mardi 6 juillet 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’exigence éthique du Centrisme


Pour le Centrisme pas de liberté sans responsabilités. Ce qui signifie être responsable de ses actes, avoir des responsabilités mais aussi prendre ses responsabilités et les assumer. Et la responsabilité est une exigence éthique indépassable dans une société de liberté.

Si nous sommes libres de nos actes et de nos décisions, nous sommes aussi responsables de ceux-ci face à la communauté, face aux autres. De même, nous ne pouvons prétendre nous affranchir du cadre dans lequel tous les autres agissent sous un quelconque prétexte. Nous avons des droits mais aussi des devoirs, nous devons respecter les lois comme nous demandons aux autres de les respecter et nous devons respecter le lien social qui nous sert à partager nos valeurs communes.

Cette liberté a donc un prix que tous ne veulent pas payer. Pour ceux qui ne prétendent à rien, cela est déjà problématique dans une démocratie, même s’ils ne se rendent pas coupables d’actes délictueux ou criminels. Mais pour tous ceux qui ont des ambitions, cela devient inacceptable. D’autant que cette volonté d’escroquer le lien social et de ne pas respecter les règles se justifie, selon eux, par leur soi-disant statut social, économique ou intellectuel supérieur. On trouve souvent ceux-ci dans les milieux du pouvoir qu’il soit économique ou politique.

Or, le pouvoir dans une démocratie exige également une éthique du commandement qui se surajoute à l’éthique de responsabilité dans laquelle tout citoyen, tout individu doit agir. Le pouvoir donne une plus grande latitude d’action qui permet déjà d’élargir le champ de sa liberté. Mais, en même temps, qu’il élargit ce champ, il augmente aussi le degré de responsabilité dont doit faire preuve tous ceux qui ont décidé de l’exercer.

D’autant que le pouvoir ne vient pas d’une contrainte mais une recherche librement acceptée. Et, dans toute communauté libre, elle poursuit un but à la fois individuel et collectif. Si le pouvoir économique permet de devenir riche, il se justifie collectivement par l’enrichissement de la communauté. Si le pouvoir politique permet de gouverner les autres, il se justifie collectivement par le bien être général. Et si la communauté permet cet enrichissement et ce gouvernement des autres, si elle permet d’acquérir une puissance, elle demande en retour que le pouvoir qui va avec respecte les règles de fonctionnement de la société et se double d’une responsabilité supplémentaire.

Cela ne signifie pas que les élites doivent être des êtres parfaits qui ne commettent jamais des impairs ni des fautes. Ce serait utopique et même dangereux pour la démocratie d’avoir des êtres parfaits dirigeant des êtres imparfaits… Non, cela signifie que l’on doit accepter les responsabilités qui vont avec son statut et on doit accepter la sanction qui intervient lorsque l’on transgresse les règles de cette responsabilité.

On ne peut vouloir la liberté sans la responsabilité. On ne peut vouloir le pouvoir sans la responsabilité. Et l’on ne peut refuser les responsabilités lorsque l’utilisation de la liberté ou du pouvoir n’est plus légitime ou lorsque l’on a commis des fautes.

Cette double responsabilité s’insère dans l’exigence éthique du Centrisme. C’est la raison pour laquelle le Centrisme refuse tout affaiblissement de la responsabilité et tout délitement du lien social. C’est la raison pour laquelle, le Centrisme a toujours demandé une gouvernance, économique ou politique, éthique qui permet réellement de baser le fonctionnement de la société sur un vrai humanisme.