoup sont des crimes de guerre et sans doute des crimes contre l’Humanité.

Ajoutons à cela la répression de son propre peuple pour dresser le portrait d’un vulgaire assassin.

Un traître parce qu’aujourd’hui, incapable de gagner la guerre, il est sous la menace d’un leadership des Occidentaux qu’il prétendait vouloir affaiblir et, surtout, sous la coupe de son «allié», Xi Jinping, le maître de la Chine, l’ennemie héréditaire de la Russie, son plus grand cauchemar à travers les siècles.

Oui, Poutine restera dans l’Histoire comme un minable scélérat dont les crimes serviront à montrer que le mal existe bien comme ses emblématiques prédécesseurs tels Hitler, Staline, Mao et quelques autres crapules du même acabit.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]