mercredi 11 mars 2020

Propos centristes. France – Coronavirus; coronavirus et approvisionnement alimentaire; coronavirus et Europe; objectif de LaREM pour les municipales; terrorisme; prisons; stratégie industrielle européenne; transition écologique…

Voici une sélection, ce 11 mars 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
- [Coronavirus] Nous sommes au tout début de cette épidémie, il faut être lucide. 85% de celles et ceux qui seront positifs auront une forme de bénigne de ce virus. Cette lucidité doit donc s’accompagner de calme.
- [Coronavirus] Face au Coronavirus, notre méthode est depuis le début la suivante : 1/ Écouter les scientifiques et ne céder à aucune forme de panique. 2/ Tout faire pour freiner la diffusion de l’épidémie. 3/ Avoir une réaction proportionnée et coordonnée au niveau européen.
- [Coronavirus] Lorsqu’on revient d’une zone à risque ou qu’on vit dans un des territoires les plus touchés, dès l’apparition des symptômes, il faut appeler le 15. Si on a des symptômes légers, il faut penser à son médecin traitant. Lorsqu’on est dans un territoire qui n’est pas touché et qu’on a des symptômes légers, il faut aussi appeler le 15. A partir des prochains jours, les téléconsultations seront possibles.
- [Coronavirus] Des mesures de confinement aussi drastiques qu'en Italie ou en Chine contre l'épidémie de coronavirus n'ont pas lieu d'être prises actuellement en France mais ne peuvent être exclues.
- [Coronavirus] Je pense qu'il ne faut pas considérer qu'il va y avoir à un moment donné dans notre pays une grande bascule où tout va changer. Il faut qu'on reste extrêmement adaptable et à chaque moment selon la différenciation des territoires.
- [Coronavirus] Nous avons vu des femmes et des hommes extraordinairement motivés, courageux, qui sont sur le pont et en première ligne. (...) Cette première ligne, elle tient avec courage, avec intelligence, avec mobilisation depuis plusieurs semaines.
- [Coronavirus] Face au Coronavirus, ne laissons aucune place à la spéculation et à l’instabilité.
- [Coronavirus] L’Europe devra faire tout ce qui est nécessaire sur le plan sanitaire comme sur le plan économique.
- [Coronavirus] Merci à tous les SAMU de France, tous les soignants : étudiants en médecine, réservistes, retraités qui reviennent prêter main forte, et l'ensemble des personnels mobilisés.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
[Coronavirus] La lutte contre le coronavirus appelle une réponse coordonnée et interministérielle : j’ai tenu à m’entretenir avec certains membres du gouvernement pour suivre la mise en œuvre des mesures prises dans chaque ministère.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
[Coronavirus] Conformément aux engagements pris devant les associations d'élus, tout est mis en œuvre pour que les municipales se déroulent dans les meilleures conditions : ces mesures concrètes permettent de garantir la tenue du scrutin tout en assurant la protection sanitaire de tous.

Nicole Belloubet (ministre de la justice)
[Coronavirus] J’ai passé un test de détection du coronavirus après avoir été en contact avec une personne dépistée positive. Ce test s’est révélé négatif. Je vais donc continuer à participer à la mobilisation du Gouvernement tout en restant vigilante au respect des consignes barrières.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- La stratégie industrielle ambitieuse de la Commission européenne est une bonne nouvelle pour l’Europe. Elle nous permettra de renforcer notre souveraineté, d’être moins dépendants de pays étrangers dans certains secteurs stratégiques et de réussir la transition écologique.
- Je me félicite que la réforme de la politique de concurrence, la notion de réciprocité dans les marchés publics et le soutien à un meilleur financement de l’innovation - mesures portées par la France depuis près de trois ans - fassent partie de cette stratégie.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- L’écologie devient une cause commune et c’est une bonne nouvelle. A l’inverse des récits apocalyptiques des collapsologues, je crois que la transition écologique prépare une société dans laquelle on vit mieux.
- Oui, la transition écologique est bien enclenchée! Les émissions mondiales de CO2 liées à la production d’électricité ont baissé de 2% en 2019, une première depuis 30 ans. En France cette baisse a été de 6% en 2019. Je suis ingénieure, j’ai été préfète dans une région rurale. Je sais ce que veut dire prendre des décisions fortes, sans penser qu’on a raison seule contre tous. J’assume la complexité technique et sociale de la transition pour mieux la réussir.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- [Coronavirus] En visioconférence avec de nombreux ministres de l’éducation du monde entier, grâce à l’Unesco pour échanger sur nos pratiques face au coronavirus et sur l’enseignement à distance. Je présente «Ma classe à la maison» développée par le Cned.
- [Coronavirus] Je reçois chaque semaine au ministère les organisations syndicales et les fédérations de parents d’élèves pour partager l’information, répondre aux questions et avancer ensemble. Chaque académie de France fait de même.
- C’est un magnifique acquis depuis des quinquennats. Il y a des continuités. Le service civique c’est un livre collectif, chacun écrit un chapitre, pour que l’histoire tienne la route. Derrière le civisme, il y a l’antinomie de l’individualisme.
- Nous devons nous organiser face aux adversaires de la laïcité.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- [Coronavirus] Il n'est pas dangereux de mettre ses enfants à l'école.
- [Coronavirus] Pour protéger les plus fragiles face au coronavirus, nous prenons les mesures qui s’imposent. Mais la vie économique et sociale de la Nation doit pouvoir continuer.
- [Coronavirus] «Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.» (Albert Camus, La Peste) Dans cette période de tension liée à l’apparition du coronavirus dans notre pays, nous pouvons être fiers de ceux qui prennent soin de nous.

Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture)
- [Coronavirus] Réunion de travail avec afin de faire le point sur la capacité de production des industries agroalimentaires et sur l’approvisionnement des magasins en produits.
[Le communiqué du ministère de l’ l’Agriculture et de l’Alimentation]
Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a la mission de veiller à l’approvisionnement en produits alimentaires de nos concitoyens sur l’ensemble du territoire (métropole et TOM). C’est à ce titre qu’il a souhaité réunir, avec le ministère de l’Économie et des Finances, les acteurs de l’industrie agroalimentaire et de la distribution
Producteurs, industriels et distributeurs sont en ordre de marche pour faire face à l’augmentation des achats constatée ces deux dernières semaines. Ils travaillent à des plans de continuation de fabrication et d’approvisionnement, quel que soit le nombre de salariés qui peuvent être momentanément absents dans leurs entreprises et magasins.
Ils se préparent à une augmentation des achats de denrées dans la mesure où la restauration hors domicile est, en ce moment, plus faible (écoles et cantines fermées, restaurants moins fréquentés) .
Enfin, ils ont signalé attendre de l’État et de l’Union Européenne les mesures indispensables à une bonne fluidité des transports routiers.
Didier Guillaume a affirmé que le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et ses services déconcentrés sont mobilisés si des difficultés logistiques pour les opérateurs alimentaires étaient constatées sur le territoire national.
De la même manière, des mesures pourraient être prises par les préfets afin de sécuriser la totalité de la chaine alimentaire, en particulier sur l’ouverture des entrepôts et des magasins.
- Suivre et comprendre les causes du suicide des agriculteurs; améliorer la sensibilisation et la prévention; rendre le dispositif d’identification et d’accompagnement plus efficace. Tels sont les objectifs de la mission parlementaire confiée à Olivier Damaisin.

Jacqueline Gourault (Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
J'ai assuré la commissaire européenne Elisa Ferreira de la confiance et de la disponibilité des autorités françaises pour lui apporter leur appui dans l'adoption rapide d'une politique de cohésion européenne qui ne laissera aucune région de côté.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
Au 4e trimestre 2019, l’emploi salarié s’accélère: les créations nettes d’emploi atteignent +90 800, soit +0,4% et, sur un an, l’emploi salarié s’accroît +287 600, soit +1,1%.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- Quand je suis arrivé au gouvernement, il n’y avait que 600 communes que l’on qualifiait [de zone blanche]. Il y en a évidemment beaucoup plus. On considérait alors qu’une zone où un opérateur fonctionnait un peu n’était pas considérée comme «blanche». En réalité, c’en est une. On ne peut pas se satisfaire d’une qualité intermédiaire. On a donc redéfini ce concept: il s’agit d’un territoire où il n’y a pas au moins un opérateur de bonne qualité, c’est-à-dire que, concrètement, vous ne pouvez pas y téléphoner sans avoir à aller au fond du jardin, à lever le bras droit et la jambe gauche… Plusieurs programmes ont été lancés depuis 2003. La plupart d’entre eux n’ont pas fonctionné et ont créé un sentiment d’abandon chez certains de nos concitoyens. Or nous devons réduire la fracture territoriale et répondre à un sentiment légitimement exprimé par ceux qui habitent dans ces territoires. J’ai toujours considéré que disposer d’internet et d’une téléphonie de qualité n’était pas un luxe, mais un droit. C’est nécessaire pour maintenir les liens sociaux, prendre soin les uns des autres, développer une activité économique… En 2017, le président de la République m’a donc fixé comme priorité d’agir sur ce volet. C’est la naissance du New Deal mobile signé en 2018. C’est un changement de paradigme. Jusqu’en 2017, l’État donnait des fréquences aux opérateurs en échange d’enchères budgétaires. Les opérateurs assuraient ensuite la rentabilité de leur programme de déploiement en se concentrant dans les zones les plus denses. Désormais, on confie les fréquences en échange d’un aménagement du territoire dans les zones les plus rurales, fixées par l’État. Tous les objectifs assignés aux opérateurs sont devenus contraignants et vérifiés par le gendarme des télécoms qu’est l’Arcep, avec la possibilité de prendre des sanctions. Cela change tout.
- [Zone blanche] Ce sont des dossiers techniques mais profondément politiques. Il n’y a aucune commune où des adolescents restent habiter quand ils ont une incapacité de passer des coups de téléphone ou d’aller sur internet. Aucune commune où on vit en sécurité quand on ne sait pas si le téléphone va passer pour appeler les pompiers. Les élus locaux ont un rôle majeur à jouer car ce sont, in fine, les donneurs d’ordre. Il faut les accompagner. C’est pour cela qu’on a créé l’Agence nationale de la cohésion du territoire. Elle dispose de deux équipes dédiées à la téléphonie mobile et au numérique. Elles se sont organisées sur le territoire, et désormais, il y a 92 équipes-projet locales déployées sur le territoire pour aider les acteurs de terrain.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
[Coronavirus] Pour les enfants, le Covid 19 est aujourd'hui sans danger. Mais il n'est jamais trop tôt pour apprendre les gestes barrières et protéger les autres.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
La lutte contre la propagation du coronavirus doit être aussi européenne. Objectif de la réunion téléphonique des 27 initiée par Emmanuel Macron: s'assurer que les mesures des européens soient coordonnées, mettre en commun nos moyens sur la recherche, soutenir les secteurs touchés

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
Bravo à la Bpi [Banque publique d'investissement] pour le travail réalisé depuis 1 an dans le cadre du plan Deep Tech. La France est pleinement engagée dans la course à l’innovation de rupture et dispose de tous les atouts pour en être un acteur majeur.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- [Coronavirus] Le risque de rupture d’approvisionnement n’existe pas.
- [Coronavirus] Chaque pays organise sa réponse en fonction de son propre système de santé. Et c’est le ministère de la Santé qui nous indique quelles sont les meilleures mesures. Nous avons un système très solide qui nous permet de faire face sans bloquer l’économie.
- [Coronavirus] Ce qui se passe en Italie a des conséquences en France car nos économies sont liées. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons une réponse économique coordonnée à l’échelle européenne.
- [Coronavirus] Avec le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, nous avons réuni les acteurs de l’industrie agroalimentaire et de la distribution pour faire un point de situation sur la production de produits alimentaires et l’approvisionnement des magasins.
- [Coronavirus] Les mesures que nous avons prises avec pour aider et accompagner les entreprises en difficulté sont appropriées. Elles permettent de réinjecter immédiatement de la trésorerie dans les entreprises.
- [Coronavirus] Nous avons activé des mesures fortes pour aider les entreprises et leurs salariés à passer ce cap difficile. J’échange ce soir avec les services de l’Etat en Régions pour m’assurer de leur mise en œuvre sur le terrain. La mobilisation est totale.

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
En ville, écologie et propreté sont intimement liées.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- [Journée des droits des femmes] Toutes les femmes ont droit au respect de leur intégrité, qu’on soit une militante féministe, l’épouse du Président de la République, une citoyenne, une candidate de n’importe quel bord politique sans exception. Le 8 mars existe pour défendre toutes les femmes. Sans exception.
- [Journée des droits des femmes] Pour le 8 mars des femmes ex prostituées ont été agressées par des groupuscules. Une effigie de Brigitte Macron a été brûlée avec soutien de la CGT. Emilie Chalas ou Carole Gandon traitées de salopes. Au nom des droits des femmes. Le féminisme, ça n’a jamais été ça.
- [Journée des droits des femmes] Il est inacceptable de s’accaparer violemment des manifestations du 8mars pour aller agresser des personnes prostituées sous couvert de féminisme. J’adresse mon soutien à ces femmes.
- [Coronavirus] Face au coronavirus la France prend ses décisions en se basant sur la raison et la science. Le ministre Olivier Véran qui est médecin travaille en collectif et tout le gouvernement est mobilisé avec lui. 
- Non, je ne pense pas qu’appeler à ‘buter tous les mecs’ soit une bonne chose. Ce n’est pas ma manière de voir les choses, je veux œuvrer dans le but que femmes et hommes puissent partager un même espace de vie dans le respect, c’est l’objectif.
- J’ai un principe en tant que féministe, c’est de ne pas moquer les initiatives d’autres femmes politiques pour l’égalité et de ne pas les attaquer ad hominem. On est déjà assez attaquées par les misogynes. Je ne tournerai pas Manon Aubry en dérision.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
[Coronavirus] Notre vie économique, notre vie sociale, notre vie politique, notre vie civique ne va pas s'interrompre du fait de la propagation de ce virus.

Pierre Person (délégué général adjoint)
- Notre majorité à l'Assemblée est diverse. Elle représente les Français et c'est une force. Peu importe nos sensibilités, nous sommes tous d'accord sur une chose : soutenir et aider le président de la République.
- Notre objectif pour les municipales est double: implanter le jeune parti qu'est En marche dans les territoires; renforcer le président de la République et la majorité gouvernementale grâce aux maires qui accompagneront notre politique.
- Tout ne se vaut pas. En marche ne sera jamais le marchepied du RN et n'aidera jamais à le banaliser. Partout où nous arriverons troisième et qu'il y a aura un risque RN aux municipales, nous nous retirerons sans condition. Nous le devons à la République!
- 80% de nos concitoyens voteront aux municipales pour soutenir un projet local innovant. Lorsque je vais sur le terrain, on me parle de sureté, de propreté et beaucoup moins des sujets nationaux, discutés à l'Assemblée.
- Notre objectif reste le même: obtenir 10 000 élus locaux au lendemain des municipales. Et ce, dans des villes de toutes tailles. Y compris dans des zones où le maire reste l'un des seuls représentant de l'Etat.
- Aux municipales, En marche présente 4 fois plus de candidats que le Parti socialiste et autant que Les républicains, des partis qui existent pourtant depuis des décennies. Sans aucun doute, nous sommes au rendez-vous de cette élection!
- [Coronavirus] Edouard Philippe et Christophe Castaner ont pris la mesure de l'enjeu et ont donné des consignes claires afin que les municipales se tiennent sans encombre, malgré le coronavirus. Rassurons-nous, voter ne sera pas plus dangereux que d'aller faire ses courses.
- [Coronavirus] L'impact du coronavirus sera important pour de nombreux secteurs. La gestion de la crise économique et sanitaire qui se prépare est notre priorité. Les moyens financiers, eux, viennent toujours en accompagnement et non en curseur des décisions politiques.
- [Coronavirus] Notre objectif est de ralentir l'épidémie du coronavirus de manière proportionnée afin que nos services sanitaires continuent de fonctionner efficacement. Tous les moyens seront engagés dans cet objectif, y compris des moyens supplémentaires pour les hôpitaux.
- [Coronavirus] Sur le coronavirus, nous tentons de trouver un juste et difficile équilibre entre limitation de la propagation du virus et bon fonctionnement de nos services au quotidien, notamment de notre système de santé.

Aurore Bergé (porte-parole)
- [Coronavirus] Il y a un vrai risque pour le secteur culturel alors il faut le dire : oui on peut continuer à aller au cinéma ! Et nous devrons prendre des mesures pour accompagner financièrement les créateurs, artistes, intermittents qui pourraient souffrir de cette situation.
- Le budget de la culture est toujours un combat politique. Et nous nous battrons pour les ressources de l'audiovisuel public.
- Les Français ont adopté de nouveaux usages avec les plateformes et les plateformes doivent adopter nos règles du jeu. Pour une raison simple : l'accès aux œuvres  et leur diversité.

Yaël Braun-Pivet (députée)
- Le dispositif antiterroriste mérite d’être musclé. Un long travail a déjà été effectué, c’est vrai, pour renforcer les services de renseignement, réformer les fichiers, prévenir la radicalisation, faciliter la coopération entre services. Mais le suivi judiciaire des détenus terroristes qui sortiront de prison dans les mois à venir doit être consolidé. Plus de 530 détenus purgent une peine en France pour terrorisme. Une quarantaine sera libérée en 2020, une soixantaine en 2021, et plus de 45 en 2022. Or certains profils peuvent présenter, à leur sortie, de sérieux risques de réitération ou de passage à l’acte. Ils seront suivis, certes, mais l’état de notre droit ne garantit pas qu’ils puissent l’être d’une façon adaptée à leur dangerosité potentielle. (…) L’effet pervers de certaines dispositions votées ces dernières années, c’est que les sortants de prison condamnés pour terrorisme font l’objet, la plupart du temps, de sorties sèches. Ils ne peuvent pas bénéficier d’un suivi judiciaire adapté dans le cadre de mesures d’accompagnement comme la semi-liberté ou la libération conditionnelle, parce que la loi de 2016 les en exclut de facto. [Les services de renseignement] font bien sûr un travail de suivi très fin. Il existe de surcroît un suivi administratif, à travers les mesures individuelles de contrôle et de surveillance (Micas), adoptées en 2017. Celles-ci fixent des obligations de pointage, de résidence, des interdictions de paraître ou de rencontrer certaines personnes. Mais elles ne permettent pas un suivi dans la durée. Il est déjà compliqué d’obtenir leur renouvellement au bout de six mois, et, de toute façon, elles ne peuvent être ordonnées pour une durée qui excéderait un an. [Des mesures judiciaires] permettraient un suivi plus étroit et sur le long terme. Dans notre texte, nous introduisons un régime ad hoc de sûreté. Ces mesures seraient ordonnées pour un an et pourraient être renouvelées par le tribunal de l’application des peines pour la même durée, sans pouvoir excéder dix années d’application au total. Toutefois, la limite serait portée à vingt ans lorsque les faits commis par le condamné constituent un crime ou un délit puni de dix ans d’emprisonnement. Il y aurait, durant tout ce processus contradictoire, intervention d’un juge, du procureur, des avocats. (…) Ce serait une application au cas par cas avec des possibilités de réexamen. Aujourd’hui, il y a des profils bien particuliers dont on sait qu’ils n’ont pas été sujets à un désengagement en détention. Ceux-là présentent un potentiel de risque pour la société. Il faut agir. Notre dispositif serait opérationnel immédiatement.
- Je ne crois pas à la possibilité d’annihiler le risque terroriste à 100 %. Nous ne sommes pas dans la démagogie mais dans la protection effective des Français.
- [Tribune: «Pourquoi l’efficacité et l’effectivité des peines sont les vrais défis des prisons de demain»]
Le 30 janvier, la Cour européenne des droits de l’homme, saisie à plusieurs reprises entre 2015 et 2017, a condamné la France pour les conditions de détention dans les prisons surpeuplées. La condamnation est lourde mais elle ne tire pas la sonnette d’alarme, comme ont pu le dire certains. L’alarme sonne en réalité en continu depuis des années sur l’état de certaines de nos prisons. Les responsables politiques des dernières décennies ont fait la sourde oreille ou simplement tenté d’en atténuer le bruit. La crise pénitentiaire n’est pas nouvelle et si ses causes sont multiples et bien connues, les conséquences n’en avaient jamais été pleinement tirées.
Rappelons que toute peine doit avoir une double fonction : sanctionner et réinsérer. Les deux ne s’opposent pas mais ont au contraire un objectif commun : la protection des Français. Sanctionner, c’est s’assurer de l’effectivité des peines prononcées. C’est aussi s’assurer qu’elles correspondent aux faits commis et aux profils des condamnés. Cela requière des dispositifs de prise en charge sur mesure, du plus sécurisé pour les plus dangereux, au plus allégé pour ceux présentant le moins de risque. Réinsérer, c’est s’assurer de l’efficacité des peines prononcées : c’est mieux protéger la société en réduisant le risque de récidive. Or la surpopulation dans nos prisons empêche de faire de la détention un temps utile : plus les détenus sont nombreux, plus ils sont mélangés et moins ils peuvent être encadrés, suivis et pris en charge. Rappelons également que les conditions de détention nuisent à la dignité des détenus comme des personnels pénitentiaires, dont elles sont les conditions de travail. Notre responsabilité d’hommes et de femmes politiques est donc de veiller à l’effectivité et l’efficacité de toutes les peines prononcées.
C’est tout l’objectif de la réforme de la justice que nous avons adoptée et du plan pénitentiaire qui l’accompagne. Nous n’avons pas feint d’ignorer l’alarme : nous nous sommes donnés, enfin, les moyens d’y mettre un terme. La Cour européenne des droits de l’homme note d’ailleurs que les mesures prises pourraient avoir un impact positif sur la réduction de la surpopulation carcérale. Ces mesures sont nombreuses, diversifiées, inédites. Car une question aussi complexe exige une palette de solutions et de l’innovation, au-delà des clivages partisans.
Se pose d’abord la question de l’entrée en détention et de l’utilité de la peine infligée. Nous avons choisi de nous attaquer résolument à la racine du problème en définissant une nouvelle politique pénale. Car l’emprisonnement doit être un temps utile et son inefficacité est démontrée pour les très courtes peines. Celles-ci peuvent au contraire avoir un effet désocialisant et dévastateur pour ceux qui à l’issue de leur incarcération, ont perdu leur emploi, leur logement, ce qui les rattachait encore au reste de la société.
Les peines de prison inférieures à un mois ont donc été supprimées et celles de moins d’un an seront par principe effectuées en milieu ouvert. Nous avons en effet choisi de développer les peines que sont la détention à domicile sous bracelet électronique, le travail d’intérêt général, le sursis probatoire et la peine de stage, mesures qui s’accompagnent toutes d’un indispensable suivi socio-judiciaire renforcé. Nous avons aussi choisi de forfaitiser certains délits à l’image de l’usage de stupéfiants. Nous avons enfin renforcé les enquêtes de personnalité qu’utilise le juge afin de l’aider à mieux individualiser le prononcé des peines. Quant aux peines d’emprisonnement de plus d’un an, elles ne sont plus aménageables sans une incarcération préalable. Toute peine prononcée est donc exécutée.
Vient ensuite le temps de la détention elle-même. Elle doit être un temps utile pour les détenus, dans l’intérêt de la société qu’ils regagneront à leur sortie. Construire de nouvelles places est nécessaire. Non pour incarcérer plus mais pour incarcérer mieux. Cela est nécessaire, mais pas suffisant. Comme le rappelait le président de la République devant les élèves de l’ENAP en 2018, « continuer comme nous le faisons en augmentant constamment le nombre de places de prison fait d’un problème politique, social et moral un problème immobilier, ce qui est toujours commode mais ne le règle pas ».
C’est pourquoi nous avons choisi de penser les nouveaux établissements non sur la base d’une seule logique immobilière mais bien autour des objectifs qui doivent être ceux de la détention. Pour les détenus les plus dangereux, des quartiers étanches et des structures sécurisées ; pour ceux qui présentent le moins de risque, des structures plus allégées. Sur une proposition formulée à l’unanimité par les commissaires aux Lois de l’Assemblée nationale en 2018, des « structures d’accompagnement vers la sortie » sont en cours de déploiement. Elles seront axées sur le travail, la formation professionnelle, la préparation des démarches administratives de ceux qui s’apprêtent à sortir, leur resocialisation et leur responsabilité. Situées à proximité des transports et des structures administratives de la ville, elles favoriseront un travail coordonné entre les SPIP, les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle et des entreprises partenaires. Notre objectif : que la marche à franchir en quittant la prison soit la plus réduite possible. Trois prisons expérimentales vont également voir le jour, intégrant là aussi des entreprises partenaires pour développer un dispositif de prise en charge par le travail en détention, travail qui se poursuivra après la libération.
Je l’ai constaté lors de multiples visites, au centre pénitentiaire de Meaux où l’entreprise Ares développe des chantiers d’insertion, à celui d’Oermingen où Emmaüs fait de même : ce lien entre le dedans et le dehors est essentiel pour éviter la rupture à la sortie et prévenir la récidive. Nous sommes les premiers à démultiplier ces projets et initiatives, trop timidement esquissés jusqu’ici.
Arrive enfin le temps de la sortie. Nous avons peu de statistiques et c’est la raison pour laquelle j’ai demandé en 2018, par un amendement au projet de loi justice, une évaluation de la récidive en fonction de la prise en charge et du parcours de peine des personnes détenues. Mais l’une des rares statistiques existantes atteste que le risque de récidive est plus élevé en cas de sortie de prison sans aménagement de peine (63 %) qu’en cas de sortie en libération conditionnelle (39 %). C’est pourquoi notre réforme prévoit désormais qu’une personne condamnée à une peine d’une durée inférieure ou égale à cinq ans doit achever le dernier tiers de sa peine en milieu ouvert afin d’éviter les sorties sèches. Les libérés sous contrainte font alors l’objet d’un suivi étroit par les personnels d’insertion et de probation, qui les accompagnent pour assurer au mieux leur réinsertion. Et ce choix commence déjà à porter ses fruits : le nombre de libérations sous contrainte a plus que doublé en passant de 732 au 1er janvier 2019 à 1 528 au 1er janvier 2020.
Nous nous sommes donnés, enfin, les moyens d’un rattrapage nécessaire, avec une augmentation sans précédent du budget de la justice de plus d’1,3 milliard d’euros sur 5 ans et la création de 6 500 emplois rattachés au ministère de la Justice.
Cette politique pénale a pour objectif de mieux protéger les Français en assurant l’effectivité et l’efficacité de chacune des peines prononcées. Ce défi est collectif car, je l’ai dit, une meilleure réinsertion requiert la participation de tous les secteurs et concerne la société dans son ensemble. C’est à nous responsables politiques qu’il incombe, pour le relever, de mobiliser tous les acteurs : collectivités territoriales, société civile, associations et entreprises, professions du droit, administrations, en particulier en renforçant l’implication et la coordination de l’ensemble des ministères concernés – Justice, Education, Travail, Santé et Solidarités, Economie. La sécurité de nos concitoyens l’exige.

●MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
[Manifestation féministe du 7 mars] J'ai été choqué par l'impression de violence de CRS qui chargent des femmes, et puis j'ai regardé les images de ce qu'il s'était passé. (…) Il existe des casseurs, il peut aussi exister des casseuses.

Nathalie Avy-Elimas (députée)
Première journée commémorative d’hommage de la Nation aux victimes d’attentats en France et aux victimes françaises d'attentats commis à l'étranger. Symboliquement, le même jour que la journée européenne des victimes du terrorisme. Unis par la mémoire.

Jean-Noël Barrot (député)
Il faut développer l'aide au retour volontaire pour certaines nationalités: c'est la conclusion de mon rapport d'évaluation du coût et de l'efficacité de la politique d'éloignement des étrangers en situation irrégulière

Marielle de Sarnez (députée)
Urgence humanitaire. Urgence politique. Exigence de solidarité. La Grèce ne doit pas être laissée seule en première ligne.


Présidentielle USA 2020. Primaires démocrates – La résurrection de Biden plus que jamais favori

Joe Biden
Ce nouveau mardi de primaires a peut-être permis à Joe Biden de prendre un avantage décisif dans la course des primaires face à Bernie Sanders.
Dans les six Etats qui organisaient des scrutins, le centriste en remporte au moins quatre et s’il se peut qu’il arrive derrière le socialiste dans les deux autres (dont les résultats ne sont pas encore connus et où les deux hommes sont encore à la lutte), c’est surtout dû au vote par anticipation qui a donné de nombreuses voix à des candidats qui se sont retirés et qui le soutiennent désormais.
Mais ce qui est aussi important, c’est qu’il l’emporte dans un Etat où il y a un nombre important de col bleu comme le Michigan (qu’Hillary Clinton avait perdu en 2016 face à Sanders) démontrant que sa coalition n’est pas faite uniquement d’électeurs centristes, d’habitants des zones rurales et d’afro-américains mais qu’il rassemble bien toutes les composantes du Parti démocrate à part l’aile très à gauche.
De même, il séduit désormais une majorité d’habitants des banlieues.
Quoi qu’il en soit, il augmente son avance en termes de délégués, ce qui rend la tache de Bernie Sanders quasiment impossible.
Pour autant et malgré l’appel de Biden à le rejoindre pour battre Donald Trump, il est peu probable que le sénateur du Vermont abandonne et fasse un quelconque cadeau à l’ancien vice-président.
Déjà, en 2016, alors qu’il n’avait plus aucune chance de gagner face à Hillary Clinton, il avait maintenu sa candidature et ses attaques contre l’ancienne secrétaire d’Etat, ce qui n’avait pas permis un réel rassemblement des électeurs démocrates et avait participé de la défaites de celle-ci face à Trump.
La résurrection de Joe Biden que certains analystes jugeaient improbable est évidemment due aux soutiens de tous les démocrates importants et notamment de ceux qui venaient des primaires et avaient jeté l’éponge (comme Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Beto O’Rourke, Kamala Harris, Cory Booker…)  ainsi que de Michael Bloomberg (qui n’est pas encarté au parti comme Sanders).
A noter qu’il a engrangé de nouveaux soutiens depuis ses victoires d’hier comme celle de l’ancien candidat à la primaire, Andrew Yang, pourtant proche de l’aile gauche.
De même, les électeurs démocrates estiment que le centriste est le plus à même de battre le démagogue populiste qui occupe actuellement la Maison blanche, surtout, qu’il peut convaincre l’énorme majorité des «independents» (électeurs sans affiliation partisane) modérés de voter pour lui et de séduire nombre de républicains qui veulent chasser Trump du pouvoir mais qui ne voulaient absolument pas voter pour un candidat qui se présente comme un socialiste et à la rhétorique clivante à l’extrême.
Le prochains rendez-vous (avec entre-temps un débat entre les deux hommes dans l’Arizona), mardi prochain, où, à nouveau, plusieurs Etats vont voter sera certainement décisif pour connaître le nom du candidat démocrate à la présidentielle dont le nom commence beaucoup à rimer avec Biden…